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UDIENZA AL CORPO DIPLOMATICO ACCREDITATO PRESSO LA SANTA SEDE, 09.01.2006


Alle ore 11 di questa mattina, nella Sala Regia del Palazzo Apostolico Vaticano, il Santo Padre Benedetto XVI riceve in Udienza i Membri del Corpo Diplomatico accreditato presso la Santa Sede, per la presentazione degli auguri per il nuovo anno.

Dopo l’indirizzo augurale formulato dal Decano del Corpo Diplomatico, S.E. il Prof. Giovanni Galassi, Ambasciatore della Repubblica di San Marino presso la Santa Sede, il Papa pronuncia il discorso che riportiamo di seguito:

DISCORSO DEL SANTO PADRE

Excellences,
Mesdames et Messieurs,

C’est avec joie que je vous accueille tous pour cette rencontre traditionnelle du Pape avec le Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège. Après la célébration des grandes fêtes chrétiennes de Noël et de l’Épiphanie, l’Église vit encore de cette joie: c’est une grande joie, parce qu’elle provient de la présence de l’Emmanuel – Dieu avec nous –, mais c’est aussi une joie intérieure, parce qu’elle est vécue dans le cadre domestique de la Sainte Famille, dont l’Église, en ces jours, parcourt à nouveau l’histoire simple et exemplaire, en s’y associant intimement; en même temps, c’est une joie qu’il faut communiquer, parce que la vraie joie ne peut être isolée sans s’affaiblir ni s’éteindre. À vous tous donc, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, aux Peuples et aux Gouvernements que vous représentez dignement, à vos chères familles, à vos Collaborateurs, j’adresse mes vœux de joie chrétienne. Qu’elle soit la joie de la fraternité universelle apportée par le Christ, une joie riche des vraies valeurs et ouverte au partage généreux. Qu’elle vous accompagne et qu’elle grandisse chaque jour de l’année qui vient de commencer.

Votre Doyen, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, a exprimé les vœux du Corps diplomatique, interprétant vos sentiments avec délicatesse. À lui et à vous vont mes remerciements. Il a mentionné aussi certains des nombreux et graves problèmes qui agitent le monde d’aujourd’hui. Ils sont l’objet de votre sollicitude comme de celle du Saint-Siège et de l’Église catholique dans le monde entier, solidaire de toute souffrance, de toute espérance et de tout effort qui accompagne le chemin de l’homme. Nous nous sentons ainsi comme unis dans une mission commune, qui nous place toujours face à de nouveaux et formidables défis. Toutefois, nous les affrontons avec confiance, dans la volonté de nous soutenir mutuellement – chacun selon sa propre tâche –, tournés vers de grands buts communs.

J’ai dit «notre mission commune». Et quelle est-elle sinon la paix? L’Église ne fait rien d’autre que de répandre le message du Christ, venu – comme l’écrit l’Apôtre Paul dans la Lettre aux Éphésiens – pour annoncer la paix à ceux qui étaient loin et à ceux qui étaient proches (cf. 2, 17). Et vous, éminents représentants diplomatiques de vos peuples, en raison de votre statut (cf. Convention de Vienne sur les relations diplomatiques, 18 avril 1961, art. 3, 1, e), vous avez entre autres la noble tâche suivante: promouvoir des relations internationales amicales. C’est bien d’elles en réalité que la paix se nourrit.

La paix – nous le constatons douloureusement – reste en de nombreuses parties du monde entravée, blessée ou menacée. Quel est le chemin vers la paix? Dans le message que j’ai adressé pour la célébration de la Journée mondiale de la Paix de cette année, j’ai estimé pouvoir affirmer: «Là où l’homme se laisse éclairer par la splendeur de la vérité, il entreprend presque naturellement le chemin de la paix» (n. 3). Dans la vérité, la paix.

Considérant la situation du monde d’aujourd’hui, où, parallèlement à de funestes scénarios de conflits armés, ouverts ou latents, ou seulement apaisés en apparence, on peut – grâce à Dieu – relever un effort courageux et tenace en faveur de la paix de la part de beaucoup d’hommes et de nombreuses institutions, je voudrais, à la manière d’un encouragement fraternel, proposer quelques réflexions, que je dégage en quelques simples énoncés.

Le premier: l’engagement pour la vérité est l’âme de la justice. Celui qui est engagé pour la vérité ne peut pas ne pas refuser la loi du plus fort, qui vit de mensonge et qui, au niveau national et international, a tant de fois émaillé de tragédies l’histoire des hommes. Le mensonge se revêt souvent d’une apparente vérité, mais en réalité il est toujours sélectif et tendancieux, orienté de manière égoïste vers une instrumentalisation de l’homme et, en définitive, vers sa soumission. Des systèmes politiques du passé, mais non seulement du passé, en sont une preuve amère. À l’opposé se situent la vérité et la véracité, qui portent à la rencontre d’autrui, à sa reconnaissance et à l’entente: par la splendeur qui lui est propre – la splendor veritatis –, la vérité ne peut pas ne pas se répandre; et l’amour du vrai est, par son dynamisme intrinsèque, tout tourné vers une compréhension impartiale et équitable, et vers le partage, en dépit de toutes sortes de difficultés.

Votre expérience de diplomates ne peut pas ne pas confirmer que, même dans les relations internationales, la recherche de la vérité réussit à faire apparaître les diversités jusque dans leurs plus subtiles nuances, et les exigences qui s’ensuivent, et pour cela même aussi les limites à respecter et à ne pas dépasser, pour la protection de tous les intérêts légitimes des parties. Cette même recherche de la vérité vous porte également à affirmer avec force ce que tous ont en commun, qui appartient à la nature même des personnes, de tout peuple et de toute culture, et qui doit être pareillement respecté. Quand ces aspects, distincts et complémentaires – la diversité et l’égalité –, sont connus et reconnus, alors les problèmes peuvent se résoudre et les dissensions s’apaiser selon la justice; des ententes profondes et durables sont possibles. Tandis que, lorsque l’un de ces aspects est méconnu ou que l’on n’en tient pas compte, c’est alors que se font jour l’incompréhension, le conflit, la tentation de la violence et des abus de pouvoir.

Avec une évidence presque exemplaire, ces considérations me semblent applicables en ce point névralgique de la scène mondiale que reste la Terre Sainte. L’État d’Israël doit pouvoir y exister pacifiquement, conformément aux normes du droit international; le Peuple palestinien doit également pouvoir y développer sereinement ses institutions démocratiques pour un avenir libre et prospère.

De telles considérations peuvent s’appliquer de manière plus large dans le contexte mondial actuel, où l’on parle non sans raison du danger d’un choc des civilisations. Ce danger est rendu plus aigu par le terrorisme organisé, qui s’étend désormais au niveau planétaire. Les causes en sont nombreuses et complexes, les causes idéologiques et politiques, mêlées à des conceptions religieuses aberrantes, n’en sont pas les moindres. Le terrorisme n’hésite pas à frapper des personnes innocentes, sans aucune distinction, ou à mettre à exécution des chantages inhumains, suscitant la panique de populations entières, dans le but de contraindre les responsables politiques à satisfaire les desseins des terroristes eux-mêmes. Aucune circonstance ne peut justifier cette activité criminelle, qui couvre d’infamie celui qui l’accomplit et qui est d’autant plus blâmable qu’elle se pare du bouclier d’une religion, rabaissant ainsi au niveau de son aveuglement et de sa perversion morale la pure vérité de Dieu.

L’engagement pour la vérité de la part des diplomaties, tant au niveau bilatéral que multilatéral, peut apporter une contribution essentielle, car les diversités indéniables qui caractérisent des peuples de différentes parties du monde et leurs cultures peuvent se rassembler non seulement dans une coexistence tolérante, mais dans un projet d’humanité plus haut et plus riche. Au cours des siècles passés, les échanges culturels entre judaïsme et hellénisme, entre monde romain, monde germanique et monde slave, de même qu’entre monde arabe et monde européen, ont fécondé la culture et favorisé les sciences et les civilisations. Il devrait en être de nouveau ainsi aujourd’hui – et dans une mesure plus grande encore! –, les possibilités d’échange et de compréhension réciproque étant de fait beaucoup plus favorables. C’est pourquoi il faut avant tout souhaiter aujourd’hui que soit supprimé tout obstacle à l’accès à l’information par la presse et par les moyens informatiques modernes, et que s’intensifient en outre les échanges entre enseignants et étudiants des disciplines humanistes des universités des diverses régions culturelles.

Le deuxième énoncé que je voudrais proposer est le suivant: l’engagement pour la vérité donne fondement et vigueur au droit à la liberté. La grandeur singulière de l’être humain a sa racine ultime en ceci: l’homme peut connaître la vérité. Et l’homme veut la connaître. Mais la vérité peut seulement être atteinte dans la liberté. Cela vaut pour toutes les vérités, comme il ressort de l’histoire des sciences; mais cela est vrai de manière éminente pour les vérités dans lesquelles est en jeu l’homme lui-même en tant que tel, les vérités de l’esprit: celles qui concernent le bien et le mal, les grandes finalités et perspectives de vie, la relation à Dieu. Car on ne peut les atteindre sans qu’en découlent de profondes conséquences pour la conduite de sa propre vie. Et une fois librement faites siennes, ces vérités ont ensuite besoin d’espaces de liberté pour pouvoir être vécues dans toutes les dimensions de la vie humaine.

C’est ici que s’insèrent naturellement l’activité de tous les États, de même que l’activité diplomatique entre les États. Dans les développements actuels du droit international, on perçoit avec une sensibilité croissante qu’aucun Gouvernement ne peut se dispenser du devoir de garantir à ses citoyens des conditions de liberté appropriées, sans compromettre, même pour cela, sa crédibilité comme interlocuteur dans les questions internationales. Et cela est juste: car dans la sauvegarde des droits inhérents à la personne en tant que telle, internationalement garantis, on ne peut pas ne pas évaluer de manière prioritaire l’espace donné aux droits à la liberté à l’intérieur de chaque État, aussi bien dans la vie publique que privée, tant dans les relations économiques que politiques, tant dans les relations culturelles que religieuses.

À ce sujet, vous savez bien, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, que l’activité de la diplomatie du Saint-Siège est, par nature, tournée vers la promotion, dans les différents domaines où la liberté doit se réaliser, de l’aspect de la liberté de religion. Malheureusement, dans certains États, même parmi ceux qui peuvent aussi se vanter de traditions culturelles multiséculaires, cette liberté, loin d’être garantie, est même gravement violée, en particulier en ce qui concerne les minorités. À ce propos, je voudrais simplement rappeler ce qui a été établi clairement dans la Déclaration universelle des Droits de l’Homme. Les droits fondamentaux de l’homme sont les mêmes sous toutes les latitudes; et, parmi eux, une place de premier plan doit être reconnue au droit à la liberté de religion, parce qu’il concerne le rapport humain le plus important, le rapport à Dieu. À tous les responsables de la vie des Nations, je voudrais dire: si vous ne craignez pas la vérité, vous ne devez pas craindre la liberté. Le Saint-Siège, qui demande partout pour l’Église catholique des conditions de vraie liberté, le demande pareillement pour tous.

Je voudrais en venir à un troisième énoncé: l’engagement pour la vérité ouvre la voie au pardon et à la réconciliation. À la connexion indispensable entre l’engagement pour la vérité et la paix, on soulève une objection: les convictions différentes sur la vérité donnent lieu à des tensions, à des incompréhensions, à des débats, d’autant plus forts que les convictions elles-mêmes sont plus profondes. Au long de l’histoire, elles ont donné lieu à de violentes oppositions, à des conflits sociaux et politiques, et même à des guerres de religion. Cela est vrai, et l’on ne peut le nier; mais cela a toujours eu lieu en raison d’une série de causes concomitantes, qui n’ont que peu ou rien à faire avec la vérité ni avec la religion, et toujours en fait parce qu’on veut tirer profit de moyens en réalité inconciliables avec le pur engagement pour la vérité, ni avec le respect de la liberté demandée par la vérité. Et en ce qui la concerne de manière spécifique, l’Église catholique condamne les graves erreurs accomplies dans le passé, tant de la part d’une partie de ses membres que de ses institutions; et elle n’a pas hésité à demander pardon. L’engagement pour la vérité l’exige.

La demande de pardon et le don du pardon, qui est dû également – parce qu’est valable pour tous l’avertissement de Notre Seigneur: «Celui qui est sans péché, qu’il soit le premier à jeter la pierre» (cf. Jn 8, 7) – sont des éléments indispensables pour la paix. La mémoire en demeure purifiée, le cœur rasséréné, et le regard sur ce que la vérité exige pour développer des pensées de paix devient limpide. Je ne peux pas ne pas rappeler les paroles éclairantes de Jean-Paul II: «Il n’y a pas de paix sans justice, il n’y a pas de justice sans pardon» (Message pour la Journée mondiale pour la Paix, 1er janvier 2002). Avec humilité et un grand amour, je le répète aux responsables des Nations, en particulier de celles où les blessures physiques et morales des conflits sont les plus brûlantes, et où le besoin de la paix est le plus impérieux. Ma pensée se tourne spontanément vers la terre où est né Jésus Christ, le Prince de la Paix, qui a eu pour tous des paroles de paix et de pardon; elle se tourne vers le Liban, dont la population doit retrouver, avec aussi le soutien de la solidarité internationale, sa vocation historique en faveur de la collaboration sincère et fructueuse entre les communautés de foi différente; elle se tourne vers tout le Moyen Orient, en particulier vers l’Iraq, berceau de grandes civilisations, endeuillé quotidiennement au cours de ces années par des actes terroristes sanglants. Elle se tourne vers l’Afrique, et surtout vers les pays de la région des Grands Lacs, où se ressentent encore les tragiques conséquences des guerres fratricides des années passées; elle se tourne vers les populations sans défense du Darfour, touchées par une férocité abominable, avec des répercussions internationales dangereuses; elle se tourne vers tant d’autres terres, dans diverses parties du monde, qui sont le théâtre de conflits sanglants.

Parmi les grandes tâches de la diplomatie, il faut assurément entendre celle de faire comprendre à toutes les parties en conflit que, si elles aiment la vérité, elles ne peuvent pas ne pas reconnaître leurs erreurs – et non seulement celles des autres –, ni refuser de s’ouvrir au pardon, demandé et accordé. L’engagement pour la vérité – qui leur tient certainement à cœur – les convoque à la paix, à travers le pardon. Le sang versé ne crie pas vengeance, mais il appelle au respect de la vie et à la paix. Devant cette exigence fondamentale de l’humanité, puisse la Commission de consolidation de la paix, récemment créée par l’ONU, y répondre efficacement grâce à la coopération pleine de bonne volonté de la part de tous.

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, je voudrais vous présenter un dernier énoncé: l’engagement pour la paix ouvre à des espérances nouvelles. C’est presque la conclusion logique de ce que j’ai cherché à illustrer jusqu’à présent. Car l’homme est capable de vérité ! Il l’est sur les grands problèmes de l’être, comme sur les grands problèmes de l’agir: dans la sphère individuelle et dans les relations sociales, au niveau d’un peuple comme de l’humanité entière. La paix, vers laquelle son engagement peut et doit le porter, n’est pas seulement le silence des armes; bien plus, elle est une paix qui favorise la formation de nouveaux dynamismes dans les relations internationales, dynamismes qui, à leur tour, se transforment en facteurs de maintien de la paix elle-même. Et ils ne sont tels que s’ils répondent à la vérité de l’homme et de sa dignité. Et c’est pourquoi on ne peut parler de paix là où l’homme n’a même pas l’indispensable pour vivre dans la dignité. Je pense ici aux foules innombrables de gens qui souffrent de la faim. Elle n’est pas une paix, la leur, même si ces populations ne sont pas en guerre: de la guerre, elles sont même des victimes innocentes. Viennent aussi spontanément à l’esprit les images bouleversantes des grands camps de personnes déplacées ou de réfugiés – en diverses parties du monde –, rassemblés dans des conditions précaires pour échapper à des conditions pires encore, mais ayant besoin de tout. Ces êtres humains ne sont-ils pas nos frères et nos sœurs ? Leurs enfants ne sont-ils pas venus au monde avec les mêmes attentes légitimes de bonheur que les autres ? Ma pensée se tourne aussi vers tous ceux que des conditions de vie indignes poussent à émigrer loin de leur pays et de leurs proches, dans l’espoir d’une vie plus humaine. Nous ne pouvons pas oublier la plaie du trafic de personnes, qui reste une honte pour notre temps.

Face à ces «urgences humanitaires», de même qu’à d’autres problèmes dramatiques de l’homme, de nombreuses personnes de bonne volonté, diverses institutions internationales et des organisations non gouvernementales ne sont pas restées inactives. Mais on demande un effort accru de toutes les diplomaties pour repérer avec vérité et pour dépasser, avec courage et générosité, les obstacles qui s’opposent encore à des solutions efficaces et dignes de l’homme. Et la vérité veut qu’aucun des États prospères ne se soustraie à ses responsabilités et à son devoir d’aide, puisant avec une plus grande générosité dans ses propres ressources. Sur la base des données statistiques disponibles, on peut affirmer que moins de la moitié des immenses sommes globalement destinées aux armements serait plus que suffisante pour que l’immense armée des pauvres soit tirée de l’indigence, et cela de manière stable. La conscience humaine en est interpellée. Pour les populations qui vivent en dessous du seuil de pauvreté, plus en raison de situations qui dépendent des relations internationales politiques, commerciales et culturelle qu’en raison de circonstances incontrôlées, notre engagement commun dans la vérité peut et doit donner de nouvelles espérances.

Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs,

Dans la naissance du Christ, l’Église voit se réaliser la prophétie du psalmiste: «Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent; la vérité germera de la terre, et du ciel se penchera la justice» (Ps 84 [85], 11-12). Dans son commentaire de ces paroles inspirées, le grand saint Augustin, Père de l’Église, se faisant l’interprète de la foi de toute l’Église, s’écrie: «La Vérité a germé de la terre: le Christ, qui a dit: Je suis la Vérité, est né de la Vierge» (Sermon pour Noël, n. 185).

C’est de cette vérité que l’Église vit toujours; et c’est de cette vérité qu’elle est illuminée et qu’elle se réjouit tout particulièrement en ce moment de son année liturgique. Et, à la lumière de cette vérité, mes paroles veulent être, devant vous et pour vous qui représentez la majeure partie des nations du monde, en même temps un témoignage et un souhait: dans la vérité la paix !

Dans cet esprit, je vous adresse à tous mes souhaits les plus cordiaux de bonne année.

[00040-03.01] [Texte original: Français]

TRADUZIONE IN LINGUA INGLESE

Your Excellencies, 
Ladies and Gentlemen,

With joy I welcome you all to this traditional meeting between the Pope and the Diplomatic Corps accredited to the Holy See. After our celebration of the great Christian feasts of Christmas and Epiphany, the Church continues to draw life from the joy that they bring: that joy is great, because it arises from the presence of Emmanuel - God with us - but it is also quiet, since it is experienced within the domestic setting of the Holy Family, whose simple and exemplary story the Church relives intimately at this time. Yet it is also a joy that needs to be communicated, because true joy cannot be isolated without becoming attenuated and stifled. So to all of you, Ambassadors, and to the peoples and Governments that you worthily represent, to your beloved families and to your colleagues, I wish Christian joy. May it be the joy of universal brotherhood brought by Christ, a joy that is rich in truthful values and is openly and generously shared; may it remain with you and grow every day of the year that has just begun.

Your Dean, Excellencies, has conveyed the greetings and good wishes of the Diplomatic Corps, finely expressing your sentiments. To him and to you I offer thanks. He also mentioned some of the many grave problems that afflict today’s world. They are of concern to you as also to the Holy See and the Catholic Church throughout the world, which is in solidarity with every form of suffering, with every hope and with every effort that accompanies human history. Hence we feel united as in a common mission, which confronts us with ever new and formidable challenges. Yet we address them with confidence, eager to support one another - each according to his proper responsibility - on our path towards great common objectives.

I spoke of "our common mission". And what is this, if not the mission of peace? The Church’s task is none other than to spread the message of Christ, who came, as Saint Paul writes in the Letter to the Ephesians, to proclaim peace to those who are far away and to those who are near (cf. 2:17). And you, esteemed Diplomatic Representatives of your peoples, according to your statutes (Vienna Convention on Diplomatic Relations) you have this among your noble goals: to promote friendly international relations. On this foundation, true peace can develop.

Peace, alas, is hindered or damaged or threatened in many parts of the world. What is the way that leads to peace? In the Message that I delivered for the celebration of this year’s World Day of Peace, I said: "wherever and whenever men and women are enlightened by the splendour of truth, they naturally set out on the path of peace" (no. 3). In truth, peace.

In today’s world, alongside appalling scenes of military conflict, open or latent, or only apparently resolved, one can observe, thank God, a courageous and tenacious effort on the part of many people and institutions in support of peace. Reflecting upon this situation, I would like to offer some thoughts by way of fraternal encouragement, which I will set out in a few simple points.

The first: commitment to truth is the soul of justice. Those who are committed to truth cannot fail to reject the law of might, which is based on a lie and has so frequently marked human history, nationally and internationally, with tragedy. The lie often parades itself as truth, but in reality it is always selective and tendentious, selfishly designed to manipulate people, and finally subject them. Political systems of the past, but not only the past, offer a bitter illustration of this. Set against this, there is truth and truthfulness, which lead to encounter with the other, to recognition and understanding: through the splendour which distinguishes it - the splendor veritatis - truth cannot fail to spread; and the love of truth is intrinsically directed towards just and impartial understanding and rapprochement, whatever difficulties there may be.

Your experience as diplomats can only confirm that, in international relations too, by seeking the truth one can identify the most subtle nuances of diversity, and the demands to which they give rise, and therefore also the limits to be respected and not overstepped, in protecting every legitimate interest. This search for truth leads you at the same time to assert vigorously what there is in common, pertaining to the very nature of persons, of all peoples and cultures, and this must be equally respected. And when these aspects of diversity and equality - distinct but complementary - are known and recognized, then problems can be resolved and disagreements settled according to justice, and profound and lasting understandings are possible. On the other hand, when one of them is misinterpreted or not given its due importance, it is then that misunderstanding arises, together with conflict, and the temptation to use overpowering violence.

There seems to me to be an almost paradigmatic illustration of these considerations at that nerve point of the world scene, which is the Holy Land. There, the State of Israel has to be able to exist peacefully in conformity with the norms of international law; there, equally, the Palestinian people has to be able to develop serenely its own democratic institutions for a free and prosperous future.

The same considerations take on a wider application in today’s global context, in which attention has rightly been drawn to the danger of a clash of civilizations. The danger is made more acute by organized terrorism, which has already spread over the whole planet. Its causes are many and complex, not least those to do with political ideology, combined with aberrant religious ideas. Terrorism does not hesitate to strike defenceless people, without discrimination, or to impose inhuman blackmail, causing panic among entire populations, in order to force political leaders to support the designs of the terrorists. No situation can justify such criminal activity, which covers the perpetrators with infamy, and it is all the more deplorable when it hides behind religion, thereby bringing the pure truth of God down to the level of the terrorists’ own blindness and moral perversion.

The commitment to truth on the part of Diplomatic missions, at both bilateral and multilateral level, can offer an essential contribution towards reconciling the undeniable differences between peoples from different parts of the world and their cultures, not only in a tolerant coexistence, but according to a higher and richer design of humanity. In past centuries, cultural exchanges between Judaism and Hellenism, between the Roman world, the Germanic world and the Slav world, and also between the Arabic world and the European world, have enriched culture and have favoured sciences and civilizations. So it should be again today, and to an even greater extent, since the possibilities of exchange and mutual understanding are much more favourable. To this end, what is needed above all today is the removal of everything that impedes access to information, through the press and through modern information technology, and in addition, an increase in exchanges between scholars and students from the humanities faculties of universities in different cultural regions.

The second point which I would like to make is this: commitment to truth establishes and strengthens the right to freedom. Man’s unique grandeur is ultimately based on his capacity to know the truth. And human beings desire to know the truth. Yet truth can only be attained in freedom. This is the case with all truth, as is clear from the history of science; but it is eminently the case with those truths in which man himself, man as such, is at stake, the truths of the spirit, the truths about good and evil, about the great goals and horizons of life, about our relationship with God. These truths cannot be attained without profound consequences for the way we live our lives. And once freely appropriated, they demand in turn an ample sphere of freedom if they are to be lived out in a way befitting every dimension of human life.

This is where the activity of every State, and diplomatic activity between States, comes naturally into play. In the development of international law today, it is becoming increasingly clear that no Government can feel free to neglect its duty to ensure suitable conditions of freedom for its own citizens without thereby damaging its credibility to speak out on international problems. And rightly so: for in safeguarding the rights belonging to the person as such, rights which are internationally guaranteed, one must naturally give primary importance to ensuring the rights of freedom within individual States, in public and private life, in economic and political relations, and in the cultural and religious spheres.

In this regard, you yourselves are well aware that by its very nature the Holy See’s diplomatic activity is concerned with promoting, among other forms of freedom, the aspect of freedom of religion. Unfortunately, in some States, even among those who can boast centuries-old cultural traditions, freedom of religion, far from being guaranteed, is seriously violated, especially where minorities are concerned. Here I would simply recall what has been laid down with great clarity in the Universal Declaration of Human Rights. Fundamental human rights are the same on every latitude; and among them, pride of place must be given to the right to freedom of religion, since it involves the most important of human relationships: our relationship with God. To all those responsible for the life of Nations I wish to state: if you do not fear truth, you need not fear freedom! The Holy See, in calling for true freedom for the Catholic Church everywhere, also calls for that freedom for everyone.

I come now to a third point: commitment to truth opens the way to forgiveness and reconciliation. This necessary link between peace and the commitment to truth has given rise to an objection: differing convictions about the truth cause tensions, misunderstandings, disputes, and these are all the more serious the deeper the convictions underlying them. In the course of history these differences have caused violent clashes, social and political conflicts, and even wars of religion. This is undeniably true, but in every case it was the result of a series of concomitant causes which had little or nothing to do with truth or religion, and always, for that matter, because means were employed which were incompatible with sincere commitment to truth or with the respect for freedom demanded by truth. Where the Catholic Church herself is concerned, in so far as serious mistakes were made in the past by some of her members and by her institutions, she condemns those mistakes and she has not hesitated to ask for forgiveness. This is required by the commitment to truth.

Asking for forgiveness, and granting forgiveness, which is likewise an obligation – since everyone is included in the Lord’s admonition: let him or her who is without sin cast the first stone! (cf. Jn 8:7) – are indispensable elements for peace. In this way our memory is purified, our hearts are made serene, and our gaze is clearly fixed on what the truth demands if we are to cultivate thoughts of peace. Here I would recall the illuminating words of John Paul II: "There can be no peace without justice, no justice without forgiveness" (Message for the 2002 World Day of Peace). I repeat these words, humbly and with deep love, to the leaders of nations, especially those where the physical and moral wounds of conflicts are most painful, and the need for peace most urgent. One thinks immediately of the birthplace of Jesus Christ, the Prince of Peace, who had a message of peace and forgiveness for all; one thinks of Lebanon, whose people must rediscover, with the support of international solidarity, their historic vocation to promote sincere and fruitful cooperation between different faith communities; and of the whole Middle East, especially Iraq, the cradle of great civilizations, which in these past years has suffered daily from violent acts of terrorism. One thinks of Africa, particularly the countries of the Great Lakes region, still affected by the tragic consequences of the fratricidal wars of recent years; of the defenceless people of Darfur, subjected to deplorable violence, with dangerous international repercussions; and of so many other countries throughout the world which are the theatre of violent conflict.

Surely one of the great goals of diplomacy must be that of leading all parties in conflict to understand that, if they are committed to truth, they must acknowledge errors – and not merely the errors of others – nor can they refuse to open themselves to forgiveness, both requested and granted. Commitment to truth – which is certainly close to their hearts – summons them, through forgiveness, to peace. Bloodshed does not cry out for revenge but begs for respect for life, for peace! May the Peacebuilding Commission recently established by the United Nations Organization respond effectively to this basic demand of mankind, with the willing cooperation of all concerned.

And now, Your Excellencies, I would like to make a final point: commitment to peace opens up new hopes. This is, in some sense, the logical conclusion of everything that I have been saying. Man is capable of knowing the truth! He has this capacity with regard to the great problems of being and acting: individually and as a member of society, whether of a single nation or of humanity as a whole. The peace, to which he can and must be committed, is not merely the silence of arms; it is, much more, a peace which can encourage new energies within international relations which in turn become a means of maintaining peace. But this will be the case only if they correspond to the truth about man and his dignity. Consequently one cannot speak of peace in situations where human beings are lacking even the basic necessities for living with dignity. Here my thoughts turn to the limitless multitudes who are suffering from starvation. They cannot be said to be living in peace, even though they are not in a state of war: indeed they are defenceless victims of war. Immediately there come to mind distressing images of huge camps throughout the world of displaced persons and refugees, who are living in makeshift conditions in order to escape a worse fate, yet are still in dire need. Are these human beings not our brothers and sisters? Do their children not come into the world with the same legitimate expectations of happiness as other children? One thinks also of all those who are driven by unworthy living conditions to emigrate far from home and family in the hope of a more humane life. Nor can we overlook the scourge of human trafficking, which remains a disgrace in our time.

Faced with these "humanitarian emergencies" and other human tragedies, many people of good will, along with different international institutions and non-governmental organizations, have in fact responded. But a greater effort is needed from the entire diplomatic community in order to determine in truth, and to overcome with courage and generosity, the obstacles still standing in the way of effective, humane solutions. And truth demands that none of the prosperous States renounce its own responsibility and duty to provide help through drawing more generously upon its own resources. On the basis of available statistical data, it can be said that less than half of the immense sums spent worldwide on armaments would be more than sufficient to liberate the immense masses of the poor from destitution. This challenges humanity’s conscience. To peoples living below the poverty line, more as a result of situations to do with international political, commercial and cultural relations than as a result of circumstances beyond anyone’s control, our common commitment to truth can and must give new hope.

Your Excellencies!

In the Birth of Christ, the Church sees the Psalmist’s prophecy fulfilled: "mercy and faithfulness will meet; justice and peace will embrace; truth will spring up from the earth and justice will look down from heaven" (Ps 85:10-11). In his commentary on these inspired words, the great Church Father Augustine, expressing the faith of the whole Church, exclaimed: "Truth has indeed sprung up from the earth: Christ, who said of himself: ‘I am the Truth’, has been born of the Virgin" (Sermo 185).

The Church always draws life from this truth, but at this stage in the liturgical year she finds it a source of special light and joy. And in the light of this truth, may these words of mine stand for you, who represent most of the world’s nations, as an expression of conviction and hope: in truth, peace!

In this spirit, I offer to all of you my heartfelt best wishes for a happy New Year!

[00040-02.01] [Original text: French]

TRADUZIONE IN LINGUA SPAGNOLA

Excelencias,
Señoras y Señores:

Con alegría os recibo a todos en este tradicional encuentro del Papa con el Cuerpo diplomático acreditado ante la Santa Sede. Después de la celebración de las grandes fiestas cristianas de la Navidad y de Epifanía, la Iglesia todavía vive de esta alegría: es una gran alegría, porque surge de la presencia del Emmanuel – Dios-con-nosotros -, pero es también una alegría interior, puesto que es vivida en el ámbito doméstico de la Sagrada Familia, cuya historia sencilla y ejemplar la Iglesia recorre en este tiempo con íntima participación; al mismo tiempo, es una alegría que se ha de comunicar, pues la verdadera alegría se debilita y se apaga cuando se la aísla. A todos vosotros, Señoras y Señores Embajadores, a los Pueblos y Gobiernos que dignamente representáis, a vuestras queridas familias y a vuestros distinguidos Colaboradores, expreso mi deseo de alegría cristiana. Que ésta sea la alegría de la fraternidad universal traída por Cristo, una alegría rica de verdaderos valores y abierta a una generosa participación. Que ella os acompañe y aumente cada día del año que acaba de empezar.

Vuestro Decano, Señoras y Señores Embajadores, ha expresado la felicitación del Cuerpo diplomático, interpretando con delicadeza vuestros sentimientos. A él y a vosotros manifiesto mi agradecimiento. Él ha mencionado también algunos de los numerosos y graves problemas que inquietan al mundo de hoy. Éstos son objeto de vuestra solicitud y también de la Santa Sede y de la Iglesia católica en todo el mundo, solidaria de todo sufrimiento, de toda esperanza y de todo esfuerzo que acompaña el camino del hombre. Nos sentimos así unidos en una misión común, que nos sitúa siempre ante nuevos y enormes desafíos. Sin embargo, los afrontamos con confianza, con la voluntad de apoyarnos mutuamente - cada uno según su propio cometido – mirando hacia grandes metas comunes.

He dicho "nuestra misión común". ¿Y cuál es, sino la de la paz? La Iglesia no hace más que difundir el mensaje de Cristo, que vino – como escribe el apóstol Pablo en la Carta a los Efesios - a anunciar la paz a los que estaban lejos y a los que estaban cerca (cf. 2,17). Y vosotros, eximios representantes diplomáticos de vuestros Pueblos, según vuestro estatuto tenéis precisamente este noble objetivo: promover relaciones internacionales amistosas, en las que en realidad se sustenta la paz (Convención de Viena sobre las Relaciones Diplomáticas).

La paz - lo constatamos con dolor - en muchas partes del mundo está impedida, herida o amenazada. ¿Cuál es el camino hacia la paz? En el Mensaje que he dirigido para la celebración de la Jornada Mundial de la Paz de este año he querido afirmar: "Donde y cuando el hombre se deja iluminar por el resplandor de la verdad, emprende de modo casi natural el camino de la paz" (n. 3). En la verdad, la paz.

Mirando la situación del mundo de hoy, en el que, junto a funestos escenarios de conflictos bélicos, abiertos o latentes, o sólo aparentemente calmados, se puede apreciar - gracias a Dios - un esfuerzo valiente y tenaz por parte de muchos hombres y de muchas instituciones en favor de la paz, quisiera proponer, como un estímulo fraterno, algunas reflexiones que presento en unos sencillos enunciados.

Primero: el compromiso por la verdad es el alma de la justicia. Quien se compromete por la verdad debe rechazar la ley del más fuerte, que se basa en la mentira y que – en el ámbito nacional e internacional - tantas veces ha provocado tragedias en la historia del hombre. La mentira a menudo se presenta con una apariencia de verdad, pero en realidad siempre es selectiva y tendenciosa, orientada egoísticamente a instrumentalizar al hombre y, en definitiva, a anularlo. Sistemas políticos del pasado, pero no sólo del pasado, son un amargo ejemplo de ello. En el lado opuesto están la verdad y la veracidad, que llevan al encuentro del otro, a su reconocimiento y al acuerdo. Por su propio resplandor - splendor veritatis -, la verdad no puede dejar de difundirse; y el amor de lo verdadero, por su dinamismo intrínseco, está orientado totalmente a la comprensión imparcial y ecuánime, así como a la participación, no obstante cualquier dificultad. Vuestra experiencia de diplomáticos confirma que, también en las relaciones internacionales, la búsqueda de la verdad logra individuar las diversidades hasta en los matices más sutiles y sus correspondientes exigencias, y por eso mismo también los límites que se han de respetar y no sobrepasar, en la defensa de todo legítimo interés de las partes. Esta misma búsqueda de la verdad os lleva, al mismo tiempo, a afirmar con fuerza lo que es común, lo que pertenece a la naturaleza misma de las personas, de cada pueblo y de cada cultura, y que debe ser respetado igualmente. Y cuando estos aspectos, distintos y complementarios - la diversidad y la igualdad - son conocidos y reconocidos, entonces los problemas pueden solucionarse y las discordias resolverse según justicia; entonces son posibles acuerdos profundos y duraderos. En cambio, cuando uno de ellos es desconocido o no es tomado en su debida consideración, entonces se produce la incomprensión, el enfrentamiento, la tentación de la violencia y del abuso de poder.

Con una evidencia casi ejemplar, estas consideraciones me parecen aplicables en aquel punto neurálgico de la escena mundial que es Tierra Santa. En ella el Estado de Israel tiene que poder subsistir pacíficamente de acuerdo con las normas del derecho internacional; en ella, por igual, el Pueblo palestino ha de poder desarrollar serenamente las propias instituciones democráticas por un futuro libre y próspero.

Estas consideraciones pueden aplicarse de una manera más amplia al contexto mundial actual, en el cual sin duda se ha vislumbrado el peligro de un choque de civilizaciones. El peligro se hace más agudo por el terrorismo organizado, que se extiende ya a escala mundial. Sus causas son numerosas y complejas, además de las ideológicas y políticas, unidas a aberrantes concepciones religiosas. El terrorismo no duda en atacar a personas inermes, sin ninguna distinción, o en imponer chantajes inhumanos, provocando el pánico en poblaciones enteras, para obligar a los responsables políticos a favorecer los planes de los terroristas mismos. Ninguna circunstancia puede justificar esta actividad criminal, que llena de infamia a quien la realiza y que es mucho más deplorable cuando se apoya en una religión, rebajando así la pura verdad de Dios a la medida de la propia ceguera y perversión moral.

El compromiso por la verdad por parte de las diplomacias, sea a nivel bilateral como plurilateral, puede dar una aportación esencial, para que las innegables diversidades que caracterizan a pueblos de diferentes partes del mundo y sus culturas puedan recomponerse no sólo en una coexistencia tolerante, sino en un más alto y más rico proyecto de humanidad. En siglos pasados los intercambios culturales entre judaísmo y helenismo, entre mundo romano, mundo germánico y mundo eslavo, como también entre mundo árabe y mundo europeo, han enriquecido la cultura y favorecido las ciencias y las civilizaciones. Así hoy debería darse de nuevo y en mayor medida, existiendo de hecho unas posibilidades de intercambio y de recíproca comprensión mucho más favorables. Por esto lo que hoy se pide es, ante todo, que se elimine todo obstáculo para el acceso a la información por medio de la prensa y de los modernos medios informáticos, y, además, que se intensifiquen los intercambios de profesores y de estudiantes entre las disciplinas humanísticas de las universidades de las diversas regiones culturales.

El segundo enunciado que quisiera proponer es: el compromiso por la verdad da fundamento y vigor al derecho a la libertad. La grandeza singular del ser humano tiene su última raíz en esto: el hombre puede conocer la verdad. Y el hombre la quiere conocer. Pero la verdad puede alcanzarse sólo en la libertad. Esto es válido para todas las verdades, como se ve en la historia de las ciencias; pero es cierto de manera eminente para las verdades en las que lo que está en juego es el hombre mismo en cuánto tal, las verdades del espíritu: las que conciernen al bien y al mal, las grandes metas y perspectivas de la vida, la relación con Dios. Porque ellas no se pueden alcanzar sin que esto lleve consigo profundas repercusiones en la orientación de la propia vida. Y una vez hechas propias libremente, necesitan además espacios de libertad para poder ser vividas en todas las dimensiones de la vida humana.

Aquí es donde interviene naturalmente la acción de cada Estado, así como la actividad diplomática interestatal. En la evolución actual del derecho internacional se ve con creciente sensibilidad que ningún Gobierno puede desentenderse de la tarea de garantizar a los propios ciudadanos unas condiciones adecuadas de libertad, sin perjudicar por eso mismo la propia credibilidad como interlocutor en las cuestiones internacionales. Y eso es justo: porque en la defensa de los derechos inherentes a la persona en cuanto tal, garantizados internacionalmente, se debe otorgar un valor prioritario al espacio reservado a los derechos a la libertad dentro de cada Estado, sea en la vida pública como en la privada, sea en las relaciones económicas como en las políticas, sea en las relaciones culturales como en las religiosas.

A este propósito es bien conocido, Señoras y Señores Embajadores, cómo la acción de la diplomacia de la Santa Sede está, por su naturaleza, orientada a promover, entre los diversos ámbitos en que debe desarrollarse la libertad, el aspecto de la libertad de religión. Por desgracia, en algunos Estados, incluso entre los que pueden alardear de tradiciones culturales pluriseculares, la libertad, lejos de ser garantizada, es más bien violada gravemente, particularmente respecto a las minorías. A este propósito quisiera sólo recordar lo establecido con gran claridad en la Declaración Universal de los Derechos del Hombre. Los derechos fundamentales del hombre son los mismos en todas las latitudes; y entre ellos un lugar preeminente tiene que ser reconocido al derecho a la libertad de religión, porque concierne a la relación humana más importante, la relación con Dios. Quisiera decir a todos los responsables de la vida de las Naciones: ¡si no teméis la verdad, no debéis temer la libertad! La Santa Sede, cuando por doquier pide condiciones de verdadera libertad para la Iglesia católica, las pide igualmente para todos.

Quisiera pasar a un tercer enunciado: el compromiso por la verdad abre el camino al perdón y a la reconciliación. Surge una objeción ante la conexión indispensable entre el compromiso por la verdad y la paz: las diferentes convicciones sobre la verdad dan lugar a tensiones, a incomprensiones, a debates, tanto más fuertes cuanto más profundas son las convicciones mismas. A lo largo de la historia, éstas también han dado lugar a violentas contraposiciones, a conflictos sociales y políticos, e incluso a guerras de religión. Esto es verdad, y no se puede negar; pero esto ha ocurrido siempre por una serie de causas concomitantes, que poco o nada tenían que ver con la verdad y la religión, y siempre porque se quiere sacar provecho de medios realmente irreconciliables con el puro compromiso por la verdad y con el respeto de la libertad requerido por la verdad. Por lo que concierne específicamente a la Iglesia católica, ella condena los graves errores cometidos en el pasado, tanto por parte de sus miembros como de sus instituciones, y no ha dudado en pedir perdón. Lo exige el compromiso por la verdad.

La petición de perdón y el don del perdón, igualmente debido - porque para todos vale la advertencia de Nuestro Señor: "¡el que esté sin pecado, que tire la primera piedra!" (cf. Jn 8,7) - son elementos indispensables para la paz. La memoria queda purificada, el corazón apaciguado, y se vuelve pura la mirada sobre lo que la verdad exige para desarrollar pensamientos de paz. No puedo dejar de recordar las iluminadoras palabras de Juan Pablo II: "No hay paz sin justicia, no hay justicia sin perdón" (Mensaje para la Jornada mundial de la Paz, 1 enero 2002). Con humildad y profundo amor, las repito a los responsables de las Naciones, en particular de aquéllas donde las heridas físicas y morales de los conflictos están más vivas y es más apremiante la necesidad de paz. Mi pensamiento se dirige espontáneamente a la tierra donde nació Jesucristo, el Príncipe de la Paz, que tuvo palabras de paz y perdón para todos; pienso en el Líbano, cuya población debe encontrar, también con la ayuda de la solidaridad internacional, su vocación histórica de colaboración sincera y fructuosa entre las comunidades de diferentes credos; pienso igualmente en todo el Oriente Medio, particularmente en Irak, cuna de grandes civilizaciones, enlutado diariamente en estos años por sangrientos actos terroristas. Pienso en África, y sobre todo en los Países de la Región de los Grandes Lagos, donde todavía se sufren las trágicas consecuencias de las guerras fratricidas de los años pasados; pienso en las poblaciones indefensas del Darfur, golpeadas con execrable ferocidad, con peligrosas repercusiones internacionales; y pienso en tantas otras tierras, de diversas partes del mundo, que son teatro de cruentos conflictos.

Entre las grandes tareas de la diplomacia se debe contar indudablemente con la de hacer comprender a todas las partes en conflicto que, si aman la verdad, no pueden dejar de reconocer los errores - y no sólo los de los otros -, ni pueden rechazar el abrirse al perdón, pedido y concedido. El compromiso por la verdad - que ciertamente les interesa - los convoca a la paz, a través del perdón. La sangre derramada no grita venganza, pero sí invoca respeto por la vida y la paz. Ojalá pueda la Peacebuilding Commission, instituida recientemente por la ONU, responder eficazmente a esta exigencia fundamental de la humanidad, con la cooperación llena de buena voluntad por parte de todos.

Señoras y Señores Embajadores, quisiera proponeros un último enunciado: el compromiso por la paz abre camino a nuevas esperanzas. Es como una conclusión lógica de lo que he tratado de ilustrar hasta ahora. ¡Porque el hombre es capaz de verdad! Lo es tanto sobre los grandes problemas del ser, como sobre los grandes problemas del obrar: en la esfera individual y en las relaciones sociales, en el ámbito de un pueblo como de la humanidad entera. La paz, hacia la que debe y puede llevarla su compromiso, no es sólo el silencio de las armas; es, más bien, una paz que favorece la formación de nuevos dinamismos en las relaciones internacionales, dinamismos que a su vez se transforman en factores de conservación de la paz misma. Y sólo lo son si responden a la verdad del hombre y a su dignidad. Y por esto no se puede hablar de paz allá donde el hombre no tiene ni siquiera lo indispensable para vivir con dignidad. Pienso ahora en las multitudes inmensas de poblaciones que padecen hambre. Aunque no estén en guerra, la suya no se puede llamar paz: más aún, son víctimas inermes de la guerra. Vienen también espontáneamente a mi mente las imágenes sobrecogedoras de los grandes campos de prófugos o de refugiados - en muchas partes del mundo - acogidos en precarias condiciones para librarse de una suerte peor, pero necesitados de todo. Estos seres humanos, ¿no son nuestros hermanos y hermanas? ¿Acaso sus hijos no vienen al mundo con las mismas esperanzas legítimas de felicidad que los demás? Mi pensamiento se dirige también a todos los que, por condiciones de vida indigna, se ven impulsados a emigrar lejos de su País y de sus seres queridos, con la esperanza de una vida más humana. Ni podemos olvidar tampoco la plaga del tráfico de personas, que es una vergüenza para nuestro tiempo.

Muchas personas de buena voluntad, diversas instituciones internacionales y organizaciones no gubernativas, no se han quedado inactivo frente a estas "emergencias humanitarias", así como frente a otros dramáticos problemas del hombre. Pero se requiere un mayor esfuerzo conjunto de las diplomacias para individuar en la verdad, y superar con valentía y generosidad, los obstáculos que impiden encontrar todavía soluciones eficaces y dignas del hombre. Y la verdad exige que ninguno de los Estados prósperos se sustraiga a las propias responsabilidades y al deber de ayuda, utilizando con mayor generosidad los propios recursos. Se puede afirmar, sobre la base de datos estadísticos disponibles, que menos de la mitad de las ingentes sumas destinadas globalmente a armamento sería más que suficiente para sacar de manera estable de la indigencia al inmenso ejército de los pobres. Esto interpela a la conciencia humana. Nuestro común compromiso por la verdad puede y tiene que dar nueva esperanza a estas poblaciones que viven bajo el umbral de la pobreza, mucho más a causa de situaciones que dependen de las relaciones internacionales políticas, comerciales y culturales, que por circunstancias incontroladas.

¡Señoras y Señores Embajadores!

En la Navidad de Cristo la Iglesia ve cumplida la profecía del Salmista: "Amor y Verdad se han dado cita, Justicia y Paz se abrazan; la Verdad brotará de la tierra, y de los cielos se asomará la Justicia" (Sal 84,11-12). Al comentar estas palabras inspiradas, el gran Padre de la Iglesia Agustín, haciéndose intérprete de la fe de toda la Iglesia, exclama: "La verdad brota de la tierra: Cristo, que ha dicho: Yo soy la Verdad, ha nacido de la Virgen" (Sermo 185).

La Iglesia vive siempre de esta verdad; pero de modo particular se ilumina con ella y se alegra en esta etapa del año litúrgico. Y a la luz de esta verdad mis palabras, dirigidas a vosotros y para vosotros, que representáis aquí a la mayor parte de las Naciones del mundo, quieren ser al mismo tiempo testimonio y augurio: ¡en la verdad, la paz!

¡Con este espíritu, os deseo a todos muy cordialmente un feliz año!

[00040-04.02] [Texto original: Francés]

TRADUZIONE IN LINGUA ITALIANA

Eccellenze,
Signore e Signori,

Vi accolgo tutti con gioia in questo tradizionale incontro con il Papa del Corpo Diplomatico accreditato presso la Santa Sede. Dopo la celebrazione delle grandi feste cristiane del Natale e dell’Epifania, la Chiesa vive ancora della loro gioia: è una gioia grande, perché sorge dalla presenza dell’Emmanuele – Dio con noi –, ma è anche una gioia raccolta, quale vissuta tra le mura domestiche della Sacra Famiglia, di cui la Chiesa in questo tempo ripercorre con intima partecipazione la storia semplice ed esemplare; è una gioia al contempo bisognosa di comunicazione, perché la vera gioia non potrebbe isolarsi senza affievolirsi e spegnersi. A tutti voi dunque, Signore e Signori Ambasciatori, ai Popoli ed ai Governi che voi degnamente rappresentate, alle vostre care famiglie, ai vostri distinti Collaboratori, va il mio augurio di gioia cristiana. Sia essa la gioia dell’universale fratellanza portata da Cristo, una gioia ricca dei veri valori ed aperta alla generosa condivisione. Essa vi accompagni e cresca in ogni giorno dell’anno che da poco si è aperto.

Il vostro Decano, Signore e Signori Ambasciatori, ha espresso i voti augurali del Corpo Diplomatico, interpretando con finezza i vostri sentimenti. A lui e a voi il mio ringraziamento. Egli ha accennato anche ai non pochi e non lievi problemi che agitano il mondo di oggi. Essi sono oggetto della vostra sollecitudine come di quella della Santa Sede e della Chiesa Cattolica in tutto il mondo, solidale con ogni dolore, con ogni speranza e con ogni sforzo che accompagna il cammino umano. Ci sentiamo così uniti come in una comune missione, che ci pone sempre di fronte a nuove formidabili sfide. Noi le affrontiamo tuttavia con fiducia, nella volontà di sostenerci a vicenda – ciascuno secondo il compito suo proprio – verso grandi finalità comuni.

Ho detto "nostra comune missione". E qual è essa, se non quella della pace? La Chiesa null’altro fa che diffondere il messaggio di Cristo, venuto – come scrive l’Apostolo Paolo nella Lettera agli Efesini – ad annunziare la pace a coloro che erano lontani ed a coloro che erano vicini (cfr 2,17). E voi, esimi Rappresentanti diplomatici dei vostri Popoli, secondo lo statuto che vi è proprio avete tra i vostri nobili scopi quello di promuovere relazioni internazionali amichevoli, di cui appunto la pace si sostanzia (Convenzione di Vienna sulle Relazioni Diplomatiche, del 18 aprile 1961, art. 3, 1, e).

La pace – lo constatiamo con dolore – resta in molte parti del mondo impedita o ferita o minacciata. Qual è la via verso la pace? Nel Messaggio che ho rivolto per la celebrazione della Giornata Mondiale della Pace di quest’anno ho ritenuto di poter affermare: "Dove e quando l’uomo si lascia illuminare dallo splendore della verità, intraprende quasi naturalmente la via della pace" (n. 3). Nella verità, la pace.

Guardando alla situazione del mondo di oggi, in cui accanto a funesti scenari di conflitti bellici, aperti o latenti, o solo apparentemente sopiti, si può – grazie a Dio – rilevare uno sforzo coraggioso e tenace da parte di tanti uomini e di tante istituzioni in favore della pace, vorrei, quasi a fraterno incoraggiamento, proporre qualche riflessione, che enucleo in alcuni semplici enunciati.

Il primo: l’impegno per la verità è l’anima della giustizia. Chi è impegnato per la verità non può non rifiutare la legge del più forte, che vive di menzogna e che – a livello nazionale ed internazionale – ha tante volte segnato di tragedie la storia dell’uomo. La menzogna si ammanta spesso di un’apparenza di verità, ma in realtà è sempre selettiva e tendenziosa, egoisticamente rivolta a strumentalizzare l’uomo e, in definitiva a sopraffarlo. Sistemi politici del passato, ma non solo del passato, ne sono un’amara esemplificazione. Sul versante opposto si collocano la verità e la veracità, che portano all’incontro dell’altro, al suo riconoscimento ed all’intesa: per quello splendore che le è proprio – lo splendor veritatis –, la verità non può non diffondersi; e l’amore del vero è, per suo intrinseco dinamismo, tutto rivolto alla comprensione imparziale ed equanime ed alla condivisione, nonostante qualsiasi difficoltà.

La vostra esperienza di diplomatici non può non confermare che, anche nei rapporti internazionali, la ricerca della verità riesce ad individuare le diversità fin nelle più sottili sfumature, e le relative esigenze, e per ciò stesso anche i limiti da rispettare e da non oltrepassare, nella tutela di ogni legittimo interesse delle parti. Questa medesima ricerca della verità vi porta al contempo ad affermare con forza ciò che vi è di comune, di appartenente alla medesima natura delle persone, di ogni popolo e di ogni cultura, e che dev’essere parimenti rispettato. E quando questi aspetti, distinti e complementari – la diversità e l’uguaglianza – sono conosciuti e riconosciuti, allora i problemi possono risolversi ed i dissidi ricomporsi secondo giustizia, e sono possibili intese profonde e durevoli, mentre quando uno di essi viene misconosciuto o non tenuto nel debito conto, è allora che subentra l’incomprensione, lo scontro, la tentazione della violenza e della sopraffazione.

Quasi con evidenza esemplare tali considerazioni mi sembrano applicabili in quel punto nevralgico della scena mondiale, che resta la Terra Santa. In essa lo Stato d’Israele deve poter sussistere pacificamente in conformità alle norme del diritto internazionale; in essa, parimenti, il Popolo palestinese deve poter sviluppare serenamente le proprie istituzioni democratiche per un avvenire libero e prospero.

Tali considerazioni assumono più vasta applicazione nell’odierno contesto mondiale, in cui non a torto si è ravvisato il pericolo di uno scontro delle civiltà. Il pericolo è reso più acuto dal terrorismo organizzato, che si estende ormai a livello planetario. Numerose e complesse ne sono le cause, non ultime quelle ideologico-politiche, commiste ad aberranti concezioni religiose. Il terrorismo non esita a colpire persone inermi, senza alcuna distinzione, o a porre in essere ricatti disumani, inducendo nel panico intere popolazioni, al fine di costringere i responsabili politici ad assecondare i disegni dei terroristi stessi. Nessuna circostanza vale a giustificare tale attività criminosa, che copre di infamia chi la compie, e che è tanto più deprecabile quando si fa scudo di una religione, abbassando così la pura verità di Dio alla misura della propria cecità e perversione morale.

L’impegno per la verità da parte delle Diplomazie, sia a livello bilaterale che plurilaterale, può dare un contributo essenziale, perché le innegabili diversità che caratterizzano popoli di differenti parti del mondo e le loro culture possano ricomporsi non solo in una coesistenza tollerante, ma in un più alto e più ricco disegno di umanità. In secoli passati gli scambi culturali tra giudaismo ed ellenismo, tra mondo romano e mondo germanico e mondo slavo, come anche tra mondo arabo e mondo europeo, hanno fecondato la cultura e favorito le scienze e le civiltà. Così oggi dovrebbe essere di nuovo, ed in maggior misura, essendo di fatto le possibilità di scambio e di reciproca comprensione assai più favorevoli. Per questo ciò che oggi si richiede è, anzitutto, che si tolga ogni ostacolo all’accesso all’informazione a mezzo della stampa e dei moderni mezzi informatici, ed, inoltre, che si intensifichino gli scambi di docenti e di studenti tra le discipline umanistiche delle università delle diverse regioni culturali.

Il secondo enunciato che vorrei proporre suona: l’impegno per la verità dà fondamento e vigore al diritto di libertà. La grandezza unica dell’essere umano ha la sua ultima radice in questo: l’uomo può conoscere la verità. E l’uomo la vuole conoscere. Ma la verità può essere raggiunta solo nella libertà. Ciò vale per tutte le verità, come appare dalla storia delle scienze; ma è vero in maniera eminente per le verità in cui è in giuoco l’uomo stesso in quanto tale, le verità dello spirito: quelle che riguardano il bene ed il male, le grandi mete e prospettive di vita, il rapporto con Dio. Perché esse non si possono attingere senza che ne derivino profondi riflessi sulla conduzione della propria vita. Ed una volta liberamente fatte proprie, hanno poi bisogno di spazi di libertà per poter essere vissute secondo tutte le dimensioni della vita umana.

È qui che si inserisce naturalmente l’attività di ogni Stato, così come l’attività diplomatica inter-statale. Negli odierni sviluppi del diritto internazionale si avverte con crescente sensibilità che nessun Governo può dispensarsi dal compito di garantire ai propri cittadini adeguate condizioni di libertà, senza pregiudicare per ciò stesso la propria credibilità come interlocutore nelle questioni internazionali. E ciò è giusto: perché nella tutela dei diritti inerenti alla persona in quanto tale, internazionalmente garantiti, non si può non riservare una valutazione prioritaria allo spazio dato ai diritti di libertà all’interno dei singoli Stati, sia nella vita pubblica come in quella privata, sia nei rapporti economici come in quelli politici, in quelli culturali come in quelli religiosi.

A questo proposito vi è ben noto, Signore e Signori Ambasciatori, come l’attività della diplomazia della Santa Sede sia per natura sua rivolta a promuovere, tra i vari ambiti in cui la libertà deve realizzarsi, l’aspetto della libertà di religione. Purtroppo in alcuni Stati, anche tra quelli che pure possono vantare tradizioni culturali plurisecolari, essa, lungi dall’essere garantita, è anzi gravemente violata, in particolare nei confronti delle minoranze. In merito vorrei solo ricordare quanto stabilito con grande chiarezza nella Dichiarazione Universale dei Diritti dell’Uomo. I diritti fondamentali dell’uomo sono i medesimi sotto tutte le latitudini; e tra di essi un posto di primo piano deve essere riconosciuto al diritto di libertà di religione, perché riguarda il rapporto umano più importante, il rapporto con Dio. A tutti i responsabili della vita delle Nazioni vorrei dire: se non temete la verità, non potete temere la libertà! La Santa Sede, nel chiedere per la Chiesa Cattolica, ovunque, condizioni di vera libertà, le chiede parimenti per tutti.

Vorrei venire ad un terzo enunciato: l’impegno per la verità apre la via al perdono ed alla riconciliazione. Alla necessaria connessione tra l’impegno per la verità e la pace si solleva un’obiezione: le convinzioni diverse sulla verità danno luogo a tensioni, ad incomprensioni, a dispute, tanto più forti quanto più profonde sono le convinzioni stesse. Nel corso della storia esse hanno dato luogo anche a violente contrapposizioni, a conflitti sociali e politici e addirittura a guerre di religione. È vero, e non lo si può negare; ma ciò è sempre avvenuto per una serie di cause concomitanti, poco o nulla aventi a che fare con la verità e la religione, e sempre comunque perché ci si volle avvalere di mezzi in realtà non conciliabili con il puro impegno per la verità né con il rispetto della libertà richiesta dalla verità. Per quanto poi riguarda specificamente la Chiesa Cattolica, in quanto anche da parte di suoi membri e di sue istituzioni sono stati compiuti gravi errori in passato, essa li condanna, e non ha esitato a chiedere perdono. Lo esige l’impegno per la verità.

La richiesta di perdono, e la concessione del perdono, parimenti dovuta – perché per tutti vale il monito di Nostro Signore: chi è senza peccato scagli la prima pietra! (cfr. Gv. 8, 7) – sono elementi indispensabili per la pace. La memoria ne resta purificata, il cuore rasserenato, e si fa limpido lo sguardo su ciò che la verità esige per sviluppare pensieri di pace. Non posso non ricordare le parole luminose di Giovanni Paolo II: "Non c’è pace senza giustizia, non c’è giustizia senza perdono". Io le ripeto, umilmente e con profondo amore, ai responsabili delle Nazioni, in particolare di quelle dove più brucianti sono le ferite fisiche e morali dei conflitti e più impellente il bisogno di pace. Il pensiero va spontaneamente alla terra dove è nato Gesù Cristo, il Principe della Pace, che per tutti ha avuto parole di pace e di perdono; va al Libano, la cui popolazione deve ritrovare, anche con il sostegno della solidarietà internazionale, la sua vocazione storica alla collaborazione sincera e fruttuosa tra le comunità di diversa fede; e va a tutto il Medio Oriente, in particolare all’Iraq, culla di grandi civiltà, in questi anni quotidianamente funestato da sanguinosi atti terroristici. Esso va all’Africa, e soprattutto a Paesi della Regione dei Grandi Laghi, dove ancora si sentono le tragiche conseguenze delle guerre fratricide degli anni passati; va alle inermi popolazioni del Darfur, colpite da esecrabile ferocia, con pericolose ripercussioni internazionali; va a tante altre terre, in diverse parti del mondo, che sono teatro di cruenti contese.

Tra i grandi compiti della diplomazia deve essere sicuramente annoverato quello di far comprendere a tutte le parti in conflitto che, se sono amanti della verità, non possono non riconoscere gli errori – e non solo quelli degli altri – né possono rifiutare di aprirsi al perdono, richiesto e concesso. L’impegno per la verità – che certo sta loro a cuore – li convoca, attraverso il perdono, alla pace. Il sangue versato non grida vendetta, ma invoca rispetto della vita, e pace! A questa fondamentale esigenza dell’umanità possa la Peacebuilding Commission, recentemente istituita dall’ONU, rispondere efficacemente con volenterosa cooperazione da parte di tutti.

Un ultimo enunciato vorrei proporvi, Signore e Signori Ambasciatori: l’impegno per la pace apre a nuove speranze. È quasi una logica conclusione di quanto ho cercato di illustrare finora. Perché l’uomo è capace di verità! Lo è sui grandi problemi dell’essere, come sui grandi problemi dell’agire: nella sfera individuale e nei rapporti sociali, a livello di un popolo come dell’umanità intera. La pace, alla quale tale suo impegno può e deve portarlo, non è solo il silenzio delle armi; è, ben più, una pace, che favorisce il formarsi di nuovi dinamismi nei rapporti internazionali, dinamismi che a loro volta si trasformano in fattori di mantenimento della pace stessa. Ed essi sono tali solo se rispondenti alla verità dell’uomo e della sua dignità. E per questo non si può dire pace, là dove l’uomo non ha nemmeno l’indispensabile per vivere in dignità. Penso qui alle turbe sterminate di popolazioni che soffrono la fame. Non è pace, la loro, anche se non sono in guerra: della guerra, anzi, esse sono vittime inermi. Alla mente si affacciano spontaneamente anche le immagini sconvolgenti dei grandi campi di profughi o di rifugiati - in diverse parti del mondo - raccolti in condizioni di fortuna, per scampare a sorte peggiore, ma di tutto bisognosi. Non sono questi esseri umani nostri fratelli e sorelle? Non sono i loro bambini venuti al mondo con le stesse legittime attese di felicità degli altri? Il pensiero va anche a tutti coloro che condizioni di vita non degne spingono ad emigrare, lontano dal loro Paese e dai loro cari, nella speranza di una vita più umana. Né possiamo dimenticare la piaga del traffico di persone, che resta una vergogna del nostro tempo.

Di fronte a queste "emergenze umanitarie", così come ad altri drammatici problemi dell’uomo, molte persone di buona volontà, diverse istituzioni internazionali ed organizzazioni non governative non sono rimaste inerti. Ma si richiede un accresciuto sforzo congiunto delle Diplomazie per individuare nella verità, e superare con coraggio e generosità, gli ostacoli che tuttora si frappongono a soluzioni efficaci e degne dell’uomo. E verità vuole che nessuno degli Stati prosperi si sottragga alle proprie responsabilità ed al dovere di aiuto, attingendo con maggiore generosità alle proprie risorse. Sulla base di dati statistici disponibili si può affermare che meno della metà delle immense somme globalmente destinate agli armamenti sarebbe più che sufficiente per togliere stabilmente dall’indigenza lo sterminato esercito dei poveri. La coscienza umana ne è interpellata. Alle popolazioni che vivono sotto la soglia della povertà, più a causa di situazioni dipendenti dai rapporti internazionali politici, commerciali e culturali, che non a motivo di circostanze incontrollabili, il nostro comune impegno nella verità può e deve dare nuova speranza.

Signore e Signori Ambasciatori!

Nel Natale di Cristo la Chiesa vede realizzata la profezia del Salmista: "misericordia e verità si incontreranno, giustizia e pace si baceranno; la verità germoglierà dalla terra e la giustizia si affaccerà dal cielo" (Sal 84, 11-12). Nel commentare queste parole ispirate, il grande Padre della Chiesa Agostino, facendosi interprete della fede di tutta la Chiesa esclama: «La verità è germogliata dalla terra: Cristo, che ha detto: Io sono la Verità, è nato dalla Vergine» (Sermo 185).

È di questa verità che la Chiesa sempre vive; ma di essa in particolare si illumina e gioisce in questa fase del suo anno liturgico. E alla luce di questa verità queste mie parole vogliono essere di fronte a voi e per voi, che qui rappresentate la maggior parte delle Nazioni del mondo, al contempo testimonianza ed augurio: nella verità, la pace!

In questo spirito, a tutti il mio augurio più cordiale di buon anno!

[00040-01.01] [Testo originale: Francese]