PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
La prière de Jésus
Vendredi, 28 octobre 2016
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 47 du 24 novembre 2016)
Jésus continue de prier pour chaque homme : tel est « le fondement de l’Église » et aussi la clé pour comprendre sa mission et son mystère. « Qu’est-ce que l’Église? » : c’est précisément à cette question que répondent « les deux lectures de la liturgie de la parole d’aujourd’hui » qui « sont une annonce, et également une catéchèse sur l’Église » , a expliqué le Pape en se référant à la lettre aux Ephésiens (2, 19-22) et au passage évangélique de Luc (6, 12-19). En effet, « Paul nous fait comprendre que nous sommes concitoyens des saints – l’Église nous donne cette citoyenneté – et que nous sommes tous dans une construction bien ordonnée pour être le temple saint du Seigneur : édifiés ensemble sur le fondement des apôtres, des prophètes ; et la pierre d’angle, est Jésus lui-même » . Il « est le fondement de l’Église » , rappelle Paul. « Dans l’Évangile de Luc nous avons vu l’Église en activité, en action : Jésus qui prie, qui choisit les apôtres, qui donne un nom à chacun, qui guérit l’âme et le corps et qui était parmi les disciples, et aussi toute cette foule qui essayait de le toucher, parce que de lui émanait une force qui guérissait tout le monde » . C’est précisément « cela l’Église, ce que Paul nous enseigne est cela en action » . L’apôtre affirme que « la pierre d’angle est Jésus lui-même » , et en effet, « sans Jésus il n’y a pas d’Église : Il le fondement de l’Église » . François a souligné que « l’Évangile commence par une chose qui nous fait réfléchir : “Jésus s’en alla sur la montagne prier et passa toute la nuit à prier Dieu” » . Puis « vient tout le reste : les gens, le choix des disciples, les guérisons, il chasse les démons » . Donc « la pierre d’angle est Jésus, oui, mais Jésus qui prie » . Et « Jésus prie : il a prié et continue de prier pour l’Église » . Donc « la pierre d’angle de l’Église est le Seigneur devant le Père qui intercède pour nous, qui prie pour nous : nous le prions, mais le fondement c’est lui qui prie pour nous » . « Jésus a toujours prié pour les siens » . « Au cours de la dernière cène, il a prié pour les disciples et demandait au Père : “Garde-les dans la vérité, accompagne-les, et ne prie pas seulement pour eux, mais pour ceux qui viendront” » . En outre, « Jésus prie avant de faire des miracles : pensons à la résurrection de Lazare » , quand « il prie le Père : “Merci, Père” » . Même « sur le mont des Oliviers, Jésus prie ; sur la croix, il finit en priant : sa vie finit en prière » . Et « cela est notre sécurité, cela est notre fondement, cela est notre pierre d’angle : Jésus qui prie pour nous, Jésus qui prie pour moi » . C’est pourquoi « chacun de nous peut dire : “Je suis sûr, je suis sûr que Jésus prie pour moi, qu’il est devant le Père et qu’il me nomme” » . Voilà, donc, « la pierre d’angle de l’Église : Jésus en prière » . Dans cette perspective, François a reproposé le passage évangélique, « avant la Passion, quand Jésus s’adresse à Pierre avec cet avertissement qui est comme l’écho du premier chapitre du livre de Job : “Simon, Simon, voici que Satan vous a réclamés pour vous cribler comme le froment mais moi j’ai prié pour toi, afin que ta foi ne défaille pas” » . Et il « est beau » de penser que les paroles que Jésus dit à Pierre, « il les dit à toi, à moi, et à chacun de nous : “J’ai prié pour toi, je prie pour toi, à présent, je prie pour toi” » . Et « quand il vient sur l’autel, il vient intercéder, prier pour nous, comme sur la croix » . Cela « nous donne une grande certitude : j’appartiens à cette communauté, solide parce qu’elle a Jésus comme pierre d’angle, mais Jésus qui prie pour moi, qui prie pour nous » . En conclusion, François a invité à « réfléchir sur ce mystère de l’Église : nous sommes tous comme une construction, mais le fondement est Jésus, c’est Jésus qui prie pour nous. C’est Jésus qui prie pour moi » .
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