MESSAGE DU PAPE FRANÇOIS
POUR LA RENCONTRE D'OUVERTURE DE LA IIIe ÉDITION
DU FESTIVAL DE LA FAMILLE À RIVA DEL GARDA
Chers frères et sœurs,
à l’occasion du Festival de la famille, en programme à Riva del Garda, sur le thème «L’écosystème vie et travail. Travail de la femme et natalité, bien-être et croissance économique», je désire saluer et exprimer mon appréciation aux organisateurs, aux intervenants et à tous les participants pour l’engagement en faveur de la famille. Comme citoyens, comme chrétiens, comme familles et associations familiales, provenant de professions et de milieux différents, ces jours-ci, vous mettez en commun des expériences, des préoccupations et des projets. Je vous souhaite une rencontre fructueuse!
Le thème affronté, qui reprend et complète une série de réflexions que vous avez déjà entamées sur d’autres aspects dans les éditions passées, est très important. Vous vous proposez d’offrir des points de réflexion et des pistes d’action afin que la famille soit toujours plus protagoniste dans le contexte social, culturel et politique du pays. En effet, vous êtes bien conscients de la position irremplaçable et fondamentale que la famille occupe, tant dans la société civile que dans la communauté ecclésiale. L’avenir de l’humanité passe par la famille, et il faut donc lui permettre de jouer le rôle qui lui revient. Mais il n’est pas suffisant de répéter l’importance de la famille et d’affirmer ses droits: il faut considérer concrètement comment peuvent s’articuler les devoirs de la famille et ceux de la société, en particulier en ce qui concerne les relations entre vie professionnelle et vie familiale.
La famille a une mission qui lui est propre, au service de ses membres, de son développement, de la vie; elle a des droits et elle a donc besoin de soutiens et de garanties pour pouvoir les exercer. D’autre part, la famille a également des devoirs envers la société, c’est-à-dire qu’elle doit offrir sa collaboration au service de la communauté. Cela est un domaine privilégié dans lequel pratiquer de façon harmonieuse la solidarité et la subsidiarité, c’est-à-dire une synergie entre public et privé, entre entreprises et familles. C’est précisément en raison de l’engagement et de la responsabilité qu’exigent le fait de mettre au monde et d’éduquer des enfants que les familles ont besoin d’une aide appropriée de la part des organismes publics et des entreprises, dans une optique de collaboration réciproque. L’évolution démographique préoccupante exige de la part de tous les sujets intéressés une extraordinaire et courageuse stratégie en faveur des familles. De là peut partir également une relance économique pour le pays. Et dans cette perspective doit être reconsidéré et résolu également le drame du chômage, surtout des jeunes. Le manque de travail avilit la personne, qui se sent inutile à ses yeux mêmes, et appauvrit la société, qui est privée de la contribution de forces efficaces et pleines de bonne volonté.
Je pense à l’élaboration des politiques familiales, à tout ce qui concerne le statut juridique et social des familles en général et l’aide qui doit être offerte à celles qui sont défavorisées sur le plan matériel et moral. En particulier, il faut porter une attention à l’emploi des femmes. De nombreuses femmes ressentent le besoin d’être mieux reconnues dans leurs droits, dans la valeur des charges qu’elles accomplissent habituellement dans les divers secteurs de la vie sociale et professionnelle, dans leurs aspirations au sein de la famille et de la société. Certaines d’entre elles sont fatiguées et presque écrasées par le nombre d’engagements et de devoirs, et ne trouvent pas suffisamment de compréhension et d’aide. Il faut faire en sorte que la femme ne soit pas, à cause d’exigences économiques, contrainte à un travail trop dur et à un horaire trop lourd, qui s’ajoutent à toutes ses responsabilités de maîtresse de maison et d’éducatrice de ses enfants. Mais surtout, il faut considérer que les engagements de la femme, à tous les niveaux de la vie familiale, constituent également une contribution incomparable à la vie et à l’avenir de la société.
Chers amis, je souhaite que le Festival de la famille apporte les fruits espérés, tandis que j’assure de mon souvenir dans la prière, je donne avec plaisir la Bénédiction apostolique, pour soutenir toute proposition et projet de bien en faveur de l’institution familiale, qui a toujours été et qui demeure la cellule vitale de la société.
Du Vatican, le 2 décembre 2014
François
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