Chers Frères,

je vous souhaite la bienvenue, à l’occasion de votre Chapitre Général. Je remercie votre Supérieur pour ses aimables paroles. Je salue chacun et, à travers vous, j’exprime ma proximité spirituelle à tous les Frères de l’Institut disséminés dans le monde.

Je rends grâce au Seigneur pour l’œuvre de son Esprit qui se manifeste dans votre charisme qui est l’évangélisation des enfants et des jeunes par l’éducation. Votre présent Chapitre se situe dans le prolongement des célébrations du bicentenaire de votre Institut. C’est l’occasion pour vous de retourner aux intuitions fondatrices qui ont guidé le Vénérable Jean-Marie de La Mennais et le Père Gabriel Deshayes. Aujourd’hui leur œuvre est présente dans plusieurs pays du monde parce qu’ils ont cru que tout est possible pour celui qui se confie totalement au Seigneur et qui se met au service du développement humain intégral de tout homme. Il ne faut jamais oublier d’où l’on vient et garder toujours en mémoire le bien fondé de notre agir.

Chers Frères, vous travaillez dans des régions du monde où sévissent la pauvreté, le chômage des jeunes, des crises sociales de toutes sortes. Je vous invite donc à être des pères pour toutes ces personnes vers qui vous êtes envoyés, des pères qui révèlent le visage aimant et compatissant de Dieu. Dans un monde en continuel changement, vous vous mettez généreusement au service des jeunes, à la fois attentifs à leurs aspirations et en constante référence au Christ, règle suprême de votre vie. Votre vocation vous incite à aller là où les autres ne vont pas, à la périphérie, vers les personnes qui forment la catégorie des rejetés, des blessés de la vie et des victimes de toutes sortes. Soyez une source d’espérance. Par votre esprit de fraternité et d’accueil, donnez-leur à contempler un autre visage de notre humanité défigurée par les guerres, l’indifférence et le rejet des faibles. Ces enfants, ces jeunes, ces personnes ont aussi des rêves, mais des rêves brisés aujourd’hui à cause de plusieurs facteurs. Faites-leur revivre leurs rêves et encouragez-les à y croire et à les réaliser.

Les enfants jouent, même sous les bombes, dans les pays en guerre. Lorsque l’on voit les photographies de ces pays, il y a des enfants qui jouent. Mais une chose qui me frappe, quand arrivent ici à Rome des enfants d’Ukraine qui y sont transférés et qui y vivent, ces enfants ne sourient pas : ils ont perdu le sourire. La guerre fait ceci : elle fait perdre le sourire des enfants. Travaillez pour qu’ils reprennent la capacité de sourire !

Chers Frères, l’Église est une famille et nous coopérons tous pour le salut de l’homme dans la diversité de nos charismes et de nos vocations. Je peux compter sur votre confiance filiale et votre attachement au ministère de Successeur de Pierre. Travaillez en étroite collaboration avec les diocèses où vous êtes en mission et avec le Peuple fidèle de Dieu. Éloignez de votre vie tout esprit d’orgueil, de fermeture, de division et de commérage. Le commérage fait beaucoup de mal aux communautés religieuses. Une bonne intention pour un religieux et une religieuse serait de se mordre la langue à chaque fois qu’on a envie de parler mal de l’autre. Ce serait bien, non ? En effet, « Être Église c’est être Peuple de Dieu, en accord avec le grand projet d’amour du Père. Cela appelle à être le ferment de Dieu au sein de l’humanité » (Evangelii gaudium, n. 114).

Au terme de votre Chapitre, vous renouvellerez la consécration de l’Institut au Cœur Immaculé de Marie. Inspirez-vous de la pédagogie de celle qui, par son oui total, a accepté que se réalise en sa personne le projet salvifique de Dieu pour l’humanité. Cultivez en vous le zèle de se mettre en route pour rendre service, l’humilité, la confiance en Dieu et la joie d’être serviteurs de sa tendresse et de sa miséricorde. S’il vous plaît, ne pas perdre la joie, s’il vous plaît !

Confiant au Seigneur chacun de vous qui participez au Chapitre Général, l’ensemble des Frères de l’Instruction Chrétienne de Ploërmel répandus dans le monde et les jeunes que vous accompagnez, je vous accorde ma Bénédiction.

S’il vous plaît, n’oubliez pas de prier pour moi. Merci.