PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Stationnement interdit
Mardi 17 janvier 2017
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°005 du 2 février 2017)
Le chrétien, conscient que «Dieu ne déçoit pas», doit toujours avoir «des horizons ouverts» à l’espérance. Même face aux adversités, il ne doit pas rester «en stationnement» ou paresseux sans «la volonté d’avancer». C’est une invitation résolue au «courage» qui était contenue dans la méditation du Pape, dont le point de départ a été la première lecture de la liturgie du jour, dans laquelle l’auteur de la Lettre aux Hébreux (6, 10-20) exhorte précisément à «être courageux». Au point que «si nous voulions donner un titre à ce passage, nous devrions dire: “Soyez courageux”». Le courage, donc. On dit de lui dans l’Ecriture: «Que chacun de vous démontre le zèle, “le courage d’aller de l’avant”, et ce zèle vous conduira à l’accomplissement jusqu’à la fin». Du reste, le courage «est un mot qui plaît beaucoup à saint Paul». L’apôtre des nations écrit aussi «afin que nous ne devenions pas paresseux». C’est-à-dire qu’il s’arrête également sur l’attitude «contraire: la paresse, ne pas avoir de courage». Et le Pape a traduit le concept à travers une image concrète empruntée à la vie quotidienne: «vivre dans le frigo, ainsi, pour que tout reste pareil». Il fait référence aux «chrétiens paresseux, les chrétiens qui n’ont pas envie d’avancer, les chrétiens qui ne luttent pas pour faire changer les choses, les choses nouvelles, les choses qui nous feraient du bien à tous, si ces choses changeaient». Ce sont «les chrétiens en stationnement», ceux qui «ont trouvé dans l’Eglise une belle place de parking. Et quand je parle de chrétiens, je parle de laïcs, de prêtres, d’évêques... Tous». Et malheureusement, «il y en a des chrétiens en stationnement! Pour eux, l’Eglise est un parking qui protège la vie et ils avancent avec toutes les assurances possibles». «Ces chrétiens à l’arrêt» ont rappelé au Pape «une chose que, quand j’étais enfant, les grands-parents nous disaient: “Fais attention parce que l’eau qui stagne, celle qui ne coule pas, est la première à se corrompre”». Et ceux «qui ne luttent pas», qui «vivent dans la sécurité qu’ils pensent recevoir de la religion», finissent précisément ainsi. Au contraire, l’invitation de l’apôtre et du Pape est: «Soyez courageux!». Et pour cela, lit-on dans le passage biblique, «nous avons un puissant encouragement à nous agripper solidement à l’espérance», qui fait de nous des «chrétiens courageux et non paresseux». «Un chrétien paresseux n’a pas d’espérance, il est enfermé là, il a tous les avantages, il ne doit pas lutter, il est à la retraite». Or, s’il est vrai que «après tant d’années de travail, aller à la retraite est juste, c’est même beau», il est également vrai que «passer toute la vie à la retraite est laid». Et «les chrétiens paresseux sont ainsi. Pourquoi? Parce qu’ils n’ont pas d’espérance». Et «dans la lutte de tous les jours», l’espérance «est une vertu d’horizons, non de fermeture». Certains pourraient objecter: «Oui, père, mais il y a des moments difficiles, où tout semble s’assombrir, que dois-je faire?». La réponse est: «Accroche-toi à la corde et supporte». Nous devons en effet être conscients que «la vie n’est offerte à personne et nous devons lutter pour avoir la vie ou supporter». C’est pourquoi le Pape a invité chacun à faire un examen de conscience et se demander: «Suis-je un chrétien en stationnement, paresseux, ou un chrétien courageux?». Et encore: «Comment est mon espérance? Mon cœur est-il ancré à l’horizon, est-ce que je m’accroche à la corde et je garde confiance dans les moments difficiles?». Il s’agit, en définitive, d’une question plus profonde, c’est-à-dire: «Comment suis-je? Comment est ma vie de foi?».
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