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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 20 septembre 2016

( L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 38 du 22 septembre 2016 )

La honte de la guerre

« Aujourd’hui, hommes et femmes de toutes les religions, nous nous rendrons à Assise non pour faire un spectacle, mais simplement pour prier et prier pour la paix ». Avant de partir pour la ville de saint François, le Pape a voulu réaffirmer le sens de ce pèlerinage, en célébrant la Messe dans la matinée du mardi 20 septembre, dans la chapelle de la Maison Sainte-Marthe. « J’ai écrit une lettre aux évêques du monde entier — a-t-il affirmé — pour que dans leurs diocèses, ils organisent aujourd’hui des rassemblements de prière, en invitant les catholiques, les chrétiens, les croyants et tous les hommes et les femmes de bonne volonté, de toute les religions, à prier pour la paix».

Ainsi, « le monde aura aujourd’hui son centre à Assise, mais ce sera le monde entier qui priera pour la paix » a dit le Pape, qui n’a pas manqué de suggérer à tous de consacrer « un peu de temps, chez vous », en prenant « la Bible ou le chapelet », pour prier « pour la paix, parce que le monde est en guerre, le monde souffre ». Cette guerre, a expliqué François, « nous ne la voyons pas : des actes de terrorisme ont lieu près de nous, nous avons peur » et « c’est affreux, c’est vraiment affreux ». Mais « cela n’a rien à voir avec ce qui arrive dans ces pays, dans ces terres ou nuit et jour, les bombes tombent et tombent, tombent, et tuent des enfants, des personnes âgées, des hommes, des femmes : tout le monde! ».

« Dieu, le Père de tous, des chrétiens et des non chrétiens — Père de tous — veut la paix » a affirmé le Pape, en ajoutant : « C’est nous, les hommes, à cause de la tentation du malin, qui faisons les guerres pour gagner de l’argent, pour conquérir plus de territoires ». Aujourd’hui, a-t-il poursuivi, « on souffre beaucoup dans le monde à cause de la guerre et nous pouvons très souvent dire : “Grâce à Dieu, cela ne nous touche pas!” ». Et c’est bien si « nous rendons grâce — a-t-il ajouté —, mais pensons aussi aux autres », à tous ceux qui en revanche sont frappés par la guerre.

En faisant référence à la première lecture proposée par la liturgie — tirée du livre des Proverbes (21, 1-6.10-13) — François a en particulier repris sa conclusion : « Qui ferme l’oreille à l’appel du faible criera, lui aussi, sans qu’on lui réponde ». Et ainsi, a-t-il expliqué, « si aujourd’hui nous bouchons nos oreilles au cri de ces gens qui souffrent sous les bombes, qui souffrent de l’exploitation des trafiquants d’armes, il se peut que, quand notre tour viendra, nous n’obtiendrons pas de réponse ».

Dans cette perspective, le Pape a relancé son appel : « Nous ne pouvons pas boucher nos oreilles au cri de douleur de ces frères et sœurs qui souffrent à cause de la guerre ». Et il a également mis en garde contre l’idée qu’il s’agit d’un discours qui ne nous concerne pas : « La guerre est loin? Non, elle est très près! », a-t-il affirmé. « Car la guerre — a-t-il expliqué — touche tout le monde, la guerre commence aussi dans le cœur: c’est pourquoi nous devons prier aujourd’hui pour la paix », en demandant « que le Seigneur donne la paix à notre cœur, qu’il nous enlève tout désir d’avidité, de cupidité, de lutte ».

« Paix, paix! » est le cri que le Pape a voulu répéter. Avec le souhait « que notre cœur soit un cœur d’homme ou de femme de paix », prêt à aller « au-delà des divisions des religions — tous, tous, tous! — car nous sommes tous des enfants de Dieu ». Et « Dieu est un Dieu de paix, il n’existe pas de Dieu de guerre : celui qui fait la guerre est le malin, le diable, qui veut tuer tout le monde».

Le Pape a expressément invité à penser « aujourd’hui non seulement aux bombes, aux morts, aux blessés, mais également aux personnes — les enfants et les personnes âgées — à qui l’aide humanitaire ne peut pas arriver pour manger; à qui les médicaments ne peuvent pas arriver ». Et ils « sont affamés, malades parce que les bombes les empêchent » de recevoir la nourriture et les soins nécessaires. Et « pendant que nous prions aujourd’hui, il serait beau que chacun de nous éprouve de la honte que les êtres humains, nos frères, soient capables de faire cela ».

Aujourd’hui, a relancé François, doit donc vraiment être une « journée de prière, de pénitence et de pleurs pour la paix; une journée pour entendre le cri du pauvre ». Ce cri « qui ouvre notre cœur à la miséricorde, à l’amour et qui nous sauve de l’égoïsme ». En conclusion, le Pape a voulu remercier ceux qui répondront à son invitation « pour tout ce que vous ferez pour cette journée de prière et de pénitence pour la paix».

 



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