PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE
EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE
Mardi 1er septembre 2015
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 36 du 3 septembre 2015)
Le conseil de Paul
Le témoignage de Job et la fresque du Jugement dernier peinte par Michel-Ange dans la chapelle Sixtine sont deux icônes qui peuvent raviver notre certitude de la rencontre personnelle avec le Seigneur. Le Pape les a reproposées en transmettant à chacun le conseil, adressé par Paul aux chrétiens de Thessalonique de « se réconforter mutuellement », c’est-à-dire de « parler de la venue du Seigneur », l’unique chose qui compte, sans perdre de temps en bavardages de sacristie. Le Souverain Pontife a également suggéré une série de questions pour un examen de conscience sur la façon dont nous sommes en train de vivre l’attente du Seigneur. François a fondé sa méditation précisément sur l’extrait liturgique de la première épître que « l’apôtre Paul écrit à la communauté de Thessalonique » (5, 1-6. 9-11). En effet, la communauté se demandait : « Qu’arrive-t-il aux morts, où vont-ils ? ». Et encore : « Quand le Seigneur viendra-t-il ? ». Et certains répondaient : « Non, il vient maintenant ! Et s’il vient maintenant, nous ne travaillons pas ! ». Ainsi, Paul, un homme « concret », doit s’adresser aux chrétiens de Thessalonique par une expression forte : « Mais si quelqu’un ne veut pas travailler, qu’il ne mange pas non plus ». En somme, à cette « communauté un peu égarée », l’apôtre « doit enseigner la voie de la paix ». Et l’extrait de l’épître du jour précédent exhortait à ne pas être « tristes car le Seigneur viendra et vos morts sont avec lui ». Mais Paul va ensuite encore plus loin : « Et ainsi pour toujours, nous serons avec le Seigneur ». Cette affirmation « est un grand réconfort » et « c’est ce qui nous attend tous ». Mais « aujourd’hui aussi, l’extrait que nous avons lu s’achève avec le même verbe : réconfortez-vous mutuellement ». C’est en effet « précisément le réconfort qui donne de l’espérance : le Seigneur viendra, et il viendra quand il voudra venir, quand il verra que le moment est venu ». Personne ne peut dire quand ce sera. Et dans cette perspective, « que devons-nous faire ? ». Paul suggère justement ce conseil : « Réconfortez-vous, réconfortez-vous mutuellement ». Il invite donc à en parler ensemble. Le conseil de Paul est celui de se réconforter mutuellement, de se réconforter en communauté. Et à cet égard, François a proposé un véritable examen de conscience : « Dans nos communautés, dans nos paroisses, parle-t-on du fait que nous sommes en attente du Seigneur qui vient ou est-ce que l’on bavarde au sujet de ceci, de cela, pour passer un peu le temps et ne pas trop s’ennuyer ? Quel est mon réconfort ? Est-ce cette espérance ? Suis-je certain que le Seigneur viendra me chercher et m’emmener avec lui ? Ai-je cette certitude ? ». Le Pape a ensuite répété les paroles du psaume responsorial (26) : « Je suis certain de contempler la bonté du Seigneur sur la terre des vivants ». Et il a tout de suite proposé une autre question : « Mais as-tu cette certitude de contempler le Seigneur ? ». À cet égard, François a voulu faire référence à « cette si belle fin du chapitre 19 du Livre de Job », en expliquant que « Job souffrait beaucoup », et pourtant « au milieu de ses douleurs, de ses plaies, de ses incompréhensions, de la souffrance de ne pas comprendre pourquoi une telle chose lui arrivait, il disait : je suis certain, je sais que mon Rédempteur est vivant ; je sais que Dieu est vivant et je le verrai, je le verrai de mes yeux ». Un témoignage qui interpelle chacun de nous. « C’est vrai, le Seigneur viendra juger et quand nous allons à la chapelle Sixtine, nous voyons cette belle scène du Jugement dernier: cela est vrai ! ». Mais « pensons aussi qu’il viendra me voir afin que je le voie de mes yeux, que je l’embrasse et que je sois avec lui. Telle est l’espérance que l’apôtre Pierre nous dit d’expliquer avec notre vie aux autres, de donner un témoignage d’espérance ». Pour cela, a poursuivi le Pape en adressant à nouveau le conseil de Paul, « réconfortez-vous mutuellement avec les bonnes œuvres et aidez-vous les uns les autres. Et ainsi nous irons de l’avant ». Du reste, « dans la prière au début de la Messe, nous avons demandé au Seigneur qu’il développe le germe qu’il a semé en nous, cette graine de bonté, cette graine de grâce ». François a poursuivi son homélie en demandant « au Seigneur la grâce que cette graine d’espérance qu’il a semée dans notre cœur se développe, grandisse jusqu’à la rencontre définitive avec lui ». Tel est « l’horizon de notre vie ». Par conséquent, « demandons cette grâce au Seigneur et réconfortons-nous les uns les autres avec les bonnes œuvres et les bonnes paroles, sur ce chemin ».
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