PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Lundi 20 juin 2016

( L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 25 du 23 juin 2016 )

Devant le miroir

Il existe des règles claires suggérées par Jésus pour ne pas tomber dans l’hypocrisie :  ne pas juger les autres pour ne pas être à notre tour jugés selon la même mesure ; et quand il nous vient la tentation de le faire, il vaut mieux se regarder d’abord dans le miroir, pour bien voir comme nous sommes réellement. En rappelant que l’unique et véritable jugement est celui de Dieu avec sa miséricorde, le Pape François a recommandé de ne pas céder à la tentation de prendre la place du Seigneur, en doutant de sa parole. « Jésus parle aux gens et enseigne beaucoup de choses sur la prière, sur les richesses, sur les préoccupations vaines, nombreuses, sur la la façon dont doivent se comporter ses disciples ». Et ainsi, il arrive à ce passage de l’Evangile sur le jugement, proposé par la liturgie (Mt 7, 1-15). C’est un passage où « le Seigneur est très concret ». « Le fait commence » par une parole claire de Jésus :  « Ne jugez pas, pour ne pas être jugés ». Et le Seigneur « fait un pas en avant », indiquant précisément le critère de la mesure :  « Car, selon le jugement dont vous jugez on vous jugera, et selon la mesure dont vous mesurez on mesurera pour vous ». Nous voulons tous, le jour du Jugement, que le Seigneur nous regarde avec bienveillance, que le Seigneur oublie les nombreuses choses laides que nous avons faites dans la vie. Et « cela est juste, parce que nous sommes des fils, et un fils attend cela de son père, toujours ». Mais « si tu juges constamment les autres, tu seras jugé avec la même mesure : cela est clair ». « D’abord, le commandement, le fait :  “Ne jugez pas pour ne pas être jugés” ». « Deuxièmement, la mesure sera la même que celle que vous utilisez pour vos frères ». Puis « la troisième étape :  regarde-toi dans le miroir pour te voir toi-même, comment tu es ». Les paroles de Jésus sont claires :  « Qu’as-tu à regarder la paille qui est dans l’œil de ton frère? Et la poutre qui est dans ton œil à toi, tu ne la remarques pas! Ou bien comment vas-tu dire à ton frère :  « Laisse-moi ôter la paille de ton œil », et voilà que la poutre est dans ton œil! ». « Comment le Seigneur nous qualifie-t-il quand nous faisons cela? Un seul mot  :  « Hypocrite, ôte d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour ôter la paille de l’œil de ton frère ». En réalité, la réaction du Seigneur ne devrait pas surprendre, « il se met en colère ; elle est très forte, et il semble même qu’il nous insulte : il traite d’“hypocrites” ceux qui jugent les autres ». La raison est que « celui qui juge se met à la place de Dieu, il se fait Dieu et doute de la parole de Dieu ». C’est précisément « ce que le serpent a convaincu nos pères de faire :  “Dieu est un menteur, si vous mangez de cela, vous serez comme lui”. Et ils voulaient prendre la place de Dieu ». C’est pourquoi, « il est très laid de juger :  le jugement revient à Dieu seul, à lui seul! ». A nous revient plutôt « l’amour, la compréhension, prier pour les autres quand nous voyons des choses qui ne sont pas bonnes », si cela est utile, « parler aussi avec eux » pour les mettre en garde si quelque chose semble ne pas se dérouler normalement. En tout cas, « ne jamais juger, jamais », parce que « si nous jugeons, c’est de l’hypocrisie ». « Du reste, quand nous jugeons, nous prenons la place de Dieu, mais notre jugement est un jugement pauvre, parce que « le véritable jugement est celui que donne Dieu. A notre jugement manque la miséricorde ». Et « quand Dieu juge, il juge avec miséricorde ». En conclusion, le Pape a suggéré de penser « aujourd’hui à ce que le Seigneur nous dit :  ne pas juger, pour ne pas être jugés ; la mesure selon laquelle nous jugeons sera la même qui sera utilisée avec nous ; et, troisièmement, regardons-nous dans le miroir avant de juger ». Le Seigneur nous fait bien comprendre ces choses.