● TESTO IN LINGUA ARABA
In occasione della fine del Ramadan (‘Id al-Fitr 1427 H. / 2006 A.D.) il Pontificio Consiglio per il Dialogo Interreligioso formula un messaggio augurale ai Musulmani, dal tema: "Cristiani e Musulmani: in dialogo fiducioso per affrontare insieme le sfide del nostro mondo".
Questo il testo del Messaggio, a firma del Presidente, Em.mo Card. Paul Poupard, e del Segretario del Pontificio Consiglio, l’Arcivescovo S.E. Mons. Pier Luigi Celata:
● TESTO IN LINGUA FRANCESE
Chrétiens et Musulmans:
en dialogue confiant pour relever ensemble les défis de notre monde
Chers amis musulmans,
1. C’est pour moi un motif de grande joie de vous adresser ce message, pour la première fois comme Président du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux, et de vous présenter les vœux les plus chaleureux de ce Conseil à l’occasion de la fête qui conclut le mois de jeûne du Ramadan. Je vous souhaite paix, tranquillité et joie dans vos cœurs, dans vos maisons et dans vos pays respectifs. Ces vœux font écho à ceux que Sa Sainteté le Pape Benoît XVI a en personne formulé au début du Ramadan, aux diplomates de pays à majorité musulmane accrédités auprès du Saint-Siège et à d’autres pays membres et observateurs de l’Organisation de la Conférence islamique, et à des représentants des communautés musulmanes en Italie.
2. Il est beau de pouvoir partager avec vous ce moment significatif dans le cadre de nos rapports de dialogue. Les circonstances particulières que nous venons de traverser ensemble montrent, elles aussi, que si le chemin d’un dialogue authentique peut être parfois ardu, il devient plus que jamais nécessaire.
3. Le mois de Ramadan que vous venez de vivre a été également, sans nul doute, un temps de prière et de réflexion sur la situation difficile que traverse notre monde. Tout en voyant ce qui est bon et en remerciant Dieu, il est impossible de ne pas constater les graves problèmes qui pèsent sur notre époque : l’injustice, la pauvreté, les tensions et les conflits à l’intérieur des pays, mais aussi entre eux. La violence et le terrorisme sont une plaie particulièrement douloureuse. Combien de vies humaines détruites, de femmes rendues veuves, d’enfants qui perdent leurs parents et se trouvent ainsi orphelins… Combien de personnes sont blessées dans leurs corps et dans leurs cœurs, handicapées… Combien de destructions, en quelques instants, de ce qui a été construit parfois pendant des années, au prix de nombreux sacrifices et d’énormes dépenses !
4. En tant que Chrétiens et Musulmans, ne sommes-nous pas les premiers à être appelés à offrir notre contribution spécifique à la solution de cette grave situation et de ces problèmes complexes ? C’est sans doute la crédibilité des religions qui est en jeu, mais aussi celle des chefs religieux et de tous les croyants. Si nous ne tenons pas notre place comme croyants, beaucoup s’interrogeront sur l’utilité des religions et sur notre cohérence en tant qu’hommes et femmes qui se prosternent devant Dieu.
Nos deux religions accordent beaucoup d’importance et d’espace à l’amour, à la compassion et à la solidarité. C’est dans cette perspective que je désire partager avec vous le message de la première encyclique de Sa Sainteté le Pape Benoît XVI, Deus caritas est : « Dieu est amour », qui fait écho à la « définition » la plus caractéristique de Dieu dans l’Écriture Sainte des Chrétiens: « Dieu est amour » (1 Jn 4, 8). L’amour authentique pour Dieu est inséparable de l’amour pour les autres : « Si quelqu’un dit : ‘J’aime Dieu’ alors qu’il a de la haine contre son frère, c’est un menteur. En effet celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, est incapable d’aimer Dieu, qu’il ne voit pas » (1 Jn 4, 20). En le rappelant, l’encyclique souligne l’importance de la charité fraternelle dans la mission de l’Église : l’amour, pour être crédible, doit être effectif. Il est nécessaire qu’il vienne en aide à tous, à commencer par les plus démunis. L’amour véritable doit se mettre au service de tous dans la vie de tous les jours, mais aussi au service de la recherche de solutions justes et pacifiques aux graves problèmes qui assaillent notre monde.
5. Les croyants qui s’engagent dans l’aide aux personnes dans le besoin et dans la recherche de solutions à ces problèmes le font d’abord par amour pour Dieu, « pour le visage de Dieu ». Le psaume 27 (26) le rappelle : « C’est ta face, Seigneur, que je cherche, ne me cache pas ta face … » (vv. 8b-9a). Le jeûne que vous avez vécu tout au long de ce mois vous a non seulement rendus plus attentifs à la prière, mais également plus sensibles aux besoins des autres, surtout de ceux qui ont faim, favorisant une générosité encore plus grande avec les personnes dans la détresse.
6. Les soucis quotidiens et les graves problèmes du monde sollicitent notre attention et notre action. Demandons à Dieu dans la prière de nous aider à les affronter avec courage et détermination. Là où nous pouvons œuvrer ensemble, ne travaillons pas séparément. Le monde, et nous avec lui, a besoin de Chrétiens et de Musulmans qui se respectent, s’estiment, et donnent le témoignage de s’aimer et œuvrer ensemble à la gloire de Dieu et au bien de tous les hommes.
7. C’est avec des sentiments de sincère amitié que je vous salue et que je confie ces pensées à votre réflexion. Je demande à Dieu Tout-Puissant qu’elles contribuent à promouvoir, partout, des rapports de plus grande compréhension et de coopération accrue entre Chrétiens et Musulmans, qui participeront grandement au rétablissement et à l’affermissement de la paix au sein des nations et entre les peuples, selon le vœu profond de tous les croyants et de tous les hommes de bonne volonté.
Paul Cardinal Poupard
Président
Archevêque Pier Luigi Celata
Secrétaire
[01481-03.01] [Texte original: Français]
● TESTO IN LINGUA INGLESE
Christians and Muslims:
in confident dialogue aimed at solving together the challenges of our world
Dear Muslim friends,
1. I am happy to address this message to you for the first time as President of the Pontifical Council for Interreligious Dialogue, and to extend the Council’s warmest greetings as you celebrate the conclusion of the fast of Ramadan. I wish you peace, tranquillity and joy in your hearts, your homes and your countries. These good wishes echo those which His Holiness Pope Benedict XVI expressed personally at the beginning of Ramadan to the diplomats accredited to the Holy See from countries with Muslim majorities, to those from other countries that are members and observers of the Organization of the Islamic Conference, and to representatives of Muslim communities in Italy.
2. It is good to be able to share this significant moment with you in the context of our ongoing dialogue. The particular circumstances that we have recently experienced together demonstrate clearly that, however arduous the path of authentic dialogue may be at times, it is more necessary than ever.
3. The month of Ramadan which you have just completed has also undoubtedly been a time of prayer and reflection on the difficult situations of today’s world. While contemplating and thanking God for all that is good, it is impossible not to take note of the serious problems which affect our times: injustice, poverty, tensions and conflicts between countries as well as within them. Violence and terrorism are a particularly painful scourge. So many human lives destroyed, so many women widowed, so many children who have lost a parent, so many children orphaned … So many wounded, physically and spiritually… So much, which has taken years of sacrifice and toil to build, destroyed in a few minutes!
4. As Christian and Muslim believers, are we not the first to be called to offer our specific contribution to resolve this serious situation and these complex problems? Without doubt, the credibility of religions and also the credibility of our religious leaders and all believers is at stake. If we do not play our part as believers, many will question the usefulness of religion and the integrity of all men and women who bow down before God.
Our two religions give great importance to love, compassion and solidarity. In this context, I wish to share with you the message of the first Encyclical Letter of His Holiness Pope Benedict XVI, Deus Caritas Est (God is Love), which echoes the most characteristic ‘definition’ of God in Christian Sacred Scriptures, "God is love" (1 Jn 4: 8). Genuine love for God is inseparable from love for others: "Anyone who says, ‘I love God’, and hates his brother, is a liar, since a man who does not love the brother he can see cannot love God, whom he has not seen" (1 Jn 4: 20). In recalling this point, the Encyclical underlines the importance of fraternal charity in the Church’s mission: love, to be credible, must be effective. It must come to the aid of everyone, beginning with the most needy. True love must be of service to all the needs of daily life; it must also seek just and peaceful solutions to the serious problems which afflict our world.
5. Believers who are engaged in helping people in need or seeking solutions to these problems, do so above all through their love for God, ‘for the face of God’. Psalm 27 (26) says: ‘I seek your face, O Lord, hide not your face from me …’(vv. 8b-9a). The month of fasting which you have just completed has not only brought you to give more attention to prayer, it has also rendered you more sensitive to the needs of others, above all to the hungry, fostering an even greater generosity towards those in distress.
6. Everyday worries together with the more serious problems faced by the world call for our attention and our action. Let us ask God in prayer to help us confront them with courage and determination. In those places where we can work together, let us not labour separately. The world has need, and so do we, of Christians and Muslims who respect and value each other and bear witness to their mutual love and co-operation to the glory of God and the good of all humanity.
7. With sentiments of sincere friendship I greet you and entrust to you my thoughts for your consideration. I beseech Almighty God that they will contribute to the promotion everywhere of the relations of greater understanding and co-operation that have arisen between Christians and Muslims, and thus offer a significant contribution to the re-establishment and strengthening of
peace both within nations and between peoples, in accordance with the profound desires of all believers and all men and women of goodwill.
Paul Cardinal Poupard
President
Archbishop Pier Luigi Celata
Secretary
[01481-02.01] [Original text: French]
● TESTO IN LINGUA ITALIANA
Cristiani e Musulmani:
in dialogo fiducioso per affrontare insieme le sfide del nostro mondo
Cari amici musulmani,
1. E’ per me motivo di grande gioia inviarvi questo messaggio per la prima volta in qualità di Presidente del Pontificio Consiglio per il Dialogo Interreligioso, e di presentarvi gli auguri più calorosi di questo Consiglio in occasione della festa che conclude il mese di digiuno del Ramadan. Vi auguro pace, tranquillità e gioia nei vostri cuori, nelle vostre case e nei vostri rispettivi paesi. Questi auguri fanno eco a quelli che Sua Santità, il Papa Benedetto XVI in persona, all’inizio del Ramadan, ha formulato ai diplomatici dei paesi a maggioranza musulmana accreditati presso la Santa Sede, ad altri paesi membri e osservatori dell’Organizzazione della Conferenza Islamica e a rappresentanti delle comunità musulmane in Italia.
2. E’ bello poter condividere con voi questo momento significativo nell’ambito dei nostri rapporti di dialogo. Le circostanze particolari che abbiamo appena affrontato insieme, mostrano anch’esse che, se il cammino di un dialogo autentico può essere talvolta arduo, esso diventa più che mai necessario.
3. Il mese del Ramadan che avete appena vissuto è stato anche ugualmente un tempo di preghiera e di riflessione sulla difficile situazione che sta vivendo il nostro mondo. Pur vedendo ciò che è buono e ringraziando il Signore, è impossibile non constatare i gravi problemi che gravano sulla nostra epoca: l’ingiustizia, la povertà, le tensioni e i conflitti all’interno dei paesi, ma anche tra di loro. La violenza e il terrorismo costituiscono una piaga particolarmente dolorosa. Quante vite umane distrutte, donne rese vedove, bambini che perdono i genitori e si ritrovano orfani… Quanti sono gli uomini e le donne che vengono feriti nel corpo e nel cuore, o colpiti da un handicap… Quanta distruzione, in pochi minuti, di ciò che è stato costruito durante gli anni, spesso al prezzo di molti sacrifici e di enormi spese!
4. Come cristiani e musulmani, non siamo forse i primi chiamati a offrire il nostro contributo specifico alla soluzione di questa grave situazione e di questi complessi problemi? E’ in gioco probabilmente la credibilità delle religioni, ma anche quella dei capi religiosi e di tutti i credenti. Se non teniamo il nostro posto come credenti, molti si interrogheranno sull’utilità delle religioni e sulla nostra coerenza in quanto uomini e donne che si prostrano davanti a Dio.
Le nostre due religioni attribuiscono molta importanza e molto spazio all’amore, alla compassione e alla solidarietà. E’ in questa occasione che desidero condividere con voi il messaggio della prima enciclica di Sua Santità il Papa Benedetto XVI, Deus caritas est (« Dio è amore »), che fa eco alla «definizione» più caratteristica di Dio nella Sacra Scrittura dei cristiani: «Dio è amore» (1 Gv 4, 8). L’amore autentico per Dio è inseparabile dall’amore per gli altri: «Se uno dicesse: "Io amo Dio", e odiasse il suo fratello, è un mentitore. Chi infatti non ama il proprio fratello che vede, non può amare Dio che non vede» (1 Gv 4, 20). Ricordando questo, l’enciclica sottolinea l’importanza della carità fraterna nella missione della Chiesa: l’amore, per essere credibile, deve essere concreto. E’ necessario che sia un aiuto offerto a tutti, partendo dai più svantaggiati. L’amore vero deve mettersi al servizio della vita di tutti i giorni, ma anche della ricerca di soluzioni giuste e pacifiche ai gravi problemi che colpiscono il nostro mondo.
5. I credenti che si impegnano nell’aiuto alle persone bisognose e nella ricerca di soluzioni a tali problemi, lo fanno prima di tutto per amore di Dio, «per il volto di Dio». Il Salmo 27 (26) recita: «Cerco il tuo volto, Signore, il tuo volto io cerco…» (v.9). Il digiuno che avete vissuto durante tutto questo mese, oltre ad un’attenzione maggiore alla preghiera, vi ha reso ugualmente ancora più sensibili ai bisogni degli altri, soprattutto a chi ha fame, indicando una generosità ancora più grande nei confronti delle persone che si trovano nella necessità.
6. Le difficoltà quotidiane e i gravi problemi del mondo sollecitano la nostra attenzione e la nostra azione. Chiediamo a Dio, nella preghiera, di aiutarci ad affrontarli con coraggio e determinazione. Laddove possiamo operare insieme, non lavoriamo separati. Il mondo, e noi con lui, ha bisogno di Cristiani e di Musulmani che si rispettano, si stimano e offrono la testimonianza di amarsi e di operare insieme per la gloria di Dio e per il bene di tutti gli uomini.
7. Con sentimenti di sincera amicizia vi saluto e affido queste considerazioni alla vostra riflessione. Chiedo a Dio Onnipotente che tali sentimenti contribuiscano a promuovere, dovunque, rapporti di più grande comprensione e di più ampia cooperazione tra cristiani e musulmani; sarà questo un importante contributo per ristabilire e rafforzare la pace all’interno delle nazioni e tra i popoli, secondo l’auspicio profondo di tutti i credenti e di tutti gli uomini di buona volontà.
Cardinale Paul Poupard
Presidente
Arcivescovo Pier Luigi Celata
Segretario
[01481-01.01] [Testo originale: Francese]
● TESTO IN LINGUA ARABA
[01481-08.01] [Testo originale: Francese]
[B0522-XX.02]