PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Humbles pour guérir
Jeudi 7 février 2019
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°009 du 26 février 2019)
Le chrétien doit apprendre la «sagesse des caresses de Dieu»: avoir l’humilité d’«ouvrir son cœur pour être guéri par le Seigneur» et tout autant d’humilité et de délicatesse pour guérir le frère qui est à ses côtés, qui a besoin de son aide, d’«un conseil», d’une «bonne parole». Et c’est précisément ainsi que se construit une «communauté chrétienne». Telle est la réflexion que le Pape a développée, en commentant le passage de l’Evangile de Marc (6, 7-13) dans lequel Jésus «envoie ses disciples pour guérir».
Cette guérison de Jésus, est un «recréer». Le maître envoie donc les douze «pour guérir». Mais tout d’abord, il donna un commandement: «Il leur ordonna [...] et ils proclamèrent que les gens se convertissent». C’est un détail sur lequel François s’est immédiatement arrêté: «La première guérison est la conversion, au sens d’ouvrir son cœur pour qu’entre la Parole de Dieu».
En poursuivant sa méditation, il est passé de l’attitude que chaque chrétien doit avoir à l’égard de lui-même — la disponibilité à «ouvrir son cœur» — à celle qu’il doit avoir à l’égard des autres. Et il l’a fait en reprenant la lecture du passage évangélique, dans lequel on raconte que les douze, «une fois partis, proclamèrent que les gens se convertissent». Une mission pour laquelle il fallait de l’«autorité». Et c’est Jésus lui-même qui a indiqué comment ils auraient gagné cette autorité: «Ne prends pas pour le voyage autre chose qu’un bâton: ni pain, ni sac, ni argent...”. Rien, la pauvreté».
Il s’agit d’un détail fondamental pour définir la figure de l’apôtre qui est comme «le pasteur qui ne cherche pas le lait des brebis, qui ne cherche pas la laine des brebis». Humilité et douceur demandées par Jésus lui-même aux douze, à qui il recommande de ne pas se disputer: «Si on ne vous reçoit pas, allez à un autre endroit!». Une attitude approfondie par le Pape pour faire apparaître des conseils utiles aujourd’hui aussi: «Si un apôtre, un envoyé, l’un d’entre nous — nous sommes tant d’envoyés ici —, part en se croyant supérieur aux autres ou en cherchant un intérêt humain ou — par exemple — en cherchant une bonne place dans l’Eglise, il ne guérira jamais personne, il n’ouvrira le cœur de personne, parce que sa parole n’aura pas d’autorité».
L’autorité, en effet, vient du fait de suivre «les pas du Christ» qui sont bien clairs: «La pauvreté. De Dieu, il s’est fait homme! Il s’est anéanti! Il s’est dépouillé! La pauvreté qui conduit à la douceur, à l’humilité». Et les douze guérissaient non seulement l’esprit, mais aussi le corps: «Il soignaient avec de l’huile de nombreux malades et les guérissaient». Un geste hautement significatif que celui de l’onction. Le Pape a souligné: «L’onction est la caresse de Dieu». «Les envoyés, les apôtres, doivent apprendre cette sagesse des caresses de Dieu». De la même manière, a-t-il poursuivi, «un chrétien guérit, pas seulement un prêtre, un évêque, mais aussi un chrétien. Chacun de nous a le pouvoir de guérir s’il prend cette route». Ainsi, on peut «guérir son frère, sa sœur avec une bonne parole, avec la patience, avec un conseil à temps, avec un regard, mais comme l’huile, humblement».
«Que le Seigneur nous donne cette grâce de guérir, comme Il guérissait: avec la douceur, avec l’humilité, avec la force contre le péché, contre le diable et aller de l’avant dans cette belle mission de nous guérir entre nous, pour que nous puissions tous dire: “Je guéris l’autre et je me laisse guérir par l’autre”. «Voilà ce qu’est une communauté chrétienne».
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