PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Le don des larmes
Vendredi 25 mai 2018
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°024 du 14 juin 2018)
«On a apporté de Syracuse la relique des larmes de la Vierge. Aujourd’hui, elles sont là, et prions la Vierge afin qu’elle nous donne, ainsi qu’à l’humanité, qui en a besoin, le don des larmes, que nous puissions pleurer: pour nos péchés et pour de nombreuses catastrophes qui font souffrir le peuple de Dieu et les enfants de Dieu». C’est par ces paroles que le Pape François a inauguré la Messe, en suggérant une «nouvelle à la presse et aux journaux télévisés»: la femme et le mari qui vivent depuis de nombreuses années ensemble «sont à l’image et à la ressemblance de Dieu» et, pour cela, ils devraient faire davantage la une que les divorces, les séparations et les scandales. L’invitation à regarder ce qu’il y a de positif et de redécouvrir «la beauté du mariage» est donc l’essence de la réflexion (Mc 10, 1-2). «Jésus enseigne à la foule. Les pharisiens, docteurs de la loi, s’approchèrent et, pour le mettre à l’épreuve, lui posèrent une question casuistique, ces questions de la foi sur “on peut ou on ne peut pas”, où la foi est réduite à un “oui” ou à un “non”». Pour les pharisiens, la question est «on peut ou on ne peut pas». Et «la vie chrétienne, la vie selon Dieu, selon ces gens, est toujours dans le “on peut” et “on ne peut pas” pour les mettre à l’épreuve».
Mais «quand il entend ces choses, le cœur de Jésus souffre et va au-delà. «La question porte sur le divorce, sur le mariage: pour eux, le mariage semble être “on peut ou on ne peut pas”; jusqu’à quel point je dois allez de l’avant, jusqu’à quel point non». En revanche, «Jésus remonte et arrive jusqu’à la création et parle du mariage qui est sans doute la chose la plus belle» que le Seigneur ait faite «en ces sept jours, ce sont sept étapes». Dans le passage de Marc, on lit que «Jésus leur dit: “Depuis le début de la création, Dieu les fit homme et femme; c’est pourquoi, l’homme quittera son père et sa mère et s’unira à sa femme et les deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne seront plus deux, mais une seule chair”».
«Ce que dit le Seigneur est fort». «Dieu les a créés depuis le début ainsi et il ne dit pas “ils sont un seul esprit, un seul amour”, non: “une chair”, on ne peut vraiment pas diviser cela!». Mais «il laisse le problème de la séparation et va à la beauté du mariage, à la beauté du couple qui doit être uni». Et ainsi, «l’homme et la femme quittent leurs familles pour commencer un nouveau parcours, un nouveau chemin». Pour cette raison, «il y a une rupture dans l’homme et dans la femme pour commencer cela: la rupture avec ce qu’il y avait avant, avec la famille qu’il y avait avant; “quitter pour devenir”, puis toute la vie ce chemin à parcourir ensemble, pas deux, mais un».
«Nous ne devons pas nous arrêter, comme ces docteurs, sur un “on peut ou on ne peut pas” diviser un mariage». «Parfois, par malheur, il ne fonctionne pas et il est préférable de se séparer pour éviter une guerre mondiale, mais c’est un malheur». «Allons plutôt voir le positif». «Aujourd’hui j’ai plaisir à parler de cela, parce que parmi vous, il y a sept couples qui célèbrent leur cinquantième ou leur vingt-cinquième anniversaire de mariage».
«L’important est que la chair demeure une et les difficultés se surmontent, se surmontent, se surmontent». Parce que «cela n’est pas seulement un sacrement pour eux», pour les époux, «mais aussi pour l’Eglise, comme si c’était un sacrement qui attire l’attention: “Vous savez, l’amour est possible!”». Et «l’amour est capable de faire vivre en amoureux toute une vie dans la joie et la douleur, avec le problème des enfants et leurs problèmes». Mais l’important est «d’aller toujours de l’avant, dans la santé et dans la maladie, mais aller toujours de l’avant. Voilà la beauté». Dans la Bible, au moment de la création, le Seigneur les a créés homme et femme, il les a créés à son image. Dans le «mariage, l’homme et la femme sont ainsi à l’image et ressemblance de Dieu». Et «il est douloureux» de constater qu’un couple qui vit depuis «tant d’années ensemble n’est pas une nouvelle» pour la «presse et les journaux télévisés».
Au contraire, «la nouvelle est le scandale, le divorce ou ceux qui se séparent: parfois, ils doivent se séparer, comme je l’ai dit, pour éviter un plus grand mal». Mais «l’image de Dieu n’est pas une nouvelle», a répété François, en rappelant encore que «c’est la beauté du mariage»: les époux «sont à l’image et ressemblance de Dieu et cela est notre nouvelle, la nouvelle chrétienne».
En conclusion, le Pape a invité à prier «le Seigneur afin qu’il donne à l’Eglise et à la société une conscience plus profonde, plus belle du mariage», de façon à ce que «nous tous, nous réussissions à comprendre et à contempler que dans le mariage, il y a l’image et la ressemblance de Dieu».
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