Alle ore 11 di questa mattina, nella Sala Regia del Palazzo Apostolico Vaticano, il Santo Padre Benedetto XVI riceve in Udienza i Membri del Corpo Diplomatico accreditato presso la Santa Sede, per la presentazione degli auguri per il nuovo anno.
Dopo l’indirizzo augurale formulato dal Decano del Corpo Diplomatico, S.E. il Sig. Alejandro Emilio Valladares Lanza, Ambasciatore di Honduras presso la Santa Sede, il Papa pronuncia il discorso che riportiamo di seguito:
● DISCORSO DEL SANTO PADRE
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
Le mystère de l’incarnation du Verbe, que nous revivons chaque année dans la Fête de Noël, nous invite à méditer sur les événements qui marquent le cours de l’histoire. Et c’est précisément dans la lumière de ce mystère plein d’espérance que se place cette rencontre traditionnelle avec vous, illustres membres du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, qui, au début de cette année nouvelle nous procure une occasion opportune pour échanger des vœux sincères. Je me tourne en premier lieu vers Son Excellence l’Ambassadeur Alejandro Valladares Lanza, lui exprimant ma gratitude pour les souhaits qu’il m’a aimablement présentés, pour la première fois, en qualité de Doyen du Corps diplomatique. Mon salut déférent s’étend à chacun de vous, ainsi qu’à vos familles et à vos collaborateurs et, à travers vous, aux peuples et aux gouvernements des pays que vous représentez. Pour tous, je demande à Dieu le don d’une année qui soit féconde de justice, de sérénité et de paix.
A l’aube de cette année 2009, ma pensée affectueuse va d’abord à tous ceux qui ont souffert à cause de graves catastrophes naturelles, en particulier au Vietnam, en Birmanie, en Chine et aux Philippines, en Amérique centrale et dans les Caraïbes, en Colombie et au Brésil, ou bien à cause de conflits nationaux ou régionaux sanglants ou encore à cause d’attentats terroristes qui ont semé la mort et la destruction dans des pays comme l’Afghanistan, l’Inde, le Pakistan et l’Algérie. Malgré tants d’efforts, la paix si désirée est encore lointaine ! Face à ce constat, il ne faut pas se décourager ni diminuer l’engagement en faveur d’une culture de paix authentique, mais au contraire redoubler d’efforts en faveur de la sécurité et du développement. Dans ce sens, le Saint-Siège a tenu à être parmi les premiers à signer et à ratifier la « Convention sur les armes à sous-munitions », document qui a aussi l’objectif de renforcer le droit international humanitaire. D’autre part, relevant avec préoccupation les symptômes de crise qui se manifestent dans le domaine du désarmement et de la non-prolifération nucléaire, le Saint-Siège ne cesse de rappeler que l’on ne peut pas construire la paix quand les dépenses militaires soustraient d’énormes ressources humaines et matérielles aux projets de développement, spécialement des peuples les plus pauvres.
Et c’est vers les pauvres, les trop nombreux pauvres de notre planète, que je voudrais tourner mon attention aujourd’hui, à la suite du Message pour la Journée mondiale de la paix, que j’ai consacré cette année au thème « combattre la pauvreté, construire la paix ». Les paroles par lesquelles le Pape Paul VI engageait sa réflexion dans l’Encyclique Populorum Progressio n’ont rien perdu de leur actualité : « Être affranchis de la misère, trouver plus sûrement leur subsistance, la santé, un emploi stable; participer davantage aux responsabilités, hors de toute oppression, à 1'abri de situations qui offensent leur dignité d'hommes; être plus instruits; en un mot, faire, connaître, et avoir plus, pour être plus: telle est l'aspiration des hommes d'aujourd'hui, alors qu'un grand nombre d'entre eux sont condamnés à vivre dans des conditions qui rendent illusoire ce désir légitime » (n. 6). Pour construire la paix, il convient de redonner espoir aux pauvres. Comment ne pas penser à tant de personnes et de familles éprouvées par les difficultés et les incertitudes que l’actuelle crise financière et économique a provoquées à l’échelle mondiale ? Comment ne pas évoquer la crise alimentaire et le réchauffement climatique, qui rendent encore plus ardu l’accès à la nourriture et à l’eau pour les habitants de régions parmi les plus pauvres de la planète ? Il est urgent désormais d’adopter une stratégie efficace pour combattre la faim et faciliter le développement agricole local, d’autant plus que la proportion de pauvres augmente à l’intérieur même des pays riches. Dans cette optique, je me réjouis que, lors de la récente Conférence de Doha sur le financement du développement, aient été identifiés des critères utiles pour orienter la gouvernance du système économique et venir en aide aux plus faibles. Plus en profondeur, pour rendre l’économie plus saine, il faut bâtir une nouvelle confiance. Cet objectif ne pourra être atteint que par la mise en œuvre d’une éthique fondée sur la dignité innée de la personne humaine. Je sais combien cela est exigeant, mais ce n’est pas une utopie ! Aujourd’hui plus qu’hier, notre avenir est en jeu, ainsi que le sort même de notre planète et de ses habitants, en premier lieu des jeunes générations qui héritent d’un système économique et d’un tissu social durement compromis.
Oui, Mesdames et Messieurs, si nous voulons combattre la pauvreté, nous devons investir avant tout dans la jeunesse, l’éduquant à un idéal d’authentique fraternité. Durant mes voyages apostoliques de l’année dernière, j’ai eu l’occasion de rencontrer beaucoup de jeunes, surtout dans le cadre extraordinaire de la célébration de la XXIIIème Journée mondiale de la Jeunesse, à Sydney, en Australie. Mes voyages apostoliques, à commencer par la visite aux Etats-Unis, m’ont aussi permis de prendre la mesure des attentes de nombreux secteurs de la société à l’égard de l’Eglise catholique. Dans cette phase délicate de l’histoire de l’humanité, marquée d’incertitudes et d’interrogations, beaucoup attendent que l’Eglise exerce avec courage et clarté sa mission d’évangélisation et son œuvre de promotion humaine. Mon discours au Siège de l’Organisation des Nations Unies s’insère dans ce contexte : soixante ans après l’adoption de la Déclaration universelle des Droits de l’homme, j’ai voulu souligner que ce document se fonde sur la dignité de la personne humaine, et celle-ci sur la nature commune à tous qui transcende les diverses cultures. Quelques mois plus tard, me rendant en pèlerinage à Lourdes pour le cent cinquantième anniversaire des apparitions de la Vierge Marie à sainte Bernadette, j’ai voulu souligner que le message de conversion et d’amour qui irradie de la grotte de Massabielle demeure de grande actualité, comme une invitation constante à construire notre existence et les relations entre les peuples sur des bases de respect et de fraternité authentiques, conscients que cette fraternité suppose un Père commun à tous les hommes, le Dieu Créateur. Du reste, une société sainement laïque n’ignore pas la dimension spirituelle et ses valeurs, parce que la religion, et il m’a semblé utile de le répéter durant mon voyage pastoral en France, n’est pas un obstacle, mais au contraire un fondement solide pour la construction d’une société plus juste et plus libre.
Les discriminations et les très graves attaques dont ont été victimes, l’an passé, des milliers de chrétiens, montrent combien ce n’est pas seulement la pauvreté matérielle, mais aussi la pauvreté morale qui nuit à la paix. C’est dans la pauvreté morale, de fait, que de telles exactions plongent leurs racines. Réaffirmant la haute contribution que les religions peuvent donner à la lutte contre la pauvreté et à la construction de la paix, je voudrais répéter en cette assemblée qui, idéalement, représente toutes les nations du monde : le christianisme est une religion de liberté et de paix et il est au service du vrai bien de l’humanité. A nos frères et sœurs victimes de la violence, spécialement en Iraq et en Inde, je renouvelle l’assurance de mon affection paternelle; aux autorités civiles et politiques, je demande instamment de s’employer avec énergie à mettre fin à l’intolérance et aux vexations contre les chrétiens, d’œuvrer pour réparer les dommages provoqués, en particulier aux lieux de culte et aux propriétés ; et d’encourager par tous les moyens le juste respect pour toutes les religions, proscrivant toutes formes de haine et de mépris. Je souhaite aussi que, dans le monde occidental, on ne cultive pas de préjugés ou d’hostilité contre les chrétiens, simplement parce que, sur certaines questions, leur voix dérange. Pour leur part, que les disciples du Christ, confrontés à de telles épreuves, ne perdent pas courage : le témoignage de l’Evangile est toujours un « signe de contradiction » par rapport à « l’esprit du monde » ! Si les tribulations sont pénibles, la constante présence du Christ est un puissant réconfort. Son Evangile est un message de salut pour tous et c’est pourquoi il ne peut être confiné dans la sphère privée, mais doit être proclamé sur les toits, jusqu’aux extrémités de la terre.
La naissance du Christ dans la pauvre grotte de Bethléem nous conduit naturellement à évoquer la situation au Moyen-Orient et, en premier lieu, en Terre Sainte, où, en ces jours, nous assistons à une recrudescence de violence qui provoque des dommages et des souffrances immenses aux populations civiles. Cette situation complique encore la recherche d’une issue au conflit entre Israéliens et Palestiniens, vivement désirée par beaucoup d’entre eux et par le monde entier. Une fois de plus, je voudrais redire que l’option militaire n’est pas une solution et que la violence, d’où qu’elle provienne et quelque forme qu’elle prenne, doit être condamnée fermement. Je souhaite que, avec l’engagement déterminant de la communauté internationale, la trêve dans la bande de Gaza soit remise en vigueur, - ce qui est indispensable pour redonner des conditions de vie acceptables à la population -, et que soient relancées les négociations de paix en renonçant à la haine, aux provocations et à l’usage des armes. Il est très important que, à l’occasion des échéances électorales cruciales qui intéresseront beaucoup d’habitants de la région dans les prochains mois, émergent des dirigeants capables de faire progresser avec détermination ce processus et de guider leurs peuples vers la difficile mais indispensable réconciliation. On ne pourra parvenir à celle-ci sans adopter une approche globale des problèmes de ces pays, dans le respect des aspirations et des intérêts légitimes de toutes les populations intéressées. Outre des efforts renouvelés pour la solution du conflit israélo-palestinien, que je viens de mentionner, il faut apporter un soutien convaincu au dialogue entre Israël et la Syrie et, pour le Liban, appuyer la consolidation en cours des institutions, qui sera d’autant plus effective qu’elle s’accomplira dans un esprit d’unité. Aux Iraquiens, qui se préparent à reprendre pleinement en main leur propre destinée, j’adresse un encouragement particulier à tourner la page pour regarder l’avenir afin de le construire sans discrimination de race, d’ethnie ou de religion. En ce qui concerne l’Iran, on ne doit pas se lasser de rechercher une solution négociée à la controverse sur le programme nucléaire, à travers un mécanisme qui permette de satisfaire les exigences légitimes du pays et de la communauté internationale. Un tel résultat favoriserait grandement la détente régionale et mondiale.
Portant le regard sur le grand continent asiatique, je constate avec préoccupation que dans certains pays les violences perdurent et que dans d’autres la situation politique demeure tendue, mais il existe des progrès qui permettent de regarder vers l’avenir avec une plus grande confiance. Je pense, par exemple, à la reprise de nouvelles négociations de paix à Mindanao, aux Philippines, et au nouveau cours que prennent les relations entre Pékin et Taipei. Dans ce même contexte de recherche de paix, une solution définitive du conflit en cours au Sri Lanka ne pourrait être que politique aussi, alors que les besoins humanitaires des populations concernées doivent continuer à être l’objet d’une attention soutenue. Les communautés chrétiennes qui vivent en Asie sont souvent réduites du point de vue numérique, mais elles souhaitent offrir une contribution convaincue et efficace au bien commun, à la stabilité et au progrès de leurs pays, donnant un témoignage de la primauté de Dieu qui établit une saine hiérarchie des valeurs et donne une liberté plus forte que les injustices. La récente béatification de cent quatre-vingt-huit martyrs, au Japon, l’a rappelé de façon éloquente. L’Eglise, comme on l’a dit bien des fois, ne demande pas de privilèges, mais l’application du principe de la liberté religieuse dans toute son étendue. Dans cette optique, il est important que, en Asie centrale, les législations sur les communautés religieuses garantissent le plein exercice de ce droit fondamental, dans le respect des normes internationales.
Dans quelques mois, j’aurai la joie de rencontrer beaucoup de frères et sœurs dans la foi et en humanité qui vivent en Afrique. Dans l’attente de cette visite que j’ai tant désirée, je prie le Seigneur afin que leurs cœurs soient disponibles à accueillir l’Evangile et à le vivre avec cohérence, en construisant la paix par la lutte contre la pauvreté morale et matérielle. Un soin tout particulier est à réserver à l’enfance : vingt ans après l’adoption de la Convention sur les droits des enfants, ceux-ci demeurent très vulnérables. Beaucoup d’enfants vivent le drame des réfugiés et des déplacés en Somalie, au Darfour et dans la République démocratique du Congo. Il s’agit de flux migratoires concernant des millions de personnes qui ont besoin d’une aide humanitaire et qui surtout sont privées de leurs droits élémentaires et blessées dans leur dignité. Je demande à ceux qui exercent des responsabilités politiques, au niveau national et international, de prendre toutes les mesures nécessaires pour résoudre les conflits en cours et pour mettre fin aux injustices qui les ont provoqués. Je souhaite qu’en Somalie, la restauration de l’Etat puisse enfin progresser, afin que cessent les interminables souffrances des habitants de ce pays. Au Zimbabwe, également, la situation demeure critique et des aides humanitaires considérables sont nécessaires. Les Accords de paix au Burundi ont jeté une lueur d’espoir dans la région. Je forme des vœux afin qu’ils soient pleinement appliqués et deviennent source d’inspiration pour d’autres pays, qui n’ont pas encore trouvé la voie de la réconciliation. Le Saint-Siège, vous le savez, suit avec une attention spéciale le continent africain et est heureux d’avoir établi l’an passé les relations diplomatiques avec le Botswana.
Dans ce vaste panorama, qui embrasse le monde entier, je désire également m’arrêter un moment sur l’Amérique Latine. Là aussi, les peuples désirent vivre en paix, affranchis de la pauvreté et exerçant librement leurs droits fondamentaux. Dans ce contexte, il faut souhaiter que les besoins de ceux qui émigrent soient pris en considération par des législations qui facilitent le regroupement familial et concilient les légitimes exigences de sécurité et celles de l’inviolable respect de la personne. Je voudrais aussi louer l’engagement prioritaire de certains gouvernements pour rétablir la légalité et mener une lutte sans compromis contre le trafic des stupéfiants et la corruption. Je me réjouis que, trente ans après le début de la médiation pontificale sur le différend entre l’Argentine et le Chili relatif à la zone australe, les deux pays aient en quelque sorte scellé leur volonté de paix en élevant un monument à mon vénéré prédécesseur le Pape Jean-Paul II. Je souhaite, par ailleurs, que la récente signature de l’Accord entre le Saint-Siège et le Brésil facilite le libre exercice de la mission évangélisatrice de l’Eglise et renforce encore davantage sa collaboration avec les institutions civiles pour le développement intégral de la personne. L’Eglise accompagne depuis cinq siècles les peuples de l’Amérique Latine, partageant leurs espérances et leurs préoccupations. Ses Pasteurs savent que, pour favoriser un progrès authentique de la société, leur tâche propre est d’éclairer les consciences et de former des laïcs capables d’intervenir avec ardeur dans les réalités temporelles, se mettant au service du bien commun.
Portant enfin mon regard sur des nations qui sont plus proches, je voudrais saluer la communauté chrétienne de Turquie, rappelant que, en cette année jubilaire spéciale à l’occasion du deuxième millénaire de la naissance de l’Apôtre saint Paul, de nombreux pèlerins convergent vers Tarse, sa ville d’origine, ce qui souligne encore une fois le lien étroit de cette terre avec les origines du christianisme. Les aspirations à la paix sont vives à Chypre, où ont repris les négociations en vue de justes solutions aux problèmes liés à la division de l’Île. En ce qui concerne le Caucase, je voudrais rappeler une fois encore que les conflits qui intéressent les Etats de la Région ne peuvent pas être résolus par la voie des armes et, pensant à la Géorgie, je souhaite que soient honorés tous les engagements souscrits dans l’Accord de cessez-le-feu du mois d’août dernier -conclu grâce aux efforts diplomatiques de l’Union Européenne- et que le retour des déplacés dans leurs foyers soit au plus tôt rendu possible. S’agissant, enfin, du Sud-Est de l’Europe, le Saint-Siège poursuit son engagement pour la stabilité dans la région, et espère que continueront à se créer les conditions pour un avenir de réconciliation et de paix entre les populations de la Serbie et du Kosovo, dans le respect des minorités et sans oublier la préservation du précieux patrimoine artistique et culturel chrétien, qui constitue une richesse pour toute l’humanité.
Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, au terme de ce tour d’horizon, qui, dans sa brièveté, ne peut mentionner toutes les situations de souffrance et de pauvreté qui sont présentes à mon esprit, je reviens au Message pour la célébration de la Journée mondiale de la paix de cette année. Dans ce document, j’ai rappelé que les êtres humains les plus pauvres sont les enfants qui ne sont pas nés (n. 3). Je ne peux pas ne pas évoquer, en terminant, d’autres pauvres, comme les malades et les personnes âgées abandonnées, les familles divisées et sans points de repères. La pauvreté se combat si l’humanité est rendue plus fraternelle par des valeurs et des idéaux partagés, fondés sur la dignité de la personne, sur la liberté alliée à la responsabilité, sur la reconnaissance effective de la place de Dieu dans la vie de l’homme. Dans cette perspective, fixons notre regard sur Jésus, l’humble enfant couché dans la mangeoire. Parce qu’Il est le Fils de Dieu, il nous indique que la solidarité fraternelle entre tous les hommes est la voie maîtresse pour combattre la pauvreté et pour construire la paix. Que la lumière de Son amour illumine tous les gouvernants et toute l’humanité ! Qu’elle nous guide tout au long de cette année qui vient de commencer ! Bonne année à tous.
[00036-03.01] [Texte original: Français]
● TRADUZIONE IN LINGUA INGLESE
Your Excellencies,
Ladies and Gentlemen,
The mystery of the incarnation of the Word, which we re-live each year on the Solemnity of Christmas, invites us to reflect on the events marking the course of history. And it is precisely in the light of this hope-filled mystery that this traditional meeting takes place with you, the distinguished members of the diplomatic Corps accredited to the Holy See – a meeting which, at the beginning of this new year, offers us a fitting occasion to exchange cordial good wishes. I express my gratitude to His Excellency Ambassador Alejandro Valladares Lanza for the good wishes he has kindly offered me, for the first time as Dean of the Diplomatic Corps. My respectful greeting also goes to each of you, along with your families and staff, and, through you, to the peoples and governments of the countries which you represent. For everyone I ask God to grant the gift of a year rich in justice, serenity and peace.
At the dawn of this year 2009, I think with affection of all those who have suffered – whether as a result of grave natural catastrophes, particularly in Vietnam, Myanmar, China and the Philippines, in Central America and the Caribbean, and in Columbia and Brazil; or as a result of violent national or regional conflicts; or again as a result of terrorist attacks which have sown death and destruction in countries like Afghanistan, India, Pakistan and Algeria. Despite so many efforts, the peace we so desire still remains distant! Faced with this reality, we must not grow discouraged or lessen our commitment to a culture of authentic peace, but rather redouble our efforts on behalf of security and development. In this regard, the Holy See wished to be among the first to sign and ratify the "Convention on Cluster Munitions", a document which also has the aim of reaffirming international humanitarian law. On the other hand, while noting with concern the signs of crisis appearing in the area of disarmament and nuclear non-proliferation, the Holy See has continued to reaffirm that peace cannot be built when military expenses divert enormous human and material resources from projects for development, especially the development of the poorest peoples.
It is towards the poor, the all too many poor people on our planet, that I would like to turn my attention today, taking up my Message for the World Day of Peace, devoted this year to the theme: "Fighting Poverty To Build Peace". The insightful analysis of Pope Paul VI in the Encyclical Populorum Progressio has lost none of its timeliness: "Today we see people trying to secure a sure food supply, cures for disease, and steady employment. We see them trying to eliminate every ill, to remove every obstacle which offends man’s dignity. They are constantly striving to exercise greater personal responsibility; to do more, to learn more and to have more, in order to be more. And yet, at the same time, so many people continue to live in conditions which frustrate these legitimate desires" (No. 6). To build peace, we need to give new hope to the poor. How can we not think of so many individuals and families hard pressed by the difficulties and uncertainties which the current financial and economic crisis has provoked on a global scale? How can we not mention the food crisis and global warming, which make it even more difficult for those living in some of the poorest parts of the planet to have access to nutrition and water? There is an urgent need to adopt an effective strategy to fight hunger and to promote local agricultural development, all the more so since the number of the poor is increasing even within the rich countries. In this perspective, I am pleased that the recent Doha Conference on financing development identified some helpful criteria for directing the governance of the economic system and helping those who are most in need. On a deeper level, bolstering the economy demands rebuilding confidence. This goal will only be reached by implementing an ethics based on the innate dignity of the human person. I know how demanding this will be, yet it is not a utopia! Today more than in the past, our future is at stake, as well as the fate of our planet and its inhabitants, especially the younger generation which is inheriting a severely compromised economic system and social fabric.
Ladies and Gentlemen, if we wish to combat poverty, we must invest first and foremost in the young, setting before them an ideal of authentic fraternity. During my apostolic visits in the past year, I was able to meet many young people, especially in the extraordinary context of the celebration of the Twenty-third World Youth Day in Sydney, Australia. My apostolic journeys, beginning with my visit to the United States, also allowed me to assess the expectations of many sectors of society with regard to the Catholic Church. In this sensitive phase of the history of humanity, marked by uncertainties and questioning, many people expect the Church to exercise clearly and courageously her mission of evangelization and her work of human promotion. It was in this context that I gave my address at the headquarters of the United Nations Organization: sixty years after the adoption of the Universal Declaration of Human Rights, I wished to stress that this document is founded on the dignity of the human person, which in turn is based on our shared human nature, which transcends our different cultures. A few months later, during my pilgrimage to Lourdes for the hundred and fiftieth anniversary of the appearances of the Virgin Mary to Saint Bernadette, I sought to emphasize that the message of conversion and love which radiates from the grotto of Massabielle remains most timely, as a constant invitation to build our own lives and the relations between the world’s peoples on the foundation of authentic respect and fraternity, in the awareness that this fraternity presupposes that all men and women have a common Father, God the Creator. Moreover, a society which is "secular" in a healthy way does not ignore the spiritual dimension and its values, since religion – and I thought it helpful to repeat this during my pastoral visit to France – is not an obstacle but rather a solid foundation for the building of a more just and free society.
Acts of discrimination and the very grave attacks directed at thousands of Christians in this past year show to what extent it is not merely material poverty, but also moral poverty, which damages peace. Such abuses, in fact, are rooted in moral poverty. As a way of reaffirming the lofty contribution which religions can make to the struggle against poverty and the building of peace, I would like to repeat in this assembly, which symbolically represents all the nations of the world, that Christianity is a religion of freedom and peace, and it stands at the service of the true good of humanity. To our brothers and sisters who are victims of violence, especially in Iraq and in India, I renew the assurance of my paternal affection; to the civil and political authorities, I urgently request that they be actively committed to ending intolerance and acts of harassment directed against Christians, to repairing the damage which has been done, particularly to the places of worship and properties; and to encouraging by every means possible due respect for all religions, outlawing all forms of hatred and contempt. I also express my hope that, in the Western world, prejudice or hostility against Christians will not be cultivated simply because, on certain questions, their voice causes disquiet. For their part, may the disciples of Christ, in the face of such adversity, not lose heart: witness to the Gospel is always a "sign of contradiction" vis-à-vis "the spirit of the world"! If the trials and tribulations are painful, the constant presence of Christ is a powerful source of strength. Christ’s Gospel is a saving message meant for all; that is why it cannot be confined to the private sphere, but must be proclaimed from the rooftops, to the ends of the earth.
The birth of Christ in the lowly stable of Bethlehem leads us naturally to think of the situation in the Middle East and, in the first place, in the Holy Land, where, in these days, we have witnessed a renewed outbreak of violence provoking immense damage and suffering for the civilian population. This situation further complicates the quest for a settlement of the conflict between Israelis and Palestinians, something fervently desired by many of them and by the whole world. Once again I would repeat that military options are no solution and that violence, wherever it comes from and whatever form it takes, must be firmly condemned. I express my hope that, with the decisive commitment of the international community, the ceasefire in the Gaza strip will be re-established – an indispensable condition for restoring acceptable living conditions to the population –, and that negotiations for peace will resume, with the rejection of hatred, acts of provocation and the use of arms. It is very important that, in view of the crucial elections which will involve many of the inhabitants of the region in coming months, leaders will emerge who can decisively carry forward this process and guide their people towards the difficult yet indispensable reconciliation. This cannot be reached without the adoption of a global approach to the problems of these countries, with respect for the legitimate aspirations and interests of all parties. In addition to renewed efforts aimed at the resolution of the Israeli-Palestinian conflict, which I have just mentioned, wholehearted support must be given to dialogue between Israel and Syria and, in Lebanon, to the current strengthening of institutions; this will be all the more effective if it is carried out in a spirit of unity. To the Iraqis, who are preparing again to take full control of their future, I offer a particular word of encouragement to turn the page and to look forward in order to rebuild without discrimination on the basis of race, ethnic group or religion. As far as Iran is concerned, tireless efforts must be made to seek a negotiated solution to the controversy concerning the nation’s nuclear programme, through a mechanism capable of satisfying the legitimate demands of the country and of the international community. This would greatly favour détente in the region and in the world.
Looking to the great continent of Asia, I note with concern that, while in certain countries acts of violence continue, and in others the political situation remains tense, some progress has been made, enabling us to look to the future with greater confidence. I think for example of the new negotiations for peace in Mindanao, in the Philippines, and the new direction being taken in relations between Beijing and Taipei. In this same context of the quest for peace, a definitive solution of the ongoing conflict in Sri Lanka would also have to be political, since the humanitarian needs of the peoples concerned must continue to receive ongoing attention. The Christian communities living in Asia are often numerically small, yet they wish to contribute in a convincing and effective way to the common good, stability and progress of their countries, as they bear witness to the primacy of God which sets up a healthy order of values and grants a freedom more powerful than acts of injustice. The recent beatification, in Japan, of 188 martyrs brought this eloquently to mind. The Church, as has often been said, does not demand privileges, but the full application of the principle of religious freedom. In this perspective, it is important that, in central Asia, legislation concerning religious communities guarantee the full exercise of this fundamental right, in respect for international norms.
In a few months, I will have the joy of meeting many of our brothers and sisters in the faith and in our common humanity who dwell in Africa. In anticipation of this visit, which I have so greatly desired, I ask the Lord to open their hearts to welcome the Gospel and to live it consistently, building peace by fighting moral and material poverty. A very particular concern must be shown for children: twenty years after the adoption of the Convention on the Rights of the Child, they remain very vulnerable. Many children have the tragic experience of being refugees and displaced persons in Somalia, Darfur and the Democratic Republic of Congo. There are waves of migration involving millions of persons in need of humanitarian assistance and who above all have been deprived of their elementary rights and offended in their dignity. I ask political leaders on the national and international levels to take every measure necessary to resolve the current conflicts and to put an end to the injustices which caused them. I express my hope that in Somalia the restoration of the State will finally make progress, in order to end the interminable sufferings of the inhabitants of that country. In Zimbabwe, likewise, the situation remains critical and considerable humanitarian assistance is needed. The peace agreement in Burundi has brought a glimmer of hope to the region. I ask that it be applied fully, and thus become a source of inspiration for other countries which have not yet found the path of reconciliation. The Holy See, as you know, follows with special attention the continent of Africa and is pleased to have established diplomatic relations with Botswana in the past year.
In this vast panorama embracing the whole world, I wish likewise to dwell for a moment on Latin America. There too, people desire to live in peace, liberated from poverty and able freely to exercise their fundamental rights. In this context, the needs of emigrants need to be taken into consideration by legislation which would make it easier to reunite families, reconciling the legitimate requirements of security with those of inviolable respect for the person. I would also like to praise the overriding commitment shown by some governments towards re-establishing the rule of law and waging an uncompromising battle against the drug trade and political corruption. I am pleased that, thirty years after the start of the papal mediation between Argentina and Chile concerning their dispute over the southern territories, those two countries have in some way sealed their desire for peace by raising a monument to my venerable predecessor, Pope John Paul II. I hope, moreover, that the recent signing of the Agreement between the Holy See and Brazil will facilitate the free exercise of the Church’s mission of evangelization and further strengthen her cooperation with the civil institutions for an integral human development. For five centuries the Church has accompanied the peoples of Latin America, sharing their hopes and their concerns. Her Pastors know that, to favour the authentic progress of society, their proper task is to enlighten consciences and to form lay men and women capable of engaging responsibly in temporal affairs, at the service of the common good.
Turning lastly to the nations which are nearer at hand, I wish to greet the Christian community of Turkey, while recalling that, during this special Holy Year marking the two-thousandth anniversary of the birth of the Apostle Paul, numerous pilgrims are making their way to Tarsus, his native city, a fact which once more indicates how closely this land is linked to the origins of Christianity. The hope of peace is alive in Cyprus, where negotiations for a just solution to problems associated with the division of the Island have resumed. As for the Caucasus, I wish to affirm once more that the conflicts involving the states of the Region cannot be settled by recourse to arms; and, in thinking of Georgia, I express my hope that all the commitments subscribed to in the ceasefire of last August – an agreement concluded thanks to the diplomatic efforts of the European Union – will be honoured, and that the return of the displaced to their homes will be provided for as quickly as possible. Finally, with regard to the Southeast of Europe, the Holy See pursues its commitment to stability in the region, and hopes that conditions will continue to be created for a future of reconciliation and of peace between the populations of Serbia and Kosovo, with respect for minorities and commitment to the preservation of the priceless Christian artistic and cultural patrimony which constitutes a treasure for all humanity.
Ladies and Gentlemen, at the conclusion of this overview which, due to its brevity, cannot mention all the situations of suffering and poverty close to my heart, I return to my Message for the celebration of this year’s World Day of Peace. There I recalled that the poorest human beings are unborn children (No. 3). But I cannot fail to mention, in conclusion, others who are poor, like the infirm, the elderly left to themselves, broken families and those lacking points of reference. Poverty is fought if humanity becomes more fraternal as a result of shared values and ideals, founded on the dignity of the person, on freedom joined to responsibility, on the effective recognition of the place of God in the life of man. In this perspective, let us fix our gaze on Jesus, the lowly infant lying in the manger. Because he is the Son of God, he tells us that fraternal solidarity between all men and women is the royal road to fighting poverty and to building peace. May the light of his love illumine all government leaders and all humanity! May that light guide us throughout this year which has now begun! I wish all of you a happy New Year.
[00036-02.01] [Original text: French]
● TRADUZIONE IN LINGUA SPAGNOLA
Excelencias,
Señoras y Señores
El misterio de la encarnación del Verbo, que conmemoramos cada año en la Fiesta de la Navidad, nos invita a meditar sobre los acontecimientos que marcan el curso de la historia. Precisamente a la luz de este misterio colmado de esperanza, se sitúa este tradicional encuentro con ustedes, ilustres miembros del Cuerpo diplomático acreditado ante la Santa Sede, como una ocasión privilegiada para intercambiar nuestros mejores deseos al comienzo de este año. Me dirijo en primer lugar a Su Excelencia el Embajador Alejandro Valladares Lanza, para agradecerle el saludo que amablemente me ha dirigido, por primera vez, en calidad de Decano del Cuerpo diplomático. Mi saludo deferente se extiende a cada uno de ustedes, así como a sus familias y colaboradores y, por su medio, a los pueblos y gobiernos de los países que representan. Para todos, pido a Dios el don de un año lleno de justicia, serenidad y paz.
Al comienzo de este año 2009, mi pensamiento se dirige con afecto, ante todo, a los que han sufrido a causa de las graves catástrofes naturales, en particular en Vietnam, Birmania, China y Filipinas, en América central y el Caribe, en Colombia y en Brasil, o bien a causa de sangrantes conflictos nacionales o regionales o de atentados terroristas que han sembrado la muerte y la destrucción en países como Afganistán, India, Pakistán y Argelia. No obstante los muchos esfuerzos realizados, la tan deseada paz todavía está lejana. De cara a esta constante, no hay que desanimarse ni atenuar el compromiso a favor de una auténtica cultura de paz, sino, por el contrario, redoblar los esfuerzos a favor de la seguridad y el desarrollo. En este sentido, la Santa Sede ha procurado estar entre los primeros en firmar y ratificar la "Convención sobre las bombas de racimo", documento que tiene también el propósito de reforzar el derecho internacional humanitario. Por otra parte, observando con preocupación los síntomas de crisis que se perciben en el campo del desarme y de la no proliferación nuclear, la Santa Sede no cesa de recordar que no se puede construir la paz cuando los gastos militares sustraen enormes recursos humanos y materiales a los proyectos de desarrollo, especialmente de los países más pobres.
Siguiendo el Mensaje para la Jornada mundial de la Paz, que he dedicado este año al tema "combatir la pobreza, construir la paz", quisiera hoy dirigir mi atención hacia los pobres, los muy numerosos pobres de nuestro planeta. Las palabras con las que el Papa Pablo VI comenzaba su reflexión en la Encíclica Populorum progressio no han perdido su actualidad: "Verse libres de la miseria, hallar con más seguridad la propia subsistencia, la salud, una ocupación estable; participar todavía más en las responsabilidades, fuera de toda opresión y al abrigo de situaciones que ofenden su dignidad de hombres; ser más instruidos; en una palabra, hacer, conocer y tener más para ser más: tal es la aspiración de los hombres de hoy, mientras que un gran número de ellos se ven condenados a vivir en condiciones, que hacen ilusorio este legítimo deseo" (n. 6). Para construir la paz, conviene dar nuevamente esperanza a los pobres. ¿Cómo no pensar en tantas personas y familias afectadas por las dificultades y las incertidumbres que la actual crisis financiera y económica ha provocado a escala mundial? ¿Cómo no evocar la crisis alimenticia y el calentamiento climático, que dificultan todavía más el acceso a los alimentos y al agua a los habitantes de las regiones más pobres del planeta? Desde ahora, es urgente adoptar una estrategia eficaz para combatir el hambre y favorecer el desarrollo agrícola local, más aún cuando el porcentaje de pobres aumenta incluso en los países ricos. En esta perspectiva, me alegro que, desde la reciente Conferencia de Doha sobre la financiación para el desarrollo, hayan sido establecidos criterios útiles para orientar la dirección del sistema económico y poder ayudar a los más débiles. Yendo más al fondo de la cuestión, para resanar la economía, es necesario crear una nueva confianza. Este objetivo sólo se podrá alcanzar a través de una ética fundada en la dignidad innata de la persona humana. Sé bien que esto es exigente, pero no es una utopía. Hoy más que nunca, nuestro porvenir está en juego, al igual que el destino de nuestro planeta y sus habitantes, en primer lugar de las generaciones jóvenes que heredan un sistema económico y un tejido social duramente cuestionado.
Señoras y Señores, si queremos combatir la pobreza, debemos invertir ante todo en la juventud, educándola en un ideal de auténtica fraternidad. En mis viajes apostólicos del año pasado, tuve la ocasión de encontrar a muchos jóvenes, sobre todo en el marco extraordinario de la celebración de la XXIII Jornada Mundial de la Juventud, en Sydney, Australia. Mis viajes apostólicos, comenzando por la visita a los Estados Unidos, me permitieron percibir las expectativas de muchos sectores de la sociedad con respecto a la Iglesia católica. En esta fase delicada de la historia de la humanidad, marcada por incertidumbres e interrogantes, muchos esperan que la Iglesia ejerza con decisión y claridad su misión evangelizadora y su obra de promoción humana. Mi discurso en la Sede de la Organización de las Naciones Unidas se sitúa en este contexto: sesenta años después de la adopción de la Declaración universal de los derechos humanos, quise poner de relieve que este documento se basa en la dignidad de la persona humana, y ésta a su vez en la naturaleza común a todos que trasciende las diversas culturas. Algunos meses más tarde, en mi peregrinación a Lourdes con ocasión del ciento cincuenta aniversario de las apariciones de la Virgen María a Santa Bernadette, quise subrayar que el mensaje de conversión y de amor que se irradia desde la gruta de Massabielle sigue teniendo gran actualidad, como una invitación constante a construir nuestra existencia y las relaciones entre los pueblos sobre unas bases de respeto y de fraternidad auténticas, conscientes de que esta fraternidad presupone un Padre común a todos los hombres, el Dios Creador. Por otra parte, una sociedad sanamente laica no ignora la dimensión espiritual y sus valores, porque la religión, y me pareció útil repetirlo durante mi viaje pastoral a Francia, no es un obstáculo, sino más bien al contrario un fundamento sólido para la construcción de una sociedad más justa y libre.
Las discriminaciones y los graves ataques de los que han sido víctimas, el año pasado, millares de cristianos, muestran cómo la que socava la paz no es sólo la pobreza material, sino también la pobreza moral. De hecho, es en la pobreza moral, donde dichas atrocidades hunden sus raíces. Al reafirmar la valiosa contribución que las religiones pueden dar a la lucha contra la pobreza y a la construcción de la paz, quisiera repetir ante esta asamblea que representa idealmente a todas las naciones del mundo: el cristianismo es una religión de libertad y de paz y está al servicio del auténtico bien de la humanidad. Renuevo el testimonio de mi afecto paternal a nuestros hermanos y hermanas víctimas de la violencia, especialmente en Iraq y en la India; pido incesantemente a las autoridades civiles y políticas que se dediquen con energía a poner fin a la intolerancia y a las vejaciones contra los cristianos, que intervengan para reparar los daños causados, en particular en los lugares de culto y en las propiedades; que alienten por todos los medios el justo respeto hacia todas las religiones, proscribiendo todas las formas de odio y de desprecio. Deseo también que en el mundo occidental no se cultiven prejuicios u hostilidades contra los cristianos, simplemente porque, en ciertas cuestiones, su voz perturba. Por su parte, que los discípulos de Cristo, ante tales pruebas, no pierdan el ánimo: el testimonio del Evangelio es siempre un "signo de contradicción" con respecto al "espíritu del mundo". Si las tribulaciones son duras, la constante presencia de Cristo es un consuelo eficaz. Su Evangelio es un mensaje de salvación para todos y por esto no puede ser confinado en la esfera privada, sino que debe ser proclamado desde las azoteas, hasta los confines de la tierra.
El nacimiento de Cristo en la pobre gruta de Belén nos lleva naturalmente a evocar la situación del Medio Oriente y, en primer lugar, de Tierra Santa, donde, en estos días, asistimos a un recrudecimiento de la violencia que ha provocado daños y sufrimientos inmensos entre las poblaciones civiles. Esta situación complica aún más la búsqueda de una salida vivamente anhelada por muchos de ellos y por el mundo entero al conflicto entre Israelíes y Palestinos. Una vez más, quisiera señalar que la opción militar no es una solución y la violencia, venga de donde venga y bajo cualquier forma que adopte, ha de ser firmemente condenada. Deseo que, con el compromiso determinante de la comunidad internacional, la tregua en la franja de Gaza vuelva a estar vigente, ya que es indispensable para volver aceptables las condiciones de vida de la población, y que sean relanzadas las negociaciones de paz renunciando al odio, a la provocación y al uso de las armas. Es muy importante que, con ocasión de las cruciales citas electorales que implicarán a muchos habitantes de la región en los próximos meses, surjan dirigentes capaces de hacer progresar con determinación este proceso para guiar a sus pueblos hacia la ardua pero indispensable reconciliación. A ella no se podrá llegar sin adoptar un acercamiento global a los problemas de estos países, en el respecto de las aspiraciones y de los legítimos intereses de todas las poblaciones involucradas. Además de los renovados esfuerzos para la solución del conflicto israelopalestino, que acabo de mencionar, es preciso dar un respaldo convencido al diálogo entre Israel y Siria y, en el Líbano, apoyar la consolidación en curso de las instituciones, que será tanto más eficaz si se lleva a cabo en un espíritu de unidad. A los iraquíes, que se preparan para retomar totalmente en su mano su propio destino, dirijo una particular palabra de ánimo para pasar página y mirar al futuro con el fin de construirlo sin discriminaciones de raza, de etnia o religión. Por lo que concierne a Irán, no debe dejarse de buscar una solución negociada a la controversia sobre el programa nuclear, a través de un mecanismo que permita satisfacer las exigencias legítimas del país y de la comunidad internacional. Dicho resultado favorecerá en gran medida la distensión regional y mundial.
Dirigiendo la mirada al gran continente asiático, constato con preocupación que en ciertos países perdura la violencia y que en otros la situación política permanece tensa, pero existen progresos que permiten mirar al futuro con una confianza mayor. Pienso, por ejemplo, en la reanudación de nuevas negociaciones de paz en Mindanao, en Filipinas, y en el nuevo curso que están tomando las relaciones entre Pekín y Taipei. En este mismo contexto de búsqueda de la paz, una solución definitiva del conflicto en Sri Lanka debe ser también política, mientras que las necesidades humanitarias de las poblaciones afectadas deben continuar siendo objeto de continua atención. Las comunidades cristianas que viven en Asia a menudo son pequeñas desde el punto de vista numérico, pero desean ofrecer una contribución convencida y eficaz al bien común, a la estabilidad y al progreso de sus países, dando un testimonio de la primacía de Dios, que establece una sana jerarquía de valores y otorga una libertad más fuerte que las injusticias. La reciente beatificación en Japón de ciento ochenta y ocho mártires lo ha puesto de relieve de forma elocuente. La Iglesia, como se ha dicho muchas veces, no pide privilegios, sino la aplicación del principio de libertad religiosa en toda su extensión. En este contexto, es importante que, en Asia central, las legislaciones sobre las comunidades religiosas garanticen el pleno ejercicio de este derecho fundamental, en el respeto de las normas internacionales.
Dentro de algunos meses, tendré la alegría de encontrar a muchos hermanos en la fe y en la existencia humana que viven en África. En la espera de esta visita que tanto he deseado, pido al Señor que sus corazones estén dispuestos a acoger el Evangelio y a vivirlo con coherencia, construyendo la paz a través de la lucha contra la pobreza moral y material. La infancia ha de ser objeto de una atención del todo particular: veinte años después de la adopción de la Convención sobre los derechos de los niños, éstos siguen siendo muy vulnerables. Muchos niños viven el drama de los refugiados y los desplazados en Somalia, en Darfur y en la República democrática del Congo. Se trata de flujos migratorios que afectan a millones de personas que tienen necesidad de ayuda humanitaria y que ante todo están privadas de sus derechos elementales y heridas en su dignidad. Pido a los responsables políticos, a nivel nacional e internacional, que tomen todas las medidas necesarias para resolver los conflictos abiertos y pongan fin a las injusticias que los han provocado. Deseo que en Somalia, la restauración del Estado pueda finalmente progresar, para que cesen los interminables sufrimientos de los habitantes de ese país. Asimismo, en Zimbabwe la situación es crítica y es necesaria gran cantidad de ayuda humanitaria. Los acuerdos de paz de Burundi han proporcionado un rayo de esperanza a la región. Expreso mis deseos para que sean plenamente aplicados y se conviertan en fuente de inspiración para otros países, que no han encontrado todavía la vía de la reconciliación. La Santa Sede, como ustedes saben, sigue con una atención especial el continente africano y está feliz de haber establecido el año pasado las relaciones diplomáticas con Botswana.
En ese vasto panorama, que abraza el mundo entero, deseo asimismo detenerme un momento en América Latina. Allí también, los pueblos aspiran a vivir en paz, libres de la pobreza y ejerciendo libremente sus derechos fundamentales. En este contexto, hay que desear que las legislaciones tengan en cuenta las necesidades de los que emigran facilitando el reagrupamiento familiar y conciliando las legítimas exigencias de seguridad con las del respeto inviolable de la persona. Quisiera alabar también el compromiso prioritario de ciertos gobiernos para restablecer la legalidad y emprender una lucha sin cuartel contra el tráfico de estupefacientes y la corrupción. Me alegro que, treinta años después del comienzo de la mediación pontificia sobre el diferendo entre Argentina y Chile, relativo a la zona austral, los dos países hayan sellado de alguna manera su voluntad de paz erigiendo un monumento a mi venerado predecesor el Papa Juan Pablo II. Deseo, por otra parte, que la reciente firma del acuerdo entre la Santa Sede y Brasil facilite el libre ejercicio de la misión evangelizadora de la Iglesia y refuerce todavía más su colaboración con las instituciones civiles para el desarrollo integral de la persona. La Iglesia acompaña desde hace cinco siglos a los pueblos de América Latina, compartiendo sus esperanzas y sus preocupaciones. Sus Pastores saben que, para promover el progreso auténtico de la sociedad, su quehacer propio es iluminar las conciencias y formar laicos capaces de intervenir con ardor en las realidades temporales, poniéndose al servicio del bien común.
Fijándome por último en las naciones que están más cerca, quisiera saludar a la comunidad cristiana de Turquía, recordando que, en este año jubilar especial con ocasión del bimilenario del nacimiento del Apóstol San Pablo, numerosos peregrinos llegan a Tarso, su pueblo natal, lo que señala una vez más el estrecho vínculo de esta tierra con los orígenes del cristianismo. Las aspiraciones a la paz están vivas en Chipre, donde se han retomado las negociaciones con vistas a la justa solución de los problemas vinculados a la división de la Isla. En lo que concierne al Cáucaso, quisiera recordar una vez más que los conflictos que atañen a los Estados de la región no pueden resolverse por la vía de las armas y, pensando en Georgia, expreso el deseo de que sean respetados todos los compromisos suscritos en el Acuerdo de cese el fuego del pasado mes de agosto, concluido gracias a los esfuerzos diplomáticos de la Unión Europea, y que el regreso de los desplazados de sus hogares sea posible cuanto antes. Por lo que respecta, finalmente, al sudeste europeo, la Santa Sede sigue adelante con su compromiso a favor de la estabilidad de la región, y espera que seguirán creándose las condiciones para un futuro de reconciliación y de paz entre las poblaciones de Serbia y Kosovo, en el respeto de las minorías y sin olvidar la preservación del preciado patrimonio artístico y cultural cristiano, que constituye una riqueza para toda la humanidad.
Señoras y Señores Embajadores, al término de este recorrido que, en su brevedad, no puede mencionar todas las situaciones de sufrimiento y pobreza que están presentes en mi corazón, vuelvo al Mensaje para la celebración de la Jornada Mundial de la paz de este año. En ese documento, he recordado que los seres humanos más pobres son los niños no nacidos (n. 3). No puedo dejar de mencionar, al concluir, a otros pobres, como los enfermos y las personas ancianas abandonadas, las familias divididas y sin puntos de referencia. La pobreza se combate si la humanidad se vuelve más fraterna compartiendo los valores y las ideas, fundados en la dignidad de la persona, en la libertad vinculada a la responsabilidad, en el reconocimiento efectivo del puesto de Dios en la vida del hombre. En esta perspectiva, dirijamos nuestra mirada a Jesús, el Niño humilde recostado en el pesebre. Porque Él es el Hijo de Dios, Él nos indica que la solidaridad fraterna entre todos los hombres es la vía maestra para combatir la pobreza y construir la paz. Que la luz de su amor ilumine a todos los gobernantes de la humanidad. Que Ella nos guíe a lo largo del año que acaba de comenzar. Feliz año a todos.
[00036-04.01] [Texto original: Francés]
● TRADUZIONE IN LINGUA ITALIANA
Eccellenze,
Signore e Signori,
il mistero dell’Incarnazione del Verbo, che noi riviviamo ogni anno nella Festa del Natale, ci invita a meditare sugli avvenimenti che segnano il corso della storia. Ed è precisamente nella luce di questo mistero pieno di speranza che si tiene questo incontro tradizionale con voi, illustri membri del Corpo diplomatico accreditato presso la Santa Sede, che, all'inizio di questo anno nuovo ci offre un'occasione opportuna per scambiare cordiali auguri. Mi rivolgo innanzitutto a Sua Eccellenza l'Ambasciatore Alejandro Valladares Lanza, esprimendogli la mia gratitudine per gli auguri che mi ha gentilmente presentato, per la prima volta, come Decano del Corpo diplomatico. Il mio saluto deferente si estende ad ognuno di voi, così come alle vostre famiglie ed ai vostri collaboratori e, attraverso voi, ai popoli ed ai governi dei Paesi che voi rappresentate. Per tutti, chiedo Dio il dono di un anno che sia fecondo di giustizia, di serenità e di pace.
All’alba di questo 2009, il mio pensiero affettuoso va innanzitutto a quanti hanno sofferto a causa di gravi catastrofi naturali, in particolare in Vietnam, in Birmania, in Cina e nelle Filippine, in America Centrale e nei Caraibi, in Colombia e in Brasile, o a causa di sanguinosi conflitti nazionali o regionali o a causa di attentati terroristi che hanno seminato la morte e la distruzione in Paesi come l’Afghanistan, l’India, il Pakistan e l’Algeria. Nonostante tanti sforzi, la pace così desiderata è ancora lontana! Di fronte a ciò, non dobbiamo scoraggiarci o diminuire l'impegno a favore di una cultura di pace, ma a raddoppiare i nostri sforzi per promuovere la sicurezza e lo sviluppo. In questo senso, la Santa Sede ha voluto essere tra i primi a firmare e ratificare la "Convenzione sulle munizioni a grappolo", un documento che ha l'obiettivo di rafforzare il diritto umanitario internazionale. D'altra parte, osservando con preoccupazione i sintomi di una crisi che emergono nel settore del disarmo e della non proliferazione nucleare, la Santa Sede continua a ricordare che non siamo in grado di costruire la pace, quando la spesa militare sottrae enormi risorse umane e materiali per i progetti di sviluppo, specialmente dei popoli più poveri.
Ed è verso i poveri, i troppo numerosi poveri del nostro pianeta, che vorrei rivolgere la mia attenzione oggi, nella scia del Messaggio per la Giornata Mondiale della Pace, che ho dedicato quest'anno al tema "combattere la povertà, costruire la pace". Le parole con le quali il Papa Paolo VI iniziava la sua riflessione nella Enciclica Populorum Progressio non hanno perso nulla della loro attualità: "Essere affrancati dalla miseria, garantire in maniera più sicura la propria sussistenza, la salute, un'occupazione stabile; una partecipazione più piena alle responsabilità, al di fuori da ogni oppressione, al riparo da situazioni che offendono la loro dignità di uomini; godere di una maggiore istruzione; in una parola, fare conoscere e avere di più, per essere di più: ecco l'aspirazione degli uomini di oggi, mentre un gran numero d'essi è condannato a vivere in condizioni che rendono illusorio tale legittimo desiderio" (n.6). Per costruire la pace, occorre ridare speranza ai poveri. Come non pensare a tante persone e famiglie colpite dalle difficoltà e dalle incertezze che l’attuale crisi finanziaria ed economica ha causato a livello mondiale? Come non evocare la crisi alimentare e il surriscaldamento climatico, che rendono ancora più arduo l'accesso al cibo e all’acqua per gli abitanti delle regioni fra le più povere del pianeta? È d’ora innanzi urgente adottare una strategia efficace per combattere la fame e facilitare lo sviluppo agricolo locale, soprattutto perché la percentuale di persone povere nei Paesi ricchi aumenta. In questo contesto, sono lieto che in occasione della recente Conferenza di Doha sul finanziamento dello sviluppo, siano stati individuati i criteri utili per orientare la gestione del sistema economico e aiutare i più deboli. Più in profondità, per rendere l'economia sana, è necessario costruire una nuova fiducia. Ciò può essere realizzato solo attraverso l'attuazione di un’etica basata sulla dignità innata della persona umana. So quanto ciò sia impegnativo, ma non è un'utopia! Oggi più di ieri, il nostro futuro è in gioco, così come il destino stesso del nostro pianeta e dei suoi abitanti, in primo luogo delle giovani generazioni che ereditano un sistema economico e un tessuto sociale fortemente compromessi.
Sì, Signore e Signori, se vogliamo lottare contro la povertà, dobbiamo investire soprattutto nei giovani, educandoli a un ideale di vera fraternità. Durante il mio viaggio apostolico dello scorso anno, ho avuto l'opportunità di incontrare molti giovani, soprattutto nel contesto della straordinaria celebrazione della XXIII Giornata Mondiale della Gioventù a Sydney, in Australia. I miei viaggi apostolici, iniziati con una visita negli Stati Uniti, hanno anche contribuito a valutare le aspettative di molti settori della società nei confronti della Chiesa cattolica. In questa delicata fase della storia umana, segnata da incertezze e dubbi, molti si aspettano che la Chiesa svolga con coraggio e chiarezza la sua missione di evangelizzazione e la sua opera di promozione umana. Il mio intervento presso la Sede delle Nazioni Unite si inseriva in questo contesto: sessant’anni dopo l'adozione della Dichiarazione Universale dei Diritti dell'Uomo, ho voluto sottolineare che questo documento si basa sulla dignità della persona umana, e questa sulla natura comune a tutti che trascende le diverse culture. Dopo qualche mese, mi sono recato in pellegrinaggio a Lourdes per il cento cinquantesimo anniversario delle apparizioni della Vergine Maria a santa Bernadette, ho voluto sottolineare che il messaggio di conversione e di amore che si irradia dalla grotta di Massabielle resta di grande attualità, come un costante invito a costruire la nostra esistenza e le relazioni tra i popoli sulla base del rispetto e dell’autentica fraternità, nella consapevolezza che tale fraternità suppone un comune Padre di tutti gli uomini, il Dio Creatore. Inoltre, una sana laicità della società non ignora la dimensione spirituale e i suoi valori, perché la religione, e mi è sembrato utile ripeterlo durante la mia visita pastorale in Francia, non è un ostacolo, ma piuttosto un solido fondamento per la costruzione di una società più giusta e più libera.
Le discriminazioni e i gravissimi attacchi di cui sono stato vittime, l’anno scorso, migliaia di cristiani, mostrano come non sia soltanto la povertà materiale, ma anche la povertà morale a nuocere alla pace. E’ nella povertà morale, infatti, che simili abusi affondano le loro radici. Riaffermando l’alto contributo che le religioni possono dare alla lotta contro la povertà e alla costruzione della pace, vorrei ripetere in questa assemblea che, idealmente, rappresenta tutte le nazioni del mondo: il cristianesimo è una religione di libertà e di pace ed è al servizio del vero bene dell’umanità. Ai nostri fratelli e alle nostre sorelle vittime della violenza, specialmente in Iraq e in India, rinnovo l’assicurazione del mio paterno affetto; alle autorità civili e politiche, domando insistentemente di adoperarsi con energia per mettere fine all’intolleranza e alle vessazioni contro i cristiani, di far sì che siano riparati i danni provocati, in particolare ai luoghi di culto e alle proprietà; e di incoraggiare con ogni mezzo il giusto rispetto per tutte le religioni, mettendo al bando ogni forma di odio e di disprezzo. Auspico altresì che, nel mondo occidentale, non si coltivino pregiudizi o ostilità contro i cristiani, semplicemente perché, su certe questioni, la loro voce dissente. Da parte loro, i discepoli di Cristo, di fronte a tali prove, non si perdano d’animo: la testimonianza del Vangelo è sempre un "segno di contraddizione" rispetto allo "spirito del mondo"! Se le tribolazioni sono penose, la costante presenza di Cristo è un potente conforto. Il suo Vangelo è un messaggio di salvezza per tutti ed è per questo che esso non può essere confinato nella sfera privata, ma va proclamato sui tetti, fino alle estremità della terra.
La nascita di Cristo nella povera grotta di Betlemme ci conduce naturalmente ad evocare la situazione nel Medio-Oriente e, in primo luogo, in Terra Santa, dove, in questi giorni, assistiamo ad una recrudescenza di violenza che provoca danni e immense sofferenze alle popolazioni civili. Questa situazione complica ancora la ricerca di una via d’uscita dal conflitto tra Israeliani e Palestinesi, vivamente desiderata da molti di essi e dal mondo intero. Una volta di più, vorrei ripetere che l’opzione militare non è una soluzione e che la violenza, da qualunque parte essa provenga e qualsiasi forma assuma, va condannata fermamente. Auspico che, con l’impegno determinante della comunità internazionale, la tregua nella striscia di Gaza sia rimessa in vigore – ciò che è indispensabile per ridare condizioni di vita accettabili alla popolazione – e che siano rilanciati i negoziati di pace rinunciando all’odio, alle provocazioni e all’uso delle armi. E’ molto importante che, in occasione delle scadenze elettorali cruciali che interesseranno molti abitanti della regione nei prossimi mesi, emergano dirigenti capaci di far avanzare con determinazione questo processo e di guidare i loro popoli verso la difficile ma indispensabile riconciliazione. A questa non si potrà giungere senza adottare un approccio globale ai problemi di quei Paesi, nel rispetto delle aspirazioni e degli interessi legittimi di tutte le popolazioni coinvolte. Oltre agli sforzi rinnovati per la soluzione del conflitto israelo-palestinese, che ho appena menzionato, occorre dare un sostegno convinto al dialogo tra Israele e la Siria e, per il Libano, appoggiare il consolidarsi in atto delle istituzioni, che sarà tanto più efficace quanto più si compirà in uno spirito di unità. Agli Iracheni, che si preparano a riprendere pienamente in mano il proprio destino, rivolgo un incoraggiamento particolare a voltare pagina per guardare al futuro, per costruirlo senza discriminazioni di razza, di etnia o di religione. Per quanto riguarda l’Iran, non bisogna rinunciare a ricercare una soluzione negoziata alla controversia sul programma nucleare, attraverso un dispositivo che permetta di soddisfare le legittime esigenze del Paese e della comunità internazionale. Un simile risultato favorirebbe grandemente la distensione regionale e mondiale.
Volgendo lo sguardo al grande continente asiatico, constato con preoccupazione che in certi Paesi le violenze perdurano e in altri la situazione politica rimane tesa, ma vi sono dei progressi che permettono di guardare al futuro con maggiore fiducia. Penso, ad esempio, alla ripresa di nuovi negoziati di pace a Mindanao, nelle Filippine, e al nuovo corso che prendono le relazioni tra Pechino e Taipei. Nel medesimo contesto di ricerca di pace, anche una soluzione definitiva del conflitto in corso in Sri Lanka non potrebbe essere che politica, mentre i bisogni umanitari delle popolazioni interessate devono rimanere oggetto di attenzione continua. Le comunità cristiane che vivono in Asia sono spesso ridotte dal punto di vista numerico, ma desiderano offrire un contributo convinto ed efficace al bene comune, alla stabilità e al progresso dei loro Paesi, testimoniando il primato di Dio, che stabilisce una sana gerarchia di valori e dona una libertà più forte delle ingiustizie. La recente beatificazione di 188 martiri, in Giappone, l’ha richiamato in modo eloquente. La Chiesa, come si è detto molte volte, non domanda privilegi, ma l’applicazione del principio della libertà religiosa in tutta la sua estensione. In tale ottica, è importante che, in Asia centrale, le legislazioni sulle comunità religiose garantiscano il pieno esercizio di questo diritto fondamentale, nel rispetto delle norme internazionali.
Fra qualche mese avrò la gioia di incontrare molti fratelli e sorelle nella fede e in umanità che vivono in Africa. Nell’attesa di questa visita che io ho tanto desiderato, prego il Signore che i loro cuori siano disponibili ad accogliere il Vangelo e a viverlo con coerenza, costruendo la pace lottando contro la povertà morale e materiale. Una attenzione particolare dev’essere riservata all’infanzia: venti anni dopo l’adozione della Convenzione sui diritti dei bambini, essi rimangono ancora assai vulnerabili. Molti bambini vivono il dramma dei rifugiati e dei trasferiti in Somalia, nel Darfour e nella Repubblica democratica del Congo. Si tratta di flussi migratori che riguardano milioni di persone che hanno bisogno di un aiuto umanitario e che sono soprattutto private dei loro diritti elementari e feriti nella loro dignità. Chiedo a coloro che hanno responsabilità politiche, a livello nazionale e internazionale, di prendere tutte le misure necessarie per risolvere i conflitti in corso e porre fine alle ingiustizie che li hanno provocati. Spero che in Somalia la restaurazione dello Stato possa infine progredire affinché cessino le interminabili sofferenze degli abitanti di tale Paese. Anche nello Zimbabwe la situazione rimane critica e sono necessari considerevoli aiuti umanitari. Gli Accordi di pace in Burundi hanno gettato un barlume di speranza nella regione. Formulo l’augurio che essi vengano pienamente applicati e diventino sorgente di ispirazione per gli altri Paesi che non hanno ancora trovato la via della riconciliazione. Come voi sapete, la Santa Sede segue con una attenzione speciale il continente africano ed è lieta di avere stabilito l’anno scorso le relazioni diplomatiche con il Botswana.
In questo vasto panorama che abbraccia il mondo intero, desidero anche fermarmi un momento sull’America Latina. Anche là i popoli desiderano vivere in pace, liberati dalla povertà e potendo liberamente esercitare i loro diritti fondamentali. In questo contesto occorre augurarsi che i bisogni di coloro che emigrano siano presi in considerazione da legislazioni che facilitino il ricongiungimento familiare e concilino le legittime esigenze della sicurezza e quelle dell’inviolabile rispetto della persona. Vorrei inoltre lodare l’impegno prioritario di certi governi per ristabilire la legalità e condurre una lotta senza compromessi contro il traffico di stupefacenti e la corruzione. Mi rallegro che, trent’anni dopo l’inizio della mediazione pontificia sulle vertenze tra l’Argentina e il Cile riguardanti la zona australe, i due Paesi abbiano in qualche modo suggellato la loro volontà di pace elevando un monumento al mio venerato predecessore Papa Giovanni Paolo II. Spero pertanto che la recente firma dell’Accordo tra la Santa Sede e il Brasile faciliti il libero esercizio della missione evangelizzatrice della Chiesa e rafforzi ancor più la sua collaborazione con le istituzioni civili per lo sviluppo integrale della persona. La Chiesa accompagna da cinque secoli i popoli dell’America latina, condividendo le loro speranze e le loro preoccupazioni. I suoi Pastori sanno che per favorire un autentico progresso della società, il loro specifico compito è quello di illuminare le coscienze e di formare dei laici capaci di intervenire con coraggio nelle realtà temporali, mettendosi al servizio del bene comune.
Volgendo infine il mio sguardo alle nazioni che sono più vicine, desidererei salutare la comunità cristiana della Turchia, ricordando che, in questo anno giubilare speciale in occasione del secondo millennio della nascita dell’Apostolo san Paolo, numerosi pellegrini convergono verso Tarso, sua città d’origine, sottolineando così ancora una volta lo stretto legame di questa terra con le origini del cristianesimo. Le aspirazioni alla pace sono vive a Cipro, dove sono ripresi i negoziati in vista di eque soluzioni ai problemi legati alla divisione dell’Isola. Per quanto concerne il Caucaso vorrei ricordare ancora una volta che i conflitti che interessano gli Stati della Regione non possono essere risolti con le armi e, pensando alla Georgia, mi auguro che vengano onorati tutti gli impegni sottoscritti nell’Accordo di cessate-il-fuoco del mese di agosto scorso, concluso grazie agli sforzi diplomatici dell’Unione Europea, e che il ritorno degli sfollati nelle loro case sia al più presto reso possibile. Trattando infine del Sud est dell’Europa, la Santa Sede continua il suo impegno per la stabilità nella regione e spera che si continueranno a creare le condizioni per un avvenire di riconciliazione e di pace tra le popolazioni della Serbia e del Kosovo, nel rispetto delle minoranze e senza dimenticare la difesa del prezioso patrimonio artistico e culturale cristiano, che costituisce una ricchezza per tutta l’umanità.
Signore e Signori Ambasciatori, al termine di questo sguardo panoramico, che a motivo della brevità non può ricordare tutte le situazioni di sofferenza e di povertà che sono presenti al mio spirito, ritorno al Messaggio per la celebrazione della Giornata Mondiale della Pace di questo anno. In questo documento ho ricordato che gli esseri umani più poveri sono i bambini non ancora nati (n.3). Non posso non ricordare, terminando, gli altri poveri, come i malati e le persone anziane abbandonate, le famiglie divise e senza possibilità di rimedio. La povertà si combatte se l’umanità è resa più fraterna tramite valori ed ideali condivisi, fondati sulla dignità della persona, sulla libertà unita alla responsabilità, sul riconoscimento effettivo del posto di Dio nella vita dell’uomo. In questa prospettiva, fissiamo il nostro sguardo su Gesù, l’umile bambino deposto nella mangiatoia. Poiché Egli è il Figlio di Dio, ci indica che la solidarietà fraterna tra tutti gli uomini è la via maestra per combattere la povertà e costruire la pace. Che la luce del Suo amore illumini tutti i governanti e tutta l’umanità! Che essa ci guidi per tutto questo nuovo anno che sta incominciando! Buon anno a tutti.
[00036-01.01] [Testo originale: Francese]