PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Vendredi 7 février 2014
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 8 du 20 février 2014)
Retour à la première Galilée
Jésus doit être annoncé et témoigné avec force et clarté, sans demi-mesures, en revenant toujours à la source de « la première rencontre » avec lui et en sachant vivre également l’expérience de l’« obscurité de l’âme ». L’« icône du disciple » tracée par le Pape François correspond aux traits de Jean-Baptiste. Et c’est précisément sur la figure du précurseur que le Pape a centré sa méditation. En s’inspirant du récit de sa prédication et de sa mort, racontée par l’Évangile de Marc (6, 14-29), le Pape a dit que Jean est « un homme qui a eu un bref moment de vie, un bref temps pour annoncer la parole de Dieu ». Le Pape a ensuite tracé le profil de Jean-Baptiste en indiquant trois caractéristiques fondamentales. « Qu’a fait Jean ? Tout d’abord — a-t-il expliqué — il annonça le Seigneur. Il annonça que le Sauveur, le Seigneur, était proche ; que le royaume de Dieu était proche ». Une annonce qu’il « a faite avec force : il baptisait et il exhortait chacun à se convertir ». Jean « était un homme fort et il annonçait Jésus Christ : il a été le prophète le plus proche de Jésus Christ. Si proche que c’est précisément lui qui l’a signalé » aux autres. En effet, quand il a vu Jésus, il s’est exclamé : « C’est lui ! ». La deuxième caractéristique de son témoignage, a expliqué le Pape, « est qu’il ne s’empara pas de son autorité morale » bien qu’on lui ait offert « sur un plateau la possibilité de dire : c’est moi le messie ! ». En effet, Jean « avait beaucoup d’autorité morale, beaucoup ! Toutes les personnes allaient le voir. L’Évangile dit que les scribes » s’approchaient pour lui demander : « Que devons-nous faire ? ». Le peuple, les soldats faisaient la même chose. « Convertissez-vous » était la réponse de Jean, et « ne trompez pas! ». « La troisième chose qu’a faite Jean — a poursuivi le Pape — est d’imiter le Christ, imiter Jésus. Au point que, à cette époque, les pharisiens et les docteurs croyaient qu’il était le messie ». Même « Hérode, qui l’avait tué, croyait que Jésus était Jean ». Cela montre précisément jusqu’à quel point Jean-Baptiste « a suivi la route de Jésus, en particulier sur le chemin de l’abaissement ». En effet « Jean s’est humilié, il s’est abaissé jusqu’à la fin, jusqu’à la mort ». Et il est allé vers le « même style honteux de mort que le Seigneur » : « Jésus comme un brigand, comme un voleur, comme un criminel sur la croix », et Jean victime d’« un homme faible et luxurieux » qui se laisse conduire « par la haine d’une adultère, par le caprice d’une danseuse ». Ce sont deux « morts humiliantes ». En conclusion, le Pape François a suggéré un examen de conscience « sur notre condition de disciples » à travers quelques questions : « Annonçons-nous Jésus Christ ? Profitons-nous ou non de notre condition de chrétiens comme si elle était un privilège ? ». À cet égard, il est important de regarder l’exemple de Jean qui « ne s’empara pas de la prophétie ». Et ensuite, une autre interrogation: « Allons-nous sur la route de Jésus Christ, la route de l’humiliation, de l’humilité, de l’abaissement pour le service ? ». Pour le Pape, si nous nous apercevons de ne pas être « fermes en cela », il est bon « de nous demander : mais quand a eu lieu ma rencontre avec Jésus Christ, cette rencontre qui m’a rempli de joie ? ».
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