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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Jeudi 13 février 2014

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 8 du 20 février 2014)

Le roi et la femme

« Deux icônes » pour une vérité : pécheurs oui, mais corrompus non. C’est contre ce risque que le Pape François a mis en garde, en indiquant deux figures emblématiques des Écritures : le roi Salomon et la femme qui invoque l’intervention de Jésus pour guérir sa fille possédée. Le Pape a voulu ainsi encourager le chemin de ceux qui, silencieusement, chaque jour, se mettent à la recherche du Seigneur, en passant de l’idolâtrie à la vraie foi. C’est en substance l’histoire d’une mère qui « s’était exposée au risque de faire une mauvaise impression, mais qui a insisté » par amour pour sa fille. Et venant « du paganisme et de l’idolâtrie, elle a trouvé la santé pour sa fille » ; et « pour elle-même elle a trouvé le Dieu vivant ». Son chemin, a expliqué le Pape, « est le chemin d’une personne de bonne volonté qui cherche Dieu et le trouve ». Pour sa foi « le Seigneur la bénit ». Mais c’est aussi l’histoire de nombreuses personnes qui aujourd’hui encore « suivent ce chemin ». Et « le Seigneur attend » ces personnes, animées par le Saint-Esprit. « Chaque jour dans l’Église du Seigneur, des personnes accomplissent ce chemin, silencieusement, pour trouver le Seigneur », précisément « parce qu’elles se laissent conduire par le Saint-Esprit ». Mais cependant, a averti le Pape, il existe « le chemin contraire », représenté par l’icône de Salomon, « l’homme le plus sage de la terre, avec un grand nombre de bénédictions, immenses, grandes ; avec l’héritage de sa patrie unie, cette union qu’avait accomplie son Père David ». Le roi Salomon avait « une réputation universelle », il avait « tout le pouvoir ». Et c’était aussi « un croyant en Dieu ». Mais pourquoi alors a-t-il perdu la foi ? La réponse se trouve dans le passage biblique : « Ses femmes firent dévier son cœur, pour suivre d’autres dieux et son cœur ne resta pas intègre avec le Seigneur, son Dieu, comme le cœur de David, son père ». Salomon, a dit le Pape, « aimait les femmes. Il avait de nombreuses concubines et il les choisissait ici et là : chacune avec son dieu avec son idole ». Précisément « ces femmes ont affaibli le cœur de Salomon, lentement ». Salomon, donc, « a perdu l’intégrité » de la foi. Ainsi, quand « une femme lui demandait un petit temple » pour « son dieu », il le construisait « sur le mont ». Et quand une autre femme lui demandait de l’encens pour une idole, il le lui achetait. Mais en agissant ainsi « son cœur s’est affaibli et a perdu la foi ». Celui qui a perdu la foi de cette façon, a souligné le Pape, est « l’homme le plus sage du monde », qui s’est laissé corrompre « par un amour indiscret, sans discrétion, pour ses passions ». Pourtant, a dit le Pape, on pourrait répliquer : « Mais, père, Salomon n’a pas perdu la foi, il croyait en Dieu, il était capable de réciter la Bible » par cœur. À cette objection, le Pape a cependant répondu qu’« avoir la foi ne signifie pas être capable de réciter le Credo : tu peux réciter le Credo et avoir perdu la foi ! ». Salomon, a poursuivi le Pape, « au début était pécheur comme son père David. Mais ensuite, il est allé de l’avant et, en tant que pécheur », il est devenu « corrompu : son cœur était corrompu par cette idolâtrie ». Son père David aussi « était pécheur, mais le Seigneur lui avait pardonné tous les péchés car il était humble et demandait pardon ». En revanche, « la vanité et ses passions conduisirent » Salomon « à la corruption ». C’est en effet « précisément dans le cœur que l’on perd la foi ». Le roi parcourt donc « le chemin inverse de cette femme syro-phénicienne : de l’idolâtrie du paganisme, celle-ci est arrivée au Dieu vivant », lui en revanche « du Dieu vivant est arrivé à l’idolâtrie : pauvre homme! C’était une pécheresse, c’est sûr, car nous le sommes tous. Mais lui était corrompu ». En citant ensuite un passage de la Lettre aux Hébreux, le Pape a souhaité qu’« aucune semence maligne ne grandisse » dans le cœur de l’homme.



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