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Homélie du
Card. Fridolin AMBONGO BESUNGU, O.F.M. Cap.
Basilique de St. Pierre, 13 octobre 2023
Homélie
"De tout mon cœur, Seigneur, je veux te louer et chanter toutes tes merveilles" (Psaume 9).
Le psaume responsorial de ce jour nous invite à rendre grâce à Dieu ; et nous avons de nombreuses raisons pour remercier (rendre grâce) à Dieu. Une des raisons est sans doute la grâce de ce chemin synodal, que nous sommes en train de parcourir en tant qu'une Église, guidée par le Saint-Esprit. Ce synode sur la synodalité est la nouvelle Pentecôte, qui renouvellera certainement l'Église dans la communion de ses membres et dans la participation active de tous à la vie et à la mission de l'Église.
Oui, mes frères et sœurs, l'Église avait besoin de ce temps de grâce et de discernement, un temps pour regarder en arrière sur le chemin que nous avons parcouru, avec ses gloires et ses échecs, en tirer des enseignements pour un nouveau départ.
Dans la première lecture d'aujourd'hui, le prophète Joël invite les prêtres, les ministres de l'autel, à pleurer et à faire des deuils parce que les offrandes et les libations ont disparu de la maison de Dieu. Il conseille aux prêtres de réunir les anciens pour étudier et chercher ensemble de nouvelles manières de se présenter devant Dieu.
Cette prophétie de Joël correspond un peu à l’expérience synodale que nous vivons ces jours-ci ici à Rome. Venant de tous les continents, et réunis en une seule famille, dans cette beauté de l'unité dans la diversité culturelle, nous sommes également invités à pleurer et à nous lamenter devant cet autel, sur le tombeau de Saint-Pierre, à cause de nos faiblesses en tant qu'Église. En effet, comme le rappelle notre instrumentum Laboris : « Le visage de l'Église d’aujourd'hui porte les signes de graves crises de confiance et de crédibilité. Dans de nombreux contextes, les crises liées aux abus sexuels, aux abus de pouvoir, aux abus de conscience et aux abus économiques,.. ( IL,23), des contre-témoignages qui ont même risqué d'éloigner les gens de l'Église.
Oui, frères et sœurs, nous sommes ici pour pleurer et demander pardon à Dieu pour nos fautes. Mais la meilleure façon de pleurer est le courage d'entreprendre le chemin de la repentance et de la conversion, qui ouvre des voies de réconciliation, de guérison et de justice (IL, 23).
L'Évangile d'aujourd'hui parle de la lutte de Jésus contre le diable. Cela nous rappelle que le diable est toujours présent et actif dans notre monde. Sa force réside justement dans la stratégie de se faire oublier et d'apparaître sous les formes les plus séduisantes et les plus rassurantes. Connaissant bien sa proie, le diable lance ses attaques à partir des réalités les plus sensibles. Comme le disait le pape Benoît XVI, "le Malin cherche toujours à ruiner l'œuvre de Dieu en semant la division dans le cœur de l'homme, entre le corps et l'âme, entre l'individu et Dieu, dans les relations interpersonnelles, sociales et internationales". Le maléfique sème la discorde.
Chers frères et sœurs, si nous avons le courage de regarder notre réalité actuelle en tant qu'Église, il ne sera pas difficile de constater à quel point le Malin est à l'œuvre et influence notre façon d'être et d'agir. Le Malin veut nous voir divisés, il pourrait même utiliser certains d'entre nous pour sa cause.
Voilà pourquoi nous devons combattre courageusement le Malin, en utilisant notamment les armes de la synodalité, qui exigent l'unité, le marcher ensemble, le discernement dans la prière, l'écoute mutuelle et de ce que l'Esprit a à dire à l'Église.
Nous sommes appelés à combattre ce puissant adversaire avec une arme tout aussi puissante à notre disposition, qui est le Saint-Esprit, protagoniste de cette nouvelle façon d'être Église - l'Église synodale.
Puisse l’eucharistie que nous offrons ici sur la tombe de Pierre, nous ouvrir à l'écoute du Saint-Esprit. Qu’elle fasse passer l'Église synodale du rêve à la réalité, des paroles à la vie concrète où nous seront capables de marcher ensemble dans la communion, la participation et la mission.
Amen !