PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 23 du 5 juin 2014)
Qui s’abaisse et qui granditLe témoignage de saint Jean- Paul II, comme de «beaucoup de grands saints» dans l’histoire de l’Eglise, montre que la règle de la sainteté est de «s’abaisser afin que le Seigneur grandisse». Et «nous avons tous vu les derniers jours de saint Jean-Paul II : là, il ne pouvait pas parler, le grand athlète de Dieu, le grand guerrier de Dieu, il finit ainsi. Anéanti par la maladie. Humilié comme Jésus». En rappelant le témoignage du Pape Wojtyła — canonisé le 27 avril dernier avec Jean XXIII — le Pape a tracé le profil de la sainteté. Les saints ne sont pas des héros, mais des femmes et des hommes qui vivent la croix dans le quotidien, ce sont des personnes choisies par Dieu précisément pour montrer que l’Eglise est sainte tout en étant composée de pécheurs. «L’Eglise est sainte»: c’est de cette vérité qu’est parti le Pape François dans son homélie. Et il a posé immédiatement une question: comment l’Eglise peut-elle être sainte si nous, qui sommes à l’intérieur, sommes tous pécheurs? En effet, «nous sommes pécheurs mais l’Eglise est sainte, elle est l’épouse de Jésus Christ, et il l’aime, il la sanctifie: il la sanctifie chaque jour par son sacrifice eucharistique parce qu’il l’aime beaucoup». C’est pourquoi «nous sommes pécheurs mais dans une Eglise sainte». C’est précisément à travers «cette appartenance à l’Eglise que nous nous sanctifions: nous sommes fils de l’Eglise et la mère Eglise nous sanctifie de son amour, avec les sacrements de son Epoux. En pratique, a poursuivi l’Evêque de Rome, «cela est la sainteté quotidienne, cela est notre sainteté à tous. Au point que dans les Actes des apôtres, lorsque l’on parlait des chrétiens, on disait “le peuple des saints”». Saint Paul aussi «parle aux saints: à nous, pécheurs mais fils de l’Eglise sainte, sanctifiée par le corps et le sang de Jésus, comme nous l’avons entendu à présent dans l’Evangile» de Jean (6, 52-59). «Dans cette Eglise sainte, le Seigneur choisit certaines personnes pour mieux faire voir la sainteté, pour faire voir que c’est lui qui sanctifie; que personne ne se sanctifie lui-même; qu’il n’y a pas un cours pour devenir saint; être saint ce n’est pas faire le fakir» ou autre. En revanche, «la sainteté est un don de Jésus à son Eglise; et pour faire voir cela il choisit des personnes» en qui «se voit clairement son travail pour les sanctifier». «Beaucoup de saints canonisés dans l’Eglise finissent très humblement». Ce sont «les grands saints». Et, à ce propos, le Pape François a reproposé le témoignage de saint Jean-Paul II. C’est précisément «cela le parcours de sainteté des grands». Mais c’est «aussi le parcours de notre sainteté». Parce que bien sûr nous ne serons pas saints si nous ne nous laissons pas convertir le cœur par ce chemin de Jésus: porter la croix tous les jours, la croix ordinaire, la croix simple et faire que Jésus grandisse. Si nous n’allons pas sur ce chemin, nous ne serons pas saints, mais si nous allons sur ce chemin, nous rendrons tous témoignage de Jésus Christ qui nous aime tant. Et nous rendrons témoignage que, même si nous sommes pécheurs, l’Eglise est sainte, et qu’elle est l’épouse de Jésus».
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