● DISCORSO DEL SANTO PADRE

● TRADUZIONE IN LINGUA ITALIANA

Alle ore 11.30 di questa mattina, il Santo Padre Francesco ha ricevuto in Udienza il gruppo di Vescovi della Conferenza Episcopale dei Paesi Bassi, in visita "ad Limina Apostolorum".
Riportiamo di seguito il testo del discorso che il Papa ha consegnato ai Presuli dei Paesi Bassi nel corso dell’incontro:

Chers frères dans l’épiscopat,

En ces jours où vous accomplissez votre visite ad limina Apostolorum, je salue chacun de vous avec affection dans le Seigneur et je vous assure de ma prière pour que ce pèlerinage soit riche de grâce et fécond pour l’Église aux Pays-Bas. Merci, cher Cardinal Willem Jacobus Eijk, pour les paroles que vous m’avez adressées au nom de tous !

Laissez-moi avant tout vous dire ma reconnaissance pour le service du Christ et de l’Évangile que vous accomplissez pour le peuple qui vous est confié, dans des circonstances souvent rudes. Il n’est pas facile de maintenir l’espérance dans les difficultés auxquelles vous êtes confrontés ! L’exercice collégial de votre ministère épiscopal, en communion avec l’Évêque de Rome, est une nécessité pour faire grandir cette espérance, dans un dialogue vrai et une collaboration effective. Cela vous fera du bien de regarder avec confiance les signes de vitalité qui se manifestent dans les communautés chrétiennes de vos diocèses. Ce sont des signes de la présence active du Seigneur au milieu des hommes et des femmes de votre pays qui attendent d’authentiques témoins de l’espérance qui nous fait vivre, celle qui vient du Christ.

L’Église avec une patience maternelle poursuit ses efforts pour répondre aux inquiétudes de tant d’hommes et de femmes affrontés à l’angoisse et au découragement face à l’avenir. Avec vos prêtres, vos collaborateurs immédiats, vous voulez vous faire proches des personnes qui souffrent du vide spirituel et qui sont en quête de sens pour leur vie, même si elles ne savent pas toujours l’exprimer. Comment les accompagner fraternellement dans cette recherche, sinon en se mettant à leur écoute pour leur partager l’espérance, la joie, la capacité d’aller de l’avant, que nous donne Jésus-Christ !

Pour cela, l’Église cherche à proposer la foi d’une façon authentique, compréhensible et pastorale. L’Année de la foi a été une heureuse opportunité pour manifester combien le contenu de la foi peut rejoindre tout homme. L’anthropologie chrétienne et la doctrine sociale de l’Église font partie du patrimoine d’expérience et d’humanisme qui est au fondement de la civilisation européenne et elles peuvent aider à réaffirmer concrètement le primat de l’homme sur la technique et sur les structures. Et ce primat de l’homme suppose l’ouverture à la transcendance. En revanche, en supprimant la dimension transcendante, une culture s’appauvrit, alors qu’elle devrait montrer la possibilité de relier en constante harmonie foi et raison, vérité et liberté. Ainsi, l’Église ne propose pas seulement des vérités morales immuables, et des attitudes à contre-courant du monde, mais elle les propose comme la clé du bonheur humain et du développement social. Les chrétiens ont une mission propre pour relever ce défi. L’éducation des consciences devient alors prioritaire, notamment par la formation du jugement critique, tout en ayant une approche positive sur les réalités sociales ; on évitera ainsi la superficialité des jugements et la résignation à l’indifférence. Dès lors, cela demande que les catholiques, prêtres, personnes consacrées, laïcs, acquièrent une formation solide et de qualité. Je vous encourage vivement à unir vos efforts pour répondre à ce besoin et permettre une meilleure annonce de l’Évangile. Dans ce contexte, le témoignage et l’engagement des laïcs dans l’Église et dans la société ont une place de choix et doivent être fortement soutenus. Baptisés, nous sommes tous invités à être des disciples-missionnaires, là où nous sommes !

Dans votre société, fortement marquée par la sécularisation, je vous encourage aussi à être présents dans le débat public, dans tous les domaines où l’homme est en cause, pour rendre visible la miséricorde de Dieu, sa tendresse pour toute créature. Dans le monde d’aujourd’hui, l’Église se doit de répéter sans se lasser les paroles de Jésus : « Venez à moi, vous tous qui peinez et ployez sous le fardeau, et moi je vous soulagerai » (Mt 11, 28). Mais demandons-nous : celui qui nous rencontre, qui rencontre un chrétien, perçoit-il quelque chose de la bonté de Dieu, de la joie d’avoir rencontré le Christ ? Comme je l’ai souvent affirmé, à partir de l’expérience authentique du ministère épiscopal, l’Église grandit non par prosélytisme mais par attraction. Elle est envoyée partout pour éveiller, réveiller, maintenir l’espérance ! De là l’importance d’encourager vos fidèles à saisir les occasions de dialogue, en étant présents dans les instances où se décide l’avenir ; ainsi pourront-ils apporter leur contribution aux débats sur les grandes questions de société concernant par exemple la famille, le mariage, la fin de vie. Aujourd’hui, plus que jamais on perçoit la nécessité d’avancer sur le chemin de l’œcuménisme en invitant à un vrai dialogue qui cherche les éléments de vérité et de bonté et donne des réponses inspirées de l’Évangile. L’Esprit Saint nous pousse à sortir de nous-mêmes pour aller vers les autres !

Dans un pays riche sous bien des aspects, la pauvreté touche de plus en plus de gens. Valorisez la générosité des fidèles pour apporter la lumière et la compassion du Christ dans des milieux qui l’attendent et en particulier auprès des personnes les plus marginalisées ! Par ailleurs, l’école catholique, en donnant aux jeunes une solide éducation continuera à favoriser leur formation humaine et spirituelle, dans un esprit de dialogue et de fraternité avec ceux qui ne partagent pas leur foi. Il est donc important que les jeunes chrétiens reçoivent une catéchèse de qualité, qui soutienne leur foi et les conduise à la rencontre avec le Christ. Formation solide et esprit d’ouverture ! Voilà comment la Bonne Nouvelle continue de se répandre.

Vous le savez bien, l’avenir et la vitalité de l’Église aux Pays-Bas dépend aussi des vocations sacerdotales et religieuses ! Il est urgent de susciter une pastorale vocationnelle vigoureuse et attractive, et même la recherche commune de l’accompagnement de la maturation humaine et spirituelle des séminaristes. Qu’ils vivent une relation personnelle avec le Seigneur, qui sera le fondement de leur vie sacerdotale ! Puissions-nous sentir aussi l’urgence de prier le Maître de la moisson ! La redécouverte de la prière sous diverses formes, et particulièrement l’adoration eucharistique, est un motif d’espérance pour faire grandir et enraciner l’Église. Combien il est important et indispensable d’être proches de votre presbyterium, disponibles à chacun de vos prêtres pour les soutenir et les guider s’ils en ont besoin ! Comme des pères, prenez le temps nécessaire pour toujours les accueillir et les écouter, quand ils le demandent. Et aussi, n’oubliez pas d’aller à la rencontre de ceux qui ne viennent pas ; certains d’entre eux ont malheureusement failli à leurs engagements. D’une façon toute spéciale, je désire manifester ma compassion et l’assurance de ma prière à chacune des personnes victimes d’abus sexuels et à leurs familles ; je vous demande de continuer à les soutenir sur leur douloureux chemin de guérison, entrepris avec courage. Attentifs à répondre au désir du Christ, Bon Pasteur, ayez à cœur de garder et de faire grandir la charité et l’unité en tout et entre tous.

Pour conclure, je voudrais encore rendre grâce avec vous pour les signes de vitalité avec lesquels le Seigneur a béni l’Église qui est aux Pays-Bas, dans ce contexte qui n’est pas toujours facile. Qu’il vous encourage et qu’il vous confirme dans la mission délicate de guider vos communautés sur le chemin de la foi et de l’unité, de la vérité et de la charité. Vous confiant ainsi que les prêtres, les personnes consacrées et les fidèles laïcs de vos diocèses, à la protection de la Vierge Marie, Mère de l’Église, je vous donne de tout cœur la Bénédiction apostolique en gage de paix et de joie spirituelle ; et fraternellement, je vous demande de ne pas oublier de prier pour moi.

[01803-03.01] [Texte original: Français]

Cari fratelli nell’Episcopato,

In questi giorni nei quali voi compite la vostra visita ad limina Apostolorum, saluto ciascuno di voi con affetto nel Signore e vi assicuro la mia preghiera perché questo pellegrinaggio sia ricco di grazia e fecondo per la Chiesa nei Paesi Bassi. Grazie, caro Cardinal Willem Jacobus Eijk, per le parole che mi ha indirizzato a nome di tutti!

Permettetemi anzitutto di esprimere la mia riconoscenza per il servizio di Cristo e del Vangelo che voi adempite per il popolo che vi è affidato, in circostanze spesso ardue. Non è facile conservare la speranza nelle difficoltà che dovete affrontare! L’esercizio collegiale del vostro ministero episcopale, in comunione con il Vescovo di Roma, è una necessità per far crescere questa speranza, in un dialogo vero e in una collaborazione effettiva. Vi farà bene guardare con fiducia ai segni di vitalità che si manifestano nelle comunità cristiane delle vostre diocesi. Sono segni della presenza attiva del Signore in mezzo agli uomini e alle donne del vostro Paese che attendono autentici testimoni della speranza che ci fa vivere, quella che viene da Cristo.

La Chiesa con pazienza materna prosegue i suoi sforzi per rispondere alle inquietudini di tanti uomini e donne che sperimentano l’angoscia e lo scoraggiamento davanti al futuro. Con i vostri sacerdoti, i vostri diretti collaboratori, voi volete farvi vicini alle persone che soffrono del vuoto spirituale e che sono alla ricerca di senso per la loro vita, anche se non sempre lo sanno esprimere. Come accompagnarli fraternamente in questa ricerca, se non mettendosi in ascolto per condividere con loro la speranza, la gioia, la capacità di andare avanti che Gesù Cristo ci dona?

Perciò, la Chiesa cerca di proporre la fede in una maniera autentica, comprensibile e pastorale. L’Anno della fede è stato una felice opportunità per manifestare come il contenuto della fede possa raggiungere ogni uomo. L’antropologia cristiana e la dottrina sociale della Chiesa fanno parte del patrimonio di esperienza e di umanità su cui si fonda la civiltà europea ed esse possono aiutare a riaffermare concretamente il primato dell’uomo sulla tecnica e sulle strutture. E questo primato dell’uomo presuppone l’apertura alla trascendenza. Al contrario, sopprimendo la dimensione trascendente, una cultura si impoverisce, mentre essa dovrebbe mostrare la possibilità di collegare in costante armonia fede e ragione, verità e libertà. Così, la Chiesa non propone soltanto delle verità morali immutabili, e degli atteggiamenti contro-corrente rispetto al mondo, ma li propone come la chiave del bene umano e dello sviluppo sociale. I cristiani hanno una missione propria per raccogliere questa sfida. L’educazione delle coscienze diventa allora prioritaria, specialmente mediante la formazione del giudizio critico, pur avendo un approccio positivo sulle realtà sociali; si eviterà così la superficialità dei giudizi e la rassegnazione all’indifferenza. Quindi, ciò richiede che i cattolici, sacerdoti, persone consacrate, laici acquisiscano una formazione solida e di qualità. Vi incoraggio vivamente ad unire i vostri sforzi per rispondere a questo bisogno e permettere un migliore annuncio del Vangelo. In questo contesto, la testimonianza e l’impegno dei laici nella Chiesa e nella società hanno un ruolo importante e devono essere fortemente sostenuti. Tutti noi battezzati siamo invitati ad essere discepoli-missionari, là dove siamo!

Nella vostra società, fortemente segnata dalla secolarizzazione, vi incoraggio anche ad essere presenti nel dibattito pubblico, in tutti gli ambiti nei quali è in causa l’uomo, per rendere visibile la misericordia di Dio, la sua tenerezza per ogni creatura. Nel mondo di oggi, la Chiesa ha il compito di ripetere instancabilmente le parole di Gesù: «Venite a me, voi tutti che siete stanchi e oppressi, e io vi darò ristoro» (Mt 11,28). Ma domandiamoci: chi ci incontra, chi incontra un cristiano, percepisce qualcosa della bontà di Dio, della gioia di aver incontrato il Cristo? Come ho spesso affermato, a partire dall’esperienza autentica del ministero episcopale, la Chiesa si espande non per proselitismo, ma per attrazione. Essa è inviata dappertutto per svegliare, risvegliare, mantenere la speranza! Da qui l’importanza di incoraggiare i vostri fedeli a cogliere le occasioni di dialogo, rendendosi presenti nei luoghi in cui si decide il futuro; potranno così portare il loro contributo nei dibattiti sulle grandi questioni sociali riguardanti per esempio la famiglia, il matrimonio, la fine della vita.

Oggi più che mai si sente la necessità di avanzare sulla via dell’ecumenismo invitando a un vero dialogo che cerchi gli elementi di verità e di bontà ed offra risposte ispirate dal Vangelo. Lo Spirito Santo ci spinge ad uscire da noi stessi per andare verso gli altri!

In un paese ricco sotto tanti aspetti, la povertà tocca un numero crescente di persone. Valorizzate la generosità dei fedeli per portare la luce e la compassione di Cristo nei luoghi dove l’aspettano e in particolare alle persone più emarginate! Inoltre, la scuola cattolica, fornendo ai giovani una solida educazione, continuerà a favorire la loro formazione umana e spirituale, in uno spirito di dialogo e di fraternità con coloro che non condividono la loro fede. È quindi importante che i giovani cristiani ricevano una catechesi di qualità, che sostenga la loro fede e li conduca all’incontro con Cristo. Formazione solida e spirito di apertura! Ecco come la Buona Notizia continua a diffondersi.

Voi sapete bene che il futuro e la vitalità della Chiesa nei Paesi Bassi dipende anche dalle vocazioni sacerdotali e religiose! E’ urgente suscitare una pastorale vocazionale vigorosa e attraente, e anche la ricerca comune di come accompagnare la maturazione umana e spirituale dei seminaristi. Che essi vivano una relazione personale con il Signore, che sarà il fondamento della loro vita sacerdotale! Potessimo sentire anche l’urgenza di pregare il Padrone della messe! La riscoperta della preghiera sotto diverse forme, e particolarmente l’adorazione eucaristica, è un motivo di speranza per far crescere e radicare la Chiesa. Com’è importante e imprescindibile essere vicini al vostro presbiterio, disponibili con ciascuno dei vostri sacerdoti per sostenerli e guidarli se ne hanno bisogno! Come dei padri, trovate il tempo necessario per accoglierli ed ascoltarli, ogni volta che lo domandano. E non dimenticate anche di andare incontro a quelli che non si avvicinano; alcuni di loro sono purtroppo venuti meno ai loro impegni. In modo tutto particolare, desidero esprimere la mia compassione e assicurare la mia preghiera a ciascuna delle persone vittime di abusi sessuali e alle loro famiglie; vi chiedo di continuare a sostenerle nel loro doloroso cammino di guarigione, intrapreso con coraggio. Attenti a rispondere al desiderio di Cristo, Buon Pastore, abbiate a cuore di difendere e far crescere l’unità in tutto e tra tutti.

Per concludere, vorrei ancora rendere grazie con voi per i segni di vitalità con cui il Signore ha benedetto la Chiesa che è nei Paesi Bassi, in questo contesto che non è sempre facile. Egli vi incoraggi e vi confermi nella delicata missione di guidare le vostre comunità sul cammino della fede e dell’unità, della verità e della carità. Mentre affido voi, i sacerdoti, le persone consacrate e i fedeli laici delle vostre diocesi alla protezione della Vergine Maria, Madre della Chiesa, di cuore imparto la Benedizione Apostolica, pegno di pace e di spirituale letizia; e fraternamente vi chiedo di non dimenticarvi di pregare per me!

[01803-01.01] [Testo originale: Francese]

[B0803-XX.02]