PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Jeudi 17 octobre 2013
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 43 du 24 octobre 2013)
Disciples du Christ et non de l’idéologie
« Quand un chrétien devient disciple de l’idéologie, il a perdu la foi et n’est plus disciple de Jésus ». Et l’unique antidote contre ce danger est la prière. Tel est le message que le Pape François a tiré de la liturgie de la Parole de la messe du 17 octobre. Le Pape a centré son homélie sur le passage évangélique de Luc (11, 47-54) qui rapporte l’admonition de Jésus aux docteurs de la loi : « Malheureux êtes-vous, docteurs de la Loi, parce que vous avez enlevé la clé de la connaissance ; vous-mêmes n’êtes pas entrés, et ceux qui essayaient d’entrer, vous les en avez empêchés », y associant l’image d’« une Église fermée » dans laquelle « les gens qui passent devant ne peuvent pas entrer » et où « le Seigneur qui est à l’intérieur ne peut pas sortir ». D’où l’avertissement à ces « chrétiens qui ont la clé à la main et l’emportent, n’ouvrent pas la porte » ; où pire, « s’arrêtent à la porte » et « ne laissent pas entrer ». Mais quelle est la cause de tout cela ? Le Saint-Père l’a identifiée dans le « manque de témoignage chrétien », qui apparaît encore plus grave si le chrétien en question « est un prêtre, un évêque, un Pape ». Du reste, Jésus est très clair quand il dit : « Allez, partez jusqu’aux extrémités du monde. Enseignez ce que j’ai enseigné. Baptisez, allez aux carrefours des routes et faites-les tous entrer, les bons et les méchants. Ainsi dit Jésus. Tous à l’intérieur ! ». Chez le chrétien qui adopte « cette attitude de “clé dans la poche et de porte fermée” », il existe, selon le Pape, « tout un processus spirituel et mental » qui conduit à faire passer la foi « pour un alambic », en la transformant en « idéologie ». Mais « l’idéologie n’appelle pas. Jésus ne se trouve pas dans les idéologies. Jésus est tendresse, amour, douceur, et les idéologies, de toute orientation, sont toujours rigides ». Au point qu’elles risquent de rendre le chrétien « disciple de cette attitude de pensée » plutôt que « disciple de Jésus ». Il faut alors se demander ce qui provoque « dans le cœur de ce chrétien, de ce prêtre, de cet évêque ou de ce Pape » une attitude de ce genre. Pour François la réponse est simple : « Ce chrétien ne prie pas. Et si la prière est absente », la porte se ferme. Donc, « la clé qui ouvre la porte à la foi est la prière ». Car « quand un chrétien ne prie pas, son témoignage est orgueil ». Et lui-même est « un vaniteux, un orgueilleux, c’est quelqu’un plein d’assurance, il n’est pas humble. Il recherche sa promotion. En revanche, quand un chrétien prie, il ne s’éloigne pas de la foi : il parle avec Jésus ». En conclusion, le Pape a invité à demander au Seigneur la grâce de ne jamais cesser « de prier pour ne pas perdre la foi » et de « rester humble » de manière à ne pas devenir des personnes fermées « qui bloquent la route au Seigneur ».
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