● SANTA MESSA NELLA CATTEDRALE DELLO SPIRITO SANTO DI ISTANBUL
OMELIA DEL SANTO PADRE
RINGRAZIAMENTO FINALE
Questa mattina, alle 8.30, il Santo Padre Benedetto XVI raggiunge la Cattedrale dello Spirito Santo di Istanbul. Accolto al Suo arrivo dagli Ordinari Cattolici di Turchia, il Papa benedice - nel cortile antistante la chiesa - una statua del Beato Giovanni XXIII, opera dello scultore Carlo Balljana, che verrà poi collocata nella locale chiesa di Sant’Antonio.
Alle ore 9 il Papa presiede nella Cattedrale la celebrazione della Santa Messa in rito latino, alla quale prendono parte anche rappresentanze delle comunità cattoliche di Turchia appartenenti ai diversi riti orientali. Sono presenti il Patriarca Ecumenico di Costantinopoli, S.S. Bartolomeo I - che è accolto dal Papa all'ingresso della chiesa e percorre con lui la navata centrale - e il Patriarca Armeno Apostolico, S.B. Mesrob II, insieme a diversi rappresentanti delle altre comunità ecclesiali e delle altre religioni.
Nel corso della Celebrazione Eucaristica, introdotta dal saluto del Vicario Apostolico Latino di Istanbul, S.E. Mons. Louis Pelâtre, dopo la proclamazione del Vangelo il Santo Padre pronuncia l’omelia che riportiamo di seguito:
OMELIA DEL SANTO PADRE
○ Testo in lingua originale
○ Traduzione in lingua inglese
○ Traduzione in lingua italiana
○ Traduzione non ufficiale in lingua turca
○ Testo in lingua originale
Chers Frères et Sœurs,
Au terme de mon voyage pastoral en Turquie, je suis heureux de rencontrer la communauté catholique d’Istanbul et de célébrer avec elle l’Eucharistie pour rendre grâce au Seigneur de tous ses dons. Je tiens à saluer en tout premier lieu le Patriarche de Constantinople, Sa Sainteté Bartholomaios Ier, ainsi que le Patriarche arménien, Sa Béatitude Mesrob II, Frères vénérés, qui ont tenu à se joindre à nous pour cette célébration. Je leur exprime ma profonde gratitude pour ce geste fraternel qui honore toute la communauté catholique.
Chers Frères et Fils de l’Église catholique, Évêques, prêtres et diacres, religieux, religieuses et laïcs, appartenant aux différentes communautés de la ville et aux divers rites de l’Église, je vous salue tous avec joie, reprenant pour vous les mots de saint Paul aux Galates : «Que la grâce et la paix soient avec vous de la part de Dieu notre Père et du Seigneur Jésus-Christ !» (Ga 1, 3). Je tiens à remercier les Autorités civiles présentes pour leur accueil courtois, en particulier toutes les personnes qui ont permis que ce voyage puisse se réaliser. Je veux saluer enfin les représentants des autres communautés ecclésiales et des autres religions qui ont souhaité être présents parmi nous. Comment ne pas penser aux différents événements qui ont forgé ici-même notre histoire commune ? En même temps, je sens le devoir de rappeler de manière particulière les nombreux témoins de l’Evangile du Christ, qui nous pressent de travailler ensemble à l’unité de tous ses disciples, dans la vérité et la charité !
Dans cette cathédrale du Saint-Esprit, j’ai souhaité rendre grâce à Dieu pour tout ce qu’il accomplit dans l’histoire des hommes et invoquer sur tous les dons de l’Esprit de sainteté. Comme vient de nous le rappeler saint Paul, l’Esprit est la source permanente de notre foi et de notre unité. Il suscite en nous la vraie connaissance de Jésus et il met sur nos lèvres les paroles de la foi pour que nous reconnaissions le Seigneur. Jésus l’avait déjà déclaré à Pierre après la Confession de foi de Césarée : «Heureux es-tu, Simon fils de Yonas : ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé ça, mais mon Père qui est aux cieux» (Mt 16, 17). Oui, heureux sommes-nous quand l’Esprit Saint nous ouvre au bonheur de croire et quand il nous fait entrer dans la grande famille des chrétiens, son Église, si multiple à travers la variété des dons, des fonctions et des activités, et en même temps déjà une, «car c’est toujours le même Dieu qui agit en tous». Saint Paul ajoute : «Chacun reçoit le don de manifester l’Esprit en vue du bien de tous». Manifester l’Esprit, vivre selon l’Esprit, ce n’est pas vivre pour soi seulement, mais c’est apprendre à se conformer au Christ Jésus lui-même en devenant, à sa suite, serviteur de ses frères. Voilà un enseignement bien concret pour chacun de nous, Évêques, appelés par le Seigneur à conduire son peuple en nous faisant serviteurs à sa suite ; cela vaut encore pour tous les ministres du Seigneur et également pour tous les fidèles : en recevant le sacrement du Baptême, nous avons tous été plongés dans la mort et la résurrection du Seigneur, «nous avons été désaltérés par l’unique Esprit», et la vie du Christ est devenue la nôtre pour que nous vivions comme lui, pour que nous aimions nos frères comme lui nous a aimés (cf. Jn 13, 34 ).
Il y a vingt-sept ans, dans cette même cathédrale, mon prédécesseur le Serviteur de Dieu Jean-Paul II formait le vœu que l’aube du nouveau millénaire puisse «se lever sur une Église qui a retrouvé sa pleine unité, pour mieux témoigner, au milieu des tensions exacerbées de ce monde, de l’amour transcendant de Dieu manifesté en son Fils Jésus Christ» (Homélie à la cathédrale d’Istanbul, n. 5) . Ce vœu ne s’est pas encore réalisé, mais le désir du Pape est toujours le même et il nous presse, nous tous disciples du Christ qui marchons avec nos lenteurs et nos pauvretés sur le chemin qui veut conduire à l’unité, d’agir sans cesse «en vue du bien de tous», mettant la perspective œcuménique au premier rang de nos préoccupations ecclésiales. Nous vivrons alors vraiment selon l’Esprit de Jésus, au service du bien de tous.
Réunis ce matin dans cette maison de prière consacrée au Seigneur, comment ne pas évoquer l’autre belle image qu’emploie saint Paul pour parler de l’Église, celle de la construction dont les pierres sont toutes solidaires, agencées les unes aux autres pour former un seul édifice, et dont la pierre angulaire, sur qui tout repose, est le Christ. C’est lui la source de la vie nouvelle qui nous est donnée par le Père, dans l’Esprit Saint. L’Évangile de saint Jean l’a proclamé tout à l’heure : «Des fleuves d’eau vive jailliront de son cœur». Cette eau jaillissante, cette eau vive que Jésus a promise à la Samaritaine, les prophètes Zacharie et Ézéchiel la voyaient surgir du côté du Temple, pour qu’elle régénère les eaux de la Mer morte : image merveilleuse de la promesse de vie que Dieu a toujours faite à son peuple et que Jésus est venu accomplir. Dans un monde où les hommes ont tant de mal à partager entre eux les biens de la terre et où l’on commence à s’inquiéter avec raison de la raréfaction de l’eau, ce bien si précieux pour la vie du corps, l’Église se découvre riche d’un bien encore plus grand. Corps du Christ, elle a reçu la charge d’annoncer son Évangile jusqu’aux extrémités de la terre (cf. Mt 28, 19), c’est-à-dire de transmettre aux hommes et aux femmes de ce temps une Bonne Nouvelle qui non seulement éclaire mais bouleverse leur vie, jusqu’à passer et vaincre la mort elle-même. Cette Bonne nouvelle n’est pas seulement une Parole, mais elle est une Personne, le Christ lui-même, ressuscité, vivant ! Par la grâce des Sacrements, l’eau qui s’est écoulée de son côté ouvert en croix est devenue une source jaillissante, «des fleuves d’eau vive», un don que personne ne peut arrêter et qui redonne vie. Comment les chrétiens pourraient-ils garder pour eux seulement ce qu’ils ont reçu ? Comment pourraient-ils confisquer ce trésor et enfouir cette source ? La mission de l’Église ne consiste pas à défendre des pouvoirs, ni à obtenir des richesses, sa mission c’est de donner le Christ, de donner la Vie du Christ en partage, le bien le plus précieux de l’homme que Dieu lui-même nous donne en son Fils.
Frères et Sœurs, vos communautés connaissent l’humble chemin du compagnonnage de chaque jour avec ceux qui ne partagent pas notre foi mais qui déclarent «avoir la foi d’Abraham et qui adorent avec nous le Dieu unique et miséricordieux»(Lumen gentium, n. 16). Vous savez bien que l’Église ne veut rien imposer à personne, et qu’elle demande simplement de pouvoir vivre librement pour révéler Celui qu’elle ne peut cacher, le Christ Jésus qui nous a aimés jusqu’au bout sur la Croix et qui nous a donné son Esprit, vivante présence de Dieu au milieu de nous et au plus intime de nous-mêmes. Soyez toujours accueillants à l’Esprit du Christ et, pour cela, rendez-vous attentifs à ceux qui ont soif de justice, de paix, de dignité, de considération pour eux-mêmes et pour leurs frères. Vivez entre vous selon la parole du Seigneur : «Ce qui montrera à tous les hommes que vous êtes mes disciples, c’est l’amour que vous avez les uns pour les autres» (Jn 13, 35).
Frères et Sœurs, remettons en cet instant notre désir de servir le Seigneur à la Vierge Marie, la Mère de Dieu et la Servante du Seigneur. Elle a prié au Cénacle avec la communauté primitive, dans l’attente de la Pentecôte. Avec elle, prions le Christ Seigneur : Envoie ton Esprit Saint, Seigneur, sur toute l’Église ; qu’il habite chacun de ses membres et qu’il fasse d’eux des messagers de ton Évangile !
Amen.
[01720-03.03] [Texte original: Français]
○ Traduzione in lingua inglese
Dear Brothers and Sisters,
At the conclusion of my pastoral visit to Turkey, I have the joy of meeting the Catholic community of Istanbul and celebrating the Eucharist in thanksgiving to the Lord for all his gifts. I wish first to greet the Patriarch of Constantinople, His Holiness Bartholomew I, and the Armenian Patriarch, His Beatitude Mesrob II, my venerable brothers, who have graciously joined us for this celebration. I express to them my deep gratitude for this fraternal gesture, which honours the entire Catholic community.
Dear brothers and sisters of the Catholic Church, Bishops, priests and deacons, religious and lay men and women belonging to the different communities of the city and the various rites of the Church: I greet all of you with joy in the words of Saint Paul to the Galatians: "Grace to you and peace from God our Father and the Lord Jesus Christ!" (Gal 1:3). I thank the civil authorities present for their gracious welcome, and particularly all who made it possible for my visit to take place. Finally, I greet the representatives of the other ecclesial communities and the other religions who are present. How can we fail to think of the various events which took place here and forged our common history? At the same time I feel obliged to recall with particular gratitude the many witnesses of the Gospel of Christ who urge us to work together for the unity of all his disciples in truth and charity!
In this Cathedral of the Holy Spirit, I wish to thank God for all his works in human history and to invoke upon everyone the gifts of the Spirit of holiness. As Saint Paul has just reminded us, the Spirit is the enduring source of our faith and unity. He awakens within us true knowledge of Jesus and he puts on our lips the words of faith that enable us to acknowledge the Lord. Jesus had already said to Peter after his confession of faith at Caesarea Philippi: "Blessed are you, Simon, Son of Jonah! For flesh and blood has not revealed this to you, but my Father in heaven" (Mt 16:17). We are indeed blessed when the Holy Spirit opens us to the joy of believing and makes us enter the great family of Christians, his Church. For all her rich diversity, in the variety of gifts, ministries and works, the Church is already one, since "it is the same God who inspires them all in every one". Saint Paul adds that: "to each is given the manifestation of the Spirit for the common good". To manifest the Spirit, to live by the Spirit, is not to live for oneself alone, but to let oneself be conformed to Christ Jesus by becoming, like him, the servant of his brothers and sisters. Here is a very concrete teaching for each of us Bishops, called by the Lord to guide his people by becoming servants like him; it is also true for all the Lord’s ministers and for all the faithful: when we received the sacrament of Baptism, all of us were immersed in the Lord’s death and resurrection, "we were given to drink of the one Spirit" and Christ’s life became our own, that we might live like him, that we might love our brothers and sisters as he has loved us (cf. Jn 13:34).
Twenty-seven years ago, in this very Cathedral, my predecessor, the Servant of God John Paul II, expressed his hope that the dawn of the new millennium would "rise upon a Church that has found again her full unity, in order to bear witness better, amid the exacerbated tensions of this world, to God’s transcendent love, manifested in his Son Jesus Christ" (Homily in the Cathedral of Istanbul, 5). This hope has not yet been realized, but the Pope still longs to see it fulfilled, and it impels us, as disciples of Christ advancing with our hesitations and limitations along the path to unity, to act ceaselessly "for the good of all", putting ecumenism at the forefront of our ecclesial concerns. Thus we will truly live by the Spirit of Jesus, at the service of the common good.
Gathered this morning in this house of prayer consecrated to the Lord, how can we not evoke the other fine image that Saint Paul uses in speaking of the Church, the image of the building whose stones are closely fitted together to form a single structure, and whose cornerstone, on which everything else rests, is Christ? He is the source of the new life given us by the Father in the Holy Spirit. The Gospel of Saint John has just proclaimed it: "out of his heart shall flow rivers of living water". This gushing water, this living water which Jesus promised to the Samaritan woman, was seen by the prophets Zechariah and Ezechiel issuing forth from the side of the Temple, so that it could make fruitful the waters of the Dead Sea: a marvellous image of the promise of life that God has always made to his people and that Jesus came to fulfil. In a world where men are so loath to share the earth’s goods and there is a dramatic shortage of water, this good so precious for the life of the body, the Church discovers that she possesses an even greater treasure. As the Body of Christ, she has been charged to proclaim his Gospel to the ends of the earth (cf. Mt 28:19), transmitting to the men and women of our time the Good News which not only illuminates but overturns their lives, even to the point of conquering death itself. This Good News is not just a word, but a person, Christ himself, risen and alive! By the grace of the sacraments, the water flowing from his open side on the Cross has become an overflowing spring, "rivers of living water", a flood that no one can halt, a gift that restores life. How could Christians keep for themselves alone what they have received? How could they hoard this treasure and bury this spring? The Church’s mission is not to preserve power, or to gain wealth; her mission is to offer Christ, to give a share in Christ’s own life, man’s most precious good, which God himself gives us in his Son.
Brothers and Sisters, your communities walk the humble path of daily companionship with those who do not share our faith, yet "profess to hold the faith of Abraham, and together with us adore the one, merciful God" (Lumen Gentium, 16). You know well that the Church wishes to impose nothing on anyone, and that she merely asks to live in freedom, in order to reveal the One whom she cannot hide, Christ Jesus, who loved us to the end on the Cross and who has given us his Spirit, the living presence of God among us and deep within us. Be ever receptive to the Spirit of Christ and so become attentive to those who thirst for justice, peace, dignity and respect for themselves and for their brothers and sisters. Live in harmony, in accordance with the words of the Lord: "By this everyone will know that you are my disciples, if you have love for one another" (Jn 13:35).
Brothers and sisters, let us now hand over our desire to serve the Lord to the Virgin Mary, Mother of God and Servant of the Lord. She prayed in company with the Apostles in the Upper Room, in the days leading up to Pentecost. Together with her, let us pray to Christ her Son: Send forth, O Lord, your Holy Spirit upon the whole Church, that he may dwell in each of her members and make them heralds of your Gospel!
Amen.
[01720-02.02] [Original text: French]
○ Traduzione in lingua italiana
Cari Fratelli e Sorelle,
al termine del mio viaggio pastorale in Turchia, sono lieto di incontrare la comunità cattolica di Istanbul e di celebrare con essa l’Eucaristia per rendere grazie al Signore di tutti i suoi doni. Desidero salutare anzitutto il Patriarca di Costantinopoli, Sua Santità Bartolomeo I, come anche il Patriarca armeno, Sua Beatitudine Mesrob II, Fratelli venerati, che hanno voluto unirsi a noi per questa celebrazione. Esprimo loro la mia profonda gratitudine per questo gesto fraterno che onora tutta la comunità cattolica.
Cari Fratelli e Figli della Chiesa cattolica, Vescovi, presbiteri e diaconi, religiosi, religiose e laici, appartenenti alle differenti comunità della città e ai diversi riti della Chiesa, vi saluto tutti con gioia, ridicendo per voi le parole di san Paolo ai Galati: "Grazia a voi e pace da parte di Dio Padre nostro e dal Signore Gesù Cristo!" (Ga 1, 3). Desidero ringraziare le Autorità civili qui presenti per la loro cortese accoglienza, in particolare tutti coloro che hanno permesso che questo viaggio potesse realizzarsi. Saluto infine i rappresentanti delle altre comunità ecclesiali e delle altre religioni che hanno voluto essere presenti fra noi. Come non pensare ai diversi eventi che hanno forgiato proprio qui la nostra storia comune? Al tempo stesso sento il dovere di ricordare in modo speciale i tanti testimoni del Vangelo di Cristo che ci spronano a lavorare insieme per l’unità di tutti i suoi discepoli, nella verità e nella carità!
In questa cattedrale dello Spirito Santo, desidero rendere grazie a Dio per tutto ciò che egli ha compiuto nella storia degli uomini e invocare su tutti i doni dello Spirito di santità. Come ci ha ricordato ora san Paolo, lo Spirito è la sorgente permanente della nostra fede e della nostra unità. Egli suscita in noi la vera conoscenza di Gesù e pone sulle nostre labbra le parole della fede affinché noi possiamo riconoscere il Signore. Gesù l’aveva già detto a Pietro dopo la Confessione della fede di Cesarea: "Beato te, Simone figlio di Giona: perché né la carne né il sangue te l’hanno rivelato, ma il Padre mio che sta nei cieli" (Mt 16, 17). Si, siamo beati quando lo Spirito Santo ci apre alla gioia di credere e quando ci fa entrare nella grande famiglia dei cristiani, la sua Chiesa, così molteplice nella varietà dei doni, delle funzioni e delle attività, e nello stesso tempo già una, "poiché è sempre lo stesso Dio che agisce in tutti". San Paolo aggiunge: "Ciascuno riceve il dono di manifestare lo Spirito in vista del bene di tutti". Manifestare lo Spirito, vivere secondo lo Spirito, non significa vivere soltanto per sé, ma vuol dire imparare a conformarsi costantemente allo stesso Cristo Gesù, divenendo alla sua sequela servitore dei propri fratelli. Ecco un insegnamento molto concreto per ciascuno di noi, Vescovi, chiamati dal Signore a condurre il suo popolo facendoci servitori sulle sue orme; questo vale anche per tutti i ministri del Signore come anche per tutti i fedeli: ricevendo il sacramento del Battesimo, siamo stati tutti immersi nella morte e resurrezione del Signore, "siamo stati dissetati dall’unico Spirito", e la vita di Cristo è diventata la nostra affinché viviamo come lui, affinché amiamo i nostri fratelli come lui ci ha amati (cfr Gv 13, 34).
Ventisette anni fa, in questa stessa cattedrale, il mio predecessore il Servo di Dio Giovanni Paolo II auspicava che l’alba del nuovo millennio potesse "sorgere su una Chiesa che ha ritrovato la sua piena unità, per meglio testimoniare, in mezzo alle esacerbate tensioni del mondo, il trascendente amore di Dio, manifestato nel Figlio Gesù Cristo" (Omelia nella cattedrale di Istanbul, n. 5). Questo auspicio non si è ancora realizzato, ma il desiderio del Papa è sempre lo stesso e ci spinge, noi tutti discepoli di Cristo che avanziamo con le nostre lentezze e le nostre povertà sul cammino che conduce all’unità, ad agire incessantemente "in vista del bene di tutti", ponendo la prospettiva ecumenica al primo posto delle nostre preoccupazioni ecclesiali. Vivremo allora realmente secondo lo Spirito di Gesù, al servizio del bene di tutti.
Riuniti questa mattina in questa casa di preghiera consacrata al Signore, come non evocare l’altra bella immagine che adopera san Paolo per parlare della Chiesa, quella della costruzione le cui pietre sono tutte unite, strette le une alle altre per formare un solo edificio, e la cui pietra angolare, sulla quale tutto poggia, è Cristo? E’ lui la sorgente della nuova vita che ci è donata dal Padre, nello Spirito Santo. Il Vangelo di san Giovanni l’ha appena proclamato: "Fiumi d’acqua viva sgorgheranno dal suo seno". Quest’acqua zampillante, questa acqua viva che Gesù ha promesso alla Samaritana, i profeti Zaccaria ed Ezechiele la vedevano sorgere dal lato del tempio, per rigenerare le acque del Mar morto: immagine meravigliosa della promessa di vita che Dio ha sempre fatto al suo popolo e che Gesù è venuto a compiere. In un mondo dove gli uomini hanno tanta difficoltà a dividere tra loro i beni della terra e dove ci si inizia a preoccupare giustamente per la scarsità dell’acqua, questo bene così prezioso per la vita del corpo, la Chiesa si scopre ricca di un bene ancora più grande. Corpo del Cristo essa ha ricevuto il compito di annunciare il suo Vangelo fino ai confini della terra (cfr Mt 28, 19), vale a dire di trasmettere agli uomini e alle donne di questo tempo una buona novella che non solo illumina ma cambia la loro vita, fino a passare e vincere la morte stessa. Questa Buona Novella non è soltanto una Parola, ma è una Persona, Cristo stesso, risorto, vivo! Con la grazia dei Sacramenti, l'acqua che è scaturita dal suo costato aperto sulla croce è diventata una fonte che zampilla, "fiumi d’acqua viva", un dono che nessuno può arrestare e che ridona vita. Come i cristiani potrebbero trattenere soltanto per loro ciò che hanno ricevuto? Come potrebbero confiscare questo tesoro e nascondere questa fonte? La missione della Chiesa non consiste nel difendere poteri, né ottenere ricchezze; la sua missione è di donare Cristo, di partecipare la Vita di Cristo, il bene più prezioso dell'uomo che Dio stesso ci dà nel suo Figlio.
Fratelli e Sorelle, le vostre comunità conoscono l’umile cammino di accompagnamento di ogni giorno con quelli che non condividono la nostra fede ma che dichiarano "di avere la fede di Abramo e che adorano con noi il Dio uno e misericordioso" (Lumen gentium, n. 16). Sapete bene che la Chiesa non vuole imporre nulla a nessuno, e che chiede semplicemente di poter vivere liberamente per rivelare Colui che essa non può nascondere, Cristo Gesù che ci ha amati fino alla fine sulla Croce e che ci ha dato il suo Spirito, presenza viva di Dio in mezzo a noi e nel più profondo di noi stessi. Siate sempre aperti allo Spirito di Cristo e, pertanto, siate attenti a quelli che hanno sete di giustizia, di pace, di dignità, di considerazione per essi stessi e per i loro fratelli. Vivete tra voi secondo la parola del Signore: "Da questo tutti sapranno che siete miei discepoli, se avrete amore gli uni per gli altri" (Gv 13, 35). Fratelli e Sorelle, affidiamo in questo momento il nostro desiderio di servire il Signore alla Vergine Maria, Madre di Dio e Serva del Signore. Ella ha pregato nel cenacolo insieme con la comunità primitiva, in attesa della Pentecoste. Insieme con lei preghiamo ora Cristo Signore: Invia il tuo Spirito Santo, Signore, su tutta la Chiesa; che egli abiti ciascuno dei suoi membri e che faccia di loro messaggeri del tuo Vangelo! Amen.
[01720-01.02] [Testo originale: Francese]
○ Traduzione non ufficiale in lingua turca
Sevgili Kardeşlerim,
Türkiye’deki pastoral yolculuğumun bitiminde, Rab’bimizin bizlere bahşetmiş olduğu armağanlardan dolayı şükretmek için Istanbul’daki Katolik cemaatiyle birlikte Efkaristiya’nın etrafında buluşmaktan mutluyum. Bizimle bu merasime katılan saygıdeğer Kardeşlerimiz, başta Kostantinopolis Patriği, Kutsal Peder I. Bartolomeos, Ermeni Patriği, Beatitüd II Mesrob’u içtenlikle selamlıyorum. Tüm Katolik cemaatini onurlandıran bu kardeşçe jestleri için onlara derin şükranlarımı sunuyorum.
Bu şehrin farklı cemaat ve mezheplerinden sevgili Kardeşlerim ve Katolik Kilisesi mensubu Evlatlarım, Episkoposlar, papazlar ve diakoslar, rahip ve rahibeler, laik müminler, hepinizi Aziz Pavlus’un Galatyalılar’a hitaben söylemiş olduğu sözlerle sevinçle selamlıyorum: Burada hazır bulunan, nezaketle beni karşılayan ve bu yolculuğun gerçekleşmesine izin veren resmî Makamlara çok teşekkür ediyorum. Son olarak da, burada aramızda bulunan, diğer kilise cemaatlerini ve diğer dinlerden mensupları selamlıyorum. Burada ortak Hıristiyan tarihimize yön veren değişik olayları hatırlayarak, hakikat ve sevgi içinde, Mesih’in tüm öğrencilerinin birliği için, beraber çalışmaya bizleri iten, Allah’ın kutsallığına tanıklık verenleri de anmamak mümkün değil.
Sent Espri Katedralinde, insanlık tarihinde gerçekleştirmiş olduğu her şey için Allah’a şükrediyorum ve Kutsal Ruh’un azizlik yönündeki armağanlarını herkese vermesini diliyorum. Aziz Pavlus’un bize hatırlattığı gibi, Kutsal Ruh inancımızın ve birliğimizin daimî kaynağıdır. Kutsal Ruh, İsa’yı gerçek anlamda tanımamızı sağlayan ve Rab’bi tanımak için dudaklarımızdan dökülen inanç sözleri de O’ndan geliyor. Petrus, Filippi Sezariyesi’nde inancını dile getirdiğinde, İsa ona: «Ne mutlu sana, Yunus oğlu Simun, bu sırrı sana açan insan değil, göklerdeki Babam’dır !» dedi (Matta 16, 17). Ne mutlu bize ki Kutsal Ruh bizlere inanma sevincini veriyor. Aynı zamanda bizleri Kilisesinin büyük Hıristiyan ailesine dahil ediyor. Bu Kilise değişik armağanlar, işlevler ve etkinliklerle şimdiden birdir « ama herkeste hepsini etkin kılan aynı Tanrı’dır». Pavlus şöyle devam ediyor: « Herkesin yararı için herkese Ruh’u belli eden bir yetenek veriliyor ». Kutsal Ruh’u ifşa etmek, Kutsal Ruh’a göre yaşamak sadece kendimiz için yaşamak değil, kardeşlere hizmet ederek Mesih İsa’yı izleyip O’na benzemeyi öğrenmektir. Bu biz Bu biz Episkoposlar için somut bir öğretidir. Bizler Rab tarafından Mesih’in izinde halkımıza hizmet ederek yol göstermeye çağrıldık. Bu Rab’bin tüm ruhanileri ve müminleri için de geçerlidir: Vaftiz suyuyla hepimiz Rab’bin ölüm ve dirilişine daldırıldık, « hepimizin aynı Ruh’tan içmesi sağlandı » ve Mesih gibi yaşayabilmek, O’nun bizleri sevdiği gibi kardeşlerimizi sevebilmemiz için O’nun yaşamı bizim oldu (Yuhanna 13, 34).
Yirmialtı yıl önce, bu Katedralde, selefim Allah’ın Hizmetkârı II. Jean-Paul şu sözleri söyledi : "Şiddetli gerilimlerle dolu bu dünyada, Allah’ın Oğlu Mesih İsa’ya beslemiş olduğu deneyüstü (transcendant) sevginin tanıklığını daha iyi verebilmek için, » yeni milenyumun şafağında « Kilise tam birliğe kavuşmuş olarak uyansın» (İstanbul Katedralinde vaaz n. 5). Bu temenni henüz gerçekleşmedi ama Papa’nın arzusu değişmedi ve bizleri dürtmeye devam ediyor. Mesih’in öğrencileri olan bizleri, hepimizi birliğe ulaştıracak yolda ağır ve yoksul bir şekilde ilerliyoruz. Daima « herkes için iyi olanı göz önünde tutarak » ekümenik hedefe Kilise’deki kaygılarımız arasında ilk yeri vermeliyiz. Bu şekilde, herkesin hizmetinde, gerçekten de İsa’nın Ruh’u doğrultusunda yaşayacağız.
Bu sabah Rab’be adanmış bu kutsal mekânda toplanan bizlerin, Aziz Pavlus’un Kilise’den söz ederken kullandığı o güzel imgeyi anmamak mümkün değil. Pavlus örnek olarak birbirlerine kenetli olan ve bir bütün oluşturan yapıdan söz ederken, köşe taşının Mesih İsa’nın kendisi olduğunu söylüyor. Mesih yeni hayatın kaynağıdır. Bu hayat bize Peder aracılığıyla ve Kutsal Ruh’ta veriliyor. Bugünün İncil’inde Aziz Yuhanna « İçinden diri su ırmakları akacaktır » sözleriyle ilân ediyor. İsa’nın Samiriye’li kadına vaat etmiş olduğu diri ve canlı suyun, Zekeriya ve Hezekiel Tapınağın köşesinden fışkırdığını ve Ölü Denizin sularında yenilendiğini gördüler. Bu, Allah’ın halkına her zamandan beri verdiği ve İsa’nın tamamlamış olduğu yaşam sözünün olağanüstü imgesidir. İnsanların dünyevî zenginlikleri paylaşmakta büyük güçlük çektiği, bedenin yaşamı için son derece değerli olan suyun azalmasından dolayı, haklı olarak endişe duyan bir dünyada, Kilise kendi içinde çok daha büyük bir zenginlik keşfediyor. Müjde’yi bütün uluslara ilân etme görevini üstlenen Mesih’in Bedeni Kilise (Matta 28, 19) günümüz insanlarının yaşamını sadece aydınlatmakla kalmayıp, tamamıyla değiştiren, hatta ölümü yenmeye kadar varan İyi Müjdeyi iletiyor. Bu İyi Müjde sadece bir Söz değildir, bir Şahıstır, yaşayan, dirilmiş Mesih’in kendisidir ! Kutsal Sırların verdiği lütufla, Çarmıhtaki Mesih İsa’nın böğründen çıkan su, fışkıran kaynak şeklinde « diri su ırmakları »na dönüşüyor. Hayat veren bu armağanı hiç kimse durduramaz. Hıristiyanların bunu sadece kendileri için saklamaları mümkün değil. Bu hazineye el koymaları ve bu kaynağı gizlemeleri mümkün değil. Kilise’nin görevi ne iktidarları savunmak, ne zenginlikleri ele geçirmek, ne de doktrin öğretmektir. Kilise’nin görevi Allah’ın Oğlu aracılığıyla verdiği, insanın en değerli zenginliği olan Mesih’in Hayatını paylaşmak, Mesih’i vermektir.
Sevgili Kardeşlerim, sizler günlük yaşantınızda bizimle aynı inancı paylaşmayan ama « İbahim’in inancına sahip ve tek, merhametli Allah’a tapan » kişilerle sürekli birliktesiniz (Lumen gentium, n. 16). Kilise’nin kimseye zorla hiç bir şey kabul ettirmek istemediği malûmunuzdur: Tek arzusu, Çarmıhta bizleri sonuna kadar seven, bizler için Ruh’unu veren, Allah’ın aramızda ve içimizdeki canlı varlığı Mesih İsa’yı serbestçe yaşayarak ifşa etmektir. Mesih’in Ruh’una daima kucak açın ve bunun için de tüm insanların adalet, huzur ve esenlik, saygınlık ihtiyaçlarına duyarlı olun. Aranızda Rab’bin şu Sözünü yaşayın : « Birbirinize sevginiz olursa, herkes bununla benim öğrencilerim olduğunuzu anlayacaktır » (Yuhanna 13, 35).
Kardeşlerim, Rab’be hizmet etme arzumuzu şimdi Allah’ın Annesi ve Rab’bin Hizmetkârı Bâkire Meryem’e emanet ederek O’na şöyle dua edelim: Rab’bim Kutsal Ruh’unu bütün Kilise’ne gönder, O Kilise’nin tüm fertlerinde mekân kursun ve onları İncil’in müjdeleyicileri yapsın!
Amin.
[01720-AA.01] [Testo originale: Francese]
RINGRAZIAMENTO FINALE
Di seguito riportiamo le parole pronunciate dal Papa, in italiano e in francese, al termine della Santa Messa celebrata nella Cattedrale latina dello Spirito Santo a Istanbul:
Alla fine vorrei ringraziare l'intera popolazione di Istanbul e delle altre città della Turchia per la cordiale accoglienza che mi è stata ovunque riservata. Il mio ringraziamento è ancor più sentito e profondo, perché so che la mia presenza in questi giorni ha creato non pochi disagi allo svolgimento della vita quotidiana della gente. Grazie di cuore anche per la comprensione e per la pazienza dimostrata.
[01744-01.01] [Testo originale: Italiano]
Je remercie toute la population d’Istanbul et des autres villes de Turquie pour l’accueil cordial qui m’a partout été réservé. Mes remerciements sont d’autant plus profonds que je sais que ma présence a créé, durant ces jours, de nombreux désagréments au déroulement de la vie quotidienne des personnes. Merci aussi de tout cœur pour la compréhension et pour la patience dont vous avez fait preuve.
[01744-03.01] [Texte original: Français]
Conclusa la Celebrazione Eucaristica, il Papa si trasferisce in auto all’aeroporto di Istanbul per far rientro a Roma.
[B0618-XX.04]