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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Le peuple sait si l’évêque est un pasteur

Vendredi 4 mai 2018

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°022 du 31 mai 2018)

L’évêque est un homme qui «sait veiller avec son peuple» dans «une attitude de proximité» et de participation totale. Et «le peuple sait reconnaître si l’évêque est un pasteur» qui construit un rapport «intime» au point de «connaître les noms de tous» pour en prendre soin ou bien si c’est «un employé» homme d’affaires «toujours la valise à la main». La mission de l’évêque de «conserver et confirmer la foi» a été définie et relancée par le Pape François. «Hier, la liturgie nous avait fait réfléchir sur la transmission de la foi, sur la façon dont on transmet la foi». Et «aujourd’hui, ce passage des Actes des apôtres (15, 22-31) nous fait réfléchir sur le fait de conserver la foi et confirmer dans la foi», en nous rappelant que «conserver la foi et confirmer dans la foi est principalement le travail des évêques». «La situation est claire» et «les apôtres, les évêques» la décrivent dans la lettre pour les chrétiens d’Antioche rapportée dans le passage des Actes: «Nous avons appris que, sans mandat de notre part, certaines personnes venues de chez nous ont, par leurs propos, bouleversé vos esprits». En somme, «les évêques, les apôtres, réagissent avec Pierre devant ce manque de paix: ils étaient bouleversés parce que ces gens qui étaient chrétiens mais qui voulaient rétablir l’initiation juive, les judaïsants, étaient venus et disaient: “Nous avons la véritable doctrine, ce n’est pas celle dont parle Paul”, comme pour dire: «Paul non; nous. Ce sont de mauvaises nouveautés». Mais «avec ce discours, les gens se sentaient désorientés: ces “orthodoxes de la vraie doctrine” se sont présentés pour défendre les gens, mais l’effet a été le contraire». Au point que «la communauté a été bouleversée, désorientée». D’une part, pensaient les gens, «Paul nous dit cela», mais «ceux-là qui sont docteurs et qui ont tant de titres nous disent cela». Mais alors «quelle est la voie?». Voilà alors que, «à Jérusalem, Pierre avec le collège des évêques prennent en main la situation, prient, réfléchissent et répondent». Ce sont «précisément les évêques qui conservent la foi et, encore plus, à un moment où le peuple est désorienté, les évêques sont ceux qui confirment dans la foi». Ainsi, «le peuple, qui était bouleversé, changea d’état d’âme après la lettre», comme le réfère précisément la page des Actes des apôtres: «Lecture en fut faite, et l’on se réjouit de l’encouragement qu’elle apportait». Voilà que la situation «change», parce que «quand l’évêque confirme dans la foi, vient la joie, la joie du cœur». «L’évêque partage sa vie avec la vie du troupeau». «L’évêque est concerné par le troupeau, mais il surveille». Et «c’est une chose plus profonde dans la façon de surveiller de l’évêque», parce que «l’évêque, comme les pasteurs, veille». «Veiller» est «une belle parole pour décrire la vocation de l’évêque: veiller pour protéger des loups, pour confirmer la foi quand le troupeau est un peu désorienté, pour préserver la foi». Du reste, «veiller signifie participer à la vie du troupeau». En revanche, «le vrai pasteur qui veille, qui participe à la vie du troupeau, défend non seulement toutes les brebis, mais il défend chacune d’elle, il confirme chacune d’elle et si l’une d’elle s’en va ou se perd, il va la chercher et la ramène au bercail». «La capacité de veiller nous parle de “proximité”, a insisté François. C’est pourquoi le pasteur connaît chaque brebis «par son nom, dit Jésus». Et «l’Esprit Saint a donné au peuple de Dieu le flair pour comprendre où il y a un vrai évêque par rapport à un évêque désorienté». «Le peuple de Dieu sait quand il y a un pasteur, quand le pasteur est proche, quand le pasteur sait veiller et donne sa vie pour eux». Le point central est précisément «la proximité» et «la vie de l’évêque est d’être avec son troupeau, avec chacun». Et «la joie de l’évêque» est «qu’aucune brebis ne se perde». De plus, «la mort de l’évêque, du vrai évêque», est «toujours dans son troupeau». Prions le Seigneur afin qu’il nous donne toujours de bons pasteurs» et «que ne manque pas à l’Eglise le soin des pasteurs: sans eux, nous ne pouvons pas aller de l’avant. Que ce soit des hommes ainsi, travailleurs, de prière, proches, proches du peuple de Dieu. En un mot: des hommes qui sachent veiller».

 



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