Index   Back Top Print

[ FR ]

PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE
EN LA CHAPELLE DE LA MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 18 juin 2015

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 27 du 2 juin 2015)

Forts dans la faiblesse

«Faiblesse, prière, pardon»: trois mots-clés pour réveiller la conscience du fait que sans l’aide de Dieu, nous ne pouvons pas faire un pas dans la vie. Dans sa prière inspirée de la liturgie, le Pape a tout de suite fait remarquer que «nous avons demandé de l’aide au Seigneur, qui est notre forteresse». Et en effet, nous avons prié: «Dans notre faiblesse, nous ne pouvons rien sans ton aide». Des mots qui expriment précisément «la conscience que nous sommes faibles». C’est «cette faiblesse que nous portons tous après la blessure du péché originel: nous sommes faibles, nous glissons dans les péchés, nous ne pouvons avancer sans l’aide du Seigneur». Ainsi, «nous ne pouvons faire un pas dans la vie chrétienne sans l’aide du Seigneur, car nous sommes faibles». Et que «celui qui est debout fasse attention à ne pas tomber parce qu’il est faible, même faible dans la foi». «Nous avons tous la foi et nous tous voulons avancer dans la vie chrétienne. Mais si nous ne sommes pas conscients de notre faiblesse, nous finirons tous vaincus». C’est pour cela que «cette prière est belle : “Seigneur je sais que dans ma faiblesse, je ne peux rien sans ton aide”». Et «tel est le premier mot d’aujourd’hui: faiblesse». Le second mot est «prière». Ce sont les apôtres qui demandent à Jésus: «Enseigne-nous à prier comme Jean l’a fait avec ses disciples». Le Pape a rappelé que dans l’extrait évangélique de la liturgie, tiré du chapitre 6 de Matthieu (7-15), «cette question n’y est pas, elle se trouve dans un autre». Jésus enseigne à prier en recommandant aux disciples de ne pas faire comme les païens qui gaspillent les mots: «ceux-ci croient se faire entendre à force de mots». Et François a répété précisément les paroles du Seigneur à ses disciples: «Ne soyez donc pas comme eux, car votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous les lui demandiez». Le Pape a ensuite fait référence à un extrait du premier livre des Rois: sur le mont Carmel, «les quatre cents prophètes de l’idole Baal criaient et hurlaient; et le prophète Elie se moquait un peu d’eux», en disant que sans doute leur Dieu «dort[-il] et ne [les] entend pas». Mais «c’est ainsi que prient les païens». Jésus, en revanche, recommande : «Ne faites pas cela! Priez simplement, le Père sait de quoi vous avez besoin, ouvrez votre cœur devant le Père». Précisément «comme cette dame qui était dans le temple de Jérusalem, la mère de Samuel: elle demandait au Seigneur la grâce d’avoir un enfant et elle remuait à peine les lèvres». A tel point que «le prêtre qui était là la regardait» jusqu’à se convaincre qu’elle était ivre, en la réprimandant et en s’éloignant. C’était en revanche sa façon d’exprimer «sa douleur face à Dieu: elle bougeait seulement les lèvres car elle ne parvenait pas à parler, elle demandait un enfant». Voilà, «c’est ainsi que l’on prie, devant le Seigneur». «Commençons la prière avec la force de l’Esprit qui prie en nous». Il faut «prier ainsi, simplement, avec le cœur ouvert dans la présence de Dieu qui est le Père et sait de quoi nous avons besoin avant de le dire». Et «tel est le deuxième mot» d’aujourd’hui: prière. «Il existe une condition pour bien prier, que Jésus reprend précisément de la prière qu’il enseigne à ses disciples». Et c’est précisément le troisième mot: pardon. La prière que Jésus enseigne dit: «Pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés». C’est pourquoi, «nous pouvons prier correctement et dire “Père” à Dieu uniquement si notre cœur est en paix avec les autres, avec nos frères». A ceux qui se justifient en disant: «Celui-ci m’a fait telle chose, celui-là m’a fait ceci et cela...», la réponse est une seule: «Pardonne, pardonne comme lui te pardonnera!». Et «ainsi, la faiblesse que nous avons, avec l’aide de Dieu dans la prière devient force, parce que le pardon est une grande force». Dans la célébration de l’Eucharistie, «lui aussi devient faible pour nous, se fait pain: c’est là que réside la force. Il prie pour nous, il s’offre au Père pour nous. Et lui nous pardonne: nous apprenons de lui la force de la confiance en Dieu, la force de la prière et la force du pardon».

 



Copyright © Dicastero per la Comunicazione - Libreria Editrice Vaticana