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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Devant les tentations

Mardi 8 mai 2018

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°023 du 7 juin 2018)

Il y a un ennemi «séducteur» qui profite de «notre curiosité et de notre vanité», en promettant des «cadeaux bien emballés» dans un beau «paquet, sans nous faire voir ce qu’il y a dedans», qui est comme «un chien enragé et enchaîné» qu’il ne faut pas approcher — parce qu’autrement «il te mord, il te détruit» — et avec lequel il ne faut jamais dialoguer mais, au contraire, combattre avec les armes de la prière, de la pénitence et du jeûne. La réflexion proposée par le Pape François a été entièrement centrée sur la lutte spirituelle contre le diable. Il s’est inspiré du passage final de l’Evangile du jour (Jn 16, 5-11), où le Seigneur dit «que ce sera l’Esprit Saint qui nous fera comprendre que le prince de ce monde est déjà condamné».

«Tout d’abord, le diable est un séducteur et nous aimons être séduits. Cela nous plaît. Et il sait comment nous approcher; il sait quelles paroles nous dire. «Notre vanité aime que l’on pense à nous, que l’on nous fasse des propositions... Et il a cette capacité, cette capacité de séduire». C’est pour cette raison qu’«il est si difficile de comprendre» qu’il s’agit d’«un vaincu; parce qu’il se présente avec un grand pouvoir: il te promet tant de choses, il t’apporte des cadeaux — beaux, bien emballés — “Oh, que c’est beau!” — mais tu ne sais pas ce qu’il y a dedans — “Mais le papier à l’extérieur est beau”. Il nous séduit par l’emballage, sans nous faire voir ce qu’il y a dedans. Il sait présenter ses propositions à notre vanité, à notre curiosité».

En insistant sur combien le diable est dangereux, François s’est arrêté sur le fait qu’il «sait bien parler. Il parle très bien». Pas seulement: «Il sait aussi jouer de la musique, chanter. C’est le grand menteur, le père du mensonge». Du reste, «ses propositions sont toutes des mensonges, toutes». Mais malheureusement, «il présente des mensonges et nous le croyons. C’est un vaincu, mais il agit comme un vainqueur». Au point qu’«il est aussi capable de nous donner la lumière, il illumine! Mais la lumière du diable est fulgurante, comme un feu d’artifice, et elle n’est pas durable. Elle dure un instant, puis elle s’évanouit». En revanche, «la lumière du Seigneur est douce, mais permanente».

«Nous devons faire attention au diable. “Que dois-je faire, père?”. Cette question se présente toujours: “Père, que dois-je faire devant ce diable vaincu, mais astucieux, menteur, séducteur, qui veut m’emporter avec lui?”». François a répondu en rappelant que «Jésus nous dit, il dit aux apôtres, quoi faire: veiller et prier. Mais, «quand la séduction est forte: pénitence, jeûne». Le Seigneur est clair: «veillez, priez et ensuite, ailleurs, il dit: prière et jeûne. Mais avant encore, «l’autre chose que nous devons faire est ne pas nous approcher. Un père de l’Eglise dit que “le diable est un chien enragé et enchaîné”. Il est enchaîné. Mais tu ne vas pas lui donner une caresse? Ne vas pas lui donner une caresse parce qu’il te mordra, il te détruira. Lui là-bas, moi ici». Donc, «il ne faut pas s’approcher», parce que «si je sais que je m’approche spirituellement de cette pensée, si je m’approche de cette envie, si je vais d’un côté ou de l’autre, je m’approche du chien enragé et enchaîné. S’il te plaît, ne le fais pas».

Enfin, dernier avertissement du Pape: «il y a une autre chose que nous devons faire: faire attention à ne pas dialoguer avec le diable. Eve a chuté parce qu’elle a dialogué. Il est venu: “Mais mange, comment se fait-il...” — “Non, mais si le Seigneur...”. La pauvre: elle s’est prise pour une grande théologienne et elle a chuté». En revanche, «il ne faut pas dialoguer», étant donné que «Jésus nous donne l’exemple. Dans le désert, quand le diable l’induit en tentation — les trois tentations — comment répond Jésus»? «Avec les paroles de Dieu, avec les paroles de la Bible. Jamais avec une parole à lui; il ne faut pas dialoguer avec lui. Jésus chasse les démons, il les chasse ou il répond avec la parole de Dieu.

D’où l’invitation conclusive à réfléchir à la «Parole de Jésus» d’aujourd’hui, rapportée par l’évangéliste Jean: «Le prince de ce monde est déjà condamné»; mais «il est capable de faire des massacres. Et nous devons prier, faire pénitence, ne pas nous approcher, ne pas dialoguer avec lui. Et à la fin, aller auprès de notre Mère».

 



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