Alle ore 11.00 di questa mattina, nella Sala Regia del Palazzo Apostolico Vaticano, il Santo Padre Giovanni Paolo II riceve in udienza i Membri del Corpo Diplomatico accreditato presso la Santa Sede, per la presentazione degli auguri per il nuovo anno.
Dopo l’indirizzo augurale formulato dal Decano del Corpo Diplomatico, S.E. il Prof. Giovanni Galassi, Ambasciatore della Repubblica di San Marino presso la Santa Sede, il Papa pronuncia il discorso che riportiamo di seguito:
● DISCORSO DEL SANTO PADRE
Excellences,
Mesdames et Messieurs,
1. La joie empreinte de la douce émotion propre au temps où l’Église revit le mystère de la naissance de l’Emmanuel et le mystère de son humble famille de Nazareth donne aujourd’hui la tonalité de ma rencontre avec vous, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs et illustres membres du Corps diplomatique près le Saint-Siège, qui, dans cette rencontre, donnez, pour ainsi dire, une visibilité à la grande famille des Nations.
Notre rencontre empreinte de joie et attendue a été ouverte par les paroles aimables de vœux, d’estime et de partage de ma sollicitude universelle que vient de m’exprimer votre Doyen, Monsieur le Professeur Giovanni Galassi, Ambassadeur de Saint-Marin. Je lui en suis très reconnaissant et je forme en retour des souhaits de sérénité et de joie pour vous tous et pour vos chères familles, ainsi que des vœux de paix et de prospérité pour les pays que vous représentez.
Je salue notamment, en leur souhaitant une cordiale bienvenue et une bonne mission, les trente-sept ambassadeurs, accompagnés de leurs conjoints, qui, depuis le mois de janvier dernier, ont entamé leur mission près le Saint-Siège.
2. À dire vrai, ces sentiments de joie ont été ternis par la terrible catastrophe naturelle qui a frappé, le 26 décembre dernier, divers pays du sud-est asiatique, touchant aussi les côtes de l’Afrique orientale. Ce fléau a marqué très douloureusement la fin de l’année passée: une année marquée aussi par d’autres calamités naturelles, comme les cyclones qui ont dévasté l’Océan Indien et la mer des Antilles, comme les invasions de criquets qui ont ravagé de très vastes étendues de l’ouest de l’Afrique du Nord. D’autres tragédies ont encore endeuillé l’année 2004, comme les actes barbares de terrorisme qui ont ensanglanté l’Irak et d’autres États dans le monde, le tragique attentat de Madrid, le massacre terroriste de Beslan, les violences inhumaines infligées à la population du Darfour, les atrocités perpétrées dans la région des Grands Lacs en Afrique.
Notre cœur en est troublé et angoissé, et nous ne réussirions pas à nous libérer des tristes doutes sur les destinées de l’homme si, de la crèche de Bethléem, ne nous parvenait pas un message de vie et de forte espérance, message à la fois humain et divin: dans le Christ, qui naît frère de tout homme et qui se place à nos côtés, c’est Dieu lui-même qui nous adresse l’invitation à ne jamais nous décourager, mais à vaincre les difficultés, aussi grandes soient-elles, en renforçant et en faisant prévaloir sur toute autre considération les liens communs d’humanité.
3. Et de fait, vous représentez ici, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, presque la totalité des peuples de la terre, ouvrant à notre regard d’un seul coup d’œil la grande scène de l’humanité, avec les graves problèmes qui l’agitent, mais aussi avec les espérances toujours vives qui l’animent. Par sa nature universelle, l’Église catholique prend toujours directement part, de manière active, aux grandes causes pour lesquelles l’homme d’aujourd’hui souffre et espère. Elle ne se sent étrangère à aucun peuple car, partout où se trouve un chrétien, un de ses membres, c’est tout le corps de l’Église qui s’en ressent. Bien plus, partout où il y a un homme, s’établit pour nous un lien de fraternité. Étant activement présent aux destinées de l’homme en tout lieu de la terre, le Saint-Siège sait aussi trouver en vous, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, des interlocuteurs hautement qualifiés, parce qu’il est proprement de la mission des diplomates de franchir les frontières et de rassembler les peuples et ceux qui les gouvernent dans une volonté de concorde agissante, dans le strict respect des compétences réciproques, mais aussi dans la recherche d’un bien commun plus élevé.
4. Dans mon message de cette année à l’occasion de la Journée mondiale de la Paix, j’ai voulu proposer à l’attention des fidèles catholiques et de tous les hommes de bonne volonté l’invitation faite par l’Apôtre Paul: «Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien»: vince in bono malum (Rm 12,21). À la base de cette invitation se trouve une vérité profonde: dans les domaines moral et social, le mal revêt le visage de l’égoïsme et de la haine, qui ont un caractère négatif; seul l’amour, qui possède la force positive du don généreux et désintéressé, jusqu’au sacrifice de soi, peut vaincre le mal. Cela s’exprime tout particulièrement dans le mystère de la naissance du Christ: pour sauver la créature humaine de l’égoïsme du péché et de la mort qui en est le fruit, Dieu lui-même, dans le Christ, plénitude de vie, entre avec amour dans l’histoire de l’homme et élève ce dernier à la dimension d’une vie plus grande.
Ce message – sois vainqueur du mal par le bien –, je voudrais maintenant vous l’adresser, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, et par votre intermédiaire aux peuples bien-aimés que vous représentez, ainsi qu’à vos Gouvernements: ce message est aussi pertinent en ce qui concerne les relations internationales, et il peut aider chacun à répondre aux grands défis de l’humanité d’aujourd’hui. Je voudrais ici en indiquer quelques-uns parmi les plus importants.
5. Le premier défi est le défi de la vie. La vie est le premier don que Dieu nous a fait et la première richesse dont l’homme peut jouir. L’Église annonce «l’Évangile de la Vie». L’État a pour tâche primordiale la protection et la promotion de la vie humaine.
Au cours de ces dernières années, le défi de la vie va en s’amplifiant et se fait de plus en plus crucial. Et il en est venu à se centrer particulièrement sur le commencement de la vie humaine, au moment où l’homme est le plus faible et où il doit être le mieux protégé. Des conceptions opposées s’affrontent sur les questions de l’avortement, de la procréation médicalement assistée, de l’utilisation des cellules souches embryonnaires humaines à des fins scientifiques, du clonage. Soutenue par la raison et par la science, la position de l’Église est claire: l’embryon humain est un sujet identique à l’enfant qui va naître et à celui qui est né, issus de cet embryon. C’est pourquoi rien de ce qui en viole l’intégrité et la dignité ne peut être admissible sur le plan éthique. De même, une recherche scientifique qui réduit l’embryon à un objet de laboratoire n’est pas digne de l’homme. Certes, la recherche scientifique dans le domaine génétique doit être encouragée et promue, mais, comme toute autre activité humaine, elle ne peut jamais se passer des impératifs moraux; elle peut d’ailleurs se poursuivre dans le domaine des cellules souches adultes, avec des perspectives prometteuses de succès.
Dans le même temps, le défi de la vie se manifeste dans ce qui est précisément le sanctuaire de la vie: la famille. Elle est aujourd’hui souvent menacée par des facteurs sociaux et culturels qui, en faisant pression sur elle, en rendent la stabilité difficile; mais, dans certains pays, la famille est aussi menacée par une législation qui porte atteinte – parfois même directement – à sa structure naturelle, qui est et qui ne peut être qu’une union entre un homme et une femme, fondée sur le mariage. La famille est la source féconde de la vie, le présupposé primordial et imprescriptible du bonheur individuel des époux, de la formation des enfants et du bien-être social, et même de la prospérité matérielle de la nation; on ne peut donc admettre que la famille soit menacée par des lois dictées par une vision de l’homme restrictive et contre nature. Puisse prévaloir une conception juste, haute et pure de l’amour humain, qui trouve dans la famille son expression vraiment fondamentale et exemplaire ! Vince in bono malum.
6. Le deuxième défi est celui du pain. Rendue merveilleusement féconde par son Créateur, la terre possède des ressources abondantes et variées pour nourrir tous ses habitants, présents et à venir. Malgré cela, les données qui sont publiées sur la faim dans le monde sont dramatiques: des centaines de millions d’êtres humains souffrent gravement de malnutrition, et, chaque année, des millions d’enfants meurent à cause de la faim ou de ses conséquences.
En réalité, l’alarme a été lancée depuis longtemps déjà, et les grandes organisations internationales se sont données des objectifs exigeants, au moins pour parer au plus urgent. Des propositions d’actions concrètes ont été élaborées, comme celles qui furent présentées, le 20 septembre 2004, à la réunion de New York sur la faim et la pauvreté, à laquelle j’ai tenu à être représenté par le Cardinal Angelo Sodano, Secrétaire d’État, pour donner un signe de la grande attention que l’Église porte à cette situation dramatique. De nombreuses organisations non gouvernementales se sont aussi engagées généreusement pour mettre en place des secours. Mais cela ne suffit pas. Pour répondre à cette nécessité dont l’ampleur et l’urgence ne font que croître, une forte mobilisation morale de l’opinion publique et plus encore des responsables politiques s’impose, surtout dans les pays qui ont atteint un niveau de vie satisfaisant et prospère.
Je voudrais sur ce point rappeler un grand principe de l’Enseignement social de l’Église, que j’ai à nouveau souligné dans le message pour la Journée mondiale de la Paix de cette année et qui est aussi développé dans le Compendium de la Doctrine sociale de l’Église: le principe de la destination universelle des biens de la terre. C’est un principe qui ne justifie assurément pas des formes collectivistes de politique économique, mais qui doit motiver un engagement radical pour la justice et un effort de solidarité plus attentif et plus déterminé. Tel est le bien qui pourra vaincre le mal de la faim et de la pauvreté injuste. Vince in bono malum.
7. Il y a aussi le défi de la paix. Bien suprême qui conditionne l’obtention de tant d’autres biens essentiels, la paix est le rêve de toutes les générations. Mais combien de guerres et de conflits armés y a-t-il encore, que ce soit entre États, entre ethnies, entre peuples et groupes vivant sur un même territoire national ! D’une extrémité du globe à l’autre, ils font d’innombrables victimes innocentes et ils sont source de tant d’autres maux ! Spontanément, notre pensée se tourne vers différents pays du Moyen-Orient, de l’Afrique, de l’Asie, de l’Amérique latine, dans lesquels le recours aux armes et à la violence cause non seulement des dégâts matériels incalculables, mais alimente la haine et accroît les causes de la discorde, rendant toujours plus difficiles la recherche et l’obtention de solutions capables de concilier les intérêts légitimes de toutes les parties concernées. À ces maux tragiques s’ajoute le phénomène cruel et inhumain du terrorisme, fléau qui a atteint une dimension planétaire inconnue des générations précédentes.
Contre de tels maux, comment relever le défi de la paix ? En tant que diplomates, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, vous êtes par profession – et certainement aussi par vocation personnelle – les hommes et les femmes de la paix. Vous savez de quels moyens dispose la société internationale pour garantir la paix ou pour la réinstaurer. Comme mes Prédécesseurs, je suis moi-même intervenu publiquement à de nombreuses reprises, en particulier par le Message annuel pour la Journée mondiale de la Paix, mais aussi par la diplomatie du Saint-Siège. Je continuerai à le faire, pour indiquer les chemins de la paix et pour inviter à les parcourir avec courage et patience: à la volonté de puissance on doit opposer la raison, à l’affrontement par la force la confrontation par le dialogue, aux armes pointées la main tendue: au mal le bien.
Nombreux sont les hommes qui agissent avec courage et persévérance en ce sens, et les signes encourageants ne manquent pas, démontrant comment peut être relevé le grand défi de la paix. Il en va ainsi en Afrique, où, malgré de graves rechutes dans des désaccords qui paraissaient résolus, s’accroît la volonté commune de travailler à trouver des solutions aux conflits et à les prévenir par une coopération plus intense entre les grandes organisations internationales et les instances continentales, comme l’Union africaine: évoquons par exemple, au mois de novembre dernier, la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies à Nairobi, consacrée à l’urgence humanitaire au Darfour et à la situation en Somalie, ainsi que la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs. Il en va ainsi au Moyen-Orient, dans cette terre si chère à ceux qui croient au Dieu d’Abraham et si sacrée pour eux, où la cruelle confrontation des armes paraît s’apaiser et où semble s’ouvrir une issue politique vers le dialogue et la négociation. Et comme modèle, certes privilégié, d’une paix possible, on peut mettre en avant l’Europe: des nations qui furent de farouches adversaires, s’opposant dans des guerres meurtrières, se retrouvent aujourd’hui réunies dans l’Union européenne, qui, au cours de l’année passée, s’est proposée de devenir ultérieurement plus forte avec le Traité constitutionnel de Rome, tandis qu’elle reste disposée à accueillir d’autres États, prêts à accepter les exigences que leur adhésion comporte.
Mais pour faire advenir une paix véritable et durable sur notre planète ensanglantée, une force de paix qui ne recule devant aucune difficulté est nécessaire. C’est une force que l’homme ne peut de lui-même ni obtenir ni conserver: c’est un don de Dieu. Le Christ est venu justement pour l’offrir à l’homme, comme les anges l’ont chanté à la crèche de Bethléem: «Paix aux hommes, que Dieu aime» (Lc 2,14). Dieu aime l’homme; il veut pour lui la paix. Nous sommes invités à en être des instruments actifs, en faisant vaincre le mal par le bien. Vince in bono malum.
8. Je voudrais encore faire allusion à un autre défi: le défi de la liberté. Vous savez, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, combien ce thème m’est cher, précisément en raison de l’histoire même du peuple dont je viens; mais il vous est aussi certainement cher, à vous qui êtes à juste titre, par votre service diplomatique, jalousement attachés à la liberté des peuples que vous représentez et attentifs à la défendre. Elle est cependant avant tout un droit de l’individu. Comme le dit fort justement la Déclaration universelle des Droits de l’Homme dans son article 1, «tous les êtres humains naissent libres et égaux en dignité et en droits». Et l’article 3 déclare: «Tout individu a droit à la vie, à la liberté et à la sûreté de sa personne». Certes, la liberté des États est aussi sacrée car ils doivent être libres, et c’est avant tout afin de pouvoir s’acquitter de manière appropriée de leur devoir primordial de protéger, outre la vie, la liberté de leurs citoyens, dans toutes ses justes manifestations.
La liberté est un grand bien, parce que, sans elle, l’homme ne peut se réaliser d’une manière qui réponde à sa nature. La liberté est lumière: elle permet de choisir de manière responsable ses objectifs et le chemin pour les atteindre. Au plus intime de la liberté humaine se trouve le droit à la liberté religieuse, parce qu’elle touche à la relation la plus essentielle de l’homme: la relation avec Dieu. La liberté religieuse est aussi expressément garantie dans la Déclaration déjà citée (cf. art. 18). Elle a aussi fait l’objet, comme vous le savez tous, d’une déclaration solennelle du Concile œcuménique Vatican II qui s’ouvre par ces mots significatifs: «Dignitatis humanæ».
La liberté de religion demeure dans de nombreux États un droit qui n’est pas suffisamment reconnu ou qui ne l’est pas de manière appropriée. Mais on ne peut pas supprimer l’aspiration à la liberté religieuse: elle se fera toujours vive et pressante, tant que l’homme vivra. C’est pour cela que je fais retentir aujourd’hui l’appel que l’Église a déjà maintes fois exprimé: «Il faut que partout sur terre la liberté religieuse soit garantie par une protection juridique efficace et que soient respectés le devoir et le droit suprêmes qu’ont les hommes de mener librement leur vie religieuse dans la société» (Déclaration sur la liberté religieuse Dignitatis humanæ, n. 15).
On ne doit pas craindre que la juste liberté religieuse limite les autres libertés ou nuise aux relations au sein de la société. Bien au contraire, grâce à la liberté religieuse, se développe et s’épanouit toute autre liberté: parce que la liberté est un bien indivisible, qui appartient en propre à la personne humaine et à sa dignité. On ne craindra pas non plus que la liberté religieuse, une fois reconnue à l’Église catholique, empiète sur le champ de la liberté politique et des compétences spécifiques de l’État: l’Église sait bien distinguer, comme il est de son devoir, ce qui est à César et ce qui est à Dieu (cf. Mt 22,21); elle coopère activement au bien commun de la société, parce qu’elle réprouve le mensonge et éduque à la vérité, condamne la haine et le mépris, et invite à la fraternité; elle promeut partout et toujours, comme cela est facile à reconnaître à partir de l’histoire, les œuvres de charité, les sciences et les arts. Elle demande seulement la liberté, pour pouvoir offrir un service efficace de collaboration avec toutes les instances publiques et privées qui sont préoccupées par le bien de l’homme. La vraie liberté est toujours pour vaincre le mal par le bien. Vince in bono malum.
9. En cette année qui vient de débuter, je suis sûr, Mesdames et Messieurs les Ambassadeurs, que dans l’accomplissement de vos hautes fonctions vous continuerez à demeurer aux côtés du Saint-Siège dans son engagement quotidien en vue de répondre, selon ses responsabilités spécifiques, aux défis précédemment évoqués, qui touchent l’humanité tout entière. Jésus Christ, dont nous venons de célébrer la naissance il y a quelques jours, a été annoncé par le prophète comme «Admirabilis Consiliarius, Princeps Pacis, Merveilleux-Conseiller, Prince-de-la-Paix» (Is 9,5). Puissent la lumière de sa Parole, son esprit de justice et de fraternité, et le don si nécessaire et tant désiré de sa paix, qu’il offre à tous, resplendir dans la vie de chacun d’entre vous, de vos familles bien-aimées, de toutes les personnes qui vous sont chères, de vos nobles pays et de l’humanité tout entière.
[00037-03.01] [Texte original: Français]
● TRADUZIONE IN LINGUA INGLESE
Your Excellencies,
Ladies and Gentlemen,
1. The quiet joy which marks this season when the Church re-lives the mystery of the birth of Emmanuel and the mystery of his humble family in Nazareth, is very much a part of this, my yearly meeting with you, the distinguished Ambassadors and members of the diplomatic corps accredited to the Holy See. In gathering here today, you in a certain way make visible the great family of the Nations.
This joy-filled and long-awaited meeting has opened with the message of good wishes, respect and appreciation for my universal concern on the part of your Dean, Professor Giovanni Galassi, Ambassador of San Marino. I am grateful for his kind words and I reciprocate with good wishes of peace and joy for all of you and your beloved families, and of peace and prosperity for the countries you represent.
I offer a particularly cordial word of welcome and good wishes to the thirty-seven Ambassadors who began their mission at the See of Peter in the past year, and to the members of their families.
2. These sentiments of joy are overshadowed, unfortunately, by the enormous catastrophe which on 26 December struck different countries of Southeast Asia and as far as the coasts of East Africa. It made for a painful ending of the year just past: a year troubled also by other natural calamities, such as the devastating cyclones in the Indian Ocean and the Antilles, and the plague of locusts which desolated vast regions of Northwest Africa. Other tragedies also cast a shadow on 2004, like the acts of barbarous terrorism which caused bloodshed in Iraq and other countries of the world, the savage attack in Madrid, the terrorist massacre in Beslan, the inhuman acts of violence inflicted on the people of Darfur, the atrocities perpetrated in the Great Lakes region of Africa.
These events have caused great anguish and distress, and we would feel a tragic concern for the future of humanity, were it not for the fact that from the cradle of Bethlehem there comes to us a message, both divine and human, of life and more certain hope: in Jesus Christ, who comes into the world as the brother of every man and woman and takes his place at our side, it is God himself who asks us not to yield to discouragement, but to overcome every difficulty, however great it may be, by strengthening the common bonds of our humanity and by making them prevail over all other considerations.
3. Your presence here, as representatives of almost all the peoples of the earth, immediately sets before our eyes the great tableau of humanity with its grave and troubling problems and its great and undampened hopes. The Catholic Church, because of her universal nature, is always directly engaged in the great causes for which the men and women of our age struggle and hope. She considers herself a stranger to no people, since wherever there are Christians, the whole body of the Church is called into play; indeed, wherever there is any one individual, we sense a bond of brotherhood. In her presence and her concern for the future of men and women everywhere, the Holy See knows that it can count on Your Excellencies to offer an important service, since it is precisely the mission of diplomats to transcend borders and to bring peoples and governments together in the desire to cooperate harmoniously, in scrupulous respect for each other’s competencies, but at the same time in the quest for a higher common good.
4. In my Message for this year’s World Day of Peace, I called the attention of the Catholic faithful and of all men and women of good will to the exhortation of the Apostle Paul: "Do not be overcome by evil, but overcome evil with good": vince in bono malum (Rom 12:21). There is a profound truth underlying these words: in the moral and social sphere, evil takes on the countenance of selfishness and hatred, which is negativity; it can only be overcome by love, which has the positivity of generous and disinterested giving, even to the point of self-sacrifice. This is the heart of the mystery of Christ’s birth: to save humanity from the selfishness of sin and its corollary of death, God himself lovingly enters, in Christ, into the fullness of life, into human history, thus raising humanity to the horizon of an even greater life.
This is the message – "overcome evil with good" – which I would like to address today to your Excellencies, and through you to the beloved peoples whom you represent and to your Governments. This message also has a specific application to international relations, and it can be a guide to all in meeting the great challenges facing humanity today. Here I would like to point out some of the more significant ones:
5. The first is the challenge of life. Life is the first gift which God has given us, it is the first resource which man can enjoy. The Church is called to proclaim "the Gospel of Life". And the State has as its primary task precisely the safeguarding and promotion of human life.
The challenge to life has grown in scale and urgency in recent years. It has involved particularly the beginning of human life, when human beings are at their weakest and most in need of protection. Conflicting views have been put forward regarding abortion, assisted procreation, the use of human embryonic stem cells for scientific research, and cloning. The Church’s position, supported by reason and science, is clear: the human embryo is a subject identical to the human being which will be born at the term of its development. Consequently whatever violates the integrity and the dignity of the embryo is ethically inadmissible. Similarly, any form of scientific research which treats the embryo merely as a laboratory specimen is unworthy of man. Scientific research in the field of genetics needs to be encouraged and promoted, but, like every other human activity, it can never be exempt from moral imperatives; research using adult stem cells, moreover, offers the promise of considerable success.
The challenge to life has also emerged with regard to the very sanctuary of life: the family. Today the family is often threatened by social and cultural pressures which tend to undermine its stability; but in some countries the family is also threatened by legislation which – at times directly – challenge its natural structure, which is and must necessarily be that of a union between a man and a woman founded on marriage. The family, as a fruitful source of life and a fundamental and irreplaceable condition for the happiness of the individual spouses, for the raising of children and for the well-being of society, and indeed for the material prosperity of the nation, must never be undermined by laws based on a narrow and unnatural vision of man. There needs to prevail a just, pure and elevated understanding of human love, which finds in the family its primordial and exemplary expression. Vince in bono malum.
6. The second challenge is that of food. This world, made wondrously fruitful by its Creator, possesses a sufficient quantity and variety of food for all its inhabitants, now and in the future. Yet the statistics on world hunger are dramatic: hundreds of millions of human beings are suffering from grave malnutrition, and each year millions of children die of hunger or its effects.
In fact, the alarm has been raised for some time now, and the leading international organizations have set important targets, at least for reducing the emergency. Concrete proposals have also been put forward, such as those discussed at the Meeting in New York on hunger and poverty held on 20 September 2004. I had asked Cardinal Angelo Sodano, Secretary of State, to represent me at that meeting, as a way of demonstrating the Church’s great interest in this dramatic problem. Many non-governmental associations have also been generously committed to providing assistance. Yet all this is not enough. An adequate response to this need, which is growing in scale and urgency, calls for a vast moral mobilization of public opinion; the same applies all the more to political leaders, especially in those countries enjoying a sufficient or even prosperous standard of living.
In this regard, I would like to recall an important principle of the Church’s social teaching, to which I once again made reference in my Message for this year’s World Day of Peace and included in the recently-published Compendium of the Social Doctrine of the Church: the principle of the universal destination of the earth’s goods. While this principle cannot be used to justify collectivist forms of economic policy, it should serve to advance a radical commitment to justice and a more attentive and determined display of solidarity. This is the good which can overcome the evil of hunger and unjust poverty. Vince in bono malum.
7. There is also the challenge of peace. As a supreme good and the condition for attaining many other essential goods, peace is the dream of every generation. Yet how many wars and armed conflicts continue to take place – between States, ethnic groups, peoples and groups living in the same territory. From one end of the world to the other, they are claiming countless innocent victims and spawning so many other evils! Our thoughts naturally turn to different countries in the Middle East, Africa, Asia, and Latin America, where recourse to arms and violence has not only led to incalculable material damage, but also fomented hatred and increased the causes of tension, thereby adding to the difficulty of finding and implementing solutions capable of reconciling the legitimate interests of all the parties involved. In addition to these tragic evils there is the brutal, inhuman phenomenon of terrorism, a scourge which has taken on a global dimension unknown to previous generations.
How can the great challenge of building peace overcome such evils? As diplomats, you are men and women of peace by profession but also by personal vocation. You know the nature and extent of the means which the international community has at its disposal for keeping or restoring peace. Like my venerable predecessors, I have spoken out countless times, in public statements – especially in my annual Message for the World Day of Peace – and through the Holy See’s diplomatic activity, and I shall continue to do so, pointing out the paths to peace and urging that they be followed with courage and patience. The arrogance of power must be countered with reason, force with dialogue, pointed weapons with outstretched hands, evil with good.
Many indeed are the men and women who are working towards this goal with courage and perseverance, and there are some encouraging signs that the great challenge of building peace can be met. In Africa, for instance, despite serious relapses into disagreements which appeared to have been resolved, there is a growing common will to resolve and prevent conflicts through a fuller cooperation between the great international organizations and continental groupings, like the African Union: examples of this were had in the meeting of the United Nations Security Council in Nairobi last November to discuss the humanitarian emergency in Darfur and the situation in Somalia, and in the international Conference on the Great Lakes region. In the Middle East, the land so dear and sacred to believers in the God of Abraham, armed confrontation appears to be decreasing, with the hope of a political breakthrough in the direction of dialogue and negotiation. Certainly an outstanding example of the possibility of peace can be seen in Europe: nations which were once fierce enemies locked in deadly wars are now members of the European Union, which during the past year aimed at further consolidation through the constitutional Treaty of Rome, while at the same time showing an openness to admitting other States willing to accept the requirements of membership.
Bringing about an authentic and lasting peace in this violence-filled world calls for a power of peace that does not shrink before difficulties. It is a power that human beings on their own cannot obtain or preserve: it is a gift from God. Christ came to bring this gift to mankind, as the angels sang above the manger in Bethlehem: "peace among men with whom he is pleased" (Lk 2:14). God loves mankind, and he wants peace for all men and women. We are asked to be active instruments of that peace, and to overcome evil with good. Vince in bono malum.
8. There is another challenge that I wish to mention: the challenge of freedom. All of you know how important this is to me, especially because of the history of my native people, yet it is also important to each of you. In your service as diplomats you are rightly concerned to protect the freedom of the peoples you represent, and you are diligent in defending that freedom. Yet freedom is first and foremost a right of each individual. As the Universal Declaration of Human Rights fittingly states in Article 1 – "all human beings are born free and equal in dignity and rights". Article 3 goes on to state that "everyone has the right to life, liberty and security of person". Certainly the freedom of States is also sacred; they need to be free, above all so that they can carry out adequately their fundamental duty of safeguarding both the life and the freedom of their citizens in all their legitimate manifestations.
Freedom is a great good, because only by freedom can human beings find fulfilment in a manner befitting their nature. Freedom is like light: it enables one to choose responsibly his proper goals and the right means of achieving them. At the very heart of human freedom is the right to religious freedom, since it deals with man’s most fundamental relationship: his relationship with God. Religious freedom is expressly guaranteed in the Universal Declaration of Human Rights (cf. Article 18). It was also the subject – as all of you are well aware – of a solemn Declaration of the Second Vatican Ecumenical Council, one which began with the significant words Dignitatis Humanae.
In many States, freedom of religion is a right which is not yet sufficiently or adequately recognized. Yet the yearning for freedom of religion cannot be suppressed: as long as human beings are alive, it will always be present and pressing. Consequently I repeat today an appeal which the Church has already made on numerous occasions: "It is necessary that religious freedom be everywhere provided with an effective constitutional guarantee, and that respect be shown for the high duty and right of man freely to lead his religious life in society" (Dignitatis Humanae, 15).
There need be no fear that legitimate religious freedom would limit other freedoms or be injurious to the life of civil society. On the contrary: together with religious freedom, all other freedoms develop and thrive, inasmuch as freedom is an indivisible good, the prerogative of the human person and his dignity. Neither should there be a fear that religious freedom, once granted to the Catholic Church, would intrude upon the realm of political freedom and the competencies proper to the State: the Church is able carefully to distinguish, as she must, what belongs to Caesar from what belongs to God (cf. Mt 22:21). She actively cooperates in promoting the common good of society, inasmuch as she repudiates falsehood and educates to truth, she condemns hatred and contempt, and she calls for a spirit of brotherhood; always and everywhere she encourages – as history clearly shows – works of charity, science and the arts. She asks only for freedom, so that she can effectively cooperate with all public and private institutions concerned with the good of mankind. True freedom always aims at overcoming evil with good. Vince in bono malum.
Your Excellencies, in the year now beginning I am certain that, as you carry out your lofty mandate, you will continue to accompany the Holy See in its daily efforts to meet, in accordance with its specific responsibilities, the abovementioned challenges which affect all humanity. Jesus Christ, whose birth we have celebrated in these days, was foretold by the Prophet as Admirabilis Consiliarius, Princeps Pacis, "Wonderful Counselor, Prince of Peace" (Is 9:5). May the light of his word, his spirit of justice and brotherhood, and the gift of his peace, so needed and so desired, a peace which he offers to all, shine upon your lives, your beloved families and your dear ones, upon your noble countries and upon all humanity.
[00037-02.01] [Original text: French]
● TRADUZIONE IN LINGUA SPAGNOLA
Excelencias, Señoras y Señores:
1. La alegría impregnada de suave conmoción, propia de este tiempo en el que la Iglesia revive el misterio del nacimiento del Emmanuel y el de su humilde familia de Nazaret, se percibe hoy también en este encuentro con Ustedes, Señoras y Señores Embajadores e ilustres miembros del Cuerpo Diplomático ante la Santa Sede, que reunidos aquí hacen visible, en cierto modo, la gran familia de las Naciones.
Este encuentro, alegre y esperado, ha iniciado con las amables expresiones de felicitación, de participación y estima por mi solicitud universal, dirigidas por su digno Decano, el Profesor Giovanni Galassi, Embajador de San Marino. Le estoy muy agradecido y correspondo a las mismas deseando serenidad y alegría para todos Ustedes y sus queridas familias, augurando paz y bienestar para sus Países.
Al darles mi particular y cordial bienvenida, deseo un buen trabajo a los 34 Embajadores y a sus distinguidas consortes que, desde enero del año pasado hasta hoy, han iniciado su misión ante la Sede de Pedro.
2. En verdad, estos sentimientos de alegría han sido ofuscados por la enorme catástrofe natural que el 26 de diciembre pasado ha afectado a diversos Países del sureste asiático, alcanzando incluso algunas costas de África oriental. Esta catástrofe ha marcado con un gran dolor el año que ha terminado: un año probado también por otras calamidades naturales, como son otros huracanes devastadores en el Océano Índico y en el mar de las Antillas, así como la plaga de langostas que ha desolado vastas regiones de África del Norte. Otras tragedias han llenado también de luto el 2004, como son las bárbaras acciones de terrorismo que han ensangrentado Irak y otros Estados del mundo, el cruel atentado de Madrid, la masacre terrorista de Beslan, las violencias inhumanas sobre la población de Darfur, las atrocidades perpetradas en la región de los Grandes Lagos en África.
Nuestro corazón se siente turbado y angustiado por todo ello, y ciertamente no conseguiríamos liberarnos de las tristes dudas sobre el destino del hombre si, precisamente de la cuna de Belén, no nos llegara una mensaje, a la vez humano y divino, de vida y de esperanza más fuerte. En Cristo, que nace como hermano de todo hombre y se pone a nuestro lado, es Dios mismo quien nos invita a no dejarnos desanimar nunca, sino a superar las dificultades, por muy grandes que sean, reforzando y haciendo prevalecer los vínculos comunes de humanidad por encima de cualquier otra consideración.
3. De hecho, su presencia, Señoras y Señores Embajadores, que aquí representan a casi todos los pueblos de la tierra, abre ante nuestros ojos, como con una sola mirada, el gran panorama de la humanidad con los graves problemas comunes que la atormentan, pero también con las grandes y siempre vivas esperanzas que la animan. La Iglesia católica, universal por naturaleza, está siempre implicada directamente y participa en las grandes causas por la cuales el hombre actual sufre y espera. Ella no se siente extranjera entre ningún pueblo, porque donde se encuentre un cristiano, miembro suyo, está presente todo el cuerpo de la Iglesia. Más aún, dondequiera que se encuentre un hombre, allí se establece para nosotros un vínculo de fraternidad. Con su presencia activa en el destino del hombre en cada lugar de la tierra, la Santa Sede sabe que tiene en Ustedes, Señoras y Señores Embajadores, unos interlocutores altamente cualificados, porque es propio de la misión de los diplomáticos superar los confines y hacer converger a los pueblos y a sus gobiernos en una voluntad de activa concordia, con el cuidadoso respeto de las propias competencias, pero también en la búsqueda de un más alto bien común.
4. En el Mensaje que este año he dirigido para la Jornada Mundial de la Paz he propuesto a la atención de los fieles católicos y de todos los hombres de buena voluntad la invitación de apóstol Pablo: "No te dejes vencer por el mal; antes bien, vence al mal con el bien": vince in bono malum (Rm 12,21). En la base de esta invitación hay una verdad profunda: en el campo moral y social, el mal asume el rostro del egoísmo y del odio que tienen un carácter negativo; sólo el amor, que tiene la fuerza positiva de un don generoso y desinteresado hasta el propio sacrificio, puede vencer al mal. Esto es lo que se expresa precisamente en el misterio del nacimiento de Cristo: para salvar a la criatura humana del egoísmo del pecado y de la muerte, que es su fruto, Dios mismo, por medio de Cristo, plenitud de vida, entra con amor en la historia del hombre y lo eleva a la dimensión de una vida más grande.
Este mismo mensaje - vence al mal con el bien – quisiera dirigirlo ahora a Ustedes, Señoras y Señores Embajadores, y por su medio a los queridos pueblos que Ustedes representan, así como a sus Gobiernos: este mensaje es especialmente válido también para las relaciones internacionales, y puede orientar a todos para responder a los grandes desafíos de la humanidad actual. Quisiera indicar aquí algunos de entre los más importantes.
5. El primer desafío es el desafío de la vida. La vida es el primer don que Dios nos ha hecho y la primera riqueza de la que puede gozar el hombre. La Iglesia anuncia "el Evangelio de la Vida". Y el Estado tiene precisamente como tarea primordial la tutela y la promoción de la vida humana.
En estos últimos años el desafío de la vida se está haciendo cada vez más amplio y crucial. Se ha ido centrando particularmente en el inicio de la vida humana, cuando el hombre es más débil y debe ser protegido mejor. Concepciones opuestas se enfrentan sobre temas como el aborto, la procreación asistida, el uso de células madres embrionarias humanas con finalidades científicas, la clonación. Apoyada en la razón y la ciencia, es clara la posición de la Iglesia: el embrión humano es un sujeto idéntico al niño que va a nacer y al que ha nacido a partir de ese embrión. Por tanto, nada que viole su integridad y dignidad es éticamente admisible. Además, una investigación científica que reduzca el embrión a objeto de laboratorio no es digna del hombre. Se ha de alentar y promover la investigación científica en el campo genético, pero, como cualquier otra actividad humana, nunca puede considerarse exenta de los imperativos morales; por otra parte, puede desarrollarse en el campo de las células madres adultas con prometedoras perspectivas de éxito.
Al mismo tiempo, el desafío de la vida tiene lugar en lo que es propiamente el santuario de la vida: la familia. Actualmente, ésta se ve a menudo amenazada por factores sociales y culturales que, ejerciendo presión sobre ella, hacen más difícil su estabilidad; pero en algunos Países la familia está amenazada también por una legislación que atenta – a veces incluso directamente – a su estructura natural, la cual es y sólo puede ser la de la unión entre un hombre y una mujer, fundada en el matrimonio. La familia es la fuente fecunda de la vida, el presupuesto primordial e irreemplazable de la felicidad individual de los esposos, de la formación de los hijos y del bienestar social, así como de la misma prosperidad material de la nación; no puede, pues, admitirse que la familia se vea amenazada por leyes dictadas por una visión restrictiva y antinatural. Que prevalezca una concepción justa, alta y pura del amor humano, que encuentra en la familia su expresión verdaderamente fundamental y ejemplar. Vince in bono malum.
6. El segundo desafío es el del pan. La tierra, hecha maravillosamente fecunda por su Creador, tiene recursos abundantes y variados para alimentar a todos sus habitantes, presentes y futuros. A pesar de esto, los datos publicados sobre el hambre en el mundo son dramáticos: centenares de millones de seres humanos sufren gravemente desnutrición y, cada año, millones de niños mueren de hambre o por sus consecuencias.
En realidad, ya desde hace tiempo se ha dado el alarma, y las grandes organizaciones internacionales se han prefijado objetivos apremiantes, al menos para frenar la emergencia. Se han propuesto acciones concretas, como las presentadas en la Reunión de Nueva York sobre el hambre y la pobreza, del 20 de septiembre de 2004, en la que he querido estar representado por el Cardenal Angelo Sodano, Secretario de Estado, precisamente para demostrar el gran interés de la Iglesia ante tan dramática situación. Muchas asociaciones no gubernamentales se han comprometido también a prestar ayuda. Pero todo esto no es suficiente. Para responder a esta necesidad, que aumenta en magnitud y urgencia, se requiere una vasta movilización moral de la opinión pública y, más aún, de los hombres responsables de la política, sobre todo en aquellos Países que han alcanzado un nivel de vida satisfactorio y próspero.
A este respecto, quisiera recordar un gran principio de la enseñanza social de la Iglesia, que yo he subrayado de nuevo en el Mensaje para la Jornada mundial de la Paz de este año, y que está desarrollado también en el Compendio de la Doctrina social de la Iglesia: el principio del destino universal de los bienes de la tierra. Es un principio que no justifica ciertas formas colectivistas de política económica, sino que debe motivar un compromiso radical para la justicia y un esfuerzo de solidaridad más atento y determinado. Éste es el bien que podrá vencer el mal del hambre y de la pobreza injusta. Vince in bono malum.
7. Está además el desafío de la paz. La paz, bien supremo, que condiciona la consecución de otros muchos bienes esenciales, es el sueño de todas las generaciones. Pero, ¡cuántas guerras y conflictos armados – entre Estados, entre etnias, entre pueblos y grupos que viven en un mismo territorio estatal – que de un extremo al otro del globo causan innumerables víctimas inocentes y son origen de otros muchos males! Nuestro pensamiento se dirige espontáneamente hacia diversos Países de Oriente Medio, de África, de Asia y de América Latina, en los cuales el recurso a las armas y a la violencia, produce no sólo daños materiales incalculables, sino que fomenta el odio y acrecienta las causas de discordia, haciendo cada vez más difícil la búsqueda y el logro de soluciones capaces de conciliar los intereses legítimos de todas las partes implicadas. A estos trágicos males se añade el fenómeno cruel e inhumano del terrorismo, flagelo que ha alcanzado una dimensión planetaria desconocida por las generaciones anteriores.
Contra estos males, ¿cómo afrontar el gran desafío de la paz? Ustedes, Señoras y Señores Embajadores, como diplomáticos, son por su profesión – y seguramente también por su vocación personal – los hombres y las mujeres de la paz. Ustedes saben de cuáles y de cuántos medios dispone la sociedad internacional para garantizar la paz o para instaurarla. Como mis venerados Predecesores, yo mismo he intervenido públicamente en numerosas ocasiones – en particular mediante el Mensaje anual para la Jornada mundial de la Paz -, pero también a través de la diplomacia de la Santa Sede. Yo seguiré interviniendo para indicar las vías de la paz y para invitar a recorrerlas con valentía y paciencia. A la prepotencia se debe oponer la razón, al enfrentamiento de la fuerza el enfrentamiento del diálogo, a las armas apuntadas la mano tendida: al mal el bien.
Numerosos son los hombres que trabajan con valentía y perseverancia en este sentido, y no faltan signos alentadores que demuestran cómo puede afrontarse el gran desafío de la paz. Así en África, donde, a pesar de las graves reincidencias de discordias que parecían superadas, crece la común voluntad de trabajar para la solución y la prevención de conflictos mediante una cooperación más intensa entre las grandes organizaciones internacionales y las instancias continentales, como la Unión Africana. Recordemos, por ejemplos, en noviembre del año pasado, la reunión del Consejo de Seguridad de las Naciones Unidas, en Nairobi, sobre la emergencia humanitaria en Darfur y sobre la situación en Somalia, así como la Conferencia internacional sobre la región de los Grandes Lagos. Así en Oriente Medio, en esa tierra tan querida y sagrada para los creyentes en el Dios de Abraham, donde parece atenuarse el cruel enfrentamiento de las armas y abrirse una salida política hacia el diálogo y la negociación. Y como ejemplo, ciertamente privilegiado, de una paz posible, bien puede mostrarse Europa: naciones que un tiempo eran cruelmente enemigas y enfrentadas en guerras mortales se encuentran hoy juntas en la Unión Europea, la cual durante el año pasado se ha propuesto consolidarse ulteriormente con el Tratado constitucional de Roma, mientras permanece abierta a acoger otros Estados, dispuestos a aceptar las exigencias que conllevan su adhesión.
Pero para construir una paz verdadera y duradera en nuestro planeta ensangrentado, es necesaria una fuerza de paz que no retroceda ante ninguna dificultad. Es una fuerza que el hombre por sí solo no consigue alcanzar ni conservar: es un don de Dios. Cristo vino precisamente para ofrecerla al hombre, como los ángeles cantaron ante la cuna de Belén: "Paz a los hombres que ama el Señor" (Lc 2,14). Dios ama al hombre y quiere para él la paz. Nosotros estamos invitados a ser instrumentos activos de la misma, venciendo al mal con el bien. Vince in bono malum.
8. Quisiera referirme aún a otro desafío: el desafío de la libertad. Ustedes saben, Señoras y Señores Embajadores, cuánto estimo este tema, precisamente por la historia del pueblo del que provengo; pero dicho tema es ciertamente estimado también por todos Ustedes, que por su servicio diplomático son justamente celosos de la libertad del pueblo que representan y solícitos en defenderla. Pero la libertad es ante todo un derecho del individuo. "Todos los seres humanos nacen – como dice justamente la Declaración Universal de los Derechos del Hombre, concretamente en el artículo 1º - libres e iguales en dignidad y derecho". Y el artículo 3º declara: "Todo individuo tiene derecho a la vida, a la libertad y a la seguridad de su persona". Ciertamente, la libertad de los Estados es también sagrada porque deben ser libres y, precisamente, para poder llevar a cabo de manera adecuada su deber primordial de proteger, además de la vida, la libertad de sus ciudadanos en todas sus justas manifestaciones.
La libertad es un gran bien, porque, sin ella, el hombre no puede realizarse de manera consecuente con su naturaleza. La libertad es luz: permite elegir responsablemente sus propias metas y la vía para alcanzarlas. En el núcleo más íntimo de la libertad humana está el derecho a la libertad religiosa, porque se refiere a la relación más esencial del hombre: su relación con Dios. Incluso la libertad religiosa está garantizada expresamente en la mencionada declaración (cf. art. 18). Ella fue objeto – cómo todos Ustedes bien saben – de una solemne declaración del Concilio ecuménico Vaticano II, la cual inicia con las significativas palabras "Dignitatis humanae".
La libertad de religión sigue siendo en numerosos Estados un derecho no reconocido de manera suficiente o de modo adecuado. Pero el anhelo de la libertad de religión no se puede erradicar: será siempre vivo y apremiante mientras el hombre esté vivo. Por esto dirijo hoy también este llamamiento expresado ya tantas veces por la Iglesia: "Que en todas partes se proteja la libertad religiosa con una eficaz tutela jurídica y se respeten los deberes y derechos supremos del hombre a desarrollar libremente en la sociedad la vida religiosa" (DH 15).
No hay que temer que la justa libertad religiosa sea un límite para las otras libertades o perjudique la convivencia civil. Al contrario, con la libertad religiosa se desarrolla y florece también cualquier otra libertad, porque la libertad es un bien indivisible y prerrogativa de la misma persona humana y de su dignidad. No hay que temer que la libertad religiosa, una vez reconocida para la Iglesia católica, interfiera en el campo de la libertad política y de las competencias propias del Estado. La Iglesia sabe distinguir bien, como es su deber, lo que es del César y lo que es de Dios; ella coopera en el bien común de la sociedad, porque rechaza la mentira y educa para la verdad; condena el odio y el desprecio e invita a la fraternidad; promueve siempre por doquier – como es fácil reconocer por la Historia – las obras de caridad, las ciencias y las artes. La Iglesia quiere solamente libertad para poder ofrecer un servicio válido de colaboración con cada instancia pública y privada, preocupada por el bien del hombre. La verdadera libertad es siempre para vencer el mal con el bien. Vince in bono malum.
9. Señoras y Señores Embajadores, en el año que acaba de empezar estoy seguro de que Ustedes, en el cumplimiento de su alto mandato, seguirán estando al lado de la Santa Sede en su esfuerzo diario por responder, según sus responsabilidades específicas, a los mencionados desafíos que abarcan a toda la humanidad. Jesucristo, cuyo nacimiento hemos celebrado hace unos días, fue anunciado por el Profeta como "Maravilla de Consejero... Príncipe de la Paz" (Isaías 9,5). Que la luz de su Palabra, su espíritu de justicia y de fraternidad, y el don tan necesario y tan deseado de su paz, que él ofrece a todos, puedan resplandecer en la vida de cada uno de Ustedes, de sus familias y de todos sus seres queridos, de sus nobles Países y de toda la humanidad.
[00037-04.01] [Texto original: Francés]
● TRADUZIONE IN LINGUA ITALIANA
Eccellenze,
Signore e Signori,
1. La letizia soffusa di soave commozione, propria di questo tempo in cui la Chiesa rivive il mistero della nascita dell’Emmanuele e quello dell’umile sua famiglia di Nazareth, si effonde oggi anche su questo mio incontro con Voi, Signore e Signori Ambasciatori ed illustri membri del corpo diplomatico presso la Santa Sede, che qui riuniti date, per così dire, visibilità alla grande famiglia delle Nazioni.
Questo incontro, lieto ed atteso, è stato aperto dalle amabili espressioni di augurio, di stima e di partecipazione alla mia universale sollecitudine rivoltemi dal vostro degno decano, il Signor Professor Giovanni Galassi, Ambasciatore di San Marino. Gliene sono molto grato e le contraccambio con l’augurio di serenità e di gioia per tutti Voi e per le vostre care famiglie e con l’augurio di pace e benessere per i vostri Paesi.
Un saluto particolarmente cordiale di benvenuto con l’augurio di buon lavoro rivolgo ai 37 ambasciatori ed alle loro distinte consorti che dal gennaio dello scorso anno ad oggi hanno iniziato la loro missione presso la Sede di Pietro.
2. Per vero, questi sentimenti di gioia sono offuscati dalla immane catastrofe naturale che il 26 dicembre scorso ha colpito diversi Paesi del sud-est asiatico, toccando anche coste dell’Africa orientale. Essa ha segnato di un grande dolore l’anno trascorso: un anno provato anche da altre calamità naturali, come altri devastanti cicloni nel mare indiano e nel mare delle Antille o come la piaga delle cavallette, che ha desolato vastissime regioni dell’Africa nord-occidentale. Altre tragedie poi hanno funestato il 2004, come gli atti di barbaro terrorismo che hanno insanguinato l’Iraq ed altri Stati del mondo, l’efferato attentato di Madrid, la strage terroristica di Beslan, le disumane violenze inflitte alla popolazione del Darfur, gli episodi di efferatezza perpetrati nella regione dei Grandi Laghi in Africa.
Il nostro cuore ne è turbato ed angosciato, e certo non riusciremmo a liberarci da tristi dubbi sulle sorti dell’uomo, se proprio dalla culla di Betlemme non ci venisse un messaggio, insieme umano e divino, di vita e di più forte speranza: in Cristo, che nasce fratello di ogni uomo e si pone al nostro fianco, è Dio stesso che ci rivolge l’invito a non lasciarci mai scoraggiare, ma a superare le difficoltà, per quanto grandi esse possano essere, rafforzando e facendo prevalere i comuni vincoli di umanità su ogni altra considerazione.
3. E di fatto, la Vostra presenza, Signore e Signori Ambasciatori, che qui rappresentate quasi tutti i popoli della terra, apre al nostro sguardo, come con un solo colpo d’occhio, la grande scena dell’umanità con i comuni gravi problemi che l’agitano, ma anche con le grandi e sempre vive speranze che l’animano. La Chiesa cattolica, per la sua natura universale, è sempre direttamente coinvolta e partecipe alle grandi cause per le quali l’uomo di oggi soffre e spera. Essa non si sente straniera ad alcun popolo, perché ovunque c’è un cristiano suo membro, tutto il corpo della Chiesa ne è coinvolto; ben più, ovunque c’è un uomo, lì v’è per noi un vincolo di fratellanza. In questa sua presenza partecipe alle sorti dell’uomo in ogni luogo della terra, la Santa Sede sa di avere in Voi, Signori Ambasciatori, degli interlocutori altamente qualificati, perché è proprio della missione dei diplomatici di superare i confini e di congiungere i popoli ed i loro governi in una volontà di operosa concordia, nell’accurato rispetto delle reciproche competenze, ma anche nella ricerca di un più alto bene comune.
4. Nel messaggio che ho rivolto quest’anno per la giornata mondiale della pace ho voluto proporre all’attenzione dei fedeli cattolici e di tutti gli uomini di buona volontà l’invito dell’apostolo Paolo: "Non lasciarti vincere dal male ma vinci con il bene il male": vince in bono malum (Rom 12, 21). Alla base di questo invito v’è una profonda verità: in campo morale e sociale il male ha il volto dell’egoismo e dell’odio, che è negazione, e solo l’amore lo può vincere, che ha la forza positiva del dono generoso e disinteressato, fino al sacrificio di sé. Ed è ciò che si esprime proprio nel mistero della nascita di Cristo: per salvare la creatura umana dall’egoismo del peccato e della morte, che ne è il frutto, Dio stesso entra con amore, in Cristo, pienezza di vita, nella storia dell’uomo, e lo eleva alla dimensione di una vita più grande.
Questo stesso messaggio – vinci il male col bene – vorrei ora rivolgere a Voi, Signori Ambasciatori, e per Vostro tramite ai diletti popoli che Voi rappresentate, ed ai Vostri Governi: esso ha una sua precisa valenza anche nei rapporti internazionali, e può guidare tutti nel rispondere alle grandi sfide dell’umanità di oggi. Ne vorrei qui indicare alcune principali:
5. La prima sfida è la sfida della vita. La vita è il primo dono che Dio ci ha fatto, è la prima ricchezza di cui l’uomo può godere. La Chiesa annunzia "il Vangelo della Vita". E lo Stato ha come suo compito primario proprio la tutela e la promozione della vita umana.
La sfida della vita si va facendo in questi ultimi anni sempre più vasta e più cruciale. Essa si è venuta concentrando in particolare sull’inizio della vita umana, quando l’uomo è più debole e deve essere più protetto. Concezioni opposte si confrontano sui temi dell’aborto, della procreazione assistita, dell’impiego di cellule staminali embrionali umane a scopi scientifici, della clonazione. La posizione della Chiesa, suffragata dalla ragione e dalla scienza, è chiara: l’embrione umano è soggetto identico all’uomo nascituro e all’uomo nato che se ne sviluppa. Nulla pertanto è eticamente ammissibile che ne violi l’integrità e la dignità. Ed anche una ricerca scientifica che degradi l’embrione a strumento di laboratorio non è degna dell’uomo. La ricerca scientifica in campo genetico va bensì incoraggiata e promossa, ma, come ogni altra attività umana, non può mai essere esente da imperativi morali; essa può del resto svilupparsi con promettenti prospettive di successo nel campo delle cellule staminali adulte.
La sfida della vita ha luogo al contempo in quello che è propriamente il sacrario della vita: la famiglia. Essa è oggi sovente minacciata da fattori sociali e culturali che fanno pressione su di essa rendendone difficile la stabilità; ma in alcuni Paesi essa è minacciata anche da una legislazione, che ne intacca – talvolta anche direttamente – la struttura naturale, la quale è e può essere esclusivamente quella di una unione tra un uomo e una donna fondata sul matrimonio. Non si lasci che la famiglia, fonte feconda della vita e presupposto primordiale ed imprescindibile della felicità individuale degli sposi, della formazione dei figli, e del benessere sociale, anzi della stessa prosperità materiale della nazione, venga minata da leggi dettate da una visione restrittiva ed innaturale dell’uomo. Prevalga un sentire giusto e alto e puro dell’amore umano, che nella famiglia trova un sua espressione veramente fondamentale ed esemplare. Vince in bono malum.
6. La seconda sfida è quella del pane. La terra, resa meravigliosamente feconda dal suo Creatore, ha nutrimento abbondante e vario per tutti suoi abitanti, presenti e futuri. Ciò nonostante, i dati sulla fame del mondo che vengono pubblicati sono drammatici: centinaia di milioni di esseri umani soffrono gravemente di denutrizione, ed ogni anno milioni di bambini muoiono per la fame o per le sue conseguenze.
In realtà già da diverso tempo l’allarme è stato lanciato, e le grandi organizzazioni internazionali si sono poste degli obiettivi doverosi, almeno per ridurre l’emergenza. Proposte operative concrete sono state anche elaborate, come quelle presentate alla Riunione di New York sulla fame e la povertà del 20 settembre 2004, nella quale ho voluto essere rappresentato dal Cardinale Angelo Sodano, Segretario di Stato, proprio per dimostrare il grande interessamento della Chiesa a tale drammatica situazione. Anche molte associazioni non governative si sono generosamente impegnate nel prestare soccorso. Ma tutto ciò non basta. Per rispondere al bisogno che cresce in vastità ed urgenza, si richiede un’ampia mobilitazione morale dell’opinione pubblica, ed ancor più dei responsabili uomini politici, soprattutto di quei Paesi che hanno raggiunto uno standard di vita soddisfacente o florido.
A tal fine vorrei ricordare un grande principio dell’insegnamento della Chiesa, da me nuovamente richiamato nel messaggio per la giornata mondiale della pace di quest’anno, ed illustrato anche nel Compendio della Dottrina Sociale della Chiesa: il principio della destinazione universale dei beni della terra. È un principio che non giustifica certo forme collettivistiche di politica economica, ma deve motivare un radicale impegno di giustizia ed un più attento e deciso sforzo di solidarietà. È questo il bene che potrà vincere il male della fame e della ingiusta povertà. Vince in bono malum.
7. Vi è poi la sfida della pace. Bene sommo, che condiziona il raggiungimento di tanti altri beni essenziali, la pace è il sogno di tutte le generazioni. Ma quante sono, quante continuano ad essere le guerre ed i conflitti armati – tra Stati, tra etnie, tra popoli e gruppi viventi in uno stesso territorio statale – che da un estremo all’altro del globo causano innumerevoli vittime innocenti e sono fonti di tanti altri mali! Il nostro pensiero va spontaneamente a diversi Paesi del Medio Oriente, dell’Africa, dell’Asia, dell’America Latina, in cui il ricorso alle armi e alla violenza, mentre reca danni materiali incalcolabili, fomenta l’odio ed accresce le cause di discordia, rendendo sempre più difficile la ricerca ed il raggiungimento di soluzioni capaci di conciliare i legittimi interessi di tutte le parti coinvolte. A tali tragici mali si aggiunge il fenomeno crudele e disumano del terrorismo, flagello che ha raggiunto una dimensione planetaria ignota alle precedenti generazioni.
Come vincere contro tali mali la grande sfida della pace? Voi, Signore e Signori Ambasciatori, come diplomatici siete per professione – e certo anche per personale vocazione – gli uomini della pace. Voi sapete di quali e quanti strumenti la società internazionale dispone per garantire la pace, o per riportare ad essa. Io stesso, come i miei venerati Predecessori, in interventi pubblici – in particolare con l’annuale messaggio per la giornata mondiale della pace –, ma anche attraverso la diplomazia della Santa Sede sono intervenuto innumerevoli volte, e continuerò ad intervenire, per indicare le vie della pace ed invitare a percorrerle con coraggio e pazienza: alla prepotenza si deve opporre la ragione, al confronto della forza il confronto del dialogo, alle armi puntate la mano tesa: al male il bene.
Non pochi, anzi numerosi, sono gli uomini che operano con coraggio e perseveranza in questo senso, e non mancano segni incoraggianti, che dimostrano come la grande sfida della pace può essere vinta. Così in Africa, dove, nonostante gravi ricadute in dissidi che parevano superati, cresce la comune volontà di operare per la soluzione e la prevenzione di conflitti attraverso una più intensa cooperazione fra le grandi organizzazioni internazionali e le istanze continentali, come l’Unione Africana: esempi ne sono stati dati, nel novembre dello scorso anno, nella riunione di Nairobi del Consiglio di Sicurezza delle Nazioni Unite sull’emergenza umanitaria nel Darfur e sulla situazione somala, come anche nella Conferenza internazionale sulla regione dei Grandi Laghi. Così in Medio Oriente, nella terra così cara e sacra ai credenti nel Dio di Abramo, dove il crudele confronto delle armi pare sopirsi, ed aprirsi uno sbocco politico verso il dialogo ed il negoziato. E come esempio, certo privilegiato, di pace possibile può ben essere portata l’Europa: nazioni un tempo fieramente avversarie ed opposte in guerre micidiali si ritrovano oggi insieme nell’Unione Europea, che durante l’anno trascorso si è proposta di consolidarsi ulteriormente con il Trattato costituzionale di Roma, mentre resta aperta ad accogliere altri Stati, disposti ad accettare le esigenze che la loro adesione comporta.
Ma per portare una pace vera e duratura su questo nostro pianeta insanguinato è necessaria una forza di pace che non arretri di fronte ad alcuna difficoltà. E’ una forza che l’uomo da solo non riesce ad ottenere né a conservare: è un dono di Dio. E Cristo è venuto proprio per portarla all’uomo, come gli angeli hanno cantato sul presepe di Betlemme: "Pace agli uomini che Dio ama" (Lc 2,14). Dio ama l’uomo, e vuole per lui la pace. A noi è chiesto di essere strumenti attivi di essa, vincendo il male con il bene. Vince in bono malum.
8. Ad un’altra sfida ancora vorrei accennare: la sfida della libertà. Voi sapete, Signore e Signori Ambasciatori, quanto questo tema mi sia caro, proprio per la storia stessa del popolo da cui io provengo; ma esso è certo caro anche a tutti Voi, che per il vostro servizio diplomatico siete giustamente gelosi della libertà del popolo che rappresentate ed attenti a difenderla. La libertà è però anzitutto un diritto dell’individuo. "Tutti gli esseri umani nascono" – come giustamente dice la Dichiarazione Universale dei Diritti dell’Uomo proprio all’articolo 1 – "liberi ed uguali in dignità e diritto". E l’articolo 3 dichiara: "Ogni individuo ha diritto alla vita, alla libertà ed alla sicurezza della propria persona." Sacra è certo anche la libertà degli Stati, i quali devono essere liberi, ed anzitutto proprio per poter assolvere adeguatamente al loro dovere primario di tutelare, insieme alla vita, la libertà dei loro cittadini in tutte le sue giuste manifestazioni.
La libertà è un bene grande, perché solo con essa l’uomo può realizzarsi in maniera rispondente alla sua natura. La libertà è luce: permette di scegliere responsabilmente le proprie mete e la via per raggiungerle. Nel nucleo più intimo della libertà umana è il diritto alla libertà religiosa, perché questa è relativa al rapporto più essenziale dell’uomo: quello con Dio. Anche la libertà religiosa è espressamente garantita nella predetta dichiarazione (cf. art. 18). Essa è stata anche oggetto – come è a tutti voi ben noto – di una solenne dichiarazione del Concilio Ecumenico Vaticano II, che inizia con le significative parole "Dignitatis humanae".
La libertà di religione resta in numerosi Stati un diritto non sufficientemente o non adeguatamente riconosciuto. Ma l’anelito alla libertà di religione non è sopprimibile: esso rimarrà sempre vivo e pressante, finché sarà vivo l’uomo. E per questo rivolgo anche oggi l’appello già tante volte espresso dalla Chiesa: " In tutto il mondo la libertà religiosa sia protetta da un’efficace tutela giuridica e siano rispettati i doveri e i diritti supremi degli uomini per vivere liberamente nella società la vita religiosa" (DH 15).
Non si tema che la giusta libertà religiosa limiti le altre libertà o nuoccia alla convivenza civile. Al contrario: con la libertà religiosa si sviluppa e fiorisce anche ogni altra libertà: perché la libertà è un bene indivisibile prerogativa della stessa persona umana e della sua dignità. Né si tema che la libertà religiosa, una volta riconosciuta alla Chiesa Cattolica, sconfini nel campo della libertà politica e delle competenze proprie dello Stato: la Chiesa sa ben distinguere, come suo dovere, ciò che è di Cesare e ciò che è di Dio (cf. Mt 22,21); essa coopera attivamente al bene comune della società, perché ripudia la menzogna ed educa alla verità, condanna l’odio ed il disprezzo ed invita alla fratellanza; essa promuove ovunque sempre – come è facile riconoscere dalla storia – le opere di carità, le scienze e le arti. Essa chiede soltanto libertà, per poter offrire un valido servizio di collaborazione con ogni istanza pubblica e privata preoccupata del bene dell’uomo. La vera libertà è sempre per vincere il male col bene. Vince in bono malum.
9. Signore e Signori Ambasciatori, nell’anno che si è da poco aperto sono certo che Voi, nell’adempimento del Vostro alto mandato continuerete ad essere a fianco della Santa Sede nel suo impegno quotidiano per rispondere, secondo le sue specifiche responsabilità, alle predette sfide, che toccano tutta l’umanità. Gesù Cristo, di cui abbiamo celebrato la nascita nei giorni scorsi, è stato preannunciato dal profeta come "Admirabilis Consiliarius, Princeps Pacis" (Isaia 9,5). Possa la luce della sua Parola, possa il suo spirito di giustizia e di fraternità, possa il dono, tanto necessario e desiderato, della sua pace, che egli a tutti offre, risplendere nella vita di ciascuno di Voi, delle Vostre dilette famiglie e di tutti i Vostri cari, dei Vostri nobili Paesi, di tutta l’umanità.
[00037-01.01] [Testo originale: Francese]
● INDIRIZZO DI OMAGGIO DEL DECANO DEL CORPO DIPLOMATICO
Très Saint Père,
Au nom du Corps diplomatique accrédité près le Saint-Siège, il m’est agréable de vous adresser nos vœux les plus sincères pour la Nouvelle Année qui, encore une fois, se présente pleine de difficultés et de contradictions.
En effet, après la démarche spirituelle du Grand Jubilé dont on pouvait penser qu’elle représentait le début d’une nouvelle ère pour l’humanité, qui ne s’était jamais trouvée dans des conditions aussi favorables pour les avancées dans le domaine scientifique et dans celui de la communication mondiale, notre troisième millénaire apparaît au contraire marqué par une série interminable de drames, face auxquels nous semblons sans défense et auxquels nous ne voulons pas ou nous ne pouvons pas mettre fin. Le terrorisme international continue avec une violence inouïe et une grande lâcheté à faire des victimes dans le monde entier, jusqu’à atteindre des sommets dans l’horreur comme lors de la tragédie de Beslan, où même des femmes n’ont eu aucune pitié pour des petits enfants.
La guerre qui s’éternise en Irak, avec son lot quotidien de sang versé par des militaires et des civils, nous porte à réfléchir sur vos paroles prophétiques qui soulignent que l’on ne peut pas concevoir les armes comme des solutions envisageables pour traiter les divergences entre pays.
Le sentiment de haine et de vengeance qui envahit de larges couches de la population israélienne et palestinienne rend encore infructueuse en Terre Sainte une négociation loyale à laquelle on pourra difficilement parvenir si, à des critères de justice, on n’associe pas aussi des sentiments de pardon réciproque et une volonté de construire ensemble l’avenir.
Les foyers de guerre présents en divers pays dévastent en particulier le Continent africain, déjà durement éprouvé, et sont souvent liés à des intérêts économiques étrangers aux réalités locales, ce qui favorise un commerce des armes indigne et honteux qui devrait depuis longtemps être banni par notre société.
Les catastrophes naturelles, comme la récente et effroyable tragédie du Sud-Est asiatique, et la dégradation inconsidérée de l’environnement laissent sans défense et sans ressources pour leur existence des populations entières, décimées périodiquement par la furie des éléments.
Chaque jour, nous nous découvrons plus fragiles et sans défense, tandis que la peur, l’égoïsme et le sens de l’insécurité volent notre avenir et nous enferment, anxieux, dans le présent, toujours incapables que nous sommes souvent d’affronter, avec une cohésion unanime, les défis de notre temps qui nous attendent. À cela contribue le caractère superficiel des moyens de communication, qui, conditionnés par un relativisme diffus, ne nous proposent sans aucun discernement que des scènes de violence et de mort, ou encore d’un monde sans valeur et sans âme.
Devant cette situation désespérante, nous trouvons, Très Saint Père, un réconfort dans votre magistère qui, inlassablement, avec un amour paternel, nous pousse à éduquer les peuples à la paix, au dialogue constant et à la compréhension entre les personnes, à respecter la loi morale universelle pour construire une terre fraternelle, où personne ne se sent étranger, mais où, dans une solidarité réciproque, on peut parvenir à la réalisation d’une société de justice authentique et sans discrimination, éclairée par des valeurs spirituelles.
La voie que vous nous indiquez, Très Saint Père, apparaît indispensable dans le moment présent marqué par de profondes transformations des équilibres mondiaux : au progrès constant de l’Union européenne, née du dialogue entre des pays à parité et peut-être encore incertaine face à une laïcité mal comprise, s’ajoutent le développement socio-économique rapide de pays immenses tels que la Chine et l’Inde, la consolidation de nouvelles politiques communautaires en Amérique latine, les tentatives constantes des pays du Continent africain pour leur indépendance politique et économique, autant d’éléments qui poussent à penser que notre planète aura toujours plus besoin de décisions négociées et multilatérales pour ne pas devenir la proie d’oppositions funestes dictées par des égoïsmes nationalistes.
Dans cette perspective, le rôle de l’ONU restera irremplaçable à condition que, 60 ans après son institution, elle dispose de nouvelles forces et de nouveaux moyens pour être concrètement une véritable famille des Nations, où le Saint-Siège lui-même, à la suite de son nouveau statut en juillet 2004, pourra toujours davantage intervenir pour défendre les intérêts généraux de l’humanité entière.
De même, de nombreux pays souhaitent que les Organisations internationales en charge du développement et du commerce jouent un rôle plus important, afin que, dans une interdépendance réciproque et dans le respect de règles internationales qui ne soient pas sous l’emprise des seuls intérêts financiers, elles puissent faire naître une solidarité créative pour un développement plus harmonieux des pays les plus faibles, grâce à l’élimination du protectionnisme, des monopoles et de l’utilisation abusive de zones entières, qui en fait conduisent à un appauvrissement de l’habitat naturel et à l’aggravation de leur pauvreté qui en découle. Les biens de la terre, comme Votre Sainteté l’a bien des fois souligné, sont destinés à l’usage de tous les hommes, appelés à les utiliser, comme citoyens du monde, selon le principe de l’honnêteté.
C’est grâce à une solidarité mondiale et quotidienne que pourra être réduit le fossé toujours plus profond qui sépare les pays les plus développés de ceux qui sont en proie à la pauvreté ou même à la misère qui lèse leur existence et la dignité des personnes.
À l’inverse, certains pays demeurent dans une situation dramatique pour divers motifs : la dette extérieure qui a été contractée et qui ne peut être honorée, la pression injuste de nombreux financements accordés et assortis de règles coercitives, la désertification et la pénurie des ressources en eau qui bouleversent des régions entières de la planète, la dégradation de la situation sanitaire liée à des pandémies touchant de nombreuses personnes dans certains pays, la haute mortalité infantile persistante, l’exploitation indigne d’êtres humains, en particulier de femmes et d’enfants, les famines récurrentes qui oppriment de nombreux peuples.
Au cours du siècle présent, notre défi se jouera sur les capacités que nous aurons de résoudre les nombreux problèmes : la PAIX ne peut pas être considérée simplement comme un don mais elle doit aussi être le résultat d’un travail continuel et intense de chacun d’entre nous, conduit, comme Votre Sainteté nous y a exhortés dans son message pour la Journée mondiale de la Paix 2005, «avec» et «pour» les autres, dans la recherche constante du bien commun et partagé, non seulement sur le plan économique, mais aussi culturel, sans oublier son aspect transcendant.
Vos continuelles exhortations sur la valeur sacrée de la personne et sur le lien direct qu’elle entretient avec son Créateur incitent la conscience des peuples à se tourner vers les idéaux que seul l’esprit et le dialogue peuvent accroître.
En ce sens, nous voulons vous dire combien nous apprécions votre Magistère, ainsi que votre texte «Levez-vous, allons !», de même que le travail réalisé par la Secrétairerie d’État comme celui du Conseil pontifical Justice et Paix développé dans le Compendium de la Doctrine sociale de l’Église qui, pour les hommes courageux et de bonne volonté, constituera un guide sûr en vue de l’édification d’une société meilleure.
À cela, contribue de manière importante votre engagement persévérant dans le dialogue avec toutes les religions et pour la recherche de l’unité des chrétiens: la récente rencontre avec Sa Sainteté Bartholomaios Ier, auquel ont été restituées les reliques de Grégoire de Nazianze et de Jean Chrysostome, et la remise à Sa Sainteté Alexis II de la vénérable icône de la Mère de Dieu de Kazan en sont des preuves tangibles.
Enfin, Très Saint Père, nous vous remercions d’avoir lancé, dans une période souvent peu encline à la réflexion sur les valeurs spirituelles, l’Année de l’Eucharistie, sacrement fondamental dans le christianisme, mais aussi source de communion pour tous ceux qui veulent se sentir partie prenante d’une seule et même famille humaine, afin de parvenir au but que Votre Sainteté a toujours inspiré : la CIVILISATION de l’AMOUR.
Bonne Année, Très Saint Père.
[00039-03.01] [Texte original: Français]