PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Mardi 21 avril 2015
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 18 du 30 avril 2015)
Eglise de martyrs
«Aujourd’hui, l’Eglise est une Eglise de martyrs». Et parmi ceux-là se trouvent «nos frères égorgés sur la plage de Libye; ce jeune garçon brûlé vif par ses camarades parce que chrétien; ces migrants qui sont jetés à l’eau en haute mer parce que chrétiens; ces Ethiopiens, assassinés parce que chrétiens». Rappelant l’histoire du protomartyr saint Etienne, le Pape François a rappelé les nombreux martyrs d’aujourd’hui: également ceux dont nous ne connaissons pas les noms, qui souffrent dans les prisons ou qui sont calomniés et persécutés «par tant de sanhédrins modernes» ou encore, qui vivent chaque jour «la fidélité au sein de leur famille». Le Souverain Pontife a commencé l’homélie en indiquant précisément ce que tous les martyrs ont en commun: ce sont ceux «qui dans l’histoire de l’Eglise ont offert le témoignage de Jésus», sans avoir «besoin de quiconque d’autre: pour eux, seul Jésus était suffisant, parce qu’ils avaient foi en Jésus». «Il est curieux» de constater combien «l’histoire d’Etienne» suit «les mêmes pas que Jésus», c’est-à-dire le schéma des «faux témoins» pour «soulever le peuple et le conduire au jugement». Ainsi Etienne, «lorsqu’il confesse sa vision de Jésus, ce que Dieu lui fait voir à ce moment-là à lui, rempli de l’Esprit Saint, sont scandalisés et crient très fort, font du vacarme, se bouchent les oreilles». Et cela est un «beau signe», parce qu’ils «ne voulaient pas écouter». Et ainsi «se dressent-ils tous ensemble contre lui, le traînent-ils en dehors de la ville et se mettent-ils à le lapider». La «parole de Dieu déplaît toujours à certains cœurs; la parole de Dieu t’ennuie si tu as le cœur dur, quand tu as le cœur païen, parce que la parole de Dieu t’appelle à aller de l’avant, en cherchant et en te nourrissant de ce pain dont parlait Jésus». Tandis qu’ils le lapidaient, Etienne priait en disant: «Seigneur Jésus, accueille mon esprit». Comment ne pas se souvenir que Jésus avait dit sur la croix: «Père, entre tes mains je laisse mon esprit»? Mais «ceux qui persécutaient les prophètes, ceux qui ont persécuté et tué Etienne et tant de martyrs, ceux-là — Jésus l’avait dit — croyaient rendre gloire à Dieu, ils croyaient» qu’en agissant de la sorte, «ils étaient fidèles à la doctrine de Dieu». Et «aujourd’hui je voudrais rappeler que l’histoire de l’Eglise, la véritable histoire de l’Eglise, est l’histoire des saints et des martyrs: les martyrs persécutés» et beaucoup également «tués par ceux qui croyaient rendre gloire à Dieu, par ceux qui croyaient détenir la vérité: au cœur corrompu, mais la vérité». Encore «de nos jours, combien d’“Etienne” y a-t-il dans le monde!». Le Pape a rappelé des histoires récentes de persécution: «Pensons à nos frères égorgés sur la plage de Libye; pensons à ce jeune garçon brûlé vif par ses camarades parce que chrétien; pensons à ces migrants qui sont jetés à l’eau en haute mer parce que chrétiens; pensons — avant-hier — à ces Ethiopiens, assassinés parce que chrétiens». Et encore, à «tant d’autres que nous ne connaissons pas, qui souffrent dans les prisons parce que chrétiens». Aujourd’hui, «l’Eglise est l’Eglise de martyrs: ils souffrent, donnent leur vie et nous recevons la bénédiction de Dieu pour leur témoignage». Et «il y a aussi les martyrs cachés, ces hommes et ces femmes fidèles à la force de l’Esprit Saint, à la voix de l’Esprit, qui cheminent, qui cherchent des routes nouvelles pour aider leurs frères et mieux aimer Dieu». Et pour cette raison, «ils sont suspectés, calomniés, persécutés par tant de sanhédrins modernes qui se croient maîtres de la vérité». Aujourd’hui, il y a «tant de martyrs cachés» et parmi eux il y en a beaucoup «qui pour être fidèles au sein de leur famille, souffrent beaucoup de cette fidélité». «Notre Eglise est une Eglise de martyrs». Par conséquent, «unissons-nous à Jésus dans l’Eucharistie, et unissons-nous à tant de frères et sœurs qui souffrent le martyre de la persécution, de la calomnie et de l’assassinat pour être fidèles à l’unique pain qui rassasie, c’est-à-dire Jésus».
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