PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 24 mai 2016

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 22 du 2 juin 2016)

Jour après jour

« Aujourd’hui, mardi 24 mai, marque la fête de Marie Auxiliatrice, que l’on célèbre en Chine avec une dévotion particulière. J’offre cette Messe à tous les Chinois, pour ce grand pays, afin que le Seigneur bénisse la Chine » : c’est avec ces paroles que le Pape François a ouvert la célébration eucharistique au cours de laquelle il a approfondi le thème de la « sainteté simple », celle à laquelle tous les chrétiens sont appelés : un « chemin » à faire « tous les jours » avec « courage, espérance, grâce et conversion ». La méditation s’est inspirée de l’extrait de la Lettre de saint Pierre (1, 10-16) proposé par la liturgie du jour : « un petit traité sur la sainteté, une exhortation, mais aussi une indication du chemin vers la sainteté ». Il s’agit de la « sainteté simple de tous les chrétiens, la sainteté de chaque jour, la nôtre, celle que nous devons faire tous les jours ». Pour mieux l’expliquer, le Souverain Pontife, en suivant le texte de Pierre, a indiqué quelques « mots » utiles pour nous enseigner « ce qu’est la sainteté de tous les jours, cette sainteté également anonyme ». Il convient avant tout d’avoir du « courage ». Pierre le rappelle également. « Le courage d’aller de l’avant » est toujours utile, c’est pourquoi l’on peut dire que « le Royaume des Cieux de Jésus est pour les courageux ». L’apôtre continue ensuite : « Placez toute votre espérance dans cette grâce qui vous sera donnée ». D’où le second mot utile : « espérance ». On ne peut « aller entreprendre un chemin sans vouloir arriver. Nous attendons une rencontre avec Dieu, une rencontre avec Jésus » : cette espérance « anime le courage ». Saint Pierre parle ensuite de « grâce ». Et c’est le troisième mot qui fait comprendre que « nous ne pouvons arriver seuls à la sainteté », « c’est une grâce ». François a expliqué : « Etre bon, être saint, faire tous les jours un pas dans la vie chrétienne est une grâce de Dieu et nous devons la demander » et être « disposés » à la recevoir. Sur le thème de « l’espérance du chemin », le Souverain Pontife a précisé que chacun d’entre nous peut « demander cette grâce au Seigneur » et « avec simplicité », prier : « Seigneur, je suis un pauvre homme, mais tu peux faire le miracle de me rendre un peu meilleur ». Nous pouvons ainsi « ouvrir notre cœur », afin que le Seigneur œuvre en nous. Il y a enfin un autre mot toujours suggéré par Pierre qui écrit : « en tant que fils obéissants, ne vous conformez pas aux désirs d’une époque où vous étiez dans l’ignorance. Mais comme le saint qui vous a appelés, devenez saints ». On parle ici de « conversion ». Tout au long du chemin, « nous ne devons pas regarder en arrière : c’est une route pour avancer, vers l’horizon, avec espérance, avec courage, ouverts à la grâce », mais il arrive « qu’un jour, j’aille de l’avant, et qu’un autre je recule, en avant et en arrière. Et cela n’aide pas », cela nous fait demeurer « immobiles, au même endroit ». C’est pourquoi « tous les jours », nous avons besoin de conversion. Certains diront sans doute : « Père, pour me convertir, je dois faire pénitence, me faire violence », et au contraire, il faut de « petites conversions ». Et ainsi, « si tu es capable de parvenir à ne pas médire à propos d’un autre, tu es sur la bonne voie pour devenir saint ». Nous sommes appelés à des choses simples : « J’ai envie de critiquer mon voisin, mon collègue de travail » ? Il me sera utile de me « mordre un peu la langue », peut-être « se gonflera- t-elle », mais « votre esprit sera plus saint, sur ce chemin ». L’important est « d’aller de l’avant » sur ce chemin « simple » mais qui requiert aussi une « force », « qui est un don de l’Esprit Saint ». « Courage, espérance, grâce, conversion et force », c’est ainsi « que l’on arrive à la sainteté de nos jours, dans l’Église : tous les jours, un petit pas sur ce chemin vers la rencontre avec le Seigneur.