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MESSAGGIO DEL SANTO PADRE BENEDETTO XVI PER LA XXIII GIORNATA MONDIALE DELLA GIOVENTÙ (CONTINUAZIONE), 25.07.2007


MESSAGGIO DEL SANTO PADRE BENEDETTO XVI PER LA XXIII GIORNATA MONDIALE DELLA GIOVENTÙ (CONTINUAZIONE)

TRADUZIONE IN LINGUA FRANCESE

TRADUZIONE IN LINGUA INGLESE

TRADUZIONE IN LINGUA SPAGNOLA

Riportiamo di seguito la traduzione in lingua francese, inglese e spagnola del Messaggio che il Santo Padre Benedetto XVI invia ai Giovani del Mondo in preparazione alla XXIII Giornata Mondiale della Gioventù (Cfr. Testo originale italiano - Bollettino N. 399 del 21.07.2007):

TRADUZIONE IN LINGUA FRANCESE

Chers jeunes,

1. La XXIIIe Journée mondiale de la Jeunesse

Je me souviens toujours avec grande joie des différents moments que nous avons passés ensemble à Cologne en août 2005. À la fin de cette inoubliable manifestation de foi et d’enthousiasme, qui demeure gravée en mon esprit et en mon cœur, je vous ai donné rendez-vous pour la prochaine rencontre qui aura lieu à Sydney en 2008. Ce sera la XXIIIe Journée mondiale de la Jeunesse et elle aura pour thème: «Vous allez recevoir une force, celle du Saint-Esprit qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins» (Ac 1, 8). Le fil conducteur de la préparation spirituelle pour le rendez-vous de Sydney est l’Esprit Saint et la mission. Si en 2006, nous nous sommes arrêtés pour méditer sur l'Esprit Saint comme Esprit de vérité, en 2007 nous avons cherché à découvrir plus profondément l’Esprit d'amour, pour nous acheminer ensuite vers la Journée mondiale de la Jeunesse de 2008, en réfléchissant sur l’Esprit de force et de témoignage, qui nous donne le courage de vivre l’Évangile et l’audace de le proclamer. Il est donc fondamental que chacun de vous les jeunes, dans sa communauté et avec ses éducateurs, puisse réfléchir sur le Protagoniste de l’histoire du salut qu’est l'Esprit Saint, ou Esprit de Jésus, pour parvenir aux buts élevés suivants: reconnaître la véritable identité de l'Esprit, d’abord en écoutant la Parole de Dieu dans la Révélation biblique; prendre conscience lucidement de sa présence continue, active, dans la vie de l’Église, en particulier en redécouvrant que l'Esprit Saint se présente comme "âme", souffle vital de la vie chrétienne, grâce aux sacrements de l’initiation chrétienne – Baptême, Confirmation et Eucharistie; devenir ainsi capable de mûrir une compréhension de Jésus toujours plus approfondie et plus joyeuse, et en même temps de réaliser une mise en pratique efficace de l’Évangile à l’aube du troisième millénaire. Par ce message, je veux vous offrir une trame de méditation à approfondir durant cette année de préparation qui vous permettra de vérifier la qualité de votre foi dans l'Esprit Saint, de la retrouver si elle est perdue, de la fortifier si elle est affaiblie, de la goûter comme compagnie du Père et du Fils Jésus Christ, précisément grâce à l’action indispensable de l'Esprit Saint. N’oubliez jamais que l’Église, et même l’humanité qui vous entoure et qui vous attend dans l’avenir, compte beaucoup sur vous les jeunes, parce que vous avez en vous le don suprême du Père, l'Esprit de Jésus.

2. La promesse de l'Esprit Saint dans la Bible

L’écoute attentive de la Parole de Dieu en ce qui concerne le mystère et l’œuvre de l'Esprit Saint nous ouvre à de grandes et stimulantes connaissances, qui se résument dans les points suivants.

Peu avant son Ascension, Jésus dit à ses disciples: «Et moi, je vais envoyer sur vous ce que mon Père a promis» (Lc 24, 49). Cela s’est réalisé le jour de la Pentecôte, lorsqu’ils étaient réunis en prière au Cénacle avec la Vierge Marie. L’effusion de l’Esprit Saint sur l’Église naissante fut l’accomplissement d’une promesse de Dieu beaucoup plus ancienne, annoncée et préparée tout au long de l’Ancien Testament.

En effet, dès les premières pages, la Bible évoque l’esprit de Dieu comme un souffle «qui planait au-dessus des eaux» (Gn 1, 2) et précise que Dieu insuffla dans les narines de l’homme un souffle de vie (cf. Gn 2, 7), lui donnant ainsi la vie elle-même. Après le péché originel, l’esprit vivifiant de Dieu se manifestera sous différentes formes dans l’histoire des hommes, suscitant des prophètes pour inciter le peuple élu à revenir vers Dieu et à observer fidèlement ses commandements. Dans la célèbre vision du prophète Ézéchiel, Dieu fait revivre par son esprit le peuple d’Israël, représenté par des «ossements desséchés» (cf. 37, 1-14). Joël prophétise une «effusion de l’esprit» sur tout le peuple, dont nul n’est exclu: «Après cela – écrit l’Auteur sacré –, je répandrai mon esprit sur toute créature... Même sur les serviteurs et sur les servantes je répandrai mon esprit en ces jours-là» (3, 1-2).

À la «plénitude des temps» (cf. Ga 4, 4), l’ange du Seigneur annonce à la Vierge de Nazareth que l’Esprit Saint, «puissance du Très-Haut», descendra sur elle et la prendra sous son ombre. Celui qu’elle enfantera sera donc saint et appelé Fils de Dieu (cf. Lc 1, 35). Selon l’expression du prophète Isaïe, le Messie sera celui sur qui reposera l’Esprit du Seigneur (cf. 11, 1-2; 42, 1). C’est précisément cette prophétie que Jésus reprit au début de son ministère public, dans la synagogue de Nazareth: « L'Esprit du Seigneur – dit-il devant ses auditeurs étonnés – est sur moi, parce que le Seigneur m’a consacré par l'onction. Il m’a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu’ils sont libres, et aux aveugles qu’ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération, annoncer une année de bienfaits accordée par le Seigneur» (Lc 4, 18-19; cf. Is 61, 1-2). S’adressant aux personnes présentes, il s’appliquera à lui-même ces paroles prophétiques en affirmant: «Cette parole de l’Écriture, que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit» (Lc 4, 21). Et encore, avant sa mort sur la croix, il annoncera à plusieurs reprises à ses disciples la venue de l’Esprit Saint, le "Consolateur", dont la mission sera de lui rendre témoignage, d’assister les croyants, de les enseigner et de les conduire vers la Vérité tout entière (cf. Jn 14, 16-17. 25-26; 15, 26; 16, 13).

3. La Pentecôte, point de départ de la mission de l’Église

Au soir de sa résurrection, apparaissant à ses disciples, Jésus «répandit sur eux son souffle et il leur dit: "Recevez l'Esprit Saint"» (Jn 20, 22). Avec encore plus de force, l'Esprit Saint descendit sur les Apôtres le jour de la Pentecôte: «Soudain, il vint du ciel un bruit pareil à celui d’un violent coup de vent – lit-on dans les Actes des Apôtres – : toute la maison où ils se tenaient en fut remplie. Ils virent apparaître comme une sorte de feu qui se partageait en langues et qui se posa sur chacun d'eux» (2, 2-3).

L’Esprit Saint renouvela intérieurement les Apôtres, les revêtant d’une force qui leur donna l’audace d’annoncer sans peur: «Le Christ est mort et il est ressuscité!» Libérés de toute peur, ils commencèrent à parler avec assurance (cf. Ac 2, 29; 4, 13; 4, 29. 31). Ces pêcheurs craintifs de Galilée étaient devenus de courageux annonciateurs de l’Évangile. Même leurs ennemis ne comprenaient pas comment «des hommes quelconques et sans instruction» (Ac 4, 13) pouvaient faire preuve d’un tel courage et supporter avec joie les contrariétés, les souffrances et les persécutions. Rien ne pouvait les arrêter. À tous ceux qui cherchaient à les contraindre au silence, ils répondaient: «Quant à nous, il nous est impossible de ne pas dire ce que nous avons vu et entendu» (Ac 4,20). C’est ainsi qu’est née l’Église, qui, depuis le jour de la Pentecôte, n’a cessé de répandre la Bonne Nouvelle «jusqu'aux extrémités de la terre» (Ac 1, 8).

4. L’Esprit Saint, âme de l’Église et principe de communion

Mais pour comprendre la mission de l’Église, nous devons revenir au Cénacle où les disciples restèrent ensemble (cf. Lc 24, 49), priant avec Marie, la "Mère", dans l’attente de l’Esprit promis. C’est de cette icône de l’Église naissante que toute communauté chrétienne doit en permanence s’inspirer. La fécondité apostolique et missionnaire n’est pas d’abord le résultat de méthodes et de programmes pastoraux savamment élaborés et "efficaces", mais le fruit de l’incessante prière communautaire (cf. Paul VI, Exhort. apost. Evangelii nuntiandi, n. 75). En outre, l’efficacité de la mission présuppose que les communautés soient unies, à savoir qu’elles aient «un seul cœur et une seule âme» (Ac 4, 32), et qu’elles soient disposées à témoigner de l’amour et de la joie que l’Esprit Saint répand dans le cœur des fidèles (cf. Ac 2, 42). Le Serviteur de Dieu Jean-Paul II écrivait qu’avant même d'être une action, la mission de l’Église est un témoignage et un rayonnement (cf. Encycl. Redemptoris missio, n. 26). C’est ce qui se passait au début du christianisme, quand les païens, écrit Tertullien, se convertissaient en voyant l’amour qui régnait entre les chrétiens: «Voyez – disent-ils – comme ils s’aiment» (cf. Apologétique, n. 39 § 7).

En concluant ce rapide aperçu sur la Parole de Dieu dans la Bible, je vous invite à remarquer combien l’Esprit Saint est le don le plus grand que Dieu fait à l’homme, et donc le témoignage suprême de son amour pour nous, un amour qui s’exprime concrètement comme un «oui à la vie» que Dieu veut pour chacune de ses créatures. Ce «oui à la vie» prend sa forme la plus accomplie en Jésus de Nazareth et dans sa victoire sur le mal par la rédemption. À ce propos, n’oublions jamais que l’Évangile de Jésus, en raison même de l’Esprit, ne se réduit pas à une simple constatation, mais qu’il veut devenir «bonne nouvelle pour les pauvres, libération pour les prisonniers, retour à la vue pour les aveugles...». C’est ce qui s’est produit avec vigueur le jour de la Pentecôte, devenant pour l’Église une grâce et un devoir envers le monde, sa mission prioritaire.

Nous sommes les fruits de cette mission de l’Église par l’action de l’Esprit Saint. Nous portons en nous le sceau de l’amour du Père en Jésus Christ qu’est l’Esprit Saint. Ne l’oublions jamais, parce que l’Esprit du Seigneur se souvient toujours de chacun et qu’il veut, en particulier à travers vous les jeunes, susciter dans le monde le vent et le feu d’une nouvelle Pentecôte.

5. L’Esprit Saint, «Maître intérieur»

Chers jeunes, aujourd’hui encore l’Esprit Saint continue donc à agir avec puissance dans l’Église et ses fruits sont abondants dans la mesure où nous sommes disposés à nous ouvrir à sa force rénovatrice. C’est pourquoi il est important que chacun de nous Le connaisse, qu’il entre en relation avec Lui et qu’il se laisse guider par Lui. Mais à ce point, une question surgit naturellement: qui est l’Esprit Saint pour moi? Pour de nombreux chrétiens en effet, Il est encore le «grand inconnu». Voilà pourquoi, en nous préparant à la prochaine Journée mondiale de la Jeunesse, j’ai voulu vous inviter à approfondir votre connaissance personnelle de l’Esprit Saint. Dans la profession de foi, nous proclamons: «Je crois en l’Esprit Saint, qui est Seigneur et qui donne la vie; il procède du Père et du Fils» (Symbole de Nicée-Constantinople). Oui, l’Esprit Saint, esprit d’amour du Père et du Fils, est Source de vie qui nous sanctifie, «puisque l'amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l'Esprit Saint qui nous a été donné» (Rm 5, 5). Cependant il ne suffit pas de le connaître; il faut L’accueillir comme le guide de nos âmes, comme le «Maître intérieur», qui nous introduit dans le Mystère trinitaire, parce que Lui seul peut nous ouvrir à la foi et nous permettre d’en vivre chaque jour en plénitude. C’est Lui qui nous pousse vers les autres, allumant en nous le feu de l’amour, et qui nous rend missionnaires de la charité de Dieu.

Je sais bien toute l’estime et tout l’amour envers Jésus que vous, les jeunes, vous portez dans votre cœur et combien vous désirez Le rencontrer et parler avec Lui. Rappelez-vous donc que c’est précisément la présence de l’Esprit en nous qui atteste, qui constitue et qui construit notre personne sur la Personne même de Jésus crucifié et ressuscité. Devenons donc familiers de l'Esprit Saint pour l’être aussi de Jésus.

6. Les Sacrements de la Confirmation et de l’Eucharistie

Alors, me direz-vous, comment nous laisser renouveler par l’Esprit Saint et comment grandir dans notre vie spirituelle? La réponse est, vous le savez, que cela est possible par les Sacrements, car la foi naît et se fortifie grâce aux Sacrements, en particulier ceux de l’initiation chrétienne: le Baptême, la Confirmation et l’Eucharistie, qui sont complémentaires et inséparables (cf. Catéchisme de l’Église Catholique, n. 1285). Cette vérité sur les trois Sacrements qui sont à l’origine de notre être chrétien est sans doute négligée dans la vie de foi de nombreux chrétiens, pour lesquels ce sont des gestes accomplis dans le passé, sans incidence réelle sur le présent, comme des racines sans sève vitale. Il arrive qu’une fois la Confirmation reçue, des jeunes s’éloignent de la vie de foi. Il y a également des jeunes qui ne reçoivent même pas ce sacrement. C’est pourtant par les sacrements du Baptême, de la Confirmation et, de manière continuée, par l’Eucharistie, que l’Esprit Saint nous rend fils du Père, frères de Jésus, membres de son Église, capables de rendre un vrai témoignage envers l’Évangile, de goûter la joie de la foi.

Je vous invite donc à réfléchir sur ce que je vous écris. Il est particulièrement important aujourd’hui de redécouvrir le sacrement de la Confirmation et d’en retrouver la valeur pour notre croissance spirituelle. Que celui qui a reçu les sacrements du Baptême et de la Confirmation se souvienne qu’il est devenu «temple de l’Esprit»: Dieu habite en lui. Qu’il en soit toujours conscient et fasse en sorte que le trésor qui est en lui porte des fruits de sainteté. Que celui qui est baptisé, mais qui n’a pas encore reçu le sacrement de la Confirmation, se prépare à le recevoir en sachant qu’il deviendra ainsi un chrétien «accompli», parce que la Confirmation parfait la grâce baptismale (cf. CCC, nn. 1302-1304).

La Confirmation nous donne une force spéciale pour témoigner de Dieu et pour le glorifier par toute notre vie (cf. Rm 12, 1); elle nous rend intimement conscients de notre appartenance à l’Église, «Corps du Christ», dont nous sommes tous des membres vivants, solidaires les uns des autres (cf. 1 Co 12,12-25). Tout baptisé peut apporter sa contribution à l’édification de l’Église en se laissant guider par l’Esprit, grâce aux charismes qu’Il donne, car «chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien commun» (1 Co 12, 7). Et quand l’Esprit agit, il apporte dans l’âme ses fruits, qui sont «amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi» (Ga 5, 22). À ceux d’entre vous qui n’ont pas encore reçu le sacrement de la Confirmation, j’adresse une invitation cordiale à se préparer à l’accueillir, en demandant l’aide de leurs prêtres. C’est une occasion de grâce toute particulière que le Seigneur vous offre: ne la laissez pas passer!

Je voudrais encore ajouter une parole sur l’Eucharistie. Pour croître dans la vie chrétienne, il est nécessaire de se nourrir du Corps et du Sang du Christ: en effet, nous sommes baptisés et confirmés en vue de l’Eucharistie (cf. CCC, 1322; Exhort. apost. Sacramentum caritatis, n. 17). «Source et sommet» de la vie ecclésiale, l’Eucharistie est une «Pentecôte perpétuelle», parce que chaque fois que nous célébrons la Messe, nous recevons l’Esprit Saint, qui nous unit plus profondément au Christ et qui nous transforme en Lui. Chers jeunes, si vous participez fréquemment à la célébration eucharistique, si vous prenez un peu de votre temps pour l’adoration du Saint-Sacrement, alors, de la Source de l’amour qu’est l’Eucharistie, vous sera donnée la joyeuse détermination à consacrer votre vie à la suite de l’Évangile. Vous ferez en même temps l’expérience que là où nous ne réussissons pas par nos propres forces, l’Esprit Saint vient nous transformer, nous remplir de sa force et faire de nous des témoins remplis de l’ardeur missionnaire du Christ ressuscité.

7. La nécessité et l’urgence de la mission

Bien des jeunes regardent leur vie avec appréhension et se posent de nombreuses questions sur leur avenir. Et ils se demandent avec préoccupation: comment nous insérer dans un monde marqué par des injustices et des souffrances nombreuses et graves? Comment réagir face à l’égoïsme et à la violence qui semblent parfois l’emporter? Comment donner tout son sens à la vie? Comment faire en sorte que les fruits de l’Esprit que nous avons rappelés précédemment, «amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi» (n. 6), inondent notre monde blessé et fragile, le monde des jeunes en particulier? À quelles conditions l’Esprit vivifiant de la première création et surtout de la seconde création, ou rédemption, peut-il devenir l’âme nouvelle de l’humanité? N’oublions pas que plus le don de Dieu est grand – et celui de l’Esprit de Jésus est éminent – plus est grand le besoin du monde de le recevoir et donc grande et passionnante la mission de l’Église d’en donner un témoignage crédible. Et vous les jeunes, par la Journée mondiale de la Jeunesse, d’une certaine façon vous attestez votre volonté de participer à cette mission. À ce propos, il me tient à cœur de vous rappeler, chers amis, quelques vérités de base sur lesquelles méditer. Une fois encore, je vous répète que seul le Christ peut combler les aspirations les plus intimes du cœur de l’homme; Lui seul est capable d’humaniser l’humanité et de la conduire à sa «divinisation». Par la puissance de son Esprit, Il répand en nous la charité divine qui nous rend capables d’aimer notre prochain et prêts à nous mettre à son service. L’Esprit Saint éclaire, nous révélant le Christ mort et ressuscité; il nous indique la route pour devenir davantage semblables à Lui, à savoir pour être «expression et instrument de l’amour qui émane de lui» (Encycl. Deus caritas est, n. 33). Et celui qui se laisse guider par l’Esprit comprend que se mettre au service de l’Évangile n’est pas une option facultative, parce qu’il perçoit combien il est urgent de transmettre aussi aux autres cette Bonne Nouvelle. Cependant, il convient de le rappeler encore, nous ne pouvons être des témoins du Christ que si nous nous laissons guider par l’Esprit Saint, qui est «l’agent principal de l’évangélisation» (Evangelii nuntiandi, n. 75) et «le protagoniste de la mission» (Redemptoris missio, n. 21). Chers jeunes, comme l’ont rappelé à maintes reprises mes vénérés Prédécesseurs Paul VI et Jean-Paul II, annoncer l’Évangile et témoigner de sa foi est aujourd’hui plus que jamais nécessaire (cf. Redemptoris missio, n. 1). Certains pensent que présenter le précieux trésor de la foi aux personnes qui ne la partagent pas signifie être intolérants à leur égard, mais il n’en est pas ainsi, car proposer le Christ ne signifie pas l’imposer (cf. Evangelii nuntiandi, n. 80). D’ailleurs, cela fait deux mille ans que douze Apôtres ont donné leur vie afin que le Christ soit connu et aimé. Depuis lors, l’Évangile continue à se répandre au cours des siècles grâce à des hommes et à des femmes animés par le même zèle missionnaire. C’est pourquoi, aujourd’hui encore, des disciples du Christ n’épargnent ni leur temps, ni leur énergie pour servir l’Évangile. Il faut que des jeunes se laissent embraser par l’amour de Dieu et qu’ils répondent généreusement à son appel pressant, comme tant de jeunes bienheureux et saints l’ont fait dans le passé, mais aussi à des époques plus récentes. En particulier, je vous assure que l’Esprit de Jésus vous invite aujourd’hui, vous les jeunes, à porter la belle nouvelle de Jésus aux jeunes de votre âge. L’indéniable difficulté des adultes à rejoindre de manière compréhensible et convaincante le monde des jeunes peut être un signe par lequel l’Esprit entend vous pousser, vous les jeunes, à prendre en charge cette tâche. Vous connaissez les idéaux, les langages, ainsi que les blessures, les attentes, et le désir du bien qu’ont les jeunes de votre âge. S’ouvre à vous le vaste monde des affections, du travail, de la formation, de vos souhaits, de la souffrance des jeunes... Que chacun de vous ait le courage de promettre à l’Esprit Saint d’amener un jeune à Jésus Christ, selon le moyen qui lui semble le meilleur, en sachant «rendre compte de l’espérance qui est en lui, avec douceur» (cf. 1 P 3, 15).

Mais pour atteindre ce but, chers amis, soyez saints, soyez missionnaires, parce qu’on ne peut jamais séparer la sainteté de la mission (cf. Redemptoris missio, n. 90). N’ayez pas peur de devenir des saints missionnaires comme saint François-Xavier, qui a parcouru l’Extrême Orient en annonçant la Bonne Nouvelle jusqu’à l’extrémité des ses forces, ou comme sainte Thérèse de l’Enfant-Jésus, qui fut missionnaire sans avoir quitté son Carmel: l’un comme l’autre sont «Patrons des Missions». Soyez prêts à mettre en jeu votre vie pour illuminer le monde avec la vérité du Christ; pour répondre avec amour à la haine et au mépris de la vie; pour proclamer l’espérance du Christ ressuscité en tout point de la terre.

8. Invoquer une «nouvelle Pentecôte» sur le monde

Chers jeunes, je vous attends nombreux en juillet 2008 à Sydney. Ce sera une occasion providentielle de faire pleinement l’expérience de la puissance de l’Esprit Saint. Venez nombreux, pour être un signe d’espérance et un soutien précieux pour les communautés de l’Église en Australie, qui se préparent à vous accueillir. Pour les jeunes du pays qui nous accueillera, ce sera une opportunité exceptionnelle d’annoncer la beauté et la joie de l’Évangile à une société à bien des égards sécularisée. L’Australie, comme toute l’Océanie, a besoin de redécouvrir ses racines chrétiennes. Dans l’exhortation post-synodale Ecclesia in Oceania, Jean-Paul II écrivait: «Par la puissance du Saint-Esprit, l'Église en Océanie se prépare à une nouvelle évangélisation des peuples qui aujourd'hui ont soif du Christ... La première priorité pour l’Église en Océanie, c'est de procéder à une nouvelle évangélisation» (n. 18).

Je vous invite à consacrer du temps à la prière et à votre formation spirituelle en cette dernière étape du chemin qui nous conduit à la XXIIIe Journée mondiale de la Jeunesse, afin qu’à Sydney, vous puissiez renouveler les promesses de votre Baptême et de votre Confirmation. Ensemble, nous invoquerons l’Esprit Saint, demandant avec confiance à Dieu le don d’une Pentecôte renouvelée pour l’Église et pour l’humanité du troisième millénaire.

Que Marie, réunie en prière au Cénacle avec les Apôtres, vous accompagne durant ces mois et qu’elle obtienne pour tous les jeunes chrétiens une nouvelle effusion de l’Esprit Saint qui embrase vos cœurs. Rappelez-vous que l’Église a confiance en vous! Nous les Pasteurs, nous prions en particulier pour que vous aimiez et fassiez aimer Jésus toujours plus et que vous marchiez à sa suite fidèlement. Dans ces sentiments, je vous bénis tous avec une grande affection.

De Lorenzago, le 20 juillet 2007.

BENEDICTUS PP. XVI

[01085-03.01] [Texte original: Italien]

TRADUZIONE IN LINGUA INGLESE

My dear young friends!

1. The XXIII World Youth Day

I always remember with great joy the various occasions we spent together in Cologne in August 2005. At the end of that unforgettable manifestation of faith and enthusiasm that remains engraved on my spirit and on my heart, I made an appointment with you for the next gathering that will be held in Sydney in 2008. This will be the XXIII World Youth Day and the theme will be: "You will receive power when the Holy Spirit has come upon you; and you will be my witnesses" (Acts 1:8). The underlying theme of the spiritual preparation for our meeting in Sydney is the Holy Spirit and mission. In 2006 we focussed our attention on the Holy Spirit as the Spirit of Truth. Now in 2007 we are seeking a deeper understanding of the Spirit of Love. We will continue our journey towards World Youth Day 2008 by reflecting on the Spirit of Fortitude and Witness that gives us the courage to live according to the Gospel and to proclaim it boldly. Therefore it is very important that each one of you young people - in your communities, and together with those responsible for your education - should be able to reflect on this Principal Agent of salvation history, namely the Holy Spirit or the Spirit of Jesus. In this way you will be able to achieve the following lofty goals: to recognize the Spirit’s true identity, principally by listening to the Word of God in the Revelation of the Bible; to become clearly aware of his continuous, active presence in the life of the Church, especially as you rediscover that the Holy Spirit is the "soul", the vital breath of Christian life itself, through the sacraments of Christian initiation - Baptism, Confirmation and the Eucharist; to grow thereby in an understanding of Jesus that becomes ever deeper and more joyful and, at the same time, to put the Gospel into practice at the dawn of the third millennium. In this message I gladly offer you an outline for meditation that you can explore during this year of preparation. In this way you can test the quality of your faith in the Holy Spirit, rediscover it if it is lost, strengthen it if it has become weak, savour it as fellowship with the Father and with his Son Jesus Christ, brought about by the indispensable working of the Holy Spirit. Never forget that the Church, in fact humanity itself, all the people around you now and those who await you in the future, expect much from you young people, because you have within you the supreme gift of the Father, the Spirit of Jesus.

2. The promise of the Holy Spirit in the Bible

Attentive listening to the Word of God concerning the mystery and action of the Holy Spirit opens us up to great and inspiring insights that I shall summarize in the following points.

Shortly before his Ascension, Jesus said to his disciples: "And behold, I send the promise of my Father upon you" (Lk 24:49). This took place on the day of Pentecost when they were together in prayer in the Upper Room with the Virgin Mary. The outpouring of the Holy Spirit on the nascent Church was the fulfilment of a promise made much earlier by God, announced and prepared throughout the Old Testament.

In fact, right from its opening pages, the Bible presents the spirit of God as the wind that "was moving over the face of the waters" (cf. Gen 1:2). It says that God breathed into man’s nostrils the breath of life (cf. Gen 2:7), thereby infusing him with life itself. After original sin, the life-giving spirit of God is seen several times in the history of humankind, calling forth prophets to exhort the chosen people to return to God and to observe his commandments faithfully. In the well-known vision of the prophet Ezekiel, God, with his spirit, restores to life the people of Israel, represented by the "dry bones" (cf. 37:1-14). Joel prophesied an "outpouring of the spirit" over all the people, excluding no one. The sacred author wrote: "And it shall come to pass afterward that I will pour out my spirit on all flesh ... Even upon the menservants and maidservants, in those days, I will pour out my spirit" (3:1-2).

In "the fullness of time" (cf. Gal 4:4), the angel of the Lord announced to the Virgin of Nazareth that the Holy Spirit, "the power of the Most High", would come upon her and overshadow her. The child to be born would be holy and would be called Son of God (cf. Lk 1:35). In the words of the prophet Isaiah, the Messiah would be the one on whom the Spirit of the Lord would rest (cf. 11:1-2; 42:1). This is the prophecy that Jesus took up again at the start of his public ministry in the synagogue in Nazareth. To the amazement of those present, he said: "The Spirit of the Lord is upon me, because he has anointed me to bring good news to the poor. He has sent me to proclaim release to the captives and recovery of sight to the blind, to let the oppressed go free, to proclaim the year of the Lord's favour" (Lk 4:18-19; cf. Is 61:1-2). Addressing those present, he referred those prophetic words to himself by saying: "Today this Scripture has been fulfilled in your hearing" (Lk 4:21). Again, before his death on the Cross, he would tell his disciples several times about the coming of the Holy Spirit, the "Counselor" whose mission would be to bear witness to him and to assist believers by teaching them and guiding them to the fullness of Truth (cf. Jn 14:16-17, 25-26; 15:26; 16:13).

3. Pentecost, the point of departure for the Church’s mission

On the evening of the day of resurrection, Jesus appeared to his disciples, "he breathed on them and said to them, ‘Receive the Holy Spirit’" (Jn 20:22). With even greater power the Holy Spirit descended on the Apostles on the day of Pentecost. We read in the Acts of the Apostles: "And suddenly from heaven there came a sound like the rush of a violent wind, and it filled the entire house where they were sitting. Divided tongues, as of fire, appeared among them, and a tongue rested on each of them" (2:2-3).

The Holy Spirit renewed the Apostles from within, filling them with a power that would give them courage to go out and boldly proclaim that "Christ has died and is risen!" Freed from all fear, they began to speak openly with self-confidence (cf. Acts 2:29; 4:13; 4:29,31). These frightened fishermen had become courageous heralds of the Gospel. Even their enemies could not understand how "uneducated and ordinary men" (cf. Acts 4:13) could show such courage and endure difficulties, suffering and persecution with joy. Nothing could stop them. To those who tried to silence them they replied: "We cannot keep from speaking about what we have seen and heard" (Acts 4:20). This is how the Church was born, and from the day of Pentecost she has not ceased to spread the Good News "to the ends of the earth" (Acts 1:8).

4. The Holy Spirit, soul of the Church and principle of communion

If we are to understand the mission of the Church, we must go back to the Upper Room where the disciples remained together (cf. Lk 24:49), praying with Mary, the "Mother", awaiting the Spirit that had been promised. This icon of the nascent Church should be a constant source of inspiration for every Christian community. Apostolic and missionary fruitfulness is not principally due to programmes and pastoral methods that are cleverly drawn up and "efficient", but is the result of the community’s constant prayer (cf. Evangelii Nuntiandi, 75). Moreover, for the mission to be effective, communities must be united, that is, they must be "of one heart and soul" (cf. Acts 4:32), and they must be ready to witness to the love and joy that the Holy Spirit instils in the hearts of the faithful (cf. Acts 2:42). The Servant of God John Paul II wrote that, even prior to action, the Church’s mission is to witness and to live in a way that shines out to others (cf. Redemptoris Missio, 26). Tertullian tells us that this is what happened in the early days of Christianity when pagans were converted on seeing the love that reigned among Christians: "See how they love one another" (cf. Apology, 39 § 7).

To conclude this brief survey of the Word of God in the Bible, I invite you to observe how the Holy Spirit is the highest gift of God to humankind, and therefore the supreme testimony of his love for us, a love that is specifically expressed as the "yes to life" that God wills for each of his creatures. This "yes to life" finds its fullness in Jesus of Nazareth and in his victory over evil by means of the redemption. In this regard, let us never forget that the Gospel of Jesus, precisely because of the Spirit, cannot be reduced to a mere statement of fact, for it is intended to be "good news for the poor, release for captives, sight for the blind ...". With what great vitality this was seen on the day of Pentecost, as it became the grace and the task of the Church towards the world, her primary mission!

We are the fruits of this mission of the Church through the working of the Holy Spirit. We carry within us the seal of the Father’s love in Jesus Christ which is the Holy Spirit. Let us never forget this, because the Spirit of the Lord always remembers every individual, and wishes, particularly through you young people, to stir up the wind and fire of a new Pentecost in the world.

5. The Holy Spirit as "Teacher of the interior life"

My dear young friends, the Holy Spirit continues today to act with power in the Church, and the fruits of the Spirit are abundant in the measure in which we are ready to open up to this power that makes all things new. For this reason it is important that each one of us know the Spirit, establish a relationship with Him and allow ourselves to be guided by Him. However, at this point a question naturally arises: who is the Holy Spirit for me? It is a fact that for many Christians He is still the "great unknown". This is why, as we prepare for the next World Youth Day, I wanted to invite you to come to know the Holy Spirit more deeply at a personal level. In our profession of faith we proclaim: "I believe in the Holy Spirit, the Lord and giver of life, who proceeds from the Father and the Son" (Nicene-Constantinopolitan Creed). Yes, the Holy Spirit, the Spirit of the love of the Father and of the Son, is the Source of life that makes us holy, "because God's love has been poured into our hearts through the Holy Spirit which has been given to us" (Rom 5:5). Nevertheless, it is not enough to know the Spirit; we must welcome Him as the guide of our souls, as the "Teacher of the interior life" who introduces us to the Mystery of the Trinity, because He alone can open us up to faith and allow us to live it each day to the full. The Spirit impels us forward towards others, enkindles in us the fire of love, makes us missionaries of God’s charity.

I know very well that you young people hold in your hearts great appreciation and love for Jesus, and that you desire to meet Him and speak with Him. Indeed, remember that it is precisely the presence of the Spirit within us that confirms, constitutes and builds our person on the very Person of Jesus crucified and risen. So let us become familiar with the Holy Spirit in order to be familiar with Jesus.

6. The Sacraments of Confirmation and the Eucharist

You might ask, how can we allow ourselves to be renewed by the Holy Spirit and to grow in our spiritual lives? The answer, as you know, is this: we can do so by means of the Sacraments, because faith is born and is strengthened within us through the Sacraments, particularly those of Christian initiation: Baptism, Confirmation and the Eucharist, which are complementary and inseparable (cf. The Catechism of the Catholic Church, 1285). This truth concerning the three Sacraments that initiate our lives as Christians is perhaps neglected in the faith life of many Christians. They view them as events that took place in the past and have no real significance for today, like roots that lack life-giving nourishment. It happens that many young people distance themselves from their life of faith after they have received Confirmation. There are also young people who have not even received this sacrament. Yet it is through the sacraments of Baptism, Confirmation and then, in an ongoing way, the Eucharist, that the Holy Spirit makes us children of the Father, brothers and sisters of Jesus, members of his Church, capable of a true witness to the Gospel, and able to savour the joy of faith.

I therefore invite you to reflect on what I am writing to you. Nowadays it is particularly necessary to rediscover the sacrament of Confirmation and its important place in our spiritual growth. Those who have received the sacraments of Baptism and Confirmation should remember that they have become "temples of the Spirit": God lives within them. Always be aware of this and strive to allow the treasure within you to bring forth fruits of holiness. Those who are baptized but have not yet received the sacrament of Confirmation, prepare to receive it knowing that in this way you will become "complete" Christians, since Confirmation perfects baptismal grace (cf. The Catechism of the Catholic Church, 1302-1304).

Confirmation gives us special strength to witness to and glorify God with our whole lives (cf. Rom 12:1). It makes us intimately aware of our belonging to the Church, the "Body of Christ", of which we are all living members, in solidarity with one another (cf. 1 Cor 12:12-25). By allowing themselves to be guided by the Spirit, each baptized person can bring his or her own contribution to the building up of the Church because of the charisms given by the Spirit, for "to each is given the manifestation of the Spirit for the common good" (1 Cor 12:7). When the Spirit acts, he brings his fruits to the soul, namely "love, joy, peace, patience, kindness, generosity, faithfulness, gentleness, and self-control" (Gal 5:22). To those of you who have not yet received the sacrament of Confirmation, I extend a cordial invitation to prepare to receive it, and to seek help from your priests. It is a special occasion of grace that the Lord is offering you. Do not miss this opportunity!

I would like to add a word about the Eucharist. In order to grow in our Christian life, we need to be nourished by the Body and Blood of Christ. In fact, we are baptized and confirmed with a view to the Eucharist (cf. The Catechism of the Catholic Church, 1322; Sacramentum Caritatis, 17). "Source and summit" of the Church’s life, the Eucharist is a "perpetual Pentecost" since every time we celebrate Mass we receive the Holy Spirit who unites us more deeply with Christ and transforms us into Him. My dear young friends, if you take part frequently in the eucharistic celebration, if you dedicate some of your time to adoration of the Blessed Sacrament, the Source of love which is the Eucharist, you will acquire that joyful determination to dedicate your lives to following the Gospel. At the same time it will be your experience that whenever our strength is not enough, it is the Holy Spirit who transforms us, filling us with his strength and making us witnesses suffused by the missionary fervour of the risen Christ.

7. The need and urgency of mission

Many young people view their lives with apprehension and raise many questions about their future. They anxiously ask: How can we fit into a world marked by so many grave injustices and so much suffering? How should we react to the selfishness and violence that sometimes seem to prevail? How can we give full meaning to life? How can we help to bring it about that the fruits of the Spirit mentioned above, "love, joy, peace, patience, kindness, generosity, faithfulness, gentleness, and self-control" (no. 6), can fill this scarred and fragile world, the world of young people most of all? On what conditions can the life-giving Spirit of the first creation and particularly of the second creation or redemption become the new soul of humanity? Let us not forget that the greater the gift of God - and the gift of the Spirit of Jesus is the greatest of all – so much the greater is the world’s need to receive it and therefore the greater and the more exciting is the Church’s mission to bear credible witness to it. You young people, through World Youth Day, are in a way manifesting your desire to participate in this mission. In this regard, my dear young friends, I want to remind you here of some key truths on which to meditate. Once again I repeat that only Christ can fulfil the most intimate aspirations that are in the heart of each person. Only Christ can humanize humanity and lead it to its "divinization". Through the power of his Spirit he instils divine charity within us, and this makes us capable of loving our neighbour and ready to be of service. The Holy Spirit enlightens us, revealing Christ crucified and risen, and shows us how to become more like Him so that we can be "the image and instrument of the love which flows from Christ" (Deus Caritas Est, 33). Those who allow themselves to be led by the Spirit understand that placing oneself at the service of the Gospel is not an optional extra, because they are aware of the urgency of transmitting this Good News to others. Nevertheless, we need to be reminded again that we can be witnesses of Christ only if we allow ourselves to be led by the Holy Spirit who is "the principal agent of evangelization" (cf. Evangelii Nuntiandi, 75) and "the principal agent of mission" (cf. Redemptoris Missio, 21). My dear young friends, as my venerable predecessors Paul VI and John Paul II said on several occasions, to proclaim the Gospel and bear witness to the faith is more necessary than ever today (cf. Redemptoris Missio, 1). There are those who think that to present the precious treasure of faith to people who do not share it means being intolerant towards them, but this is not the case, because to present Christ is not to impose Him (cf. Evangelii Nuntiandi, 80). Moreover, two thousand years ago twelve Apostles gave their lives to make Christ known and loved. Throughout the centuries since then, the Gospel has continued to spread by means of men and women inspired by that same missionary fervour. Today too there is a need for disciples of Christ who give unstintingly of their time and energy to serve the Gospel. There is a need for young people who will allow God’s love to burn within them and who will respond generously to his urgent call, just as many young blesseds and saints did in the past and also in more recent times. In particular, I assure you that the Spirit of Jesus today is inviting you young people to be bearers of the good news of Jesus to your contemporaries. The difficulty that adults undoubtedly find in approaching the sphere of youth in a comprehensible and convincing way could be a sign with which the Spirit is urging you young people to take this task upon yourselves. You know the ideals, the language, and also the wounds, the expectations, and at the same time the desire for goodness felt by your contemporaries. This opens up the vast world of young people’s emotions, work, education, expectations, and suffering ... Each one of you must have the courage to promise the Holy Spirit that you will bring one young person to Jesus Christ in the way you consider best, knowing how to "give an explanation to anyone who asks you for a reason for your hope, but [to] do it with gentleness and reverence" (cf. 1 Pet 3:15).

In order to achieve this goal, my dear friends, you must be holy and you must be missionaries since we can never separate holiness from mission (cf. Redemptoris Missio, 90). Do not be afraid to become holy missionaries like Saint Francis Xavier who travelled through the Far East proclaiming the Good News until every ounce of his strength was used up, or like Saint Thérèse of the Child Jesus who was a missionary even though she never left the Carmelite convent. Both of these are "Patrons of the Missions". Be prepared to put your life on the line in order to enlighten the world with the truth of Christ; to respond with love to hatred and disregard for life; to proclaim the hope of the risen Christ in every corner of the earth.

8. Invoking a "new Pentecost" upon the world

My dear young friends, I hope to see very many of you in Sydney in July 2008. It will be a providential opportunity to experience the fullness of the Holy Spirit’s power. Come in great numbers in order to be a sign of hope and to give appreciative support to the Church community in Australia that is preparing to welcome you. For the young people of the country that will host you, it will be an exceptional opportunity to proclaim the beauty and joy of the Gospel to a society that is secularized in so many ways. Australia, like all of Oceania, needs to rediscover its Christian roots. In the Post-Synodal Apostolic Exhortation Ecclesia in Oceania, Pope John Paul II wrote: "Through the power of the Holy Spirit, the Church in Oceania is preparing for a new evangelization of peoples who today are hungering for Christ... A new evangelization is the first priority for the Church in Oceania" (no. 18).

I invite you to give time to prayer and to your spiritual formation during this last stage of the journey leading to the XXIII World Youth Day, so that in Sydney you will be able to renew the promises made at your Baptism and Confirmation. Together we shall invoke the Holy Spirit, confidently asking God for the gift of a new Pentecost for the Church and for humanity in the third millennium.

May Mary, united in prayer with the Apostles in the Upper Room, accompany you throughout these months and obtain for all young Christians a new outpouring of the Holy Spirit to set their hearts on fire. Remember: the Church has confidence in you! We Pastors, especially, pray that you may love and lead others to love Jesus more and more and that you may follow Him faithfully. With these sentiments I bless you all with deep affection.

From Lorenzago, 20 July 2007

BENEDICTUS PP.XVI

 

[01085-02.01] [Original text: Italian]

TRADUZIONE IN LINGUA SPAGNOLA

 Queridos jóvenes:

1. La XXIII Jornada Mundial de la Juventud

Recuerdo siempre con gran alegría los diversos momentos transcurridos juntos en Colonia, en el mes de agosto de 2005. Al final de aquella inolvidable manifestación de fe y entusiasmo, que permanece impresa en mi espíritu y en mi corazón, os di cita para el próximo encuentro que tendrá lugar en Sydney, en 2008. Será la XXIII Jornada Mundial de la Juventud y tendrá como tema: «Recibiréis la fuerza del Espíritu Santo, que vendrá sobre vosotros, y seréis mis testigos» (Hch 1, 8). El hilo conductor de la preparación espiritual para el encuentro en Sydney es el Espíritu Santo y la misión. En 2006 nos habíamos detenido a meditar sobre el Espíritu Santo como Espíritu de verdad, en 2007 quisimos descubrirlo más profundamente como Espíritu de amor, para encaminarnos después hacia la Jornada Mundial de la Juventud 2008 reflexionando sobre el Espíritu de fortaleza y testimonio, que nos da el valor de vivir el Evangelio y la audacia de proclamarlo. Por ello es fundamental que cada uno de vosotros, jóvenes, en la propia comunidad y con los educadores, reflexione sobre este Protagonista de la historia de la salvación que es el Espíritu Santo o Espíritu de Jesús, para alcanzar estas altas metas: reconocer la verdadera identidad del Espíritu, escuchando sobre todo la Palabra de Dios en la Revelación de la Biblia; tomar una lúcida conciencia de su presencia viva y constante en la vida de la Iglesia, redescubrir en particular que el Espíritu Santo es como el "alma", el respiro vital de la propia vida cristiana gracias a los sacramentos de la iniciación cristiana: Bautismo, Confirmación y Eucaristía; hacerse capaces así de ir madurando una comprensión de Jesús cada vez más profunda y gozosa y, al mismo tiempo, hacer una aplicación eficaz del Evangelio en el alba del tercer milenio. Con mucho gusto os ofrezco con este mensaje un motivo de meditación ir profundizándolo a lo largo de este año de preparación y ante el cual verificar la calidad de vuestra fe en el Espíritu Santo, de volver a encontrarla si se ha extraviado, de afianzarla si se ha debilitado, de gustarla como compañía del Padre y del Hijo Jesucristo, gracias precisamente a la obra indispensable del Espíritu Santo. No olvidéis nunca que la Iglesia, más aún la humanidad misma, la que está en torno a vosotros y que os aguarda en vuestro futuro, espera mucho de vosotros, jóvenes, porque tenéis en vosotros el don supremo del Padre, el Espíritu de Jesús.

2. La promesa del Espíritu Santo en la Biblia

La escucha atenta de la Palabra de Dios respecto al misterio y a la obra del Espíritu Santo nos abre al conocimiento cosas grandes y estimulantes que resumo en los siguientes puntos.

Poco antes de su ascensión, Jesús dijo a los discípulos: «Yo os enviaré lo que mi Padre ha prometido» (Lc 24, 49). Esto se cumplió el día de Pentecostés, cuando estaban reunidos en oración en el Cenáculo con la Virgen María. La efusión del Espíritu Santo sobre la Iglesia naciente fue el cumplimiento de una promesa de Dios más antigua aún, anunciada y preparada en todo el Antiguo Testamento.

En efecto, ya desde las primeras páginas, la Biblia evoca el espíritu de Dios como un viento que «aleteaba por encima de las aguas» (cf. Gn 1, 2) y precisa que Dios insufló en las narices del hombre un aliento de vida, (cf. Gn 2, 7), infundiéndole así la vida misma. Después del pecado original, el espíritu vivificante de Dios se ha ido manifestando en diversas ocasiones en la historia de los hombres, suscitando profetas para incitar al pueblo elegido a volver a Dios y a observar fielmente los mandamientos. En la célebre visión del profeta Ezequiel, Dios hace revivir con su espíritu al pueblo de Israel, representado en «huesos secos» (cf. 37, 1-14). Joel profetiza una «efusión del espíritu» sobre todo el pueblo, sin excluir a nadie: «Después de esto – escribe el Autor sagrado – yo derramaré mi Espíritu en toda carne... Hasta en los siervos y las siervas derramaré mi Espíritu en aquellos días» (3, 1-2).

En la «plenitud del tiempo» (cf. Ga 4, 4), el ángel del Señor anuncia a la Virgen de Nazaret que el Espíritu Santo, «poder del Altísimo», descenderá sobre Ella y la cubrirá con su sombra. El que nacerá de Ella será santo y será llamado Hijo de Dios (cf. Lc 1, 35). Según la expresión del profeta Isaías, sobre el Mesías se posará el Espíritu del Señor (cf. 11, 1-2; 42, 1). Jesús retoma precisamente esta profecía al inicio de su ministerio público en la sinagoga de Nazaret: «El Espíritu del Señor está sobre mí – dijo ante el asombro de los presentes –, porque él me ha ungido. Me ha enviado a dar la Buena Noticia a los pobres. Para anunciar a los cautivos la libertad y, a los ciegos, la vista. Para dar libertad a los oprimidos; y para anunciar un año un año de gracia del Señor» (Lc 4, 18-19; cf. Is 61, 1-2). Dirigiéndose a los presentes, se atribuye a sí mismo estas palabras proféticas afirmando: «Hoy se cumple esta Escritura que acabáis de oír » (Lc 4, 21). Y una vez más, antes de su muerte en la cruz, anuncia varias veces a sus discípulos la venida del Espíritu Santo, el «Consolador», cuya misión será la de dar testimonio de Él y asistir a los creyentes, enseñándoles y guiándoles hasta la Verdad completa (cf. Jn 14, 16-17.25-26; 15, 26; 16, 13).

3. Pentecostés, punto de partida de la misión de la Iglesia

La tarde del día de su resurrección, Jesús, apareciéndose a los discípulos, «sopló sobre ellos y les dijo: "Recibid el Espíritu Santo"» (Jn 20, 22). El Espíritu Santo se posó sobre los Apóstoles con mayor fuerza aún el día de Pentecostés: «De repente un ruido del cielo – se lee en los Hechos de los Apóstoles –, como el de un viento recio, resonó en toda la casa donde se encontraban. Vieron aparecer unas lenguas, como llamaradas, que se repartían, posándose encima de cada uno» (2, 2-3).

El Espíritu Santo renovó interiormente a los Apóstoles, revistiéndolos de una fuerza que los hizo audaces para anunciar sin miedo: «¡Cristo ha muerto y ha resucitado!». Libres de todo temor comenzaron a hablar con franqueza (cf. Hch 2, 29; 4, 13; 4, 29.31). De pescadores atemorizados se convirtieron en heraldos valientes del Evangelio. Tampoco sus enemigos lograron entender cómo hombres «sin instrucción ni cultura» (cf. Hch 4, 13) fueran capaces de demostrar tanto valor y de soportar las contrariedades, los sufrimientos y las persecuciones con alegría. Nada podía detenerlos. A los que intentaban reducirlos al silencio respondían: «Nosotros no podemos dejar de contar lo que hemos visto y oído» (Hch 4, 20). Así nació la Iglesia, que desde el día de Pentecostés no ha dejado de extender la Buena Noticia «hasta los confines de la tierra» (Hch 1, 8).

4. El Espíritu Santo, alma de la Iglesia y principio de comunión

Pero para comprender la misión de la Iglesia hemos de regresar al Cenáculo donde los discípulos permanecían juntos (cf. Lc 24, 49), rezando con María, la «Madre», a la espera del Espíritu prometido. Toda comunidad cristiana tiene que inspirarse constantemente en este icono de la Iglesia naciente. La fecundidad apostólica y misionera no es el resultado principalmente de programas y métodos pastorales sabiamente elaborados y «eficientes», sino el fruto de la oración comunitaria incesante (cf. Pablo VI, Exhort. apost. Evangelii nuntiandi, 75). La eficacia de la misión presupone, además, que las comunidades estén unidas, que tengan «un solo corazón y una sola alma» (cf. Hch 4, 32), y que estén dispuestas a dar testimonio del amor y la alegría que el Espíritu Santo infunde en los corazones de los creyentes (cf. Hch 2, 42). El Siervo de Dios Juan Pablo II escribió que antes de ser acción, la misión de la Iglesia es testimonio e irradiación (cf. Enc. Redemptoris missio, 26). Así sucedía al inicio del cristianismo, cuando, como escribe Tertuliano, los paganos se convertían viendo el amor que reinaba entre los cristianos: «Ved – dicen – cómo se aman entre ellos» (cf. Apologético, 39, 7).

Concluyendo esta rápida mirada a la Palabra de Dios en la Biblia, os invito a notar cómo el Espíritu Santo es el don más alto de Dios al hombre, el testimonio supremo por tanto de su amor por nosotros, un amor que se expresa concretamente como «sí a la vida» que Dios quiere para cada una de sus criaturas. Este «sí a la vida» tiene su forma plena en Jesús de Nazaret y en su victoria sobre el mal mediante la redención. A este respecto, nunca olvidemos que el Evangelio de Jesús, precisamente en virtud del Espíritu, no se reduce a una mera constatación, sino que quiere ser «Buena Noticia para los pobres, libertad para los oprimidos, vista para los ciegos...». Es lo que se manifestó con vigor el día de Pentecostés, convirtiéndose en gracia y en tarea de la Iglesia para con el mundo, su misión prioritaria.

Nosotros somos los frutos de esta misión de la Iglesia por obra del Espíritu Santo. Llevamos dentro de nosotros ese sello del amor del Padre en Jesucristo que es el Espíritu Santo. No lo olvidemos jamás, porque el Espíritu del Señor se acuerda siempre de cada uno y quiere, en particular mediante vosotros, jóvenes, suscitar en el mundo el viento y el fuego de un nuevo Pentecostés.

5. El Espíritu Santo «Maestro interior»

Queridos jóvenes, el Espíritu Santo sigue actuando con poder en la Iglesia también hoy y sus frutos son abundantes en la medida en que estamos dispuestos a abrirnos a su fuerza renovadora. Para esto es importante que cada uno de nosotros lo conozca, entre en relación con Él y se deje guiar por Él. Pero aquí surge naturalmente una pregunta: ¿Quién es para mí el Espíritu Santo? Para muchos cristianos sigue siendo el «gran desconocido». Por eso, como preparación a la próxima Jornada Mundial de la Juventud, he querido invitaros a profundizar en el conocimiento personal del Espíritu Santo. En nuestra profesión de de fe proclamamos: «Creo en el Espíritu Santo, Señor y dador de vida, que procede del Padre y del Hijo» (Credo Niceno-Constantinopolitano). Sí, el Espíritu Santo, Espíritu de amor del Padre y del Hijo, es Fuente de vida que nos santifica, «porque el amor de Dios ha sido derramado en nuestros corazones por medio del Espíritu Santo que se nos ha dado» (Rm 5, 5). Pero no basta conocerlo; es necesario acogerlo como guía de nuestras almas, como el «Maestro interior» que nos introduce en el Misterio trinitario, porque sólo Él puede abrirnos a la fe y permitirnos vivirla cada día en plenitud. Él nos impulsa hacia los demás, enciende en nosotros el fuego del amor, nos hace misioneros de la caridad de Dios.

Sé bien que vosotros, jóvenes, lleváis en el corazón una gran estima y amor hacia Jesús, cómo deseáis encontrarlo y hablar con Él. Pues bien, recordad que precisamente la presencia del Espíritu en nosotros atestigua, constituye y construye nuestra persona sobre la Persona misma de Jesús crucificado y resucitado. Por tanto, tengamos familiaridad con el Espíritu Santo, para tenerla con Jesús.

6. Los sacramentos de la Confirmación y de la Eucaristía

Pero – diréis – ¿Cómo podemos dejarnos renovar por el Espíritu Santo y crecer en nuestra vida espiritual? La respuesta ya la sabéis: se puede mediante los Sacramentos, porque la fe nace y se robustece en nosotros gracias a los Sacramentos, sobre todo los de la iniciación cristiana: el Bautismo, la Confirmación y la Eucaristía, que son complementarios e inseparables (cf. Catecismo de la Iglesia Católica, 1285). Esta verdad sobre los tres Sacramentos que están al inicio de nuestro ser cristianos se encuentra quizás desatendida en la vida de fe de no pocos cristianos, para los que estos son gestos del pasado, pero sin repercusión real en la actualidad, como raíces sin savia vital. Resulta que, una vez recibida la Confirmación, muchos jóvenes se alejan de la vida de fe. Y también hay jóvenes que ni siquiera reciben este sacramento. Sin embargo, con los sacramentos del Bautismo, de la Confirmación y después, de modo constante, de la Eucaristía, es como el Espíritu Santo nos hace hijos del Padre, hermanos de Jesús, miembros de su Iglesia, capaces de un verdadero testimonio del Evangelio, beneficiarios de la alegría de la fe.

Os invito por tanto a reflexionar sobre lo que aquí os escribo. Hoy es especialmente importante redescubrir el sacramento de la Confirmación y reencontrar su valor para nuestro crecimiento espiritual. Quien ha recibido los sacramentos del Bautismo y de la Confirmación, recuerde que se ha convertido en «templo del Espíritu»: Dios habita en él. Que sea siempre consciente de ello y haga que el tesoro que lleva dentro produzca frutos de santidad. Quien está bautizado, pero no ha recibido aún el sacramento de la Confirmación, que se prepare para recibirlo sabiendo que así se convertirá en un cristiano «pleno», porque la Confirmación perfecciona la gracia bautismal (cf. Ibíd., 1302-1304).

La Confirmación nos da una fuerza especial para testimoniar y glorificar a Dios con toda nuestra vida (cf. Rm 12, 1); nos hace íntimamente conscientes de nuestra pertenencia a la Iglesia, «Cuerpo de Cristo», del cual todos somos miembros vivos, solidarios los unos con los otros (cf. 1 Co 12, 12-25). Todo bautizado, dejándose guiar por el Espíritu, puede dar su propia aportación a la edificación de la Iglesia gracias a los carismas que Él nos da, porque «en cada uno se manifiesta el Espíritu para el bien común» (1 Co 12, 7). Y cuando el Espíritu actúa produce en el alma sus frutos que son «amor, alegría, paz, paciencia, benevolencia, bondad, fidelidad, mansedumbre, dominio de sí» (Ga 5, 22). A cuantos, jóvenes como vosotros, no han recibido la Confirmación, les invito cordialmente a prepararse a recibir este sacramento, pidiendo la ayuda de sus sacerdotes. Es una especial ocasión de gracia que el Señor os ofrece: ¡no la dejéis escapar!

Quisiera añadir aquí una palabra sobre la Eucaristía. Para crecer en la vida cristiana es necesario alimentarse del Cuerpo y de la Sangre de Cristo. En efecto, hemos sido bautizados y confirmados con vistas a la Eucaristía (cf. Catecismo de la Iglesia Católica, 1322; Exhort. apost. Sacramentum caritatis, 17). Como «fuente y culmen» de la vida eclesial, la Eucaristía es un «Pentecostés perpetuo», porque cada vez que celebramos la Santa Misa recibimos el Espíritu Santo que nos une más profundamente a Cristo y nos transforma en Él. Queridos jóvenes, si participáis frecuentemente en la Celebración eucarística, si consagráis un poco de vuestro tiempo a la adoración del Santísimo Sacramento, a la Fuente del amor, que es la Eucaristía, os llegará esa gozosa determinación de dedicar la vida a seguir las pautas del Evangelio. Al mismo tiempo, experimentaréis que donde no llegan nuestras fuerzas, el Espíritu Santo nos transforma, nos colma de su fuerza y nos hace testigos plenos del ardor misionero de Cristo resucitado.

7. La necesidad y la urgencia de la misión

Muchos jóvenes miran su vida con aprensión y se plantean tantos interrogantes sobre su futuro. Ellos se preguntan preocupados: ¿Cómo insertarse en un mundo marcado por numerosas y graves injusticias y sufrimientos? ¿Cómo reaccionar ante el egoísmo y la violencia que a veces parecen prevalecer? ¿Cómo dar sentido pleno a la vida? ¿Cómo contribuir para que los frutos del Espíritu que hemos recordado precedentemente, «amor, alegría, paz, paciencia, benevolencia, bondad, fidelidad, mansedumbre y dominio de sí» (n. 6), inunden este mundo herido y frágil, el mundo de los jóvenes sobre todo? ¿En qué condiciones el Espíritu vivificante de la primera creación, y sobre todo de la segunda creación o redención, puede convertirse en el alma nueva de la humanidad? No olvidemos que cuanto más grande es el don de Dios – y el del Espíritu de Jesús es el máximo – tanto más lo es la necesidad del mundo de recibirlo y, en consecuencia, más grande y apasionante es la misión de la Iglesia de dar un testimonio creíble de él. Y vosotros, jóvenes, con la Jornada Mundial de la Juventud, dais en cierto modo testimonio de querer participar en dicha misión. A este propósito, queridos amigos, me apremia recordaros aquí algunas verdades cruciales sobre las cuales meditar. Una vez más os repito que sólo Cristo puede colmar las aspiraciones más íntimas del corazón del hombre; sólo Él es capaz de humanizar la humanidad y conducirla a su «divinización». Con la fuerza de su Espíritu, Él infunde en nosotros la caridad divina, que nos hace capaces de amar al prójimo y prontos para a ponernos a su servicio. El Espíritu Santo ilumina, revelando a Cristo crucificado y resucitado, y nos indica el camino para asemejarnos más a Él, para ser precisamente «expresión e instrumento del amor que de Él emana» (Enc. Deus caritas est, 33). Y quien se deja guiar por el Espíritu comprende que ponerse al servicio del Evangelio no es una opción facultativa, porque advierte la urgencia de transmitir a los demás esta Buena Noticia. Sin embargo, es necesario recordarlo una vez más, sólo podemos ser testigos de Cristo si nos dejamos guiar por el Espíritu Santo, que es «el agente principal de la evangelización» (cf. Evangelii nuntiandi, 75) y «el protagonista de la misión» (cf. Redemptoris missio, 21). Queridos jóvenes, como han reiterado tantas veces mis venerados Predecesores Pablo VI y Juan Pablo II, anunciar el Evangelio y testimoniar la fe es hoy más necesario que nunca (cf. Redemptoris missio, 1). Alguno puede pensar que presentar el tesoro precioso de la fe a las personas que no la comparten significa ser intolerantes con ellos, pero no es así, porque proponer a Cristo no significa imponerlo (cf. Evangelii nuntiandi, 80). Además, doce Apóstoles, hace ya dos mil años, han dado la vida para que Cristo fuese conocido y amado. Desde entonces, el Evangelio sigue difundiéndose a través de los tiempos gracias a hombres y mujeres animados por el mismo fervor misionero. Por lo tanto, también hoy se necesitan discípulos de Cristo que no escatimen tiempo ni energía para servir al Evangelio. Se necesitan jóvenes que dejen arder dentro de sí el amor de Dios y respondan generosamente a su llamamiento apremiante, como lo han hecho tantos jóvenes beatos y santos del pasado y también de tiempos cercanos al nuestro. En particular, os aseguro que el Espíritu de Jesús os invita hoy a vosotros, jóvenes, a ser portadores de la buena noticia de Jesús a vuestros coetáneos. La indudable dificultad de los adultos de tratar de manera comprensible y convincente con el ámbito juvenil puede ser un signo con el cual el Espíritu quiere impulsaros a vosotros, jóvenes, a que os hagáis cargo de ello. Vosotros conocéis el idealismo, el lenguaje y también las heridas, las expectativas y, al mismo tiempo, el deseo de bienestar de vuestros coetáneos. Tenéis ante vosotros el vasto mundo de los afectos, del trabajo, de la formación, de la expectativa, del sufrimiento juvenil... Que cada uno de vosotros tenga la valentía de prometer al Espíritu Santo llevar a un joven a Jesucristo, como mejor lo considere, sabiendo «dar razón de vuestra esperanza, pero con mansedumbre » (cf. 1 P 3, 15).

Pero para lograr este objetivo, queridos amigos, sed santos, sed misioneros, porque nunca se puede separar la santidad de la misión (cf. Redemptoris missio, 90). Non tengáis miedo de convertiros en santos misioneros como San Francisco Javier, que recorrió el Extremo Oriente anunciando la Buena Noticia hasta el límite de sus fuerzas, o como Santa Teresa del Niño Jesús, que fue misionera aún sin haber dejado el Carmelo: tanto el uno como la otra son «Patronos de las Misiones». Estad listos a poner en juego vuestra vida para iluminar el mundo con la verdad de Cristo; para responder con amor al odio y al desprecio de la vida; para proclamar la esperanza de Cristo resucitado en cada rincón de la tierra.

8. Invocar un «nuevo Pentecostés» sobre el mundo

Queridos jóvenes, os espero en gran número en julio de 2008 en Sydney. Será una ocasión providencial para experimentar plenamente el poder del Espíritu Santo. Venid muchos, para ser signo de esperanza y sustento precioso para las comunidades de la Iglesia en Australia que se preparan para acogeros. Para los jóvenes del país que nos hospedará será una ocasión excepcional de anunciar la belleza y el gozo del Evangelio a una sociedad secularizada de muchas maneras. Australia, como toda Oceanía, tiene necesidad de redescubrir sus raíces cristianas. En la Exhortación postsinodal Ecclesia in Oceania Juan Pablo II escribía: «Con la fuerza del Espíritu Santo, la Iglesia en Oceanía se está preparando para una nueva evangelización de pueblos que hoy tienen hambre de Cristo... La nueva evangelización es una prioridad para la Iglesia en Oceanía» (n. 18).

Os invito a dedicar tiempo a la oración y a vuestra formación espiritual en este último tramo del camino que nos conduce a la XXIII Jornada Mundial de la Juventud, para que en Sydney podáis renovar las promesas de vuestro Bautismo y de vuestra Confirmación. Juntos invocaremos al Espíritu Santo, pidiendo con confianza a Dios el don de un nuevo Pentecostés para la Iglesia y para la humanidad del tercer milenio.

María, unida en oración a los Apóstoles en el Cenáculo, os acompañe durante estos meses y obtenga para todos los jóvenes cristianos una nueva efusión del Espíritu Santo que inflame los corazones. Recordad: ¡la Iglesia confía en vosotros! Nosotros, los Pastores, en particular, oramos para que améis y hagáis amar siempre más a Jesús y lo sigáis fielmente. Con estos sentimientos os bendigo a todos con gran afecto.

En Lorenzago, 20 de julio de 2007

BENEDICTUS PP. XVI

[01085-04.01] [Texto original: Italiano]

[B0404-XX.01]