PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Vendredi 15 avril 2016
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 17 du 28 avril 2016)
Quand un homme se retrouve à terre
« Relève-toi et pars » : c’est l’invitation faite par le Seigneur à Saul, tombé à terre sur le chemin de Damas, et à Ananie, envoyé baptiser le persécuteur converti. « Relève-toi et pars » est une invitation également pour chacun de nous, car un chrétien « doit être debout avec la tête haute », alors qu’« un homme avec le cœur fermé est un homme à terre ». C’est à travers une méditation sur le passage biblique de la conversion de Saul, tiré des Actes des apôtres (9, 1-20), que François a parlé à nouveau de l’importance de la docilité à l’action de l’Esprit Saint et a réfléchi « sur l’attitude de ces personnes qui ont le cœur fermé, le cœur dur, un cœur orgueilleux ». Saul « était présent au martyre d’Étienne » et « il était d’accord ». C’était « un homme jeune, fort, courageux, zélé dans sa foi, mais avec le cœur fermé » : en effet, non seulement « il ne voulait pas entendre parler de Jésus Christ », mais il alla au-delà et commença « à persécuter les chrétiens ». C’est pourquoi, sûr de lui, il demanda la permission de « faire la même chose » à Damas. Alors qu’il était en voyage, « à l’improviste une lumière du ciel l’enveloppa » et, « tombant à terre, il entendit la voix ». Précisément lui, « Saul le fort, le sûr, était à terre », montrant ainsi à tous « l’image d’un homme au cœur fermé », c’est-à-dire « d’un homme à terre ». Et là, par terre, « il comprend sa vérité; il comprend qu’il n’était pas un homme comme Dieu le voulait, car Dieu nous a créés, nous tous, pour être debout, la tête haute ». Le Seigneur prononce alors « un mot-clé, le même qu’il avait dit à Philippe en le chargeant de la mission d’aller trouver le prosélyte éthiopien : “Toi, relève-toi et pars ! ». En se relevant, Saul « s’aperçut qu’il était aveugle » et alors « il se laissa guider ». C’est précisément ici « que son cœur commença à s’ouvrir », lorsqu’il fut obligé d’être conduit par la main vers Damas. « Cet homme était par terre » et « il comprit immédiatement qu’il devait accepter cette humiliation ». À ce propos, le Pape a expliqué que « l’humiliation » est « précisément la voie pour ouvrir le cœur ». En effet, « quand le Seigneur nous envoie des humiliations ou permet que les humiliations se produisent, c’est précisément pour cela : pour que le cœur s’ouvre docilement » et « se convertisse au Seigneur Jésus ». C’est alors, lit-on dans les Actes, qu’« il tomba des yeux [de Saul] comme des écailles, et il recouvra la vue. Il se leva et fut baptisé » : sa « dureté de cœur », avec l’épreuve de l’humiliation, était devenue « docilité à l’Esprit Saint ». C’est une leçon pour tous : « il est beau de voir que le Seigneur est capable de changer les cœurs et de faire qu’un cœur dur, têtu, devienne un cœur docile à l’Esprit ». Il ne faut pourtant pas que « nous oubliions ces paroles-clé ». Tout d’abord : « Relève-toi », car « un chrétien doit être debout et avoir la tête haute ». Ensuite : « Pars », car « un chrétien doit partir, ne pas être fermé sur lui-même ». Enfin : « Laisse-toi guider », de la même façon que Paul qui « se laissa guider, comme un enfant ; il se remit aux mains d’un autre, qu’il ne connaissait pas ». Dans tout cela, il y a « l’œuvre de l’Esprit Saint ».
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