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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 16 octobre 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 43 du 23 octobre 2014)

Comme l’encens qui brûle

Conscient d’avoir été choisi personnellement avant même la création du monde, chaque homme doit redécouvrir l’importance de la prière de louange à Dieu. Gratuite et joyeuse. Le Pape François a choisi de s’arrêter sur la première lecture de la liturgie, qui rapporte le célèbre hymne de bénédiction de Paul, incipit de la Lettre aux Ephésiens (1, 1-10). Une authentique explosion de louange: «il semble que Paul entre dans une joie, dans une grande joie». «Quand je bénis Dieu, je dis du bien de lui et je fais comme l’encens que l’on brûle». La prière de louange est une prière que «nous ne faisons pas habituellement»; et pourtant c’est Jésus lui-même qui nous a enseigné «dans le Notre-Père à prier ainsi: Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié...». En effet, d’habitude, nous «savons très bien prier quand nous demandons des choses» et aussi «quand nous rendons grâce au Seigneur»; et il nous est moins courant à tous de «louer le Seigneur». Il est très important de faire mémoire, de rappeler ce qu’a fait le Seigneur pour chacun de nous, «avec quelle tendresse il m’a accompagné, comment il s’est abaissé, il s’est penché», de la même façon qu’un père «se penche avec l’enfant pour le faire marcher». Et il le fait «avec chacun de nous». «Tout est fête, tout est joie» si chacun — comme l’atteste saint Paul lui-même en s’adressant aux Ephésiens — peut dire: «Le Seigneur m’a choisi avant la création du monde». C’est cela «le point de départ». Même si «on ne peut comprendre» et «on ne peut imaginer: que le Seigneur m’ait connu avant la création du monde, que mon nom était dans le cœur du Seigneur». Mais «cela est la vérité, cela est la révélation». Et «si nous ne croyons pas cela, nous ne sommes pas chrétiens». Peut-être «serons-nous empreints d’une religiosité théiste, mais pas chrétiens», parce que la caractéristique du chrétien est précisément d’être «un élu». La pensée d’habiter depuis toujours dans le cœur de Dieu nous «remplit de joie» et «nous donne une sécurité». La sécurité confirmée par les paroles du Seigneur au prophète Isaïe, qui se demandait si cette prédilection pouvait jamais manquer: «Une mère oublie-t-elle son petit enfant? Même si une mère oubliait, moi, je ne t'oublierai pas!». Dieu tient chacun de nous dans son «sein», de même que «l’enfant est dans le sein de sa mère». Cette vérité est si grande et belle qu’il peut apparaître la tentation de ne pas y penser, de l’éviter tant elle nous dépasse. En effet, «on ne peut comprendre seulement avec la tête» et «pas non plus uniquement avec le cœur». Pour la faire nôtre et la vivre «nous devons entrer dans le mystère de Jésus Christ». C’est de là que dérive la troisième attitude fondamentale du chrétien, après celles de la prière de louange et de savoir faire mémoire. Le chrétien est appelé «à entrer dans le mystère», surtout quand «nous célébrons l’Eucharistie». C’est une attitude que nous devons «apprendre chaque jour», dans un effort quotidien, parce que «le mystère ne peut se contrôler: c’est le mystère! Il faut y entrer».

 

 


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