PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 20 du 15 mai 2014)
La communauté chrétienne en trois coups de pinceau
Harmonie, témoignage, soin des personnes dans le besoin : tels sont les « trois coups de pinceau » de l’icône qui représente une communauté chrétienne, œuvre de l’Esprit Saint sur le modèle de ce « peuple né d’en-haut » formé par des personnes « qui ne s’appelaient pas encore chrétiens » mais qui savaient témoigner de Jésus Christ. L’image est du Pape François qui s’est référé à un passage des Actes des apôtres (4, 32) pour souligner que l’Église, après avoir rappelé pendant toute la semaine après Pâques le sens de la « renaissance d’en-haut », montre aujourd’hui l’icône de ce qui « était la communauté des nouveaux chrétiens » : un peuple « nouveau-né », formé de personnes qui « ne s’appelaient pas encore chrétiens ». Le Pape s’est arrêté sur ce qu’il a défini les « trois coups de pinceau » à travers lesquels la liturgie nous montre cette icône. « La multitude de ceux qui étaient devenus croyants avait un seul cœur et une seule âme : et cela est le premier trait ». Le deuxième est constitué par le fait qu’il s’agissait d’une multitude qui « avec une grande force témoignait du Seigneur Jésus ». Le troisième est qu’« aucun d’entre eux n’était dans le besoin ». Avant tout, il est nécessaire d’édifier un climat dans lequel règne « la paix et l’harmonie. “Elle avait un seul cœur et une seule âme”... La paix, une communauté en paix. Cela signifie que dans cette communauté il n’y a pas de place pour les médisances, il n’y a pas de place pour les jalousies, pour les calomnies, pour les diffamations », mais seulement pour la paix. Parce que « le pardon, l’amour, couvrait tout ». Pour qualifier une communauté dans ce sens « nous devons nous demander quelle est l’attitude des chrétiens ? Sont-ils doux, humbles ? Dans cette communauté, y a-t-il entre eux des luttes de pouvoir, des luttes de jalousie ? Y a-t-il des médisances ? Alors ils ne sont pas sur la voie de Jésus Christ ». En effet, la paix dans une communauté est une « particularité très importante. Très importante parce que le diable cherche toujours à nous diviser. C’est le père de la division ; avec la jalousie, il divise. Jésus nous fait voir cette route, celle de la paix entre nous, de l’amour entre nous ». En expliquant ensuite le deuxième trait qui caractérise cette icône, le Saint-Père a invité à se demander si la communauté chrétienne « témoigne de la résurrection de Jésus Christ : cette paroisse, cette communauté, ce diocèse croit véritablement que Jésus Christ est ressuscité ? ». Au cas où la réponse n’est pas explicite et claire, « le cœur est sans doute éloigné » de cette certitude. Il faut en revanche « témoigner que Jésus est vivant, parmi nous » : ce n’est qu’ainsi que l’on peut vérifier comment se porte une communauté. Enfin, le Pape a parlé des pauvres et de la place qu’ils occupent parmi nous. Sur ce point, il faut faire un examen de conscience, a-t-il précisé, que l’on peut diviser en deux parties : « Quelle est ton attitude, ou l’attitude de cette communauté avec les pauvres ? » ; et puis « cette communauté est-elle pauvre ? Pauvre de cœur ou pauvre d’esprit ? Ou bien place-t-elle sa confiance dans les richesses, dans le pouvoir ? ». En conclusion, le Pape a répété les trois caractéristiques qui identifient une communauté chrétienne : « Harmonie, témoignage, pauvreté et soin des pauvres ». C’est précisément cela qui est ce que Jésus expliquait à Nicodème », en soulignant que tout est œuvre de l’Esprit Saint, « le seul qui puisse faire cela ».
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