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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Vendredi 13 juin 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 26 du 26 juin 2014)

Dans une brise légère

Avant de nous confier une mission le Seigneur nous prépare, en nous mettant à l’épreuve à travers un processus de purification et de discernement. C'est l’histoire du prophète Elie qui a suggéré au Pape la réflexion sur cette règle fondamentale de la vie chrétienne. «Dans la première lecture — a dit le Pape en se référant au passage tiré du premier Livre des Rois (19, 9.11-16) — nous avons entendu l’histoire d’Elie: comment le Seigneur prépare un prophète, comment il agit dans son cœur pour que cet homme soit fidèle à sa parole et fasse ce qu’il veut». Le prophète Elie «était une personne forte, de grande foi. Il avait reproché au peuple d’adorer Dieu et d’adorer les idoles: mais s’il adorait les idoles, il adorait mal Dieu! Et s’il adorait Dieu, il adorait mal les idoles!». Dans sa mission, «il a été courageux» et, à la fin, il a lancé un défi aux prêtres de Baal, sur le mont Carmel, et il les a vaincus. Donc Elie «était content parce que la force du Seigneur était avec lui». Mais, a poursuivi le Pape, «le jour suivant, la reine Jézabel — c’était la femme du roi, mais c’était elle qui gouvernait — l’a menacé et lui a dit qu'elle l’aurait tué». Devant cette menace Elie «a eu si peur qu’il est tombé en dépression: il s’en est allé et il voulait mourir». Elie «avec cette dépression est allé dans le désert pour mourir et s’est couché pour attendre la mort. Mais le Seigneur l’appelle» et lui dit, «tu dois encore marcher beaucoup». Et le Seigneur l’appelle une autre fois: va de l’avant, va de l’avant!». La question est qu’Elie «ne savait pas quoi faire, mais il a entendu qu’il devait monter sur le mont pour trouver Dieu. Il a été courageux et est allé là, avec l’humilité de l’obéissance». On lit dans l’Ancien Testament: «Et voilà que le Seigneur passa. Il y eut un grand ouragan, si fort qu’il fendait les montagnes et brisait les rochers devant le Seigneur, mais le Seigneur n’était pas dans l’ouragan». Elie, a commenté le Pape, se «rendit compte que le Seigneur n’était pas là». L’Ecriture poursuit: «Après l’ouragan, un tremblement de terre, mais le Seigneur n’était pas dans le tremblement de terre». Donc, a poursuivi le Pape, Elie «a su discerner que le Seigneur n'était pas dans le tremblement de terre et n’était pas dans le vent». Le premier Livre des Rois raconte encore: «Après le tremblement de terre, un feu, mais le Seigneur n’était pas dans le feu. Après le feu, le bruit d’une brise légère». Et voilà que «dès qu’il l’entendit, Elie comprit» que «c’était le Seigneur qui passait et il se voila le visage avec son manteau et adora le Seigneur». Elie, donc, «sait discerner où est le Seigneur et le Seigneur le prépare avec le don du discernement». Ensuite, il lui confie sa mission: «Retourne par le même chemin, vers le désert de Damas. Tu iras oindre Hazaël comme roi d’Aram. Tu oindras Jéhu fils de Nimshi comme roi d’Israël, et tu oindras Elisée». C’est précisément la mission qui attend Elie, a expliqué le Pape. Et le Seigneur lui a fait faire ce long parcours pour le préparer à la mission. «Le Seigneur prépare l’âme, prépare le cœur et le prépare dans l’épreuve, le prépare dans l’obéissance, le prépare dans la persévérance». Et «ainsi est la vie chrétienne», a précisé le Pape. En effet, «quand le Seigneur veut nous donner une mission, veut nous donner un travail, il nous prépare pour bien le faire», précisément «comme il a préparé Elie». Ce qui est important «n’est pas qu’il ait rencontré le Seigneur» mais «tout le parcours pour arriver à la mission que le Seigneur confie». Et précisément «cela est la différence entre la mission apostolique que le Seigneur nous donne et une tâche humaine, honnête, bonne». Donc «quand le Seigneur nous donne une mission, il nous fait toujours entrer dans un processus de purification, un processus de discernement, un processus d’obéissance, un processus de prière». Ainsi, a-t-il répété, «est la vie chrétienne», c’est-à-dire «la fidélité à ce processus, à nous laisser conduire par le Seigneur».

  



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