PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Pardonner pour être pardonnés
Mardi 6 mars 2018
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°013 du 29 mars 2018)
«Malheureusement» et «à condition que»: avec ces deux expressions, le Pape François a expliqué ce qu’est et comment vivre véritablement le pardon. Le Pape a suggéré de ne pas avoir honte de s’accuser soi-mêmes d’être «malheureusement» pécheurs. Et il a rappelé que le Seigneur est toujours prêt à pardonner «à condition que» nous pardonnions les autres. «Sur ce chemin de conversion qu’est le Carême, aujourd’hui, l’Eglise nous fait réfléchir sur le pardon». «Qu’est-ce que le pardon? D’où vient le pardon?». Pour répondre à ces interrogations, François est parti des «deux lectures» d’aujourd’hui, que «nous pouvons expliquer à travers deux paroles simples: malheureusement et à condition que».
Dans la première lecture (Dn 3, 25.34-43), Azarias «était dans la fournaise parce qu’il n’avait pas voulu adorer l’idole: il n’adorait que Dieu». Mais «il ne blâmait pas Dieu, il ne dit pas: “Mais regarde, j’ai pris des risques pour toi, et c’est ainsi que tu me récompenses?”». Azarias «va à la racine» et demande: «Tu nous as toujours sauvés, mais malheureusement, nous avons péché. Nous voulions te servir, mais malheureusement, nous sommes pécheurs».
Précisément «à ce moment, Azarias confesse son péché: le péché du peuple. Il s’accuse lui-même». De fait, «nous accuser nous-mêmes est le premier pas vers le pardon».
«S’accuser soi-même fait partie de la sagesse chrétienne». Ne pas «accuser les autres». Il faut s’accuser «soi-même» et affirmer: «J’ai péché». Et «quand nous nous approchons du sacrement de la pénitence», il faut «avoir cela à l’esprit: Dieu est grand et nous a donné tant de choses et malheureusement moi j’ai péché, moi j’ai offensé le Seigneur et je demande le salut».
«Souvent, nous allons demander pardon au Seigneur en nous justifiant, en voyant quelle mauvaise chose ont faite les autres». Mais le comportement juste est de reconnaître que, «malheureusement j’ai péché». En somme «s’accuser soi-même». Et «cela plaît au Seigneur, parce que le Seigneur reçoit le cœur contrit». A ce propos, les paroles d’Azarias sont claires: «Il n’y a pas de déception pour ceux qui ont confiance en toi». Parce que «le cœur contrit dit la vérité au Seigneur: “J’ai fait cela Seigneur, j’ai péché contre toi”». Mais «le Seigneur le fait taire, comme le père avec le fils prodigue, il ne le laisse pas parler: son amour le couvre, il pardonne tout».
«Nous accuser nous-mêmes» donc. Avec la suggestion de «ne pas avoir honte, Lui nous justifie: “Seigneur, tu es grand, tu m’as donné tant de choses, malheureusement j’ai péché”». «Le Seigneur nous pardonne toujours et pas une fois». «Il nous dit : “Je te pardonne, mais à condition que tu pardonnes les autres”». Mais cela n’est pas facile parce que la rancœur se niche dans nos cœurs et il y a toujours cette amertume. Il faut rendre gloire à Dieu: «“Tu es grand Seigneur, tu m’as fait tant de bonnes choses, malheureusement j’ai péché. Pardonne-moi”. “Oui je te pardonne, soixante-dix-sept fois, à condition que tu pardonnes les autres”». Que «le Seigneur nous fasse comprendre cela».
Copyright © Dicastero per la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana