PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Jeudi 26 mars 2015
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 17 du 23 avril 2015)
Hymne à la joie
«La joie et l’espérance sont les caractéristiques du chrétien. Il est triste de rencontrer un croyant qui ne sait pas se réjouir, craintif dans son attachement à la froide doctrine. C’est donc un véritable hymne à la joie qui a été lancé par François lors de la Messe. Au début, le Pape a rappelé l’«heure de prière» promue par toutes les communautés carmélites. «Chers frères et sœurs» a-t-il dit après le salut liturgique «après-demain, 28 mars, ce sera le cinquième centenaire de la naissance de sainte Thérèse de Jésus, vierge et docteur de l’Eglise». Et, «à la demande du Père général des Carmes déchaux, aujourd’hui ici présent avec le père Vicari, en cette journée aura lieu dans toutes les communautés carmes du monde une heure de prière pour la paix. Je m’unis de tout cœur à cette initiative, afin que le feu de l’amour de Dieu éteignent les incendies de guerre et de violence qui affligent l’humanité, et que le dialogue prévale partout sur les affrontements armés». Et il a ainsi conclu: «Que sainte Thérèse de Jésus intercède pour notre supplique». «Dans les deux lectures» proposées aujourd’hui par la liturgie, a immédiatement fait remarquer le Pape, «on parle de temps, d’éternité, d’années, d’avenir, de passé» (Genèse 17, 3-9 et Jean 8, 51-59). Le message central d’aujourd’hui est donc «la joie de l’espérance, la joie de la confiance dans la promesse de Dieu, la joie de la fécondité». Abraham, a rappelé François, «avait un fils de douze ou treize ans: Ismaël». Mais Dieu l’assura qu’il deviendrait «père d’une multitude de nations». En pratique, Dieu dit à Abraham «je te donne tout, je te donne le temps: je te donne tout, tu seras père». Abraham était certainement «heureux de cela, rempli de réconfort» en écoutant la promesse du Seigneur: «D'ici un an tu auras un autre fils». Assurément, à ces mots «Abraham se mit à rire, dit ensuite la Bible: mais comment, à cent ans un enfant?». Mais précisément «ce sourire, ce rire a été le début de la joie d’Abraham». Voilà donc le sens des paroles de Jésus reproposées aujourd’hui comme message central: «Abraham, votre père, exulta dans l’espérance». Pour Abraham, donc, «la joie était à son comble». Mais «sa femme Sarah elle aussi, peu après, se mit à rire: elle était légèrement cachée, derrière le rideau de l’entrée, écoutant ce que disaient les hommes». Et «quand ces envoyés de Dieu donnèrent à Abraham cette nouvelle à propos d’un fils, elle aussi se mit à rire». C’est précisément cela «le début de la grande joie d’Abraham». Oui, «la grande joie: il exulta dans l’espérance de voir ce jour; il le vit et fut rempli de joie». Et le Pape a invité à regarder «cette belle icône: Abraham qui était devant Dieu, qui se prosterna face contre terre: il entendit cette promesse et ouvrit son cœur à l’espérance et fut rempli de joie». Et précisément «cela est ce que ne comprenaient pas ces docteurs de la loi». «Ils ne comprenaient pas la joie de la promesse; ils ne comprenaient pas la joie de l’espérance; ils ne comprenaient pas la joie de l’alliance. Ils ne comprenaient pas». Et «ils ne savaient pas se réjouir, car ils avaient perdu le sens de la joie qui vient seulement de la foi». Pour leur part, ces docteurs de la loi «avaient perdu la foi: ils étaient docteur de la loi, mais sans foi!». «Plus encore: ils avaient perdu la loi! Car le centre de la loi est l’amour, l’amour pour Dieu et pour son prochain». C’était «des hommes sans foi, sans loi, attachés à des doctrines qui deviennent aussi un comportement casuistique». Et ils ne se réjouissaient même pas s’ils faisaient des fêtes pour s’amuser: au point qu’ils auront certainement «débouché quelques bouteilles quand Jésus a été condamné». Mais toujours «sans joie», et même «avec de la peur car l’un d’eux, peut-être alors qu’ils buvaient», se sera rappelé de la promesse «qu’il devait ressusciter». Et alors «immédiatement, pris de peur, ils sont allés chez le procureur dire “s’il vous plaît, faites attention à celui-ci, qu’il n’y ait pas un truc». Tout cela parce qu’«ils avaient peur». Mais «cela est la vie sans foi en Dieu, sans confiance en Dieu, sans espérance en Dieu». En effet, «c’est triste d’être croyant sans joie et il n’y a pas de joie quand il n’y a pas d’espérance, quand il n’y a pas la loi, mais seulement les prescriptions, la doctrine froide. En conclusion, François a invité à reprendre les paroles de Jésus: «Abraham, votre père, exulta dans l’espérance de voir mon jour; il le vit et fut rempli de joie». Et il a demandé «au Seigneur la grâce d’exulter dans l’espérance, la grâce de pouvoir voir le jour de Jésus quand nous nous trouverons avec Lui et la grâce de la joie».
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