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PELLEGRINAGGIO GIUBILARE DI SUA SANTITÀ GIOVANNI PAOLO II IN GRECIA, IN SIRIA E A MALTA SULLE ORME DI S. PAOLO APOSTOLO (4-9 MAGGIO 2001) - [I], 04.05.2001


Ha inizio questa mattina il Pellegrinaggio giubilare del Papa in Grecia, in Siria e a Malta sulle orme di S. Paolo Apostolo, 93° Viaggio fuori d’Italia di Giovanni Paolo II.
L’aereo, con a bordo il Santo Padre (un AZ 4722 dell’Alitalia), parte dall’aereoporto di Roma - Fiumicino alle ore 8.30. L’arrivo ad Atene è previsto per le 11.30 (ora locale, 10.30 ora di Roma).

[00728-01.01]

TELEGRAMMA AL PRESIDENTE DELLA REPUBBLICA ITALIANA

Nel momento di lasciare il territorio italiano, il Santo Padre fa pervenire al Presidente della Repubblica Italiana, il Sig. Carlo Azeglio Ciampi, il seguente messaggio telegrafico:

A SUA ECCELLENZA DOTTOR CARLO AZEGLIO CIAMPI
PRESIDENTE DELLA REPUBBLICA ITALIANA
PALAZZO DEL QUIRINALE
ROMA

NEL MOMENTO IN CUI MI ACCINGO A COMPIERE IL MIO PELLEGRINAGGIO IN GRECIA SIRIA ET MALTA CHE SARÀ PER ME OCCASIONE PROVVIDENZIALE PER RICALCARE LE ORME DELL’APOSTOLO PAOLO COME PURE PER INCONTRARE FRATELLI ET SORELLE NELLA FEDE CONDIVIDENDO CON LORO MOMENTI DI FORTE SPIRITUALITÀ ED INCORAGGIARE IL DIALOGO ECUMENICO MI È CARO RIVOLGERE A LEI SIGNOR PRESIDENTE ET AL POPOLO ITALIANO IL MIO CORDIALE SALUTO CHE ACCOMPAGNO CON FERVIDI AUSPICI PER IL PROGRESSO SPIRITUALE CIVILE ET SOCIALE DELLA DILETTA ITALIA.

IOANNES PAULUS PP. II

[00718-01.02] [Testo originale: Italiano]

CERIMONIA DI BENVENUTO AL PALAZZO PRESIDENZIALE DI ATENE

 DISCORSO DEL SANTO PADRE

 TRADUZIONE IN LINGUA INGLESE

 TRADUZIONE NON UFFICIALE IN LINGUA ITALIANA

Dopo l’arrivo all’aereoporto internazionale di Spata (Atene), Giovanni Paolo II si reca al Palazzo Presidenziale, dove è accolto, per la cerimonia di benvenuto, dal Presidente della Repubblica Ellenica, Sig. Kostas Stephanopoulos.
Quindi, dopo il saluto del Presidente Stephanopoulos, il Santo Padre pronuncia il discorso che riportiamo di seguito:

DISCORSO DEL SANTO PADRE

 Monsieur le Président,

1. Je vous remercie pour les aimables paroles de bienvenue que vous venez de m’adresser. Je suis profondément heureux de cette occasion de vous saluer et, à travers vous, de saluer cordialement les membres du Gouvernement et des représentations diplomatiques. Je garde un souvenir ému, Monsieur le Président, de votre visite au Vatican en janvier dernier et je vous remercie de votre invitation à venir en Grèce. De même, par votre intermédiaire, j’adresse mes salutations cordiales à tout le peuple de votre pays, désirant en quelque sorte reconnaître la dette que nous avons tous envers la Grèce; en effet, nul ne peut ignorer l’influence durable que son histoire unique et sa culture ont eue sur la civilisation européenne et même sur celle de l’ensemble du monde.

L’an dernier, les chrétiens ont célébré partout le deux millième anniversaire de la naissance du Christ. J’avais un vif désir de marquer cet événement en me faisant pèlerin dans les lieux liés à l’histoire du salut; cela se concrétisa par mon pèlerinage au Mont-Sinaï et en Terre Sainte. Maintenant, c’est en Grèce que je viens en pèlerin, sur les pas de saint Paul, dont l’importante figure domine les deux millénaires de l’histoire chrétienne et dont la mémoire reste pour toujours gravée sur le sol de ce pays. Ici, à Athènes, Paul fonda une des premières communautés de son périple en Occident et de sa mission sur le continent européen; ici, il travailla inlassablement pour faire connaître le Christ; ici, il souffrit pour l’annonce de l’Évangile; et comment ne pas rappeler que c’est ici-même, dans la ville d’Athènes, que s’est engagé pour la première fois le dialogue entre le message chrétien et la culture hellénique, dialogue qui modela durablement la civilisation européenne?

2. Longtemps avant l’ère chrétienne, l’influence de la Grèce s’était largement répandue. Dans la littérature biblique elle-même, les derniers livres de l’Ancien Testament, dont certains ont été écrits en grec, sont profondément marqués par la culture hellénique. La traduction grecque de l’Ancien Testament, connue sous le nom de Septante, eut une grande influence dans l’Antiquité. Le monde avec lequel Jésus est entré en contact était largement imprégné de culture grecque. Les textes du Nouveau Testament, quant à eux, ont été diffusés en grec, ce qui leur permit de se répandre plus rapidement. Mais il s’agissait bien davantage que d’une simple question de langue; les premiers chrétiens eurent aussi recours à la culture grecque pour transmettre le message évangélique.

Certes, les premières rencontres entre les chrétiens et la culture grecque furent difficiles. Nous en trouvons une indication dans l’accueil fait à Paul lorsqu’il prêcha à l’Aréopage (cf. Ac 17, 16-34). Tout en répondant à l’attente profonde du peuple athénien en quête du Dieu véritable, il ne lui fut pas facile d'annoncer le Christ mort et ressuscité, en qui se trouve le sens plénier de la vie et le terme de toute expérience religieuse. Il reviendra aux premiers Apologistes, comme le martyr saint Justin, de montrer qu'une rencontre féconde entre la raison et la foi est possible.

3. Une fois la première méfiance passée, les écrivains chrétiens commencèrent à considérer la culture grecque comme une alliée plutôt que comme une ennemie, et de grands centres du christianisme hellénique virent le jour autour du bassin méditerranéen.

Parcourant les pages denses d’Augustin d’Hippone et de Denys l’Aréopagite, nous voyons que la théologie et la mystique chrétiennes ont tiré des éléments du dialogue avec la philosophie platonicienne. Des auteurs tels que Grégoire de Nazianze, qui étaient imprégnés de rhétorique grecque, ont été capables de créer une littérature chrétienne digne de son passé classique. Progressivement, le monde hellénique devint chrétien et la chrétienté devint, dans un certain sens, grecque; puis naquirent la culture byzantine en Orient et la culture médiévale en Occident, toutes les deux également imprégnées de foi chrétienne et de culture grecque. Et comment ne pas mentionner la démarche de saint Thomas, qui, relisant l’œuvre d’Aristote, proposa une synthèse théologique et philosophique magistrale.

L’œuvre picturale de Raphaël L’école d’Athènes, qui se trouve dans le Palais du Vatican, fait apparaître clairement la contribution de l’école d’Athènes à l’art et à la culture de la Renaissance, période dans laquelle on était parvenu à une grande symbiose entre l’Athènes classique et la culture de la Rome chrétienne.

4. L’hellénisme se caractérise par une attention pédagogique à la jeunesse. Platon insistait sur la nécessité de former l’âme des jeunes au bien et à ce qui est honnête, ainsi qu’au respect des principes divins. Combien de philosophes et d’auteurs grecs, à commencer par Socrate, Eschyle et Sophocle, n’ont-ils pas invité leurs contemporains à vivre "selon les vertus"! Les saints Basile et Jean Chrysostome ne manqueront pas de louer la valeur de la tradition pédagogique grecque pour son souci de développer le sens moral des jeunes, les aidant à choisir librement le bien.

Les lignes fondamentales de cette longue tradition demeurent valables pour les hommes et les jeunes de notre temps. Parmi les éléments les plus assurés, demeurent les aspects moraux contenus dans le serment d’Hippocrate, qui met en valeur le principe du respect inconditionnel de la vie humaine dans le sein maternel.

La Grèce est également le pays où sont nées deux grandes traditions sportives, les jeux olympiques et le marathon. À travers ces compétitions, passe une idée significative de la personne humaine, dans l’harmonie entre la dimension spirituelle et la dimension corporelle, par un effort mesuré, empreint de valeurs morales et civiles. On ne peut que se réjouir de voir se perpétuer ces compétitions, qui continuent à créer des liens étroits entre les peuples de toute la terre.

5. L’inculturation de l’Évangile dans le monde grec demeure un exemple pour toute inculturation. Dans ses relations avec la culture grecque, l’annonce de l’Évangile a dû faire des efforts de discernement vigilant, pour en accueillir et en valoriser tous les éléments positifs, repoussant en même temps les aspects incompatibles avec le message chrétien. Nous avons là un défi permanent pour l’annonce évangélique dans sa rencontre avec les cultures et avec les processus de mondialisation. Tout cela nous appelle à un dialogue respectueux et franc, et exige de nouvelles solidarités que l’amour évangélique peut inspirer, portant à son accomplissement l’idéal grec de la cosmopolis, pour un monde vraiment uni, imprégné de justice et de fraternité.

Nous sommes dans une période décisive de l’histoire européenne; j’espère de tous mes vœux que l’Europe qui est en train de naître retrouvera de manière renouvelée et inventive cette longue tradition de rencontre entre la culture grecque et le christianisme, faisant apparaître qu’il ne s’agit pas de vestiges d’un monde disparu, mais qu’il y a là les bases véritables de l’authentique progrès humain souhaité par notre monde.

Au fronton du Temple de Delphes, sont gravés ces mots "connais-toi toi-même"; j’appelle donc l’Europe à se connaître elle-même avec une profondeur toujours plus grande. Cette connaissance d’elle-même se réalisera seulement si elle explore de nouveau les racines de son identité, racines qui plongent profondément dans l’héritage hellénique classique et dans l’héritage chrétien, qui conduisirent à la naissance d’un humanisme fondé sur la perception que toute personne humaine est créée dès son origine à l’image et à la ressemblance de Dieu.

6. La géographie et l’histoire ont placé votre pays, Monsieur le Président, entre l’Orient et l’Occident, ce qui signifie que la vocation naturelle de la Grèce est d’édifier des ponts et de construire une culture du dialogue. Cela est aujourd’hui essentiel pour l’avenir de l’Europe. De nombreux murs se sont écroulés dans une période récente, mais d’autres demeurent. La tâche de l’unification entre les parties orientales et occidentales de l’Europe reste complexe; et il y a encore beaucoup à faire pour parvenir à l’harmonie entre les chrétiens d’Orient et d’Occident, afin que l’Église puisse respirer avec ses deux poumons. Tout croyant doit se sentir engagé pour rejoindre cet objectif. L’Église catholique présente en Grèce souhaite participer loyalement à la promotion de cette noble cause qui a des incidences positives aussi dans le domaine social.

De ce point de vue, une contribution significative est offerte par les écoles, dans lesquelles se forment les nouvelles générations. L'école est par excellence un lieu d'intégration des jeunes d'horizons différents. L'Église catholique, en harmonie avec les autres Églises et confessions religieuses, souhaite collaborer avec tous les citoyens pour l’éducation de la jeunesse. Elle désire poursuivre sa longue expérience éducative dans votre pays, notamment à travers l'action des Frères maristes et des Frères des Écoles chrétiennes, des religieuses Ursulines et des Sœurs de Saint-Joseph. Ces différentes familles religieuses ont démontré qu'elles savent, avec délicatesse et dans le respect des traditions culturelles des jeunes qui leur sont confiés, éduquer des hommes et des femmes, pour qu'ils soient de vrais Grecs parmi les Grecs.

Au terme de notre entretien, je vous remercie à nouveau vivement, Monsieur le Président, de votre accueil et j’exprime en même temps ma gratitude à tous ceux qui ont permis la réalisation de mon pèlerinage sur les pas de saint Paul. Je demande à Dieu d’accorder toujours davantage ses abondantes Bénédictions aux habitants de votre pays, pour que, au cours du troisième millénaire, la Grèce continue à offrir de nouveaux et merveilleux dons au continent européen et à la famille des nations!

[00699-03.] [Texte original: Français]

 TRADUZIONE IN LINGUA INGLESE

Mr President,

1. I thank you for your kind words of welcome. I am deeply grateful for this opportunity to greet you, and through you to offer a cordial greeting to the members of the Government and of the Diplomatic Missions. I have happy memories, Mr President, of your visit to the Vatican last January, and I thank you for your invitation to come to Greece. Through you I likewise extend heartfelt greetings to all the people of your country. My wish is in some way to recognize the great debt which we all owe to Greece; in fact no one can be unaware of the enduring influence that her unique history and culture have had on European civilization and indeed on that of the entire world.

Last year, Christians everywhere celebrated the two thousandth anniversary of the birth of Jesus Christ. I had a deep desire to mark that event by becoming a pilgrim to some of the places connected with the history of salvation. This desire became a reality in my pilgrimage to Sinai and to the Holy Land. Now it is to Greece that I come as a pilgrim, in the footsteps of Saint Paul, whose mighty figure towers over the two millennia of Christian history and whose memory is etched for ever in the soil of Greece. It was here in Athens that Paul founded one of the first communities of his voyages in the West and of his mission on the European continent. Here he worked tirelessly to make Christ known; here he suffered for the proclamation of the Gospel. And how could we not recall that it was here in the city of Athens that there began the dialogue between the Christian message and Hellenistic culture, a dialogue which would decisively shape European civilization?

2. Long before the Christian era, the influence of Greece was felt far and wide. In Biblical literature, the later books of the Old Testament, some of which were written in the Greek language, were profoundly marked by Hellenistic culture. The Greek translation of the Old Testament, known as the Septuagint, had a great influence in Antiquity. The world that Jesus himself entered and knew was already deeply imbued with Greek culture. The New Testament was written in Greek, with the result that it spread rapidly. But it was much more than a simple matter of language, for the early Christians also drew upon Greek culture in order to transmit the Gospel message.

Certainly the first encounters of Christianity and high Greek culture were difficult. One indication of this is the reception accorded to Paul when he preached at the Areopagus (cf. Acts 17:16-34). While corresponding to the profound expectation of the Athenian people in search of the true God, Paul did not find it easy to preach Christ who had died and was risen, and to show that in Christ is to be found the full meaning of life and the goal of all religious experience. It would fall to the first Apologists, like the martyr Saint Justin, to show that a fruitful encounter between reason and faith was possible.

3. Once the initial distrust was overcome, Christian writers began to see in Greek culture an ally rather than an enemy, and there emerged great centres of Christian Hellenism throughout the Mediterranean world.

Reading the learned writings of Augustine of Hippo and Dionysius the Areopagite, we see that Christian theology and mysticism drew elements from the dialogue with Platonic philosophy. Writers like Gregory of Nazianzus, steeped in Greek rhetoric, were able to create a Christian literature worthy of its classical antecedents. Gradually, then, the Hellenistic world became Christian, and Christianity became to a certain extent Greek. Then there came to birth the Byzantine culture of the East and the Medieval culture of the West, both deeply imbued with Christian faith and Greek culture. And how could we not mention the approach of Saint Thomas who, in rereading the works of Aristotle, proposed a masterly theological and philosophical synthesis?

Raphael’s painting "The School of Athens" in the Vatican Palace makes clear the contribution of the school of Athens to the art and culture of the Renaissance, a period which led to a great exchange between classical Athens and the culture of Christian Rome.

4. Hellenistic culture is characterized by its attention to the education of the young. Plato insisted on the need to train the mind of the young to seek the good and the honourable, as well as to respect the principles of divine law. How many Greek philosophers and writers, beginning with Socrates, Aeschylus and Sophocles, invited their contemporaries to live "in accordance with the virtues"! Saints Basil and John Chrysostom did not neglect to praise the value of the Greek educational tradition, for its concern to develop the moral sense of young people and to help them to choose freely what is good.

The fundamental elements of this long tradition remain valid for the people, including the young people, of our own time. Among the most sure elements are the moral aspects contained in the Hippocratic Oath, which emphasizes the principle of unconditional respect for human life in the maternal womb.

Greece is also the country in which two great sporting traditions, the Olympic Games and the Marathon, were born. Through these competitions a significant conception of the human person is expressed, in the harmony of the spiritual and bodily dimensions, through disciplined effort, marked by moral and civic values. We can only rejoice that to see that these competitions perdure and continue to create close bonds among the peoples of the world.

5. The inculturation of the Gospel in the Greek world remains an example for all inculturation. In its relations with Greek culture, the proclamation of the Gospel had to make a careful discernment, in order to receive and evaluate all its positive elements, and at the same time to reject aspects which are incompatible with the Christian message. In this we have a permanent challenge for the proclamation of the Gospel, in its encounter with the various cultures and with the process of globalization. All of this calls us to engage in respectful and honest dialogue, and requires a new solidarity which evangelical love is capable of inspiring, bringing to fulfilment the Greek ideal of the cosmopolis in a world which is truly united and imbued with justice and fraternity.

We are in a decisive period of European history, and I hope most fervently that the Europe now emerging will rediscover this long tradition of encounter between Greek culture and Christianity in fresh and imaginative ways, not as the vestige of a vanished world but as the true basis for the genuinely human progress that our world seeks.

Carved on the façade of the Temple in Delphi were the words "Know yourself"; I appeal therefore to Europe to know herself ever more deeply. Such self-knowledge will come only in so far as Europe explores afresh the roots of her identity, roots which reach deep into the classical Hellenistic patrimony and into the Christian heritage which brought to birth a humanism based upon the vision of every human person as created in the image and likeness of God.

6. Geography and history have set your country, Mr President, between East and West, and this means that Greece’s natural vocation is to build bridges and a culture of dialogue. Today this is essential for Europe’s future. Many walls have been broken down in recent times, but others remain. The task of integrating the Eastern and Western parts of Europe remains complex; and there is still much to be done to bring harmony between the Christians of East and West, so that the Church can breathe with both her lungs. All believers should see themselves as having a duty to work for this objective. The Catholic Church in Greece desires to share loyally in this noble cause, which also has positive effects in the social sphere. From this point of view, a significant contribution is made by the schools in which the younger generation is trained. Schools are par excellence places where the integration of young people of different backgrounds takes place. The Catholic Church, in harmony with the other Churches and religious confessions, desires to cooperate with all citizens for the education of the young. She wishes to continue her long educational experience in your country, especially through the activities of the Marist Brothers and the Brothers of the Christian Schools, the Ursuline Sisters and the Sisters of Saint Joseph. These different religious families have shown that, with tact and respect for the cultural traditions of the young people entrusted to them, they are able to educate men and women to be true Greeks among the Greeks.

At the end of our meeting, I once more thank you most warmly, Mr President, for your welcome, and at the same time I express my gratitude to all who have made possible my pilgrimage in the footsteps of Saint Paul. I ask God to bestow upon the people of your country his abundant blessings, so that in the third millennium Greece may continue to offer new and

wonderful gifts to the continent of Europe and to the family of nations!

[00699-02.01] [Original text: French]

 TRADUZIONE NON UFFICIALE IN LINGUA ITALIANA

Signor Presidente,

1. La ringrazio per le cordiali parole di benvenuto che mi ha appena rivolto. Sono particolarmente lieto di questa opportunità di salutarla e, attraverso di lei, di salutare cordialmente i membri del Governo e delle rappresentanze diplomatiche. Serbo un commovente ricordo, Signor Presidente, della sua visita in Vaticano lo scorso gennaio e la ringrazio per il suo invito a venire in Grecia. Parimenti, attraverso di lei, porgo i miei cordiali saluti a tutto il popolo del suo Paese, desiderando in qualche modo riconoscere il debito che tutti noi abbiamo verso la Grecia; in effetti nessuno può ignorare la duratura influenza che la sua storia unica e la sua cultura hanno avuto sulla civiltà europea e anche su quella del mondo intero.

L'anno scorso i cristiani hanno celebrato ovunque i duemila anni della nascita di Cristo. Provavo un vivo desiderio di fissare questo evento facendomi pellegrino nei luoghi legati alla storia della salvezza, il che si è concretizzato attraverso il mio pellegrinaggio al Monte Sinai e in Terra Santa. Ora è in Grecia che vengo come pellegrino, sulle orme di San Paolo, la cui importante figura domina i due millenni di storia cristiana e il cui ricordo resta per sempre impresso nel suolo di questo Paese. Qui, ad Atene, Paolo fondò una delle prime comunità del suo periplo in Occidente e della sua missione nel continente europeo; qui lavorò instancabilmente per far conoscere Cristo; qui soffrì per l'annuncio del Vangelo; e come non ricordare che è stato qui, nella città di Atene, che per la prima volta si è instaurato il dialogo fra il messaggio cristiano e la cultura ellenica, dialogo che ha modellato in modo duraturo la civiltà europea?

2. Molto tempo prima dell'era cristiana l'influenza della Grecia era ampiamente diffusa. Nell'ambito della stessa letteratura biblica, gli ultimi libri dell'Antico Testamento, alcuni dei quali scritti in greco, sono profondamente segnati dalla cultura ellenica. La traduzione greca dell'Antico Testamento, nota con il nome di Settanta, ebbe una grande influenza nell'Antichità. Il mondo con il quale Gesù entrò in contatto era ampiamente pervaso dalla cultura greca. Quanto ai testi del Nuovo Testamento, essi sono stati divulgati in greco, il che ha permesso loro di diffondersi più rapidamente. Non si trattava però di una semplice questione linguistica; i primi cristiani fecero parimenti ricorso alla cultura greca per trasmettere il messaggio evangelico.

Certo, i primi incontri fra i cristiani e la cultura greca furono difficili. Prova ne è l'accoglienza riservata a Paolo quando andò a predicare nell'Areopago (cfr At 17, 16-34). Pur rispondendo all'attesa profonda del popolo ateniese alla ricerca del vero Dio, non gli fu facile annunciare Cristo morto e risorto, nel quale si trovano il significato pieno della vita e il termine di ogni esperienza religiosa. Spetterà ai primi Apologisti, come il martire san Giustino, dimostrare che un incontro fecondo fra la ragione e la fede è possibile.

3. Una volta superata la sfiducia iniziale, gli scrittori cristiani iniziarono a considerare la cultura greca come un'alleata piuttosto che come una nemica, e grandi centri del cristianesimo ellenico videro la luce attorno al bacino del Mediterraneo.

Sfogliando le intense pagine di Agostino d'Ippona e di Dionigi Areopagita, vediamo che la teologia e la mistica cristiane hanno tratto elementi dal dialogo con la filosofia platonica. Autori come Gregorio Nazianzeno, che erano pervasi di retorica greca, furono capaci di creare una letteratura cristiana degna del suo passato classico. Gradualmente, il mondo ellenico divenne cristiano e la cristianità divenne, in un certo senso, greca; quindi nacquero la cultura bizantina in Oriente e la cultura medievale in Occidente, tutte e due ugualmente pervase di fede cristiana e di cultura greca. Come non menzionare qui l'intervento di san Tommaso che, rileggendo l'opera di Aristotele, propose una sintesi teologica e filosofica magistrale.

L'opera pittorica di Raffaello, La scuola di Atene, che si trova nel Palazzo del Vaticano, mostra chiaramente il contributo della scuola di Atene all'arte e alla cultura del Rinascimento, periodo in cui si giunse a una profonda simbiosi fra l'Atene classica e la cultura della Roma cristiana.

4. L'ellenismo si caratterizza per l'attenzione pedagogica verso la gioventù. Platone insisteva sulla necessità di formare l'animo dei giovani al bene e a ciò che è onesto, come pure al rispetto dei principi divini. Quanti filosofi e autori greci, a cominciare da Socrate, Eschilo e Sofocle, hanno invitato i loro contemporanei a vivere «secondo le virtù»! I santi Basilio e Giovanni Crisostomo non mancheranno di lodare il valore della tradizione pedagogica greca per la sua preoccupazione di sviluppare il senso morale dei giovani, aiutandoli a scegliere liberamente il bene.

Le linee fondamentali di questa lunga tradizione restano valide per gli uomini e i giovani del nostro tempo. Fra gli elementi più sicuri vi sono gli aspetti morali contenuti nel sermone di Ippocrate, che mette in rilievo il principio del rispetto incondizionato per la vita umana nel grembo materno.

La Grecia è anche il Paese in cui sono nate due grandi tradizioni sportive, i giochi olimpici e la maratona. Attraverso queste competizioni si esprime un'idea significativa della persona umana, nell'armonia fra la dimensione spirituale e la dimensione fisica, mediante uno sforzo misurato, improntato a valori morali e civili. Non si può che gioire nel vedere perpetuarsi queste competizioni, che continuano a creare stretti vincoli fra i popoli di tutta la terra.

5. L'inculturazione del Vangelo nel mondo greco resta un esempio per ogni inculturazione. Nei rapporti con la cultura greca, l'annuncio del Vangelo ha dovuto compiere sforzi di vigile discernimento, per accoglierne e valorizzarne tutti gli elementi positivi, respingendo al contempo gli aspetti incompatibili con il messaggio cristiano. Abbiamo qui una sfida permanente per l'annuncio evangelico nel suo incontro con le culture e con i processi di mondializzazione. Tutto ciò ci invita a un dialogo rispettoso e franco ed esige nuove solidarietà che l'amore evangelico può ispirare, portando a compimento l'ideale greco della cosmopolis, per un mondo veramente unito, pervaso di giustizia e di fraternità.

Siamo in un periodo decisivo della storia europea; spero con tutto il cuore che l'Europa che sta per nascere riprenderà in modo rinnovato e creativo questa lunga tradizione di incontro fra la cultura greca e il cristianesimo, dimostrando che non si tratta di vestigia di un mondo scomparso, ma che si trovano qui le vere basi dell'autentico progresso umano auspicato dal nostro mondo.

Nel frontone del Tempio di Delfi sono incise le parole «conosci te stesso»; invito quindi l'Europa a conoscere se stessa sempre più a fondo. Tale conoscenza di se stessa si realizzerà solo se essa esplorerà nuovamente le radici della sua identità, radici che affondano profondamente nell'eredità ellenica classica e nell'eredità cristiana, che portarono alla nascita di un umanesimo fondato sulla percezione che ogni persona umana è creata fin dalla sua origine a immagine e somiglianza di Dio.

6. La geografia e la storia hanno posto il suo Paese, Signor Presidente, fra l'Oriente e l'Occidente, il che significa che la vocazione naturale della Grecia è di edificare ponti e di costruire una cultura del dialogo. Ciò è oggi fondamentale per il futuro dell'Europa. Numerosi muri sono crollati di recente, ma altri rimangono. Il compito dell'unificazione fra le parti orientali e quelle occidentali dell'Europa resta complesso; vi è ancora molto da fare per giungere all'armonia fra i cristiani d'Oriente e quelli d'Occidente, affinché la Chiesa possa respirare con i suoi due polmoni. Ogni credente deve sentirsi impegnato per raggiungere questo obiettivo. La Chiesa cattolica presente in Grecia desidera partecipare lealmente alla promozione di questa nobile causa che ha influenze positive anche nell'ambito sociale.

Da questo punto di vista, un contributo significativo viene offerto dalle scuole, dove si formano le nuove generazioni. La scuola è il luogo d'integrazione per eccellenza dei giovani di diversi orizzonti. La Chiesa cattolica, in armonia con le altre Chiese e confessioni religiose, desidera collaborare con tutti i cittadini per l'educazione della gioventù. Essa desidera proseguire la sua lunga esperienza educativa nel suo Paese, soprattutto attraverso l'azione dei Fratelli Maristi e dei Fratelli delle Scuole Cristiane, delle religiose Orsoline e delle Suore di San Giuseppe. Queste diverse famiglie religiose hanno dimostrato di sapere educare, con delicatezza e nel rispetto delle tradizioni culturali dei giovani che sono loro affidati, uomini e donne, affinché siano veri Greci fra i Greci.

Al termine del nostro incontro, la ringrazio di nuovo vivamente, Signor Presidente, per la sua accoglienza e allo stesso tempo esprimo la mia gratitudine a tutti coloro che hanno permesso la realizzazione del mio pellegrinaggio sulle orme di san Paolo. Chiedo a Dio di concedere sempre più le sue abbondanti Benedizioni agli abitanti del suo Paese, affinché, nel corso del terzo millennio, la Grecia continui a offrire nuovi e meravigliosi doni al continente europeo e alla famiglia delle nazioni!

[00699-01.01] [Testo originale: Francese]