PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Examen de conscience

Mardi 4 septembre 2018

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°036 du 6 septembre 2018)

Faire tous les soirs un «examen de conscience» comme une prière, pour comprendre si dans la journée, nous avons été guidés par «l’esprit de Dieu ou par l’esprit du monde», est un exercice décisif dans notre «combat spirituel» qui nous conduit «à comprendre le cœur» et «le sens du Christ». Telle est la suggestion que le Pape François a proposée, en rappelant que «le cœur de l’homme est comme un champ de bataille» où s’affrontent constamment «l’esprit de Dieu, qui nous conduit vers les bonnes œuvres, la charité, la fraternité», et «l’esprit du monde qui» au contraire «nous conduit vers la vanité, l’orgueil, la suffisance, le commérage».

«Dans la première lecture — Corinthiens (2, 10-16) — l’apôtre Paul enseigne aux Corinthiens la voie pour avoir la pensée du Christ, le sentiment du Christ, pour avoir cette attitude qui était celle du Christ». Et «la voie est celle de laisser agir en nous l’Esprit Saint que nous avons reçu». «C’est l’Esprit Saint qui te fait aller de l’avant dans la vie et qui te porte à cet objectif de connaître Jésus, d’avoir les mêmes sentiments que Jésus. A comprendre le cœur de Jésus».

«Il y a deux esprits, deux modalités de penser, de sentir, d’agir: celle qui me conduit vers l’esprit de Dieu et celle qui me conduit vers l’esprit du monde». Et «cela a lieu dans notre vie: nous avons tous ces deux “esprits”». C’est «l’esprit de Dieu, qui nous conduit vers les bonnes œuvres, vers la charité, vers la fraternité, à adorer Dieu, à connaître Jésus, à accomplir tant de bonnes œuvres de charité, à prier». Mais il y a aussi «l’autre esprit du monde, qui nous conduit vers la vanité, l’orgueil, la suffisance, le commérage: une voie complètement différente».

«Notre cœur, disait un saint, est comme un “champ de bataille, un champ de guerre où ces deux esprits luttent” et il appelait cela le “combat spirituel”». «Dans la vie chrétienne, on doit combattre pour laisser place à l’esprit de Dieu et chasser — comme Jésus a chassé ce démon — l’esprit du monde».

A ce propos, François a suggéré «une belle prière que nous pouvons faire tous les jours, avant d’aller nous coucher, revoir un peu la journée» et se demander: «Mais quel esprit ai-je suivi aujourd’hui? L’esprit de Dieu ou l’esprit du monde?». Et le Pape a souligné que «cela s’appelle faire un examen de conscience: sentir dans son cœur ce qui est arrivé dans cette guerre intérieure, et comment je me suis défendu de l’esprit du monde qui me porte à la vanité, aux choses basses, aux vices, à l’orgueil, à tout cela». Donc, «comment me suis-je défendu des tentations concrètes?». Il faut «identifier les tentations».

Nous avons tous en nous cette lutte, mais si ensuite, nous ne comprenons pas comment fonctionnent ces deux esprits, comment ils agissent, nous ne réussissons pas à aller de l’avant avec l’esprit de Dieu qui nous conduit à connaître la pensée du Christ, le sens du Christ». En réalité, «c’est beaucoup plus simple: nous avons ce grand don, qui est l’esprit de Dieu, mais nous sommes fragiles, nous sommes pécheurs, et nous avons également la tentation de l’esprit du monde». Et «dans ce combat spirituel, dans cette guerre de l’esprit, il faut être vainqueurs comme Jésus, mais il est nécessaire de savoir quelle route on parcourt». Précisément «pour cela, il est très utile de faire un examen de conscience». Il s’agit de «connaître ce qui se passe dans notre cœur».

Si nous ne faisons pas cela, si nous ne savons pas ce qui se passe dans notre cœur — et ce n’est pas moi qui le dis, c’est la Bible qui le dit — nous sommes comme les “animaux qui ne comprennent rien” qui vont de l’avant par instinct». Mais «nous ne sommes pas des animaux, nous sommes des enfants de Dieu, baptisés avec le don de l’Esprit Saint». Et «c’est pourquoi il est important de comprendre ce qui se passe aujourd’hui dans mon cœur. Que le Seigneur nous enseigne à faire toujours, tous les jours, un examen de conscience».