PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Comment se transmet la foi
Jeudi 3 mai 2018
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°022 du 31 mai 2018)
Dans les grandes villes, ce sont toujours plus souvent les nounous étrangères qui servent de deuxième mère et qui transmettent, avec le caractère concret de l’amour et du témoignage, la foi aux enfants. Peut-être les parents, pris par mille engagements de travail, devraient-ils redécouvrir la beauté de leur rôle dans la transmission de la foi à leurs enfants et ne pas attendre le catéchisme dans la paroisse ou d’aller quelquefois à la Messe. C’est une puissante invitation à être des témoins de l’Evangile pour susciter la curiosité chez ceux qui ne croient pas et ouvrir ainsi au travail de l’Esprit Saint, que le Pape a lancée. Avec une pensée particulière pour tous les parents et la suggestion de ne pas transmettre la foi en faisant du prosélytisme ou en cherchant des appuis comme pour une équipe de football. «Dans le passage de la lettre aux Corinthiens, on parle de la transmission de la foi» (15, 1-8). «Transmettre la foi ne revient pas à donner des informations, mais à fonder un cœur dans la foi en Jésus Christ». C’est pourquoi «transmettre la foi ne peut pas se faire de façon mécanique», en disant: «prends ce livret, étudie-le et ensuite, je te baptiserai». Non, «il y a un autre chemin pour transmettre la foi: c’est transmettre ce que nous avons reçu». «Voilà le défi d’un chrétien: être fécond dans la transmission de la foi». Mais c’est «aussi le défi de l’Eglise: être une mère féconde, faire naître des enfants dans la foi». Dans cette perspective, François a suggéré «deux voies pour la transmission de la foi». «L’Eglise est mère si elle sait transmettre la foi dans l’amour, toujours avec un air d’amour»; «on ne peut pas transmettre la foi sans cet air maternel». Au point que «quelqu’un a écrit élégamment» que «la foi ne se donne pas, il faut la faire naître». Et c’est précisément «l’Eglise qui fait naître la foi en nous: c’est-à-dire que la transmission de la foi se fait toujours dans l’atmosphère de l’amour, de la mère Eglise, elle se fait à la maison». Saint Paul lui-même «rappelle un beau passage à Timothée, “je me souviens de la foi de ta mère et de ta grand-mère”». Donc, a expliqué François, «c’est la foi qui doit être transmise de génération en génération, comme un don». Mais toujours dans l’amour, dans l’amour au sein de la famille: c’est là que se transmet la foi, pas seulement avec les mots, mais avec amour, avec des caresses, avec tendresse». En substance, si la «première attitude pour la transmission de la foi est l’amour, une autre attitude est le témoignage». En réalité, «transmettre la foi n’est pas faire du prosélytisme: c’est une autre chose, et plus grande encore». Et «Benoît XVI l’a bien dit: “L’Eglise grandit non par prosélytisme, mais par attraction”». En effet, «la foi se transmet, mais par attraction, c’est-à-dire par témoignage». Et «aujourd’hui, nous célébrons la fête de deux apôtres, Philippe et Jacques, qui ont donné leur vie, qui ont transmis la foi par le témoignage». Il faut donc témoigner la foi. C’est un fait, que «le témoignage provoque la curiosité dans le cœur de l’autre et que l’Esprit Saint se saisit de cette curiosité» et commence à travailler «dedans». Et ainsi, «l’Eglise croit par attraction, grandit par attraction, et la transmission de la foi se fait par le témoignage, jusqu’au martyre». Au fond, ce que Paul écrit aux Corinthiens «est simple»: «J’ai transmis ce que j’ai reçu». Mais «très souvent, on entend dire à la maison: “Quand il ira au catéchisme, il apprendra”». Et «très souvent ce sont les nounous, des femmes de foi, qui transmettent, qui donnent, qui transmettent la foi aux enfants: même des nounous étrangères». Peut-être les «parents travaillent-ils, vont-ils à la Messe, une, deux, trois, quatre fois par an, peut-être vont-ils à la Messe, sont-ils catholiques, mais ils ne savent pas transmettre la foi; et ce sont les nounous qui transmettent la foi». Et cela «est un fait que l’on voit tous les jours dans les grandes villes». La foi se transmet «avec l’amour» et «la nounou est celle qui caresse, celle qui prend soin, qui fait grandir, qui aide la mère, qui est comme une deuxième mère». «Cela est transmettre la foi dans l’amour, dans le témoignage». En conclusion, le Pape a invité à demander «au Seigneur pour tant de parents, qu’ils prennent soin de cela, qu’ils sachent que transmettre la foi est une grande chose, très belle». «Que le Seigneur nous donne à tous la force de rendre témoignage et, par le témoignage, de semer la curiosité; et que l’Esprit Saint prenne cette curiosité et ouvre le cœur pour recevoir la foi».
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