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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Mercredi 5 juin 2013

 

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n° 24 du 13 juin 2013)

Dans le sous-sol de l’existence

C’est pour les personnes qui vivent « dans le sous-sol de l’existence », dans des conditions « à la limite », et qui ont perdu l’espérance qu’a prié le Pape François lors de la Messe du 5 juin. L’invitation à tourner notre pensée vers les nombreuses personnes qui font l’expérience des situations d’abandon et « de souffrance existentielle » a été suggérée par les lectures liturgiques. Dans la première, tirée du livre de Tobie (3, 1-11.16-17), le Pape a identifié dans les expériences de Tobie et de Sarra les histoires de deux personnes qui souffrent, à la limite du désespoir, en équilibre entre la vie et la mort. Tous deux sont la recherche d’une « issue », qu’ils trouvent en se lamentant. « Ils ne blasphèment pas, mais ils se lamentent » a précisé le Saint-Père. « Se lamenter devant Dieu n’est pas un péché », a-t-il affirmé. Et immédiatement après, il a raconté : « Un prêtre, que je connais, a dit un jour à une femme qui se lamentait devant Dieu à cause de ses malheurs : mais Madame, cela est une forme de prière, continuez. Le Seigneur entend, il écoute nos lamentations ». Le Pape a ensuite rappelé l’exemple de Job et de Jérémie qui, a-t-il remarqué, « se lamentent aussi avec une malédiction: non contre le Seigneur, mais contre cette situation ». Du reste, a-t-il ajouté, se lamenter « est humain », également parce qu’il y a « tant de personnes dans cet état de souffrance existentielle ». Et en faisant référence à la photographie d’un enfant victime de malnutrition publiée la veille sur la première page de l’édition italienne de L’Osservatore Romano, il a demandé : « Combien y en a-t-il ainsi ? Pensons à la Syrie, aux réfugiés, à tous ces gens ? ». Et « pensons aux hôpitaux : combien, avec des maladies en phase terminale, qui souffrent ainsi ? ». Enfin le Pape a mis en lumière comment dans la première lecture, on trouve un « petit mot qui ouvre la porte à l’espérance » et qui peut aider dans la prière. C’est l’expression « au même moment » : Quand Tobie priait, « au même moment » Sarra priait ; et « au même moment » la prière de tout deux fut accueillie devant la gloire de Dieu. « La prière — a dit le Pape — arrive toujours à la gloire de Dieu. Toujours, quand elle est prière dans le cœur ». En revanche, quand on regarde les situations de souffrance uniquement comme « une affaire de morale », celle-ci « n’arrive jamais, parce qu’elle ne sort jamais de nous-mêmes, ne nous intéresse pas, c’est un jeu intellectuel ». D’où l’invitation à penser à ceux qui souffrent. C’est une condition que Jésus connaît bien, jusqu’à la limite extrême de l’abandon sur la croix.

 



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