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Omelia del Prefetto della Congregazione delle Cause dei Santi in occasione della Beatificazione dei martiri Mons. Pierre Claverie, O.P., Vescovo di Oran, e 18 compagni (religiosi e religiose) in Algeria, 08.12.2018


Testo in lingua francese

Testo in lingua italiana

Pubblichiamo di seguito l’omelia che l’Em.mo Card. Giovanni Angelo Becciu, Prefetto della Congregazione delle Cause dei Santi e Inviato Speciale del Santo Padre Francesco, ha pronunciato oggi a Oran, in Algeria, presso il Santuario di Notre-Dame de Santa Cruz, in occasione del rito di Beatificazione dei martiri Mons. Pierre Claverie, O.P., Vescovo di Oran, e 18 compagni (religiosi e religiose) uccisi in Algeria in circostanze diverse durante la guerra civile:

Testo in lingua francese

Chers frères et sœurs!

Le passage de l’Apocalypse (Ap 7, 9-17), proclamé dans la deuxième lecture, nous présente la «foule immense» (v.9) de ceux qui ont déjà atteint le but du salut éternel vers lequel nous sommes tous en route: le royaume de l’espérance, le royaume de ceux qui voient Dieu comme il est. L’Apôtre Jean dans sa vision riche en symboles les voit debout, devant le trône de Dieu, «vêtus de robes blanches», couleur de la lumière divine et de la gloire pascale. Mais la blancheur des robes est obtenue en les plongeant dans le sang rouge du Christ: ces élus ont fait l’expérience de la «grande épreuve; ils ont lavé leurs robes, ils les ont blanchies par le sang de l’Agneau» (v.14). La splendeur est atteinte à travers le creuset de la souffrance, du don de soi, de la croix. En participant à la passion et à la mort de Jésus, le roi des martyrs, on atteint la lumière: per crucem ad lucem (par la croix jusqu’à la lumière) dit l’antique adage chrétien. De cette façon «ce qui reste à souffrir des épreuves du Christ dans ma propre chair, je l’accomplis pour son corps qui est l’Eglise»(Col 1, 24) souligne saint Paul.

Ces sauvés serrent dans leurs mains une palme, qui dans l’Ancien Testament est le signe du triomphe et de l’acclamation; la souffrance, l’engagement rigoureux du témoignage, le renoncement à soi-même ne conduisent pas à la mort mais introduisent dans la gloire; ils ne produisent pas l’échec mais la vie et le bonheur. La scène de l’Apocalypse montre ensuite le chœur puissant des saints qui chantent d’une voix forte: «Le salut appartient à notre Dieu qui siège sur le trône et à l’Agneau» (Ap 7, 10).

Le texte de l’Apocalypse nous a ainsi retracé le portrait du bienheureux et du saint: il appartient seulement à Dieu, il paraît en tout point de la terre et à toute époque de l’histoire, il vit avec fidélité même dans l’épreuve en parcourant le chemin de la croix, il atteint le but glorieux de l’éternité où il vivra pour toujours dans la joie, dans les chants, dans la gloire, dans cet infini tourbillon de lumière et de paix qu’est Dieu.

Dans la foule immense de ceux qui ont atteint un destin de gloire, l’Eglise désire appeler aujourd’hui par leur nom 19 nouveaux Bienheureux, tués entre 1994 et 1996 dans des lieux et des temps différents mais dans le même contexte agité. Sur cette terre, ici en Algérie, ils ont annoncé l’amour inconditionnel du Seigneur envers les pauvres et les exclus, en témoignant de leur appartenance au Christ et à l’Eglise jusqu’au martyre. Il est beau de penser maintenant qu’ils se trouvent parmi ceux qui sont passés à travers «la grande épreuve et qui ont lavé leurs robes et les ont blanchies par le sang de l’Agneau» (v. 14). Provenant de huit Instituts différents, nos frères et nos sœurs vivaient dans ce pays où ils accomplissaient diverses missions; ils furent forts et persévérants dans leur service de l’Evangile et de la population, malgré le climat menaçant de violence et d’oppression qui les entourait. En lisant leurs biographies on demeure frappés d’apprendre comment tous, bien conscients du risque qu’ils courraient, décidèrent courageusement de rester sur place jusqu’au bout; en eux s’est développée une forte spiritualité du martyre enracinée dans la perspective de se sacrifier eux-mêmes et d’offrir leur vie pour une société de réconciliation et de paix.

Les Bienheureux Pierre Claverie et ses 18 compagnons et compagnes martyrs portent sur eux le sceau salvifique de la Rédemption du Christ. En inscrivant leurs noms dans le livre des sauvés et des Bienheureux, l’Eglise désire reconnaître l’exemplarité de leur vie vertueuse, l’héroïsme de la mort de ces extraordinaires artisans de paix et de ces témoins de la fraternité, et en même temps, rendre le suprême hommage à Jésus, Rédempteur de l’homme. Dans le Christ, l’Eglise désire adorer le Dieu vivant: puisque la gloire de Dieu est l’homme qui reçoit de lui la plénitude de vie.

Cette plénitude de vie, la Vierge Marie – dont nous célébrons aujourd’hui l’Immaculée Conception – en a fait l’expérience de façon incomparable, quand l’Archange Gabriel lui a annoncé qu’elle avait trouvé grâce auprès de Dieu et que par l’action de l’Esprit Saint elle concevrait Jésus, le Fils du Très-Haut. «Réjouis-toi, comblée de grâce: le Seigneur est avec toi» (Lc 1, 28). Nous aussi aujourd’hui, en contemplant ces nouveaux Bienheureux, nous sommes invités à dépasser toute étroitesse d’esprit et à nous réjouir, parce qu’en eux nous voyons resplendir le mystère de l’éternelle sainteté de Dieu; sainteté qui nous est proposée à travers une nouvelle actualisation de l’Evangile par nos martyrs qui en ont témoigné jusqu’à l’effusion du sang. Nous nous souvenons d’eux comme de fidèles disciples du Christ qui ont aimé la pauvreté, qui ont été sensibles à la souffrance et attentionnés aux personnes abandonnées, qui ont pris part à l’angoisse et à l’affliction de leurs frères. Ces témoins héroïques de l’amour de Jésus sont allés jusqu’à la racine même de l’expérience que l’homme fait de ses propres limites: l’humiliation, les larmes, la persécution.

Ils se sont conformés pleinement au sacrifice du Christ qui, selon le prophète Isaïe, s’est identifié avec le Serviteur souffrant du Seigneur; lui qui, comme nous l’avons entendu dans la première lecture,s’offrant «en sacrifice de réparation, […] par suite de ses tourments, verra la lumière et justifiera les multitudes» (cf. Is 53, 10b.11). Cela arrive justement par la Croix, puisque dans la mort de Jésus, Dieu s’est définitivement fait proche de l’humanité et l’homme a acquis pleine conscience de sa dignité et de son élévation. Par leur mort en martyrs, les nouveaux Bienheureux eux aussi sont entrés dans la lumière de Dieu, et d’en-haut ils veillent sur les personnes qu’ils ont servies et aimées, priant sans cesse pour tous, même pour ceux qui les ont frappés. Ils continuent ainsi cette mission prophétique de la miséricorde et du pardon, dont ils ont été des témoins au cours de leur vie terrestre. Que leur exemple suscite en tous le désir de promouvoir ce que le Saint-Père François a défini comme «la culture de la miséricorde qui donne naissance à une véritable révolution» (cf. Lettre apostolique Misericordia et misera, n. 20). En accueillant la dynamique du pardon, admirablement vécue par les nouveaux Bienheureux, nous souhaitons que l’Algérie puisse dépasser définitivement cette terrible période de violence et de malheuret nous prions pour cela !

La mort tragique des Bienheureux Pierre Claverie et de ses 18 compagnons et compagnes martyrs est une semence tombée en terre dans des moments difficiles, fécondée par la souffrance qui portera des fruits de réconciliation et de justice. C’est cela notre mission de chrétiens: semer chaque jour les germes de la paix évangélique, pour jouir des fruits de la justice. Par cette Béatification nous voudrions dire à l’Algérie tout entière seulement ceci: l’Eglise ne désire rien d’autre que servir le peuple algérien, témoignant de son amour envers tous.

En tout point de la terre, les chrétiens sont animés du désir de contribuer concrètement à construire un avenir lumineux d’espérance par la sagesse de la paix, pour édifier une société fondée sur le respect réciproque, sur la collaboration, sur l’amour. Une telle société pourra pleinement se réaliser si chacun s’efforce de développer la pédagogie du pardon, si nécessaire aussi dans ce pays.

La communauté chrétienne dans ce pays répand de petites mais significatives semences de paix. Par cette Béatification, elle peut se sentir confortée dans sa présence en Algérie; par ces 19 martyrs, que s’affermisse en elle la conviction que sa précieuse présence près de ce peuple est justifiée par le désir d’être lumière et signe de l’amour de Dieu pour la population tout entière.

Le témoignage lumineux de ces Bienheureux constitue un exemple vivant et proche pour tous. Leur vie et leur mort est un appel direct à nous tous chrétiens et en particulier à vous, frères ou sœurs dans la vie religieuse, à être fidèles à tout prix à votre vocation propre, en servant l’Evangile et l’Eglise dans une vie de vraie fraternité, dans la persévérance et dans le témoignage du choix radical de Dieu.

Je ne peux pas terminer sans exprimer une vive gratitude aux Congrégations religieuses auxquelles nos frères appartenaient comme aussi à leurs familles naturelles qui ont tant souffert de leur perte, mais qui maintenant peuvent se réjouir avec toute l’Eglise de les savoir Bienheureux dans le ciel. Nous sommes tous réconfortés par la certitude que nos frères et nos sœurs martyrs, par leur sacrifice, par leur intercession constante et par leur protection, feront produire sur cette terre des fruits abondants de bonté et de partage fraternel.

Pour cela nous nous adressons à eux et nous disons: Bienheureux Pierre Claverie et ses 18 compagnons et compagnes martyrs, priez pour nous!

[01995-FR.01] [Texte original: Français]

Testo in lingua italiana

Cari fratelli e sorelle!

Il brano dell’Apocalisse (cfr Ap7,9-17), proclamato nella seconda lettura, ci presenta idealmente la «moltitudine immensa» (v.9) di coloro che hanno già raggiunto la meta dell’eterna salvezza verso cui noi tutti siamo incamminati: il regno della speranza, il regno di coloro che vedono Dio così come egli è. L’apostolo Giovanni nella sua visione ricca di simbologia li vede in piedi, davanti al trono di Dio, «avvolti in vesti candide», colore della luce divina e della gloria pasquale. Ma il candore delle vesti è ottenuto immergendole nel sangue rosso del Cristo: questi eletti hanno sperimentato la «grande tribolazione e hanno lavato le loro vesti, rendendole candide nel sangue dell’Agnello» (v.14). Lo splendore è raggiunto attraverso il crogiuolo della sofferenza, della donazione di sé, della croce. Partecipando alla passione e morte di Gesù, il re dei martiri, si giunge alla luce: per crucem ad lucem recita l’antico adagio cristiano. In questo modo viene completato nella «nostra carne quello che manca ai patimenti di Cristo a favore del suo corpo che è la Chiesa» (Col 1,24).

Nelle loro mani, questi salvati stringono una palma, che nell’antico Testamento è il segno del trionfo e dell’acclamazione; il dolore, l’impegno rigoroso della testimonianza, la rinuncia a se stessi non generano morte ma gloria, non producono fallimento ma vita e felicità. La scena dell’Apocalisse mostra poi il coro potente dei santi che cantano a gran voce: «La salvezza appartiene al nostro Dio, seduto sul trono, e all’Agnello» (Ap7,10). Il testo dell’Apocalisse ci ha, così, delineato il ritratto del beato e del santo: egli appartiene solo a Dio, appare in ogni angolo della terra e in ogni epoca della storia, vive con fedeltà anche nella prova percorrendo la via della croce, giunge alla meta gloriosa dell’eternità ove per sempre vivrà nella gioia, nel canto, nella gloria, in quell’infinito gorgo di luce e di pace che è Dio.

Tra queste moltitudini che hanno raggiunto un destino di gloria, la Chiesa desidera chiamare oggi per nome 19 nuovi Beati, uccisi tra il 1994 e il 1996 in luoghi e tempi diversi ma nello stesso contesto turbolento. In questa terra, qui in Algeria, essi hanno annunciato l’amore incondizionato del Signore verso i poveri e gli emarginati, testimoniando la loro appartenenza a Cristo e alla Chiesa fino al martirio. E’ bello pensarli ora tra coloro che sono passati attraverso «la grande tribolazione e che hanno lavato le loro vesti, rendendole candide col Sangue dell’Agnello» (v.10). Provenienti da otto Istituti diversi, questi nostri fratelli e queste nostre sorelle vivevano in questo Paese svolgendo diverse missioni e furono forti e perseveranti nel loro servizio al Vangelo e alla popolazione, nonostante il clima minaccioso di violenza e di oppressione che li circondava. Nel leggere le loro biografie si rimane colpiti nell’apprendere come tutti, pur consapevoli del rischio che li assediava, decisero coraggiosamente di restare al loro posto fino alla fine; in essi si sviluppò una forte spiritualità martiriale radicata nella prospettiva di sacrificare se stessi e offrire la propria vita per una società riconciliata e di pace.

I Beati Pierre Claverie e 18 compagni martiri portano su di sé il sigillo salvifico della Redenzione di Cristo. La Chiesa, iscrivendo i loro nomi nel libro dei salvati e dei Beati, desidera riconoscere l’esemplarità della loro vita virtuosa, l’eroismo della morte di questi straordinari operatori di pace e testimoni di fraternità e, al tempo stesso, rendere il supremo omaggio a Gesù, redentore dell’uomo. In Cristo, la Chiesa desidera adorare il Dio vivo: poiché la gloria di Dio è l’uomo che da Lui ha la pienezza di vita.

Questa pienezza di vita l’ha sperimentata in modo incomparabile la Vergine Maria - della quale oggi celebriamo l’Immacolata concezione - quando l’Arcangelo Gabriele le ha annunciato che Ella aveva trovato grazia presso Dio e che per opera dello Spirito Santo avrebbe concepito Gesù, il Figlio dell’Altissimo. «Rallegrati, piena di grazia: il Signore è con te» (Lc 1,28). Anche noi oggi, contemplando questi nuovi Beati siamo invitati a rallegrarci ed esultare, perché in essi vediamo risplendere il mistero dell’eterna santità di Dio uno e trino, che a noi viene riproposta in una nuova attualizzazione del Vangelo che questi nostri martiri hanno testimoniato fino all’effusione del sangue. Li ricordiamo come fedeli discepoli di Cristo che sono stati amanti della povertà, sensibili verso la sofferenza, premurosi con gli abbandonati, partecipi dell’angoscia e dell’afflizione dei loro fratelli. Questi eroici testimoni dell’amore di Gesù si sono spinti fino alla radice dell’esperienza che l’uomo fa del proprio limite: l’umiliazione, il pianto, la persecuzione.

Si sono conformati pienamente al sacrificio di Cristo, identificato in Isaia con il Servo sofferente di Jahvè che, come abbiamo sentito nella prima lettura, offrendo «se stesso in sacrificio di riparazione […] dopo il suo intimo tormento vedrà la luce e giustificherà molti» (Is 53,10b.11). Ciò avviene proprio mediante la Croce, poiché nella morte di Gesù Dio si è definitivamente avvicinato all’umanità e l’uomo ha acquistato piena coscienza della sua dignità ed elevazione. Con la loro morte da martiri, anche i nuovi Beati sono entrati nella luce di Dio e dall’alto vegliano sulle persone che hanno servito e amato, pregando incessantemente per tutti, anche per coloro che li hanno colpiti. Continuano così quella profetica missione della misericordia e del perdono, di cui sono stati testimoni nel corso della loro vita terrena. Il loro esempio susciti in tutti il desiderio di promuovere quella che il Santo Padre Francesco ha definito la «cultura della misericordia che dà vita ad una vera rivoluzione» (Lettera apostolica Misericordia et misera, n. 20). Considerando la dinamica del perdono, insita nel messaggio cristiano e vissuta mirabilmente dai nuovi Beati, noi auspichiamo e preghiamo che l’Algeria possa superare definitivamente quel terribile periodo di violenza e di afflizione.

La morte tragica dei Beati Pietro Claverie e dei 18 compagni martiri è un seme sparso nei momenti difficili, fecondato dalla sofferenza che porterà frutti di riconciliazione e di giustizia. Questa è la nostra missione di cristiani: seminare ogni giorno il seme della pace evangelica, per gioire dei frutti della giustizia. Con questa Beatificazione noi vorremmo dire all’intera Algeria solo questo: la Chiesa non desidera altro se non servire il popolo algerino, testimoniando amore verso tutti.

In ogni angolo della terra, i cristiani sono animati dal desiderio di portare il loro concreto contributo per costruire un futuro luminoso di speranza con la saggezza della pace, per edificare una società fondata sul rispetto reciproco, sulla collaborazione, sull’amore. Questa società potrà diventare realtà piena se ognuno si sforzerà di sviluppare la pedagogia del perdono, tanto necessaria anche in questo Paese.

La comunità cristiana in questo Paese sparge piccoli ma significativi semi di pace. Da questa Beatificazione, essa possa sentirsi rafforzata nella sua presenza in Algeria; da questi 19 martiri si rafforzi nella convinzione che la preziosa presenza presso questo popolo è giustificata dal desiderio di essere luce e segno dell’amore di Dio per l’intera popolazione.

La testimonianza luminosa di questi Beati costituisce un esempio vivo e vicino per tutti. La loro vita e la loro morte è un appello diretto a tutti noi cristiani e in particolare a voi, fratelli o sorelle di vita Religiosa, ad essere fedeli ad ogni costo alla propria vocazione, servendo il Vangelo e la Chiesa in una vita di vera fraternità, nella perseveranza e nella testimonianza della scelta radicale di Dio.

Non posso terminare senza esprimere un vivo ringraziamento alle Congregazioni religiose a cui questi nostri fratelli appartenevano come pure alle loro famiglie naturali che tanto hanno sofferto per la loro perdita, ma che ora possono gioire con tutta la Chiesa per saperli Beati in Cielo. Siamo tutti confortati dalla certezza che questi nostri fratelli e queste nostre sorelle Martiri, con il loro sacrificio, con la loro costante intercessione e con la loro protezione faranno crescere in questa terra copiosi frutti di bontà e di condivisione fraterna.

Per questo ci rivolgiamo a loro e diciamo: Beati Pietro Claverie e 18 compagni e compagne martiri, pregate per noi!

[01995-IT.01] [Testo originale: Italiano]

[B0916-XX.02]