PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Il suffit d'une parole
Vendredi, 25 novembre 2016
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°50 du 15 décembre 2016)
Dieu est toujours prêt à nous sauver, toujours là, comme un père qui attend seulement que nous lui disions « Seigneur » : il suffit de cette parole « et lui fera le reste », en nous aidant à éviter la présomption de tomber dans la « damnation éternelle » en raison de l’orgueil de vouloir « nous arranger tout seuls ». Le Pape François a mis en garde contre « les séductions du diable » et a rappelé que « la damnation éternelle n’est pas une salle de torture », mais précisément le désir de vouloir s’ « éloigner » de Dieu en écoutant, précisément, les « mensonges » du diable. L’apôtre Jean, dans la première lecture tirée du livre de l’Apocalypse (20, 1-4, 11-21, 2), « nous parle du jugement universel : nous serons tous jugés ». Et « avant tout le diable, il sera le premier jugé ». Mais le diable est le séducteur « depuis le début : pensons à Adam et Ève, à la façon dont il a commencé à parler avec cette voix douce », en disant que le fruit « est bon » à manger. Son langage est précisément celui de la « séduction » : « c’est un menteur ; de plus, c’est le père du mensonge, il engendre les mensonges, c’est un escroc ». Mais il faut se demander alors « comment pouvons-nous faire pour ne pas nous laisser tromper par le diable »? C’est précisément Jésus qui nous enseigne l’attitude juste : « ne jamais dialoguer avec le diable ». En effet, « qu’a fait Jésus avec le diable? Il le chassait, il lui demandait son nom », mais n’instaurait pas « un dialogue ». Jésus nous donne l’exemple : ne jamais dialoguer avec lui ; on ne peut pas dialoguer avec ce menteur, avec ce trompeur qui cherche notre perte ». Et c’est pour cela que « le séducteur sera jeté dans l’abîme ». « Le récit de Jean se poursuit » et apparaissent « les âmes des martyrs, ceux qui ont témoigné de Jésus Christ et qui n’ont pas adoré la bête — c’est-à-dire le diable et ses disciples — n’ont pas adoré l’argent, n’ont pas adoré la mondanité, n’ont pas adoré la vanité, ne se sont pas entachés d’orgueil ». Puis voici « le trône où se tiendra le Seigneur pour nous juger : les vivants et les morts, les grands et les petits debout devant le trône ». Donc, « chacun de nous sera jugé selon ses œuvres ». Et Jean poursuit encore : « Puis la mort et les enfers furent jetés dans les étangs de feu ». Il s’agit des « damnés ». Le Pape a voulu s’arrêter précisément sur cette phrase de l’Apocalypse : « C’est la deuxième mort, l’étang de feu ». En réalité, « ceux qui ne seront pas reçus dans le royaume de Dieu sont ceux qui ne se sont pas approchés du Seigneur : ce sont ceux qui sont toujours allés sur leur chemin, s’éloignant du Seigneur et qui passent devant le Seigneur et s’éloignent, seuls ». Donc, « la damnation éternelle est cet éloignement constant de Dieu, c’est la douleur la plus grande : un cœur insatisfait, un cœur qui a été fait pour trouver Dieu, mais en raison de l’orgueil, pour avoir été trop sûr de lui, s’est éloigné de Dieu ». Le passage de l’Apocalypse se conclut ainsi : « Puis je vis un ciel nouveau, une terre nouvelle — car le premier ciel et la première terre ont disparu, et de mer, il n’y en a plus. Je vis la Cité sainte, Jérusalem nouvelle ». Dans ces paroles « se trouve précisément la fin, la joie finale, où nous serons tous sauvés si nous ouvrons notre cœur au salut de Jésus ». En effet, le Seigneur « nous demande uniquement cela : ouvrir notre cœur ». Quelqu’un pourrait se confier et reconnaître : « Si vous saviez, mon père, les choses que j’ai faites... ». Mais « Jésus les connaît », a assuré François, en suggérant : « ouvre ton cœur et il te pardonne » ; mais « ne va pas seul, ne t’en va pas sur ton chemin, laisse-toi caresser par Jésus, laisse-toi pardonner ». Il « suffit uniquement d’une parole, “Seigneur”, lui fait le reste, il fait tout ». En conclusion, François, anticipant la liturgie de samedi, a annoncé : « demain, dernier jour de l’année liturgique, Jésus nous avertira ». Concrètement, Jésus nous dira : « Contemplez ce qui vous attend, que votre cœur ne s’alourdisse pas à cause des efforts et des préoccupations de la vie ; regardez de l’avant et ayez de l’espérance », cette « espérance qui ouvre les cœurs à la rencontre avec Jésus ».
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