PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Mardi 4 mars 2014
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 11 du 13 mars 2014)
Il y a davantage de martyrs aujourd’hui qu’aux premiers temps de l’Église
La persécution des chrétiens n’est pas un fait qui appartient au passé, aux origines du christianisme. C’est une triste réalité de nos jours. Il y a même « davantage de martyrs aujourd’hui qu’aux premiers temps de l’Église ». C’est la conviction du Pape François, qui a demandé de réfléchir sur le témoignage des frères et sœurs dans la foi. Mais, a rappelé le Pape, Jésus nous avait prévenus : le suivre signifie jouir de sa générosité, mais également « subir des persécutions en son nom », comme l’écrit Marc dans le passage de l’Évangile proposé par la liturgie (10, 28-31).
La persécution, a précisé le Pape, est donc l’une des béatitudes. Au point que « les disciples, immédiatement après la venue de l’Esprit Saint, ont commencé à prêcher et les persécutions ont commencé. Pierre a été emprisonné, Étienne a témoigné par la mort, tout comme Jésus, à cause de faux témoins. Puis il y a eu encore beaucoup d’autres témoins, jusqu’à aujourd’hui. La croix se trouve toujours sur la route chrétienne ».
Certes, a poursuivi le Pape François, nous pourrions avoir tant de religieux, de religieuses, « tant de mères, tant de pères, tant de frères dans l’Église, dans la communauté chrétienne. Et cela est beau. Mais nous aurons encore la persécution, parce que le monde ne tolère pas la divinité du Christ, il ne tolère pas l’annonce de l’Évangile, il ne tolère pas les béatitudes ». C’est précisément de là que jaillit la persécution, qui passe également à travers les paroles, les calomnies. C’est ce qui arrivait aux chrétiens des premiers siècles, qui subissaient les diffamations et enduraient la prison.
« Mais nous, nous oublions facilement. Pensons aux nombreux chrétiens qui, il y a soixante ans, étaient enfermés dans les camps, dans les prisons des nazis, des communistes : un grand nombre, uniquement parce qu’ils étaient chrétiens ». Et c’est ce qui arrive « également aujourd’hui », a-t-il déploré, en dépit de notre conviction d’avoir atteint un degré de civilisation différent et une culture plus mûre.
« Je vous dis qu’aujourd’hui il y a davantage de martyrs qu’aux premiers temps de l’Église ». Un grand nombre de nos frères et sœurs offrent leur témoignage de Jésus et sont persécutés. Ils sont condamnées parce qu’ils possèdent une Bible. Ils ne peuvent pas porter le signe de la croix. Telle est « la voie de Jésus. Mais c’est une voie joyeuse, parce que le Seigneur ne nous fait jamais endurer plus que ce que nous pouvons supporter ».
« Nous pensons également aux nombreux frères et sœurs qui aujourd’hui ne peuvent pas prier ensemble parce qu’ils sont persécutés, ils ne peuvent pas avoir un livre de l’Évangile ou une Bible parce qu’ils sont persécutés. Nous pensons à nos frères et sœurs qui ne peuvent pas aller à la Messe parce que cela est interdit. Combien de fois un prêtre arrive parmi eux en cachette et fait semblant d’être à table et de prendre un thé et ils célèbrent la Messe en secret. Cela arrive aujourd’hui ». D’où l’invitation finale : « Réfléchissons : suis-je prêt à porter la croix comme Jésus ? À supporter les persécutions pour témoigner de Jésus comme le font nos frères et sœurs qui aujourd’hui sont humiliés et persécutés ? Cette pensée nous fera du bien à tous ».
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