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UDIENZA AL CORPO DIPLOMATICO ACCREDITATO PRESSO LA SANTA SEDE, 13.01.2001


Alle 11.00 di questa mattina, nella Sala Regia, il Santo Padre Giovanni Paolo II riceve in Udienza i Membri del Corpo Diplomatico accreditato presso la Santa Sede, in occasione della tradizionale presentazione degli auguri per il nuovo anno.

Dopo l’indirizzo augurale formulato dal Decano del Corpo Diplomatico, S.E. il Prof. Giovanni Galassi, Ambasciatore della Repubblica di San Marino presso la Santa Sede, il Papa pronuncia il discorso che riportiamo di seguito:

DISCORSO DEL SANTO PADRE

Testo originale in lingua francese

Traduzione in lingua italiana

Traduzione in lingua inglese

Traduzione in lingua spagnola

Testo originale in lingua francese  

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

1. Que chacun de vous soit cordialement remercié pour les bons vœux que votre doyen, l’Ambassadeur Giovanni Galassi, a su si délicatement exprimer et me présenter en votre nom à tous! Du fond du cœur, je forme en retour pour chacun de vous des souhaits fervents, afin que Dieu bénisse vos personnes et vos nations et qu’il accorde à tous une année prospère et heureuse.

Mais une question vient aussitôt à l’esprit: qu’est-ce qu’une année heureuse pour un diplomate? Le spectacle offert par le monde en ce mois de janvier 2001 pourrait faire douter de la capacité de la diplomatie à faire régner l’ordre, l’équité et la paix entre les peuples.

Et pourtant nous ne saurions nous résigner à la fatalité de la maladie, de la pauvreté, de l’injustice ou de la guerre. Il est certain que, sans la solidarité sociale ou le recours au droit et aux instruments de la diplomatie, ces terribles situations seraient encore plus dramatiques et pourraient même devenir insolubles. Soyez donc remerciés, Mesdames et Messieurs, pour votre action et pour vos efforts persévérants en faveur de l’entente et de la coopération entre les peuples.

2. Le souffle de l’Année Sainte à peine achevée et les divers "jubilés" qui ont rassemblé et motivé des hommes et des femmes de toutes races, de tous âges et de toutes conditions, ont montré, si besoin était, que la conscience morale est encore bien vivante et que Dieu habite le cœur de l’homme. Devant vous, je me contenterai d’évoquer le "Jubilé des Responsables de Gouvernements, des Parlementaires et des Hommes politiques" du début novembre. Le Pape a puisé de grandes consolations spirituelles à voir tant de bonne volonté et tant de disponibilité à accueillir la grâce de Dieu. Ainsi, une fois encore, s’est avérée la justesse de ce que proclame magnifiquement la Constitution pastorale "Gaudium et spes" du Concile œcuménique Vatican II : "L’Église croit que le Christ, mort et ressuscité pour tous, offre à l’homme, par son Esprit, la lumière et la force pour lui permettre de répondre à sa très haute vocation; qu’il n’est pas sous le ciel d’autre nom donné aux hommes par lequel ils doivent être sauvés. De même, elle croit que la clé, le centre et la fin de toute l’histoire humaine se trouvent en son Seigneur et Maître" (n.10).

3. À la suite des bergers, des mages et de tous ceux qui, depuis deux mille ans, se sont pressés devant la crèche, l’humanité d’aujourd’hui, elle aussi, s’est arrêtée quelques instants le jour de Noël pour regarder l’Enfant Jésus et pour recevoir un peu de cette lumière qui a accompagné sa naissance et qui continue d’éclairer toutes les nuits des hommes. Cette lumière nous dit que l’amour de Dieu sera toujours plus fort que le mal et la mort.

Cette lumière balise la route de tous ceux qui en notre temps à Bethléem et à Jérusalem peinent sur le chemin de la paix. Personne ne doit accepter, dans cette partie du monde qui a accueilli la révélation de Dieu aux hommes, la banalisation d’une sorte de guérilla, la persistance de l’injustice, le mépris du droit international ou la mise entre parenthèses des Lieux Saints et des exigences des communautés chrétiennes. Israéliens et Palestiniens ne peuvent envisager leur avenir qu’ensemble, et chacune des deux parties doit respecter les droits et les traditions de l’autre. Il est grand temps de retourner aux principes de la légalité internationale: interdiction de l’acquisition des territoires par la force, droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, respect des résolutions de l’Organisation des Nations unies et des conventions de Genève, pour ne citer que les plus importants. Sinon tout est à craindre: des initiatives unilatérales aventureuses à une extension difficilement contrôlable de la violence.

Cette même lumière se pose aussi sur toutes les autres régions de notre planète où des hommes ont choisi la violence armée pour faire valoir leurs droits ou leurs ambitions. Je pense en ce moment à l’Afrique, continent dans lequel trop d’armes circulent et où trop de pays connaissent une démocratie incertaine et une corruption dévastatrice, où le drame algérien et la guerre au sud du Soudan continuent de massacrer sans merci les populations; je ne peux pas oublier non plus le chaos où sont plongés les pays de la Région des Grands Lacs. C’est pourquoi on doit aussi saluer avec satisfaction l’accord de paix intervenu le mois dernier à Alger entre l’Éthiopie et l’Érythrée, ainsi que les efforts menés à bien en Somalie en vue d’un retour progressif à la normalité. Plus près de nous, je dois mentionner -et avec quelle tristesse! - les attentats terroristes qui sèment la mort en Espagne et qui défigurent le pays, humiliant l’Europe entière, elle-même à la recherche de son identité. C’est vers l’Europe que tant de peuples regardent encore comme vers un modèle dont on peut s’inspirer. Que l’Europe n’oublie jamais les racines chrétiennes qui ont rendu fécond son humanisme! Qu’elle soit aussi généreuse envers ceux - individus ou nations - qui frappent à sa porte!

4. La lumière de Bethléem, qui s’adresse "aux hommes de bonne volonté", nous fait aussi un devoir de combattre, partout et en toutes circonstances, la pauvreté, la marginalisation, l’analphabétisme, les inégalités sociales ou la honteuse traite des êtres humains. Rien de tout cela n’est une fatalité et l’on doit se féliciter que des réunions et des instruments internationaux aient permis de remédier, au moins en partie, à ces plaies qui défigurent l’humanité. L’égoïsme et la volonté de puissance sont les pires ennemis de l’homme. Ils sont toujours, de quelque manière, à l’origine de tous les conflits. On le constate en particulier dans certaines zones de l’Amérique du sud, où les disparités socio-économiques et culturelles, la violence armée ou la guérilla, la remise en cause des acquis démocratiques, délitent le tissu social et font perdre aux populations la confiance en l’avenir. Il faut aider cet immense continent à faire fructifier tout son patrimoine humain et matériel.

La méfiance, les luttes, de même que les séquelles des crises du passé, peuvent en effet toujours être surmontées par la bonne volonté et la solidarité internationale. L’Asie nous en apporte la preuve avec le dialogue intervenu entre les deux Corée et avec la marche du Timor Oriental vers l’indépendance.

5. Le croyant - et tout particulièrement le chrétien - sait qu’une autre logique est possible. Je la résumerai avec des mots qui pourront vous paraître trop simples: tout homme est mon frère! Si nous étions convaincus que nous sommes appelés à vivre ensemble, qu’il est beau de se connaître, de s’estimer et de s’aider, le monde serait radicalement différent.

Lorsque nous pensons au siècle qui vient de s’achever, une constatation s’impose à son sujet: il passera à l’histoire comme le siècle qui a connu les plus grandes conquêtes de la science et de la technique, mais aussi comme celui où la vie humaine aura été méprisée de la façon la plus brutale.

Je me réfère bien sûr aux guerres meurtrières qui ont germé en Europe, aux totalitarismes qui ont asservi des millions d’hommes et de femmes, mais aussi aux lois qui ont "légalisé" l’avortement ou l’euthanasie, ou encore aux modèles culturels qui ont disséminé l’idéologie de la consommation et de la jouissance à tout prix. Si l’homme renverse les équilibres de la création, oublie qu’il est responsable de ses frères et ne prend pas soin de l’environnement que le Créateur a remis entre ses mains, ce monde programmé par la seule mesure de nos projets pourrait devenir irrespirable.

6. Comme je le rappelais dans mon message pour la Journée mondiale de la Paix du 1er janvier, nous devrions tous profiter de cette année 2001, que l’Organisation des Nations unies a voulu "Année internationale du dialogue entre les civilisations", "pour édifier la civilisation de l’amour... [qui] repose sur la conscience qu’il existe des valeurs communes à toutes les cultures, parce qu’elles sont enracinées dans la nature de la personne" (n.16).

Or qu’y a-t-il de plus commun à tous que notre nature humaine? Oui, en ce début de millénaire, sauvons l’homme! Sauvons-le tous ensemble! Aux responsables des sociétés, il appartient de protéger l’espèce humaine, en faisant en sorte que la science soit au service de la personne, que l’homme ne soit pas un objet que l’on dissèque, que l’on achète ou que l’on vend, que les lois ne soient jamais conditionnées par le mercantilisme ou les revendications égoïstes de groupes minoritaires. Aucun âge de l’histoire de l’humanité n’a échappé à la tentation de la fermeture de l’homme sur lui-même dans une attitude de suffisance, de domination, de puissance et d’orgueil. Mais ce risque est devenu de nos jours plus dangereux au cœur des hommes qui, par leur effort scientifique, croient pouvoir devenir maîtres de la nature et de l’histoire.

7. Ce sera toujours la tâche des communautés de croyants que de dire publiquement qu’aucune autorité, aucun programme politique, aucune idéologie, n’est habilité à réduire l’homme à ce qu’il est capable de faire ou de produire. Les croyants auront toujours le devoir impérieux de rappeler à tous et en toutes circonstances le mystère personnel inaliénable de tout être humain, créé à l’image de Dieu, capable d’aimer à la manière de Jésus.

Je voudrais ici vous redire et redire par votre intermédiaire aux gouvernants qui vous ont accrédités auprès du Saint-Siège, la détermination de l’Église catholique à défendre l’homme, sa dignité, ses droits et sa dimension transcendante. Même si certains répugnent à évoquer la dimension religieuse de l’homme et de son histoire, même si d’autres voudraient réduire la religion à la sphère du privé, même si d’autres encore persécutent les communautés de croyants, les chrétiens continueront à proclamer que l’expérience religieuse fait partie de l’expérience humaine. Elle est un élément vital pour la construction de la personne et de la société à laquelle les hommes appartiennent. Ainsi s’explique la vigueur avec laquelle le Saint-Siège a toujours défendu la liberté de conscience et de religion, dans sa dimension individuelle et sociale. Le drame vécu par la communauté chrétienne en Indonésie ou les discriminations patentes dont sont victimes aujourd’hui encore d’autres communautés de croyants, chrétiens ou non, dans certains pays d’obédience marxiste ou islamiste, appellent à une vigilance et à une solidarité sans faille.

8. Telles sont les pensées que m’a inspirées cette rencontre traditionnelle qui me permet de m’adresser en quelque sorte à tous les peuples de la terre par l’intermédiaire de leurs représentants les plus qualifiés. À tous vos compatriotes et aux Gouvernants de vos pays, je vous charge de transmettre les vœux priants que le Pape forme à leur intention. À travers cette histoire dont nous sommes les acteurs, traçons le chemin du millénaire qui commence. Tous ensemble, aidons-nous les uns les autres à demeurer dignes de la vocation à laquelle nous avons été appelés: former une grande famille heureuse de se savoir aimée par un Dieu qui nous veut frères! Que le Très-Haut vous bénisse tous, ainsi que les personnes qui vous sont chères!

[00072-03.02] [Texte original: Français]

Traduzione in lingua italiana

Eccellenze,

Signore e Signori!

1. Voglia ognuno accogliere la mia cordiale gratitudine per gli auguri che il vostro Decano, l'Ambasciatore Giovanni Galassi, ha saputo così gentilmente esprimermi e presentarmi a nome di tutti! Dal profondo del cuore, ricambio formulando fervidi voti per ciascuno, affinché Dio benedica le vostre persone e le vostre nazioni, e voglia accordare a tutti un anno prospero e felice.

Subito, però, mi viene in mente una domanda: cosa significa un anno felice per un diplomatico? Lo spettacolo offerto dal mondo in questo mese di gennaio 2001 potrebbe far dubitare della capacità da parte della diplomazia di far regnare l'ordine, l'equità e la pace tra i popoli.

E tuttavia non sapremmo rassegnarci alla fatalità della malattia, della povertà, dell'ingiustizia o della guerra. E' certo che, senza la solidarietà sociale o il ricorso al diritto ed agli strumenti della diplomazia, queste situazioni terribili sarebbero ancor più drammatiche e potrebbero persino diventare insolubili. Perciò vi ringrazio, Signore e Signori, per la vostra azione e per i vostri sforzi perseveranti in favore dell'intesa e della cooperazione tra i popoli.

2. Il soffio dell'Anno Santo appena terminato e i diversi «giubilei» che hanno radunato e motivato uomini e donne di tutte le razze, di tutte le età e di tutte le condizioni, hanno mostrato, se ve ne era bisogno, che la coscienza morale è ancora ben viva e che Dio abita il cuore dell'uomo. Davanti a voi, mi contenterò di evocare il "Giubileo dei Responsabili di governo, dei Parlamentari e dei Politici" svoltosi all'inizio di novembre. Il Papa ha attinto grandi consolazioni spirituali nel vedere tanta buona volontà e tanta disponibilità ad accogliere la grazia di Dio. Così, ancora una volta, si è constatato quanto esatto sia ciò che magnificamente proclama la Costituzione pastorale Gaudium et spes del Concilio Ecumenico Vaticano II: "La Chiesa crede che Cristo, per tutti morto e risorto, dà all'uomo, mediante il suo Spirito, luce e forza per rispondere alla suprema sua vocazione; né è dato in terra un altro nome agli uomini in cui possano salvarsi. Crede ugualmente di trovare nel suo Signore e Maestro la chiave, il centro e il fine di tutta la storia umana" (n. 10).

3. Seguendo i pastori, i magi e tutti quelli che, da duemila anni, si sono affrettati a recarsi davanti alla mangiatoia, anche l'umanità di oggi si è soffermata per alcuni istanti, il giorno di Natale, per contemplare il Bambino Gesù e per ricevere un po' di quella luce che ha accompagnato la sua nascita e che continua ad illuminare tutte le notti degli uomini. Questa luce ci dice che l'amore di Dio sarà sempre più forte del male e della morte.

Questa luce segnala la strada a tutti coloro che nel nostro tempo a Betlemme e a Gerusalemme faticano sul cammino della pace. Nessuno deve accettare, in questa parte del mondo che ha accolto la rivelazione di Dio agli uomini, il verificarsi di una specie di guerriglia, il persistere dell'ingiustizia, il disprezzo del diritto internazionale o la messa tra parentesi dei Luoghi Santi e delle esigenze delle comunità cristiane. Israeliani e Palestinesi non possono immaginare il futuro se non insieme, e ciascuna delle due parti deve rispettare i diritti e le tradizioni dell'altra. E' da gran tempo giunto il momento di ritornare ai principi della legalità internazionale: interdizione dell'acquisizione dei territori mediante la forza, diritto dei popoli a disporre di se stessi, rispetto delle risoluzioni dell'Organizzazione delle Nazioni Unite e delle convenzioni di Ginevra, per non citare che i più importanti. Diversamente, di tutto si potrà temere: da iniziative unilaterali avventuristiche ad un'estensione difficilmente controllabile della violenza.

Questa stessa luce si posa anche su tutte le altre regioni del nostro pianeta dove gli uomini hanno scelto la violenza armata per far valere i propri diritti o le proprie ambizioni. Penso in questo momento all'Africa, continente nel quale circolano troppe armi e dove troppi Paesi conoscono una democrazia incerta ed una corruzione devastante, dove il dramma algerino e la guerra nel sud del Sudan continuano a massacrare senza pietà le popolazioni; né tantomeno posso dimenticare il caos nel quale sono immersi i Paesi della Regione dei Grandi Laghi. E' per questa ragione che si deve salutare con soddisfazione l'accordo di pace intervenuto il mese scorso ad Algeri tra l'Etiopia e l'Eritrea, come pure gli sforzi portati felicemente a termine in Somalia, in vista di un ritorno progressivo alla normalità. Più vicino a noi, devo ricordare – e con quale tristezza! – gli attentati terroristici che seminano morte in Spagna e che sfigurano il Paese, umiliando l'Europa intera, essa stessa alla ricerca della propria identità. È verso l’Europa che molti popoli guardano ancora come ad un modello al quale ispirarsi. Non dimentichi mai l'Europa le sue radici cristiane che hanno reso fecondo il suo umanesimo! Sia generosa verso coloro – individui o nazioni – che bussano alle sue porte!

4. La luce di Betlemme, che si rivolge "agli uomini di buona volontà", ci impegna a combattere, ovunque e in tutte le circostanze, la povertà, la marginalizzazione, l'analfabetismo, le disuguaglianze sociali o la vergogna della tratta di esseri umani. Niente di tutto questo è una fatalità, e ci si deve rallegrare che convegni e strumenti internazionali abbiano permesso di porre rimedio, almeno in parte, a queste piaghe che sfigurano l'umanità. L'egoismo e la volontà di potenza sono i peggiori nemici dell'uomo. Sono sempre, in qualche maniera, all'origine di tutti i conflitti. Lo si constata in particolare in alcune zone dell'America del Sud, dove le disparità socio-economiche e culturali, la violenza armata o la guerriglia, il rimettere in questione le conquiste democratiche sbriciolano il tessuto sociale e fanno perdere alle popolazioni la fiducia nell'avvenire. Occorre aiutare questo immenso continente a far fruttificare tutto il suo patrimonio umano e materiale.

La diffidenza, le lotte, come pure le conseguenze delle crisi del passato, possono in realtà essere sempre superate mediante la buona volontà e la solidarietà internazionale. L'Asia ce ne dà la prova con il dialogo instauratosi tra le due Coree e con il cammino di Timor Est verso l'indipendenza.

5. Il credente – e in modo particolare il cristiano – sa che è possibile un'altra logica. La riassumerò con parole che potrebbero sembrarvi troppo semplici: ogni uomo è mio fratello! Se fossimo convinti di essere chiamati a vivere insieme, che è bello conoscersi, stimarsi e aiutarsi, il mondo sarebbe radicalmente diverso.

Quando pensiamo al secolo appena concluso, si impone una constatazione al suo riguardo: esso passerà alla storia come il secolo che ha conosciuto le più grandi conquiste della scienza e della tecnica, ma anche come il secolo in cui la vita umana è stata disprezzata nella maniera più brutale.

Mi riferisco, certamente, alle guerre seminatrici di morte scoppiate in Europa, ai totalitarismi che hanno reso schiavi milioni di uomini e di donne, ma anche alle leggi che hanno «legalizzato» l'aborto o l'eutanasia, o ancora ai modelli culturali che hanno disseminato l'ideologia del consumismo e del piacere ad ogni costo. Se l'uomo stravolge gli equilibri della creazione, dimentica di essere responsabile dei suoi fratelli e non si prende cura dell'ambiente che il Creatore ha affidato alle sue mani, questo mondo, programmato unicamente secondo i nostri progetti, potrebbe diventare irrespirabile.

6. Come ho ricordato nel Messaggio per la Giornata Mondiale della Pace del 1E gennaio, dovremmo tutti trarre beneficio da questo 2001, che l'Organizzazione delle Nazioni Unite ha voluto come "Anno internazionale del dialogo tra civiltà", "per costruire la civiltà dell'amore ... [che] poggia sulla consapevolezza che vi sono valori comuni ad ogni cultura, perché radicati nella natura della persona" (n. 16).

Ebbene, cosa vi è di più comune a tutti della natura umana? Sì, in questo inizio di millennio, salviamo l'uomo! Salviamolo tutti insieme! Spetta ai responsabili delle società proteggere la specie umana, facendo sì che la scienza sia al servizio della persona, che l'uomo non sia un oggetto da sezionare, da comperarsi o vendersi, che le leggi non siano mai condizionate dal mercantilismo o dalle rivendicazioni egoiste di gruppi minoritari. Nessuna epoca della storia dell'umanità è sfuggita alla tentazione di chiudere l'uomo in se stesso in atteggiamento di autosufficienza, di dominio, di potenza e di orgoglio. Ma tale rischio ai nostri giorni è divenuto più pericoloso nel cuore degli uomini, che, mediante il loro sforzo scientifico, credono di poter divenire signori della natura e della storia.

7. Sarà sempre compito delle comunità dei credenti affermare pubblicamente che nessuna autorità, nessun programma politico, nessuna ideologia è autorizzata a ridurre l'uomo a ciò che egli è capace di fare o di produrre. I credenti avranno sempre il dovere imperativo di ricordare a tutti ed in ogni circostanza il mistero personale inalienabile di ogni essere umano, creato ad immagine di Dio, capace di amare alla maniera di Gesù.

Vorrei qui ripetere e ridire, per vostro tramite, ai governanti che vi hanno accreditato presso la Santa Sede, la determinazione della Chiesa Cattolica a difendere l'uomo, la sua dignità, i suoi diritti e la sua dimensione trascendente. Anche se ad alcuni ripugna l'evocare la dimensione religiosa dell'uomo e della sua storia, anche se altri vorrebbero ridurre la religione alla sfera del privato, anche se altri ancora perseguitano le comunità di credenti, i cristiani continueranno a proclamare che l'esperienza religiosa fa parte dell'esperienza umana. E' un elemento vitale per la costruzione della persona e della società alla quale gli uomini appartengono. Così si spiega il vigore con il quale la Santa Sede ha sempre difeso la libertà di coscienza e di religione, nella sua dimensione individuale e sociale. Il dramma vissuto dalla comunità cristiana in Indonesia o le patenti discriminazioni di cui sono vittime ancor oggi altre comunità di credenti, cristiani o meno, in certi Paesi di obbedienza marxista o islamica, chiamano ad una vigilanza ed a una solidarietà senza incrinature.

8. Questi sono i pensieri che mi ha ispirato il nostro incontro tradizionale, il quale mi permette di rivolgermi in certo modo a tutti i popoli della terra per il tramite dei loro rappresentanti più qualificati. A tutti i vostri compatrioti e ai Governi dei vostri Paesi, vi chiedo di trasmettere gli auguri oranti che il Papa formula a loro riguardo. Con la storia che ci vede tutti attori, tracciamo il cammino del millennio che inizia. Tutti insieme, aiutiamoci gli uni gli altri ad essere degni della vocazione alla quale siamo stati chiamati: formare una grande famiglia, felice di sapersi amata da un Dio che ci vuole fratelli! L'Altissimo benedica voi e le persone che vi sono care!

[00072-01.01] [Testo originale: Francese]

Traduzione in lingua inglese

Your Excellencies,

Ladies and Gentlemen,

1. I cordially thank each one of you for the good wishes which your Dean, Ambassador Giovanni Galassi, has so thoughtfully expressed and presented on behalf of all of you. I extend heartfelt good wishes to each one of you. May God bless you and your countries, and may he grant everyone a prosperous and happy New Year.

But a question comes immediately to mind: what is a happy year for a diplomat? The world scene in this month of January 2001 could cause one to doubt the capacity of diplomacy to bring about the rule of order, equity and peace among peoples.

However, we should not resign ourselves to the inevitability of sickness, poverty, injustice or war. It is certain that without social solidarity or recourse to law and the instruments of diplomacy, these terrible situations would be even more dramatic and could become insoluble. I therefore wish to thank you, Ladies and Gentlemen, for your activity and persevering efforts to promote understanding and cooperation among peoples.

2. The inspiration of the Holy Year which has just ended, and of the different Jubilee events which brought together and motivated men and women of every race, age and condition, showed, if there was a need, that the moral conscience is still very much alive and that God dwells in the human heart. In your presence I shall content myself with recalling the Jubilee of Members of Government, Parliamentarians and Politicians which took place at the beginning of November. It was for me a source of great spiritual consolation to see so much good will and so much openness to God’s grace. Once again it was possible to see the correctness of what the Second Vatican Ecumenical Council’s Pastoral Constitution Gaudium et Spes magnificently proclaims: "The Church believes that Christ, who died and was raised up for all, through his Spirit offers man the light and the strength to respond to his supreme calling. Nor has any other name under heaven been given to man by which he should be saved. She likewise holds that in her Lord and Master can be found the key, the focal point, and the goal of all human history" (No. 10).

3. Following the shepherds and the wise men and all those who for the past two thousand years have hastened to the crib, today’s humanity too has paused for a few moments on Christmas Day to gaze upon the Infant Jesus and to receive some of the light which accompanied his birth and continues to illumine all human darkness. This light tells us that the love of God is always stronger than evil and death.

This light signals the path of all who in our times in Bethlehem and Jerusalem are struggling on the road to peace. In this part of the world which received God’s revelation to man there should be no resignation before the fact that a kind of guerilla warfare has become an everyday event, or in the face of the persistence of injustice, the contempt for international law or the marginalization of the Holy Places and the requirements of the Christian communities. Israelis and Palestinians can only think of their future together, and each party must respect the rights and traditions of the other. It is time to return to the principles of international legality: the banning of the acquisition of territory by force, the right of peoples to self-determination, respect for the resolutions of the United Nations Organization and the Geneva conventions, to quote only the most important. Otherwise, anything can happen: from unilateral rash initiatives to an extension of violence which will be difficult to control.

This same light is shed upon all the other regions of the planet where people have chosen armed violence in order to exact their rights or further their ambitions. I am thinking of Africa, a continent where too many weapons are circulating and where too many countries suffer from unstable democracy and devastating corruption, where the drama of Algeria and the war in southern Sudan are still mercilessly slaughtering people; nor can we forget the chaos into which the countries of the Great Lakes region have been plunged. That is why the peace agreement arrived at last month in Algiers between Ethiopia and Eritrea is a cause for satisfaction, as are the promising attempts to lead Somalia gradually back to normality. Nearer to us, I must mention – and with such a sense of sadness! – the murderous terrorist attacks in Spain, which sully the nation and humiliate the whole of Europe as it searches for its identity. Many people still look to Europe as a model from which to draw inspiration. May Europe never forget the Christian roots which have allowed its humanism to bear much fruit! May Europe also be generous towards those – individuals and peoples – who come knocking at its door!

4. The light of Bethlehem, shed upon "men and women of good will", also imposes upon us the duty of combatting always and everywhere poverty, marginalization, illiteracy, social inequalities or the shameful treatment of human beings. None of these is beyond redress, and it is pleasing to note that various international meetings and agencies have brought at least a partial remedy to these wounds which disfigure humanity. Egoism and the will to power are humanity’s worst enemies. In some way, they are at the root of every conflict. This is especially evident in certain parts of South America, where socio-economic and cultural differences, armed violence or guerilla warfare, and the turning back of democratic gains damage the social fabric and cause entire populations to lose confidence in the future. This immense continent must be helped to bring all its human and material heritage to fruition.

Distrust, conflicts and the vestiges of past crises can always be overcome through good will and international solidarity. Asia has shown that this is so, with the dialogue between the two Koreas and with East Timor’s progress towards independence.

5. Believers – and especially Christians – know that another approach is possible. I will formulate it in words which may seem too simple: every man is my brother! If we were convinced that we are called to live together, that it is wonderful to come to know one another, to respect and help one another, the world would be radically different.

When we think of the century just ended, one thing is clear: history will judge it to be the century which saw the greatest conquests of science and technology, but also as the time when human life was despised in the cruellest ways.

I am certainly referring to the murderous wars which burgeoned in Europe and to the forms of totalitarianism which enslaved millions of men and women, but I am also referring to laws which "legalized" abortion or euthanasia, and to cultural models which have spread the idea of consumption and pleasure at any price. If people upset the balance of creation, forgetting that they are responsible for their brothers and sisters, and do not care for the environment which the Creator has placed in their hands, then a world determined by our designs alone could well become unliveable.

6. As I recalled in my World Day of Peace Message on 1 January, we should all use this year 2001, which the United Nations Organization has declared the "International Year of Dialogue between Civilizations", as a time "for building the civilization of love... based upon the recognition that there are values which are common to all cultures because they are rooted in the nature of the person" (No. 16).

But what do we have more deeply in common than our human nature? Yes,

at the dawn of this millennium, let us save man! Let us together, all of us, save humanity! It is up to the leaders of societies to safeguard the human race, ensuring that science is at the service of the human person, that people are never objects to be manipulated or to be bought and sold, that laws are never determined by commercial interests or by the selfish claims of minority groups. Every age of human history has seen humanity tempted to inhabit a self-enclosed world in an attitude of self-sufficiency, domination, power and pride. But in our own time this danger has become still greater in man’s heart, as people believe that through the efforts of science they can become the masters of nature and of history.

7. It will always be the task of believing communities to state publicly that no authority, no political programme and no ideology is entitled to reduce human beings to what they can do or produce. It will always be the imperative duty of believers to remind everyone in all situations of the inalienable personal mystery of every human being, created in the image of God, able to love as Jesus did.

Here I would like to say to you once more and, through you, to say once more to the governments which have accredited you to the Holy See, that the Catholic Church is determined to defend the dignity, the rights and the transcendent dimension of the human person. Even if some are reluctant to refer to the religious dimension of human beings and human history, even if others want to consign religion to the private sphere, even if believing communities are persecuted, Christians will still proclaim that religious experience is part of human experience. It is a vital element in shaping the person and the society to which people belong. This is why the Holy See has always been vigorous in defending freedom of conscience and religious liberty, at both the individual and social level. The tragic experience of the Christian community in Indonesia or the blatant discrimination suffered by believing communities, both Christian and non-Christian, in some countries under Marxist or Islamic control summon us to vigilance and unfailing solidarity.

8. These are the reflections prompted by this traditional meeting which enables me in some way to address all the peoples of the earth through their best qualified representatives. I ask that you communicate to all your fellow countrymen and to your national governments the prayerful good wishes of the Pope. Through this history of which we are the protagonists, let us chart the course of the millennium now beginning. Together, let us help one another to live a life worthy of the vocation that is ours, the vocation of forming a great family, happy in the knowledge that it is loved by a God who wants us to be brothers and sisters! May Almighty God bless you and those who are dear to you!

[00072-02.01] [Original text: French]

Traduzione in lingua spagnola

Excelencias,

Señoras y Señores,

1. Agradezco a cada uno de Ustedes los buenos deseos que su Decano, el Embajador Giovanni Galassi, con tanta delicadeza ha sabido expresar y presentarme en nombre de todos. Muy cordialmente correspondo con mis mejores votos para cada uno de ustedes, para que Dios bendiga sus personas y sus naciones y conceda a todos un año próspero y feliz.

Pero una pregunta viene enseguida a la mente: ¿Qué es un año feliz para un diplomático? El espectáculo que ofrece el mundo en este mes de enero de 2001 podría hacer dudar de la capacidad de la diplomacia para hacer reinar el orden, la equidad y la paz entre los pueblos.

Sin embargo, no debemos resignarnos a la fatalidad de la enfermedad, de la pobreza, de la injusticia o de la guerra. Es cierto que, sin la solidaridad social o el recurso al derecho y a los instrumentos de la diplomacia, estas terribles situaciones serían aún más dramáticas y podrían incluso llegar a ser insolubles. Gracias pues, Señoras y Señores, por su acción y por sus esfuerzos constantes en favor del entendimiento y de la cooperación entre los pueblos.

2. El impulso del Año Santo, recién acabado y los diversos "jubileos" que han reunido y motivado a hombres y mujeres de todas las razas, edades y condiciones, ha demostrado, si había necesidad, que la conciencia moral está aún muy viva y que Dios habita en el corazón del hombre. Ante ustedes me limitaré a recordar el "Jubileo de los Responsables de los Gobiernos, de los Parlamentarios y Políticos" de primeros de noviembre. El Papa ha tenido gran consuelo espiritual al ver tan buena voluntad y tanta disponibilidad en acoger la gracia de Dios. Así, una vez más, se ha demostrado la verdad de lo que tan magníficamente proclama la Constitución pastoral "Gaudium et spes" del Concilio ecuménico Vaticano II: "La Iglesia cree que Cristo, muerto y resucitado por todos, da al hombre luz y fuerzas por su Espíritu, para que pueda responder a su máxima vocación; y que no ha sido dado a los hombres bajo el cielo ningún otro nombre en el que haya que salvarse. Igualmente, cree que la clave, el centro y el fin de toda la historia humana se encuentra en su Señor y Maestro" (n. 10).

3. Siguiendo a los pastores, a los magos y a todos los que, después de dos mil años, se han acercado al portal, también la humanidad actual se ha parado algunos instantes en el día de Navidad para mirar al Niño Jesús y para recibir un poco de esta luz que ha acompañado su nacimiento y que continua a alumbrar las noches de los hombres. Esta luz nos dice que el amor de Dios será siempre más fuerte que el mal y la muerte.

Esta luz indica el camino de todos los que en nuestro tiempo se esfuerzan en Belén y en Jerusalén sobre el camino de la paz. Nadie debe aceptar, en esta parte del mundo que acogió la revelación de Dios a los hombres, la banalización de un tipo de guerrilla, la persistencia de la injusticia, el desprecio del derecho internacional o la marginación de los Lugares Santos y de las exigencias de las comunidades cristianas. Israelitas y Palestinos no pueden proyectar su futuro mas que juntos, y cada una de las dos partes debe respetar los derechos y tradiciones de la otra. Es el tiempo de volver a los principios de la legalidad internacional: prohibición de la apropiación de territorios por la fuerza, derecho de los pueblos a disponer de sí mismos, respeto de las resoluciones de la Organización de las Naciones Unidas y de las Convenciones de Ginebra, por citar sólo los más importantes, Si no es así, todo puede fracasar: desde las iniciativas unilaterales arriesgadas hasta una extensión difícilmente controlable de la violencia.

Esta misma luz llega a todas las demás regiones de nuestro planeta donde hombres han elegido la violencia armada para hacer valer sus derechos o sus ambiciones. Pienso en este momento en Africa, continente en el cual circulan demasiadas armas y donde demasiados países tienen una democracia incierta y una corrupción devastadora, donde el drama argelino y la guerra al sur del Sudán continúan masacrando sin sentido a las poblaciones; no puedo olvidar el caos que ha sumido a los países de la Región de los Grandes Lagos. Es por ello que se debe acoger con satisfacción el acuerdo de paz alcanzado el pasado mes en Argel entre Etiopía y Eritrea, así como los esfuerzos felizmente concluidos en Somalia con vistas a una vuelta progresiva a la normalidad. Más cerca de nosotros, debo mencionar -y con cuánta tristeza- los atentados terroristas que siembran la muerte en España y que hieren a todo el País y humillan a Europa entera, que está a la búsqueda de su identidad. Es hacia Europa a donde miran tantos pueblos como un modelo en el cual inspirarse. ¡Que Europa no olvide jamás sus raíces cristianas que han hecho fecundo su humanismo! ¡Que sea generosa con quienes -individuos o naciones- llaman a su puerta!

4. La luz de Belén que se dirige "a los hombres de buena voluntad" nos hace presente el deber de combatir, siempre y en todas partes, la pobreza, la marginación, el analfabetismo, las desigualdades sociales o la vergonzosa trata de seres humanos. Nada de esto es inevitable y nos debemos felicitar de que en reuniones e instrumentos internacionales hayan permitido solucionar, al menos en parte, estas llagas que ofenden a la humanidad. El egoísmo y la ambición de poder son los peores enemigos del hombre. Están, de diversos modos, en el origen de todos los conflictos. Esto se constata en particular en ciertas zonas de América del sur, donde las desigualdades socioeconómicas y culturales, la violencia armada o la guerrilla, la puesta en tela de juicio de las conquistas democráticas, debilitan el entramado social y hacen perder a las poblaciones la confianza en el futuro. Es preciso ayudar a este inmenso Continente para que haga fructificar todo su patrimonio humano y material.

La desconfianza y las luchas, lo mismo que las secuelas de las crisis del pasado, pueden efectivamente ser superadas por la buena voluntad y la solidaridad internacional. Asia nos aporta la prueba con el diálogo entre las dos Coreas y con el proceso de Timor Oriental hacia la independencia.

5. El creyente -y particularmente el cristiano- sabe que es posible otra lógica. Yo la resumiría en unas palabras que podrían parecer demasiado simples: ¡todo hombre es mi hermano! Si estamos convencidos de que hemos sido llamados a vivir juntos, de que es bueno conocerse, amarse y ayudarse, el mundo sería radicalmente diferente.

Mientras pensamos en el siglo que ha terminado, se impone una consideración a este respecto: pasará a la historia como el siglo que ha visto las mayores conquistas de la ciencia y de la técnica, pero también como el siglo en el que la vida humana ha sido menospreciada de la manera más brutal.

Me refiero sobre todo a las crueles guerras que han surgido en Europa, a los totalitarismos que han dominado a millones de hombres y mujeres, pero también a las leyes que han "legalizado" el aborto o la eutanasia, y además a los modelos culturales que han diseminado la ideología del consumismo y del hedonismo a cualquier precio. Si el hombre trastorna los equilibrios de la creación, olvida que es responsable de sus hermanos y no se cuida del entorno que el Creador ha puesto en sus manos, este mundo programado por la sola medida de nuestros proyectos podría llegar a ser irrespirable.

6. Cómo ya lo he recodado en mi mensaje para la Jornada Mundial de la paz del 1 de enero, todos deberíamos aprovechar este año 2001, que la Organización de las Naciones Unidas ha señalado como "Año internacional del diálogo entre las civilizaciones", "para construir la civilización del amor...[que] se apoya en la certeza de que hay valores comunes a todas las culturas, porque están arraigados en la naturaleza de la persona" (n. 16).

Ahora bien, ¿existe algo más común a todos que nuestra naturaleza humana? ¡Sí, en este inicio de milenio, salvemos al hombre! ¡Salvémoslo todos unidos! A los responsables de la sociedad toca proteger la especie humana, procurando que la ciencia esté al servicio de la persona, que el hombre no sea ya un objeto para cortar, que se compra o se vende, que las leyes no estén jamás condicionadas por el mercantilismo o la reivindicaciones egoístas de grupos minoritarios. Cualquier época de la historia de la humanidad no ha escapado a la tentación de cerrarse el hombre en sí mismo con una actitud de autosuficiencia, de dominio, de poder y de orgullo. Pero este riesgo, en nuestros días se ha hecho más peligroso para el corazón de los hombres que, por su esfuerzo científico, creen que pueden llegar a ser dueños de la naturaleza y de la historia.

7. Será siempre tarea de las comunidades de creyentes proclamar públicamente que ninguna autoridad, ningún programa político, ninguna ideología, puede reducir al hombre a lo que es capaz de hacer o de producir. Los creyentes tienen el deber imperioso de recordar a todos y en todas las circunstancias el misterio personal inalienable de cada ser humano, creado a imagen de Dios, capaz de amar a la manera de Jesús.

Desearía ahora reiterarles y reiterar por su medio a los gobernantes que les han acreditado ante la Santa Sede, la determinación de la Iglesia católica a defender al hombre, su dignidad, sus derechos y su dimensión trascendente. Tanto si algunos se resisten a reconocer la dimensión religiosa del hombre y de su historia, como si otros quisieran reducir la religión a la esfera de lo privado, o bien otros persiguen todavía a las comunidades de creyentes, los cristianos seguirán proclamando que la experiencia religiosa forma parte de la experiencia humana. Es un elemento vital para la construcción de la persona y de la sociedad a la que pertenecen los hombres. Así se explica el vigor con que la Santa Sede ha defendido siempre la libertad de conciencia y de religión, en su dimensión individual y social. El drama sufrido por la comunidad cristiana en Indonesia o las discriminaciones patentes de las que son víctimas todavía hoy otras comunidades de creyentes, cristianos no, en algunos países de obediencia marxista o islámica, apremian a una vigilancia y a una solidaridad sin fisuras.

8. Éstas son las ideas que me ha inspirado este encuentro tradicional que me permite dirigirme de alguna manera a todos los pueblos de la tierra por medio de sus representantes más cualificados. Os pido transmitir a todos vuestros compatriotas y a los Gobernantes de vuestros países los fervientes votos que el Papa hace por sus intenciones. A través de esta historia en la que somos actores, tracemos el camino del milenio que comienza. Todos juntos, ayudémosnos unos a otros a ser dignos de la vocación a la que les he llamado: ¡formar una gran familia feliz de sentirse amada por Dios que nos quiere hermanos! ¡Que el Altísimo les bendiga a todos, así como a sus seres queridos!

[00072-04.01] [Texto original: Francés]

INDIRIZZO DI OMAGGIO DEL DECANO DEL CORPO DIPLOMATICO

Testo originale in  lingua francese

Traduzione in lingua  inglese

Testo originale in lingua  francese

Très Saint Père,

En tant que Doyen du Corps Diplomatique accrédité près le Saint-Siège, j'ai encore une fois l'honneur et la joie de Vous présenter, au nom de tous les Ambassadeurs ici réunis, nos vœux déférents et sincères de bonne et heureuse Année.

Au début de l’An 2000, en ouvrant la Porte Sainte, Votre Sainteté avait invité tous les hommes à une purification de la mémoire individuelle et collective, à une réconciliation avec Dieu et avec le prochain, à une solidarité et à une charité fraternelles. Au cours du grand Jubilé, avec admiration nous avons assisté aux flots ininterrompus de pèlerins arrivant au Vatican de toutes les parties du monde, depuis les enfants jusqu’aux personnes âgées et aux personnes handicapées, depuis les plus humbles jusqu’aux puissants, tous poussés par le désir intérieur de retrouver ou de renforcer en eux les valeurs et les idéaux profonds pour y conformer leur existence humaine.

Pour toutes et chacune de ces personnes, Votre Sainteté a eu des paroles de compréhension, les encourageant à donner un sens nouveau à la civilisation actuelle, souvent étouffée par les fausses idoles du bien-être à tout prix et de l’égoïsme provenant d’un vertige d’autodétermination de l’existence, qui conduit à exclure toute relation avec le transcendant et le divin.

"Qui êtes-vous venus chercher?", avez-vous demandé aux deux millions de jeunes enthousiastes, désireux de dialoguer avec Vous durant leur jubilé, et ils vous ont répondu avec sincérité, en s'échangeant mutuellement l’Évangile, que seul le Christ pourra donner sens et valeur à leur vie et à leur avenir. Deux millions de jeunes ont, par leur présence, témoigné de leur soif de spiritualité et de leur acceptation convaincue de vos enseignements sur le fait que la vraie liberté ne pourra venir du petit profit économique ni du matérialisme consumériste, mais qu’elle doit être construite quotidiennement dans la communion avec le prochain, dans la famille, entendue comme don réciproque d’amour entre un homme et une femme, dans l’amitié généreuse et dans le service désintéressé envers ses semblables.

C’est au respect de ces mêmes principes que Votre Sainteté a exhorté les Responsables de Gouvernements et les Parlementaires au cours de leur jubilé, leur donnant Thomas More comme patron, lui qui fut un exemple lumineux d’intégrité morale. Avec des gestes symboliques comme "l’arbre de l’humanité" et "le mélange des eaux et de la terre des cinq continents", parce que la planète est une, vous avez souhaité que les propositions élaborées au cours de ces journées jubilaires, "la dette des pays en voie de développement", "la liberté religieuse et la dignité humaine", "l’éthique et la mondialisation", deviennent concrètement des impératifs moraux pour tous ceux qui ont une responsabilité de gouvernement.

Nous avons eu le sentiment que la politique était sortie de la logique de la puissance et du compromis: dans un monde où, comme l’a souligné Votre Sainteté, les riches deviennent toujours plus riches et les pauvres toujours plus pauvres, il est indispensable de se dégager de l’indifférentisme, de la culture du superflu, des arguties académiques, et de se faire, en se fondant sur une loi morale objective, les bâtisseurs d’un nouveau style de vie qui respecte le partage fraternel des ressources, la justice, le droit à la vie pour chacun, de l’enfant à naître à la personne âgée, le rôle irremplaçable de la famille. À chacun d'entre nous, à chaque pays, incombe la grave responsabilité de choisir, suivant votre Magistère, entre la loi morale et l'orgueil personnel ou collectif, en assumant des rôles et des engagements qui peuvent contribuer, dans le siècle présent, à édifier de nouveau le monde, sur la base de valeurs culturelles et civiles partagées, souvent tournées en dérision de manière irresponsable par un progrès scientifique et technologique qui se développe de façon désordonnée et sans règles.

Les interrogations profondes de l'homme sur les valeurs et sur la signification de sa propre existence, qui sont étouffées par l'opulence des sociétés les plus riches, la crise de la valeur sacrée de la vie humaine par un prétendu modèle de perfection, l'aridité du cœur et l'accoutumance au mal, l'indifférence devant les valeurs éthiques: tels sont les aspects que, à maintes reprises, Votre Sainteté a mis en évidence.

En ce sens, nous apprécions sincèrement votre activité constante et énergique en faveur de l'œcuménisme et du dialogue interreligieux.

L'ouverture de la Porte sainte de la Basilique Saint-Paul, avec la participation des Délégations des autres Églises et Communautés ecclésiales, les rencontres avec les Luthériens et les Anglicans, l'accolade avec le Pape Shenouda III au Caire, la célébration de la Journée du Pardon, exemple sublime de la reconnaissance des erreurs passées et de la volonté de rétablir une nouvelle fraternité, la célébration des Témoins de la foi du vingtième siècle au Colisée, la veillée de prière dans la Basilique Saint-Jean sur proposition du Patriarcat œcuménique de Constantinople, la visite du Catholicos de tous les Arméniens, Karékine II, l'accolade convaincue et sincère avec le Patriarche Diodoros Ier à Jérusalem, l'élévation sur les autels de nombreux martyrs qui n'ont pas hésité à donner leur vie à Dieu, sont autant d'événements qui ont montré dans les faits que le cœur de l'année jubilaire a été un appel universel à la réconciliation et à la paix, et une invitation à une spiritualité sans limites et sans barrières.

Tandis que des millions de chrétiens se rendaient à Rome, vous-même, Très Saint-Père, vous n'avez pas hésité à vous faire pèlerin, parcourant à votre tour en Terre Sainte, à l'occasion du bimillénaire de la naissance de Jésus, l'itinéraire de l'antique alliance entre Dieu et les hommes, donnant un témoignage d'amour fascinant.

Dans les lieux où, précisément en ce moment, la violence a repris, vous avez embrassé la terre des Palestiniens, pour lesquels le sens le plus élémentaire de la justice réclame une patrie, afin que les réfugiés puissent aussi revenir y vivre, et, dans le même temps, vous vous êtes abîmé dans la prière au Mausolée de l'Holocauste et au Mur des Lamentations, dans une fente duquel vous avez glissé un message manifestant votre solidarité spirituelle avec l'épouvantable tragédie supportée par les Juifs et peut-être, retournant seul au Calvaire, vous avez supplié le Christ d'inspirer sagesse et compréhension aux deux peuples profondément marqués par les dures épreuves passées et présentes.

Enfin, la dimension mariale n'a pas manqué dans votre pèlerinage autour du monde: le 13 mai, date emblématique, vous vous êtes rendu à Fatima pour béatifier Jacinta et Francisco, et pour déposer aux pieds de Marie votre anneau, qui s'ajoute désormais au plomb du projectile de l'auteur de l'attentat. Fatima est apparue une nouvelle fois comme le carrefour de l'histoire de l'Europe et de l'Église du vingtième siècle; et, là aussi, votre voix s'est élevée pour exprimer avec fermeté le caractère caduc des idéologies athées qui ont provoqué tant de malheurs, et la nécessité d'une nouvelle évangélisation de l'Europe.

Votre figure de Pasteur universel, ouvert au dialogue avec tous, continue d'être pour des millions de personnes, et surtout pour les plus faibles et pour ceux qui sont sans défense, l'emblème de l'espérance, de la justice et de la paix.

Les pays du Continent africain, en particulier les plus pauvres et les plus fortement endettés, s'adressent à vous avec confiance pour que soit effacée leur dette extérieure, ce qui pourra leur permettre une insertion plus concrète dans l'économie marquée par la mondialisation et éviter que s'élargisse le fossé qui sépare les pays les plus riches des pays en voie de développement. Pour ces derniers, il est urgent que se réalise une réforme des structures internationales de la réglementation économique et financière, y compris les rôles respectifs de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, ainsi qu'une formulation nouvelle de la politique de soutien au développement en donnant la priorité au secteur social, ce qui pourra déterminer une nouvelle floraison de l'homme.

Le Continent asiatique, qui a vu naître un nouveau rapport entre les deux Corée, vous est reconnaissant de votre invitation constante au dialogue interreligieux et au dialogue entre les cultures. Les problèmes non encore résolus demeurent cependant nombreux, ainsi la non-observance des droits humains dans de grands pays de la région, l'exploitation de nombreuses jeunes femmes et de nombreux enfants, l'absence de protection des personnes en déplacement, les sanctions économiques persistantes qui n’ont pas rejoint leurs objectifs, la faible liberté de la presse. À cela s'ajoute la plaie du terrorisme, sans justification aucune, qui provoque la mort et qui rend invalides de nombreuses vies innocentes, et qui tend à se répandre aussi sur les autres continents, y compris l'Europe, devenant une forme de lutte abominable.

Les pays de l'Amérique centrale et de l'Amérique du Sud, dont beaucoup ont une économie fragile, regardent avec préoccupation mais aussi avec espérance vers la mondialisation des marchés, en vue d'un développement plus substantiel de leurs ressources. De même, la situation de la démocratie dans certains pays demeure préoccupante, ainsi que les rapports déséquilibrés entre grandes et petites nations, parce qu'ils touchent de manière injuste et irrationnelle les membres les plus faibles des populations civiles innocentes.

L'Europe enfin avance dans son processus d'unification et dans son ouverture vers l'Orient, sur la base de règles démocratiques et de législations communes qui, cependant, semblent parfois titubantes en ce qui concerne le sens sacré de la vie humaine, depuis son apparition jusqu'à sa fin, et de la famille, comprise de manière correcte, et qui ne tiennent pas toujours compte des valeurs culturelles chrétiennes qui, durant plus de 1200 ans, ont été le patrimoine le plus unificateur des pays européens, se contentant d'une pure médiation d'intérêts et d'une froide mécanique des institutions et du droit.

Très Saint-Père, au terme du grand Jubilé et au début du vingt et unième siècle, qui est plein de fascination mais aussi de pièges dangereux, vous restez la boussole des valeurs pour l'humanité entière dans son parcours terrestre et, reprenant les mots tout simples, spontanés, mais pleins de signification, que l'on a vus sur une banderole durant le Jubilé des Agriculteurs, vous restez notre "BOURGEON", symbole de certitude et de fruits à venir: nous avons besoin de votre Magistère qui nous rappelle continuellement l'essence spirituelle de notre existence et qu'il ne saurait exister de bonheur et de paix entre les peuples sans une fraternité et un partage responsable des difficultés et du bien-être.

Bonne Année, Très Saint Père!

[00073-03.01] [Texte original: Français]

Traduzione in lingua  inglese

Most Holy Father,

As Dean of the Diplomatic Corps accredited to the Holy See, I once again have the honour and the joy to present, on behalf of all the Ambassadors gathered here, our respectful and sincere good wishes for a happy New Year.

At the beginning of the Year 2000 when you opened the Holy Door, Your Holiness invited everyone to purify their individual and collective memory, to be reconciled with God and neighbour, to engage in fraternal solidarity and charity. During the Great Jubilee, we witnessed with admiration the uninterrupted flow of pilgrims who came to the Vatican from all parts of the world, from children to old people and the handicapped, from the most humble to the powerful, all driven by the interior desire to rediscover or strengthen within themselves their profound values and ideals and conform their lives to them.

Your Holiness had a word of understanding for each and every one of them, as you encouraged them to give new meaning to contemporary culture, which is often suffocated by false idols of well-being at any cost and by selfishness arising from a feverish attempt to control one’s own life. The end result is the exclusion of any form of relationship with the transcendent and the divine.

"Who have you come to find?", you asked the two million enthusiastic young people who engaged in dialogue with you during their Jubilee. By exchanging the gift of the Gospel with one another they replied with sincerity that only Christ could give meaning and value to their lives and their future. By their very presence, two million young people gave witness to their desire for spirituality and to their convinced acceptance of the teaching that true freedom does not come from mere economic profit or consumerist materialism, but must be built up every day in communion with one’s neighbour, in the family, understood as a reciprocal gift of love between a man and a woman, in generous friendship and in unselfish service of others.

During their Jubilee, you exhorted Government members and parliamentarians to respect the same principles, giving them as their Patron Saint Thomas More, a luminous example of moral integrity. With symbols such as the "tree of humanity" and the "mixing of the water and soil of the five continents", representing the unity of the planet, your intention was that the propositions formulated during these Jubilee days, "the debt of developing countries", "religious freedom and human dignity", "ethics and globalization", would give rise to practical moral imperatives for all who exercise the responsibility of government.

We had the feeling that politics had left behind the logic of power and compromise. In a world where, as Your Holiness has emphasized, the rich are becoming richer and the poor becoming poorer, we must overcome indifference, the culture of the superfluous, and academic quibbles. With objective moral law as our foundation, we must become the builders of a new style of life which respects the fraternal sharing of resources, justice, the right to life for all, from the unborn child to the elderly person, and the irreplaceable role of the family. In accordance with what you have taught, each of us, and each of our countries, has the grave responsibility of choosing between the moral law and personal or collective pride. We will do so by taking on roles and commitments capable of contributing in this century to the reconstructing of the world, on the basis of shared cultural and civic values, which have often been irresponsibly held up to derision by a scientific and technological progress which is developing in a disordered and unprincipled way.

The deep human questions regarding values and the meaning of life, which are suffocated by the opulence of the wealthiest societies, the crisis concerning the sacred value of human life deriving from a supposed model of perfection, hard-heartedness and habituation to evil, indifference to ethical values: these are the aspects to which Your Holiness has on several occasions drawn attention.

In this sense, we sincerely appreciate your constant and energetic efforts to promote ecumenism and interreligious dialogue.

The opening of the Holy Door of Saint Paul’s Basilica, attended by the delegations of other Churches and Ecclesial Communities, the meetings with Lutherans and Anglicans, the embrace with Pope Shenouda III in Cairo, the celebration of the Day of Forgiveness, a sublime example of the recognition of past errors and the desire to reestablish a new brotherhood, the celebration of the twentieth century Witnesses to the faith at the Colosseum, the prayer vigil in the Basilica of Saint John Lateran at the suggestion of the Ecumenical Patriarchate of Constantinople, the visit of the Catholicos of All Armenians, Karekin II, the convinced and sincere embrace with Patriarch Diodoros I in Jerusalem, the raising to the altars of numerous martyrs who did not hesitate to give their lives to God; all these are events which concretely demonstrate that at the heart of the Jubilee year there was a universal call to reconciliation and peace, and an invitation to a spirituality without limits or barriers.

Most Holy Father, while millions of Christians were coming to Rome, you yourself did not hesitate to become a pilgrim as you in your turn followed in the Holy Land the journey of the ancient covenant between God and men, on the occasion of the two thousandth anniversary of the birth of Jesus, bearing a fascinating witness of love.

In the places where, precisely at this time, violence has resumed, you kissed the land of the Palestinians, for whom the most elementary sense of justice requires a homeland, to which the refugees may also return to live. At the same time, you immersed yourself in prayer at the Mausoleum of the Holocaust and at the Western Wall, where you placed in a crevice a message, demonstrating your spiritual solidarity with the terrible tragedy endured by the Jewish people. Perhaps, when you returned alone to Calvary, you begged Christ to inspire with wisdom and understanding these two peoples deeply marked by the difficult trials of past and present.

Finally, the Marian dimension was not lacking in your pilgrimage round the world. On the symbolic day of 13 May, you went to Fatima to beatify Jacinta and Francisco, and to place at the feet of Mary your ring, which now joins the bullet fired by the man who tried to assassinate you. Once again Fatima appeared as the crossroads of the history of Europe and the Church in the twentieth century, and there too you raised your voice to express firmly both the obsolete character of the atheistic ideologies which had caused so much suffering, and the need for a new evangelization of Europe.

As the universal Pastor, open to dialogue with all, you continue to be the sign of hope, justice and peace for millions of people and especially for the weakest and the defenceless.

The countries of the African continent, especially the poorest and most in debt, look to you with confidence, in the hope that their external debt may be cancelled. This will enable them to play a more concrete role in an economy marked by globalization, and will help to avoid an increase of the gap separating the richest countries from the developing ones. For the latter, it is urgently necessary that there should be a reform of the international structures regulating the economy and finance, including the respective roles of the World Bank and the International Monetary Fund. There should also be a revision of policies of support for development, in order to give priority to the social sector; this could lead to a great advancement of humanity.

The Asian continent, which has witnessed a new relationship between the two Koreas, is grateful to you for your constant invitation to interreligious and intercultural dialogue. However, there are still many unresolved problems, such as the lack of respect for human rights in some large countries of the region, the exploitation of countless young women and children, the lack of protection for displaced peoples, persistent economic sanctions which have not achieved their objectives, the weakness of press freedom. To these one can add the plague of terrorism, which has no justification, leads to death and maims many innocent lives, and tends to spread to other continents, including Europe, as an abominable form of struggle.

The countries of Central and South America, many of which have a fragile economy, look with concern but also with hope to the globalization of markets, with a view to a more sustained development of their resources. Likewise, the state of democracy in some countries continues to be a cause for concern, as are the imbalances in relations between large and small nations, because of the unjust and senseless way they affect the weakest members of innocent civilian populations.

Finally, Europe is advancing in its process of unification and its opening towards the East, on the basis of democratic rules and common legislation which, however, seem at times to be hesitant about the sacred meaning of human life from its beginning to its end, and regarding a correct understanding of the family. Nor do they always take into account the Christian cultural values which for more than 1200 years have been the great unifying heritage of European countries, contenting themselves with a mere mediation of interests and a cold mechanism of institutions and law.

Most Holy Father, after the Great Jubilee and at the beginning of the twenty-first century, which is full of fascination but also of dangerous pitfalls, you continue to be a compass of values for all humanity on its earthly journey and, to repeat the very simple and spontaneous words, though full of meaning, which we saw on a streamer during the Jubilee of Agricultural Workers, you continue to be our "BUD", a symbol of certainty and of fruits to come. We need your teaching, which continually reminds us of the spiritual nature of our lives and tells us that there can be no happiness or peace among peoples without fraternity and the responsible sharing of difficulties and resources.

Happy New Year, Most Holy Father!

[00073-02.01] [Original text: French]