Au nom du Père, du Fils et du Saint-Esprit. Amen. La paix soit avec vous.

[présentation des Lettres de Créance des ambassadeurs]

Excellences, Mesdames et Messieurs,

Je souhaite une chaleureuse bienvenue à chacun de vous à l’occasion de la présentation des Lettres qui vous accréditent comme ambassadeurs extraordinaires et plénipotentiaires près le Saint-Siège au nom de vos pays respectifs: Ouzbékistan, Moldavie, Bahreïn, Sri Lanka, Pakistan, Libéria, Thaïlande, Lesotho, Afrique du Sud, Fidji, Micronésie, Lettonie et Finlande. Je vous prie de bien vouloir transmettre mes salutations respectueuses à vos chefs d’Etat, ainsi que l’assurance de mes prières pour eux et pour vos concitoyens.

Je suis particulièrement heureux de vous rencontrer au début de mon pontificat et au cours de cette Année jubilaire de l’Espérance, une célébration qui invite chacun à «retrouver la confiance nécessaire dans l’Eglise comme dans la société, dans les relations interpersonnelles, dans les relations internationales, dans la promotion de la dignité de toute personne et dans le respect de la création» (François, Spes non confundit, n. 25). Dès mes premières paroles comme Evêque de Rome, j’ai voulu rappeler le salut du Seigneur Jésus Ressuscité — «Paix à vous!» (Jn 20, 19) — et inviter tous les peuples à poursuivre ce que j’ai appelé «une paix désarmée et désarmante» (Urbi et Orbi, 8 mai 2025). La paix n’est pas seulement l’absence de conflits, mais «un don actif, engageant», un don qui «se construit dans le cœur et à partir du cœur»; elle invite chacun de nous à renoncer à l’orgueil et à l’esprit de vengeance et à résister à la tentation d’utiliser les paroles comme des armes (cf. Audience aux membres du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, 16 mai 2025). Cette vision de paix est devenue d’autant plus urgente que la tension et la fragmentation géopolitiques continuent de s’aggraver de façons qui pèsent sur les nations et qui mettent à dure épreuve les liens de la famille humaine.

En outre, nous ne devons pas oublier que ce sont les pauvres et les laissés-pour-compte qui souffrent le plus de ces bouleversements. En effet, «la mesure de la grandeur d’une société est donnée par la façon dont elle traite celui qui est le plus nécessiteux» (François, Visite à la communauté de Varginha, 25 juillet 2013). Dans mon Exhortation apostolique Dilexi te, j’ai répété la même conviction: que notre monde ne peut se permettre de détourner le regard de ceux qui sont facilement rendus invisibles par les rapides changements économiques et technologiques.

A ce propos, je voudrais réaffirmer que le Saint-Siège ne sera pas un spectateur silencieux face aux graves inégalités, aux injustices et aux violations des droits humains fondamentaux dans notre communauté humaine et mondiale, qui est toujours plus fracturée et encline aux conflits. En effet, la diplomatie du Saint-Siège, forgée par les valeurs de l’Evangile, est constamment orientée à servir le bien de l’humanité, en particulier en faisant appel aux consciences et en demeurant attentive à la voix de ceux qui sont pauvres, dans des situations de vulnérabilité ou poussés aux marges de la société.

Votre mission diplomatique, ainsi que les relations constructives entre le Saint-Siège et vos pays, peuvent offrir une aide réelle pour affronter ces graves préoccupations. Je souhaite en particulier que notre coopération contribue également à un esprit renouvelé d’engagement multilatéral à un moment où il est absolument nécessaire, en revitalisant les organismes internationaux institués pur résoudre les controverses entre les nations. Je suis certain qu’ensemble, nous pourrons mettre en évidence les situations des personnes dans le besoin, de celles qui sont trop souvent oubliées, et que notre engagement partagé inspirera la communauté internationale à jeter les fondements d’un monde plus juste, fraternel et pacifique.

Alors que vous commencez votre mission près le Saint-Siège, je vous assure du soutien de la Secrétairerie d’Etat. Puisse votre service contribuer à ouvrir de nouvelles portes de dialogue, à favoriser l’unité et à faire avancer la paix que la famille humaine désire si ardemment. Sur vous, sur vos familles et sur les peuples que vous représentez, j’invoque volontiers d’abondantes bénédictions divines.

Merci.

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L'Osservatore Romano