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MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS 
AUX PARTICIPANTS À LA RENCONTRE 
« LE BIEN COMMUN : THÉORIE ET PRATIQUE »

[Salle Pie XI – Palais San Calisto, 14 novembre 2024]

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Je suis très heureux d’adresser mes salutations cordiales à tous les participants à la rencontre «Bien commun: théorie et pratique», organisée par l’Académie pontificale pour la vie.

Parmi les nombreuses réflexions sur le thème du bien commun, la rencontre est particulièrement significative pour au moins deux raisons.

La première est qu’elle est promue par l’Académie pontificale pour la vie. Si nous voulons réellement protéger la vie humaine dans tous les contextes et situations, nous ne pouvons ignorer la nécessité de replacer les thèmes de la vie, même les plus classiques du débat bioéthique, dans le contexte social et culturel dans lequel ces phénomènes se produisent. Une défense de la vie qui se limite seulement à certains aspects ou moments et qui ne prend pas intégralement en compte toutes les dimensions existentielles, sociales et culturelles, risque d’être inefficace et l’on peut tomber dans la tentation d’une approche idéologique, où l’on défend davantage des principes abstraits que des personnes concrètes. La recherche du bien commun et de la justice sont des aspects centraux et essentiels de toute défense de chaque vie humaine, en particulier des plus fragiles et sans défense, dans le respect de l’ensemble de l’écosystème dans lequel nous habitons.

La deuxième raison que je voudrais souligner est que deux femmes aux responsabilités et aux parcours différents seront présentes à cet événement. Dans la société comme dans l’Eglise, nous devons écouter les voix des femmes; nous avons besoin que des connaissances différentes coopèrent au développement d’une réflexion large et approfondie sur l’avenir de l’humanité; nous avons besoin que toutes les cultures du monde puissent vraiment apporter leur contribution et exprimer leurs besoins et leurs ressources. Ce n’est qu’ainsi que nous pourrons «penser et gérer un monde ouvert», comme je l’espérais dans le troisième chapitre de mon encyclique Fratelli tutti.

En référence à cette Encyclique, je voudrais souligner que la fraternité universelle est, en quelque sorte, une manière «personnelle et chaleureuse d’appréhender le bien commun». Pas simplement une idée, un projet politique et social, mais plutôt une communion de visages, d'histoires, de personnes. Le bien commun est avant tout une pratique, faite d’accueil fraternel et de recherche commune de la vérité et de la justice. Dans notre monde marqué par de nombreux conflits et oppositions qui résultent de l’incapacité de regarder au-delà des intérêts particuliers, il est très important de rappeler l’importance du bien commun, l’une des pierres angulaires de la doctrine sociale de l’Eglise. Nous avons besoin de théories économiques solides qui s’emparent spécifiquement de ce thème et le développent, afin qu'il puisse devenir un principe qui inspire efficacement les choix politiques (comme je l'ai indiqué dans mon Encyclique Laudato si’) et pas seulement une catégorie tout autant invoquée en paroles qu’ignorée dans les faits.

De tout mon cœur je vous bénis tous et vous demande, s’il vous plaît, de prier pour moi.

Cité du Vatican, 12 novembre 2024

François

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L'Osservatore Romano, Edition hebdomadaire en langue française, LXXVe année, numéro 47, jeudi 21 novembre 2024, p. 7.



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