PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Mardi 3 mai 2016
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 18 du 5 mai 2016)
Chemin faisant
Le « bon chemin » s’appelle Jésus et pour le chrétien, le chemin de la vie est fait « un peu de croix et un peu de résurrection ». Mais sur la route, il y a ceux qui s’arrêtent comme « une momie spirituelle », qui se trompent de direction et qui s’entêtent, qui passent leur existence en tournant en rond et qui se laissent séduire par les beautés mondaines : le Pape a mis en garde contre ces attitudes, en invitant expressément à un examen de conscience pour vérifier son expérience de foi. Le passage évangélique de Jean, proposé par la liturgie (14, 6-14), « fait partie du long discours de Jésus au cours de la dernière Cène, le discours de départ : il prend congé avant de vivre la passion ». Et il dit aux apôtres : « Je ne vous laisserai pas orphelins; je ne vous laisserai pas seuls; je vais vous préparer une place » . À ce moment-là commence le passage évangélique de la liturgie du jour, avec Jésus qui dit à Thomas : « Je suis le chemin ». Cette expression de Jésus « nous fait penser à la vie chrétienne », qui « est un chemin : nous commençons avec le baptême à marcher, et je marche, je marche, je marche ». On peut dire que la vie chrétienne « est un chemin et le bon chemin est Jésus ». Mais « il y a plusieurs façons de marcher ». Il y a « avant tout celui qui ne marche pas. Un chrétien qui ne marche pas, qui n’avance pas, est un chrétien “non chrétien”, pour ainsi dire : c’est un chrétien devenu un peu païen, il est là, immobile, il n’avance pas dans la vie chrétienne, il ne fait pas fleurir les béatitudes dans sa vie, il n’accomplit pas les œuvres de miséricorde, il est à l’arrêt ». De plus, « pardonnez-moi le terme, mais c’est comme si c’était une “momie”, là, une “momie spirituelle” ». Et « il y a des chrétiens qui sont des “momies spirituelles”, à l’arrêt : ils ne font pas de mal, mais ils ne font pas de bien ». Puis il y en a d’autres qui « marchent et se trompent de chemin ». Mais « nous aussi, souvent, nous nous trompons de chemin ». C’est « le Seigneur lui-même qui vient et qui nous aide, ce n’est pas un drame de se tromper de chemin ». En effet, « le drame est d’être têtu et de dire : “voilà le chemin”, et ne pas laisser la voix du Seigneur nous dire : « “Cela n’est pas le chemin, retourne en arrière et reprends le véritable chemin” ». De plus, « il y en a d’autres qui marchent et qui ne savent pas où ils vont : ils errent dans la vie chrétienne, vagabonds ». Au point que « leur vie consiste à errer, ici et là, et ils perdent ainsi la beauté de s’approcher de Jésus dans la vie de Jésus ». En somme, « ils perdent leur chemin ». Puis « il y en a d’autres qui, au cours du chemin, sont séduits par une beauté, par une chose, et s’arrêtent à mi-chemin, fascinés par ce qu’ils voient, par cette idée, par cette proposition, par ce paysage, et s’arrêtent ». Mais « la vie chrétienne n’est pas une fascination : c’est une vérité. C’est Jésus Christ ». Et « sainte Thérèse d’Avila disait, en parlant de ce chemin : “Nous marchons pour arriver à la rencontre avec Jésus” ». Mais « dans la vie chrétienne », on peut « s’arrêter, regarder les choses qui nous plaisent, les beautés », mais il faut faire en sorte « qu’une chose belle, une chose tranquille, une vie tranquille ne me fascine pas au point de m’arrêter ». Et ainsi, a affirmé le Pape, il y a « tant de façons de parcourir le bon chemin » car « le bon chemin, la bonne voie est Jésus ». Dans la perspective de cette réflexion, le Pape a suggéré un examen de conscience à travers une série de questions directes : « Nous pouvons nous demander aujourd’hui, chacun de nous : mon chemin chrétien, que j’ai commencé dans le baptême, comment va-t-il ? S’arrête-t-il ? Est-ce qu’il s’est trompé de direction ? En somme, « Comment est-ce que je marche ? Est-ce que je suis Jésus ? ». Suivre Jésus est être convaincu de cela, la voie de Jésus est celle-ci : il y a toujours un peu de croix et un peu de résurrection ». Mais « cela est la vie » et « quand Jésus dit à Thomas : “Je suis la vie”, il lui dit cela ». C’est pourquoi, « cela est le chemin et cela est le chemin chrétien : la vie de Jésus est si pleine de consolations, de gloire, mais aussi de croix, toujours avec la paix dans l’âme ».
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