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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mardi 27 janvier 2015

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 6 du 5 février 2015)

La nourriture de Jésus

« Prier pour avoir l’envie de suivre la volonté de Dieu, pour connaître la volonté de Dieu et, une fois connue, pour aller de l’avant avec la volonté de Dieu » : telle est la triple invitation répétée par le Pape François au cours de la Messe. « L’obéissance à la volonté de Dieu est la voie de Jésus, qui commence ainsi : “Je viens pour faire la volonté de Dieu” ». Et elle est aussi « la voie de la sainteté, du chrétien, car elle a précisément été la voie de notre justification : que Dieu, le plan de Dieu, soit réalisé, que le salut de Dieu soit accompli ». Contrairement à ce qui est arrivé au Paradis terrestre « avec la non-obéissance d’Adam » : c’est cette désobéissance qui « a apporté le mal à toute l’humanité ». En effet, « même les péchés sont des actes de désobéissance à Dieu, c’est ne pas faire la volonté de Dieu. En revanche, le Seigneur nous enseigne que c’est la voie, qu’il n’y en a pas d’autre. Et avec ce “oui” à Dieu, le Seigneur a commencé son chemin parmi nous ». Le Pape s’est arrêté sur l’importance pour Jésus de « faire la volonté de Dieu ». C’est ce dont témoigne l’épisode qui suit la rencontre avec la samaritaine, quand « à midi, dans la chaleur de cette zone un peu désertique », alors que les disciples lui disaient : « Mange, maître », il répondit : « Non : “ma nourriture est de faire la volonté du Père” (cf. Jn 4, 31-34) ». En faisant comprendre de cette façon que pour lui la volonté de Dieu « était comme la nourriture, était ce qui lui donnait de la force, ce qui lui permettait d’aller de l’avant ». Ce n’est pas par hasard s’il expliquera ensuite aux disciples : « Je suis venu au monde pour accomplir la volonté de celui qui m’a envoyé (cf. Jn 6, 38), pour accomplir une œuvre d’obéissance ». Pourtant, pour Jésus aussi, cela n’a pas été facile. « Le diable, dans le désert, pendant les tentations, lui a fait voir d'autres voies », mais il ne s’agissait pas de la volonté du Père et « Il l’a repoussé ». La même chose se produit « quand Jésus n’est pas compris et que les gens le quittent ; de nombreux disciples s’en vont parce qu’ils ne comprennent pas quelle est la volonté du Père », alors que « Jésus continue à accomplir » cette volonté. Une fidélité qui revient également dans les mots : « Père, que ta volonté soit faite », prononcés « avant le jugement », le soir où, en priant dans le jardin, Il demande à Dieu d'éloigner « cette coupe, cette croix. Il souffre, Jésus souffre tant. Mais il dit : que ta volonté soit faite ». Cela « est la nourriture de Jésus et est aussi la voie du chrétien. Il nous a ouvert la voie pour notre vie, et cela n’est pas facile de faire la volonté de Dieu, car chaque jour on nous présente un plateau avec tant d’options : fais cela, cela va bien, ce n’est pas mal ». Il faudrait, en revanche, immédiatement se demander : « Est-ce la volonté de Dieu ? Comment dois-je faire pour accomplir la volonté de Dieu ? ». Voilà donc une suggestion pratique : « Tout d’abord demander la grâce, prier et demander la grâce de faire la volonté de Dieu. Cela est une grâce ». Ensuite, il faut aussi se demander : « Est-ce que je prie pour que le Seigneur me donne l’envie de faire sa volonté ? Ou est-ce que je cherche les compromis, parce que j’ai peur de la volonté de Dieu ? ». En outre, a-t-il ajouté, il faut « prier pour connaître la volonté de Dieu sur moi et sur ma vie, sur la décision que je dois prendre maintenant, sur la manière de gérer les choses ». Tout cela « n’est pas facile » : puisse le Seigneur « nous donner à tous la grâce qu’un jour, Il puisse dire de nous — a-t-il conclu en citant le passage liturgique de l’Évangile de Marc (3, 34-35) — ce qu’il a dit de ce groupe, de cette foule qui le suivait, ceux qui étaient assis autour de lui : “Voilà ma mère et mes frères. Car celui qui fait la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, ma sœur, ma mère”. Faire la volonté de Dieu nous fait devenir une partie de la famille de Jésus, nous fait devenir mère, père, sœur, frère ». D’où le vœu que « le Seigneur nous donne la grâce de cette familiarité » avec lui ; une familiarité qui « signifie précisément faire la volonté de Dieu ».

 



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