PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Avec le feu en lui
Jeudi 1er juin 2017
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 025 du 22 juin 2017)
Une leçon de Paul de Tarse. La vie de l’apôtre des nations, «toujours en mouvement, agitée, toujours en mouvement», a été caractérisée par trois «dimensions», trois «attitudes» dont tout chrétien a beaucoup à apprendre. C’est ce qu’a souligné le Pape en commentant le passage des Actes des apôtres (22, 30; 23, 6-11) proposé par la liturgie du jour. Saint Paul était «un homme qui était toujours en mouvement, en mouvement»: il est donc dans la prédication: c’est une véritable «passion». Saint Paul «avait en lui un feu, un zèle, un zèle apostolique qui le faisait avancer». Et «il ne reculait pas», mais avait une passion qui le conduisit à affronter également de nombreuses «difficultés» ou, «plus clairement, les persécutions». Précisément dans la liturgie du jour, on lit que le groupe des «ennemis» mêmes qui s’opposèrent à Jésus ¬ «les pharisiens, les docteurs de la loi, les anciens du temple, les anciens, les sadducéens» — allèrent «en groupe l’accuser». Concrètement, «ils voulaient l’éliminer». Une hostilité qui s’est manifestée «tant de fois, pas une unique fois». Et Paul «a dû lutter beaucoup contre ces gens, beaucoup, beaucoup». Et il l’a fait aussi avec les «judaïsants». Une difficulté dont ressort «la deuxième dimension de la vie de Paul. La première est l’annonce, le zèle apostolique: porter de l’avant Jésus Christ. La deuxième est: endurer les persécutions, les luttes». De la lecture du passage des Ecritures ressort, en effet, «une troisième dimension de l’apostolat de Paul». On lit que «la nuit suivante, le Seigneur l’approcha et lui dit: “Courage. De même que tu as témoigné à Jérusalem des choses qui me concernent ainsi, il est nécessaire que tu apportes ton témoignage également à Rome”». Nous rencontrons ici la dimension de la «prière. Paul avait cette intimité avec le Seigneur: “le Seigneur s’approcha de lui”. Il s’approchait de lui très souvent». Une fois d’ailleurs, Paul lui-même affirme qu’il avait été «transporté presque au septième ciel, dans la prière, et il ne savait pas comment exprimer les belles choses qu’il avait entendues là». Voilà alors que «ce lutteur, cet annonciateur sans fin d’horizons» possédait la «dimension mystique de la rencontre avec Jésus». Et sa «force» était précisément cette rencontre avec le Seigneur, qu’il faisait dans la prière, comme l’a été la première rencontre sur le chemin de Damas, quand il allait persécuter les chrétiens». Paul «est l’homme qui a rencontré le Seigneur, et il n’oublie pas cela, et laisse le Seigneur venir à sa rencontre et cherche le Seigneur pour le rencontrer»: un «homme de prière». Les trois attitudes de Paul que présente ce passage sont donc «le zèle apostolique pour annoncer Jésus Christ, la résistance — résister aux persécutions — et la prière: rencontrer le Seigneur et laisser le Seigneur venir à sa rencontre»; Le Pape a conclu en invitant chacun à demander «la grâce d’apprendre ces trois attitudes dans notre vie chrétienne: annoncer Jésus Christ, résister aux séductions des persécutions et aux séductions qui te conduisent à te détacher de Jésus Christ, et la grâce de la rencontre avec Jésus Christ dans la prière».
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