Alle ore 10.30 di questa mattina, VII domenica di Pasqua e XXXIV Giornata mondiale delle Comunicazioni Sociali, il Card. Roger Etchegaray, Presidente del Comitato del Grande Giubileo dell’Anno 2000, presiede, nell’Aula Paolo VI, la celebrazione eucaristica per il Giubileo dei Giornalisti. Pubblichiamo di seguito l’omelia che il Cardinale pronuncia dopo la proclamazione del Santo Vangelo:
● OMELIA DEL CARD. ROGER ETCHEGARAY
○ Testo originale in lingua francese
○ Traduzione italiana del testo in lingua francese
○ Traduzione inglese del testo in lingua francese
○ Testo originale in lingua francese
Chers amis journalistes,
Cette messe, et la rencontre avec le Pape Jean-Paul II, viennent clôturer votre Jubilé. A votre tour, vous voilà pèlerins parmi tant d’autres à Rome. Vous aussi, vous voilà appelés à refaire le chemin du fils qui conduit à la miséricorde du Père, à la joie née du pardon reçu de Dieu ou donné à ses frères. Ce chemin jubilaire, professionnellement, vous l’avez souvent observé chez les autres et décrit dans ses détours extérieurs; mais aucun média ne peut le saisir dans son parcours intérieur comme vous l’éprouvez personnellement aujourd’hui. Votre dialogue intime avec le Ressuscité d’Emmäus est la plus grande mais aussi la plus incommunicable des nouvelles de votre carrière de journalistes. Puissiez-vous, chacun pour votre compte, la capter et la savourer dans le silence du coeur. Soyez tendrement le meilleur journaliste de vous-mêmes et offrez-vous ici le meilleur scoop de votre vie... le Père des cieux qui voit dans le secret vous le rendra" (cf Mt 6, 18)!
Mais qui êtes-vous pèlerins journalistes? A mon tour, de devenir votre interviewer, votre reporter, simplement pour mieux comprendre - c’est mon devoir "professionnel"- comment l’Evangile peut illuminer et accompagner votre métier dont le vieux mot quasi artisanal de "journaliste" risque de masquer une réalité complexe et en pleine, vertigineuse mutation.
Votre carte de presse est commune, mais vous opérez dans des médias aussi différents que l’écrit, la radio, la télévision, la photographie, la télématique, avec des objectifs variant selon le pays ou le public et touchant tous les secteurs de l’activité humaine, généralistes ou spécialistes de la politique aux sports, de la justice aux spectacles, de la médecine à la météo, de la publicité au jardinage Il m’arrive de plonger furtivement ma tête au fond d’un kiosque obscur pour y deviner le microcosme du journalisme avec la profusion et la confusion des titres, avec les affichettes superposées comme les écailles d’un poisson...mais "il n’est pas facile à un poisson, disait André Malraux, de voir son propre aquarium"!
Et, au juste, quel est votre métier? Il ne cesse de changer dans sa nature autant que dans ses conditions de travail, surtout depuis le surgissement des techniques numériques et multimédias qui annihilent délais et distances: des "webtélés" investissent la toile d’araignée et préfigurent un nouveau média, un nouveau type de journaliste. Certains vont même jusqu’à prédire que nous entrons dans une ère d’information sans journalistes. Parfois, vous vous sentez frustrés, voire dépossédés dans votre fonction ancestrale de trier, de vérifier, d’interpréter les événements. Aux yeux de l’opinion s’estompe la mission sociale du journaliste, cet "infatigable médiateur entre le bruit de l’histoire et le sens qu’il est chargé de lui donner" (François Furet). Vous voilà confrontés à une baisse d’identité et de légitimité qui provoque à votre égard des méfiances, des critiques, d’ailleurs contradictoires, voyant en vous soit une "cléricature dominante...les journalistes ces nouveaux curés" (Regis Debray), soit un simple rouage du jeu des entreprises qui réduisent l’information au statut de marchandise.
Mais il nous faut être attentifs aux questions de déontologie, surtout quand elles viennent de l’intérieur même de votre profession et donc exemptes de complaisance corporatiste. L’exigence éthique que vous réclamez est d’autant plus pressante qu’elle exprime une angoisse de la société elle-même dont vous êtes le miroir.
Oui, récusez la "politique de l’agenda" qui consiste à établir l’ordre du jour d’une salle de rédaction exclusivement à partir de thèmes majoritaires issus sous la pression des sondages. Oui, réagissez contre le conformisme des médias qui se livrent à un copiage réciproque, se répètent, se répondent au point de ne plus alimenter qu’une seule source informationnelle. Oui, luttez contre la dictature de l’urgence, de l’instantanéité qui n’est pas, tant s’en faut, une garantie de la vérité: montrez que vous pouvez maîtriser le réflexe par la réflexion, hiérarchiser vos messages au lieu de les entasser pèle-mêle. Pensez à tous ceux qui ne savent plus aujourd’hui que "zapper" devant l’encombrement des nouvelles ou "surfer" sur la crête écumante des images. Conduisez l’homme du troisième millénaire jusqu’à sa propre frontière, jusqu’au fond de lui-même où liberté et responsabilité, communication et communion lui donnent accès à sa pleine humanité.
Quand le projecteur des médias se déplace sur une mappemonde au gré des opportunités politiques ou commerciales, ne laisse-t-on pas dans l’ombre quelques misères ensablées, quelques guerres oubliées, quelques solidarités perdues? Par vos questions et vos enquêtes, n’hésitez pas à briser les cercles de myopie collective ou d’égoïsme partisan pour aider à voir aussi loin qu’il y a un homme. Il vous revient d’être les veilleurs d’un monde nouveau qui se lève: tenez-vous éveillés à la plus haute et la plus large fenêtre de votre média!
L’homme qu’exaltent les médias est trop souvent l’homme qui possède, qui domine. Ce n’est guère l’homme qui vit selon les Béatitudes, qui va à contre-courant des idées reçues. Le simple jeu de l’offre et de la demande ne saurait guider la communication. N’avez-vous pas, par amour de la vérité de l’homme, à faire découvrir davantage ce qu’il y a de meilleur en lui, car tout homme conserve un coin, si petit soit-il, exposé au soleil de Dieu? Bien plus, François Mauriac, le romancier du pêché, a écrit "La sainteté du monde n’a pas diminué.. Un fleuve de grâce circule sans fin à travers le monde." Ce fleuve intarissable, aux mille méandres de la vie quotidienne, où se baignent tant d’être humains, n’a pas encore assez débouché sur la scène des médias: l’Année Sainte vaudrait lui offrir un majestueux estuaire.
Chers amis, ce registre de l’examen de conscience (excusez ce mot peu médiatique) pourrait être long, je viens de le toucher à peine, mais il est bien accordé à une saison jubilaire. Il y a aussi le registre de la confiance aux médias, encore plus long grâce aux efforts obstinés du Conseil Pontifical des Communications sociales qui nous offre aujourd’hui sa 34º journée mondiale de prière et d’action. Eglise et médias se sont souvent boudés et il reste encore beaucoup à faire, de part et d’autre, pour nous apprivoiser mutuellement, selon l’expression de Saint-Exupery, sans trop nous demander d’ailleurs qui est le Renard et qui est le Petit Prince! Accord qui ne saura jamais être parfait, car l’Eglise, comme son Seigneur, sera toujours cloué au pilori de l’opinion publique. Et, s’il est vrai que l’Evangile est une Nouvelle, une "Bonne Nouvelle" à confier à tous les médias, le paradoxe de l’Eglise par rapport aux médias est qu’elle n’est jamais aussi fidèle à sa mission que lorsqu’elle invite au mystère et conduit à l’intériorité, à la contemplation; mais même alors, tout journaliste est appelé à être en toutes circonstances l’ange du Très Haut. Je me souviens d’une émission non religieuse où il a suffit d’un mot, d’une image pour trouer d’insolite la banalité d’un événement, pour aider le téléspectateur à s’ouvrir à l’inquiétude, à l’émerveillement, au sacré, au silence. Nous sommes à une époque qui, se sentant trahie ou déçue par " le progrès de la rationalité et le recul du sens" (Paul Ricoeur), fait émerger le religieux et le rend présent, "transversal" à toute actualité.
Je m’arrête: une homélie comme une "brève" doit être ...brève!
En terminant, je rends hommage aux journalistes qui, par leur courage, ont pu gagner dans le monde de grandes victoires contre la peur, l’injustice, la violence, la faim, l’analphabétisme. Je pense à vos familles qui partagent les aléas et les risques de votre profession. Je me souviens, il y a neuf ans, d’avoir célébré une messe au nom du Pape en Slavonie Orientale, à la cathédrale d’Osijek, criblée d’obus encore tout fumants. Il n’y avait personne autour de l’autel par raison de sécurité si ce n’est une poignée de journalistes: c’est par ceux que, ce jour là, a pu être exprimée la solidarité de l’Eglise avec tout un peuple qui souffrait. Grand merci aussi à vous tous, spécialement aux "vaticanistes" et aux relais télévisés romains grâce auxquels le Jubilé est vraiment un événement religieux, un événement qui compte pour l’humanité entière: certaines images de Jean-Paul II en Terre Sainte ont fait que, sans doute pour la première fois en 2000 ans, l’Evangile de la Paix et de la Miséricorde a été porté partout et en même temps jusqu’aux extrémités de la terre.
Chers journalistes pèlerins, grâce à vous ruisselant vous-mêmes de la tendresse de Dieu, puisse en cette Année Sainte l’Eglise être mieux découverte comme cette "réserve de coeur" dans laquelle tous les hommes se sentent reconnus, non étiquetés, pardonnés, aimés follement.
Eglise de témoins et non de plaideurs!
Eglise de martyrs et non de rescapés!
Eglise de saints!
Amen.
[01296-03.02] [Texte original: Français]
○ Traduzione italiana del testo in lingua francese
Cari amici giornalisti,
Questa messa, e l’incontro con il Papa Giovanni Paolo II, chiudono il vostro Giubileo. Eccovi, a vostra volta, pellegrini fra tanti altri a Roma. Eccovi, anche voi chiamati a rifare il cammino del figlio che porta alla misericordia del Padre, alla gioia nata dal perdono ricevuto da Dio o dato ai propri fratelli. Questo cammino giubilare lo avete spesso osservato da un punto di vista professionale e descritto negli aspetti esteriori in rapporto agli altri; ma nessun media lo può cogliere nel suo percorso interiore come lo provate personalmente oggi. Il vostro dialogo intimo con il Risuscitato di Emmaüs è la notizia più grande ma anche più incomunicabile della vostra carriera di giornalisti. Possiate, ciascuno di voi per suo conto, captarla e assaporarla nel silenzio del cuore. Siate, con tenerezza, il miglior giornalista di voi stessi e offritevi qui il migliore scoop della vostra vita... il Padre dei cieli che vede nel segreto vi ricompenserà... (cf. Mt 6, 18).
Ma chi siete pellegrini giornalisti? Tocca ora a me, di diventare il vostro intervistatore, il vostro reporter, solo per comprendere meglio - è mio compito- come il Vangelo possa illuminare e accompagnare la vostra professione di cui il vecchio termine quasi artigianale di "giornalista" rischia di mascherare una realtà complessa e in piena, vertiginosa mutazione.
La vostra tessera professionale è la stessa, ma operate in settori del tutto diversi quali la stampa, la radio, la televisione, la fotografia, la telematica, con obiettivi che variano secondo il paese e il pubblico e che toccano tutti i settori dell’attività umana, generici o specialistici, dalla politica agli sport, dalla giustizia agli spettacoli, dalla medicina alla meteo, dalla pubblicità al giardinaggio. Mi capita di affondare furtivamente la testa in un chiosco scuro per indovinarvi il microcosmo del giornalismo con la profusione e confusione dei titoli, con i manifestini sovrapposti come scaglie di un pesce... "non è facile per un pesce, diceva André Malraux, vedere il proprio acquario"!
E quale è, esattamente, il vostro mestiere? Esso non smette di cambiare sia nella natura che nelle condizioni di lavoro, soprattutto dopo l’insorgere delle tecniche numeriche e multimediali che annientano tempi e distanze: degli "webtélés" investono la ragnatela e prefigurano un nuovo media, un nuovo tipo di giornalista. Taluni arrivano fino a predire che entriamo in un’era di informazione senza giornalisti. A volte, vi sentite frustrati, addirittura spossessati della vostra funzione ancestrale di scegliere, verificare, interpretare gli avvenimenti. Agli occhi dell’opinione pubblica si sbiadisce la missione sociale del giornalista, questo "infaticabile mediatore tra il rumore della storia e il significato che è incaricato di dargli".( François Furet). Eccovi confrontati ad un calo di identità e di legittimità che provoca, nei vostri confronti, diffidenze, critiche, del resto contraddittorie, poiché scorgono in voi sia un "clericalismo dominante...i giornalisti, questi nuovi curati" (Regis Debray), sia una semplice ruota del gioco delle imprese che riducono l’informazione allo stato di merce.
Ma dobbiamo prestare attenzione alle questioni di deontologia, soprattutto quando provengono dall’interno stesso della vostra professione e sono, quindi, esenti da compiacenze corporativistiche. L’esigenza etica che reclamate è tanto più pressante in quanto esprime un’angoscia della stessa società di cui siete lo specchio.
Sì, rifiutate la "politica dell’agenda" che consiste nello stabilire l’ordine del giorno di una stanza di redazione esclusivamente a partire da temi maggioritari usciti sotto la pressione dei sondaggi. Sì, reagite al conformismo dei media che praticano una copiatura reciproca, si ripetono, si corrispondono al punto di non alimentare che una sola fonte di informazione. Sì, lottate contro la dittatura dell’urgenza, dell’istantaneità che non è, lungi da lì, una garanzia della verità: controllate il riflesso mediante la riflessione, date una gerarchia ai vostri messaggi invece di intasarli alla rinfusa. Pensate a tutti coloro che oggi non sanno fare che lo "zapping" di fronte all’ingorgo di notizie, o il "surfing" sulla cresta spumeggiante delle immagini. Guidate l’uomo del terzo millennio fino alla sua propria frontiera, fino in fondo a se stesso ove libertà e responsabilità, comunicazione e comunione gli danno accesso alla sua piena umanità.
Quando il riflettore dei media si sposta su un mappamondo secondo le opportunità politiche o commerciali, non si lascia nell’ombra qualche miseria insabbiata, qualche guerra dimenticata, qualche solidarietà perduta? Non esitate, a infrangere, con le vostre domande e le vostre inchieste, le cerchia di miopia collettiva o di egoismo partigiano, per aiutare a vedere lontano fin dove vi è un uomo. Vi spetta di essere i guardiani di un mondo nuovo che spunta : rimanete desti alla finestra più alta e più ampia del vostro media!
L’uomo che esaltano i media è troppo spesso l’uomo che possiede, che domina. Non è tanto l’uomo che vive secondo le Beatitudini, che va controcorrente delle idee ricevute. Il semplice gioco dell’offerta e della domanda non saprebbe guidare la comunicazione. Non dovete, per amore della verità dell’uomo, far scoprire di più ciò che vi è di meglio in lui, poiché ogni uomo conserva un angolo, per quanto piccolo, esposto al sole di Dio? Ben più, François Mauriac, il romanziere del peccato, ha scritto "La santità del mondo non è diminuita... Un fiume di grazia circola senza fine attraverso il mondo"... Questo fiume inesauribile, dai mille meandri della vita quotidiana, in cui si bagnano tanti esseri umani, non è ancora sboccato abbastanza sulla scena dei media: l’Anno Santo vorrebbe offrirgli un estuario maestoso.
Cari Amici, questo registro dell’esame di coscienza (scusate questo termine poco mediatico) potrebbe essere lungo, l’ho appena sfiorato ma si accorda bene con una stagione giubilare. Vi è anche il registro della fiducia ai media, ancor più lungo in virtù degli sforzi ostinati del Pontificio Consiglio delle Comunicazioni sociali che ci offre oggi la sua 34º giornata mondiale di preghiera e di azione. Chiesa e media si sono spesso tenuti il broncio e resta ancora molto da fare, da una parte e dall’altra, per addomesticarci a vicenda, secondo l’espressione di Saint-Exupery, senza troppo chiedersi chi sia la Volpe e chi il Piccolo Principe! Accordo che non potrà mai essere perfetto, poiché la Chiesa, come il suo Signore, sarà sempre inchiodata alla gogna dell’opinione pubblica. E se è vero che il Vangelo è una Novella, una "Buona Novella" da affidare a tutti i media, il paradosso della Chiesa rispetto ai media è che essa non è mai così fedele alla sua missione che quando invita al mistero e porta all’interiorità, alla contemplazione; ma, anche allora, ogni giornalista è chiamato ad essere in ogni circostanza l’angelo dell’Altissimo. Ricordo una trasmissione di carattere non religioso in cui è bastata una parola, un’immagine per dare un tocco di insolito alla banalità di un avvenimento, per aiutare il telespettatore ad aprirsi all’inquietudine, allo stupore, al sacro, al silenzio. Siamo in un’epoca che, sentendosi tradita o delusa dal "progresso della razionalità e il regresso del senso" (Paul Ricoeur), fa emergere il religioso e lo rende presente, "trasversale" a tutta l’ attualità.
Mi fermo: un’omelia come una "breve" deve essere...breve!
Nel terminare, rendo omaggio ai giornalisti che, con il loro coraggio, hanno potuto ottenere grandi vittorie contro la paura, l’ingiustizia, la violenza, la fame, l’analfabetismo. Penso alle vostre famiglie che condividono le incertezze e i rischi della vostra professione. Ricordo, nove anni fa, di avere celebrato una messa in nome del Papa nella Slavonia Orientale, alla cattedrale d’Osijek, crivellata da granate ancora fumanti. Per ragioni di sicurezza non vi era nessuno attorno all’altare se non un pugno di giornalisti: è per mezzo di loro che, quel giorno, ha potuto essere espressa la solidarietà della Chiesa con tutto un popolo che soffriva.
Un ringraziamento a voi tutti, specialmente ai "vaticanisti" e alle reti televisive di Roma grazie alle quali il Giubileo è veramente un evento religioso, un evento che conta per l’umanità intera: certe immagini di Giovanni Paolo II in Terra Santa hanno fatto sì che, senza dubbio per la prima volta in 2000 anni, il Vangelo della Pace e della Misericordia sia stato portato ovunque, e nello stesso momento, fin alle estremità della terra.
Cari giornalisti pellegrini, tramite voi, pure grondanti della tenerezza di Dio, possa la Chiesa in questo Anno Santo essere meglio scoperta come quella "riserva di cuore" nella quale tutti gli uomini si sentono riconosciuti, non etichettati, perdonati, amati alla follia.
Chiesa di testimoni e non di parti in causa!
Chiesa di martiri e non di superstiti!
Chiesa di santi!
Amen.
[01296-01.01] [Testo originale: Francese]
○ Traduzione inglese del testo in lingua francese
Dear Journalist Friends,
This mass and meeting with Pope John Paul II will conclude your Jubilee. Here you are, it is now your turn to be pilgrims among many others in Rome.
You too have been called to retrace the steps of the Son leading to the mercy of the Father, and to a joy born of forgiveness from God, offered also to our brothers and sisters. This Jubilee Journey is often observed from a professional point of view and described in it’s external aspects; but no media is able to grasp the interior journey which today you experience personally. Your intimate conversation with the Risen One of Emmaus is the greatest news as well as the most difficult to communicate in your entire career as journalists. May each of you, as individuals, grasp and savour it in the silence of your hearts. I invite you to be the best possible Reporters of the event taking place within yourselves, offering yourselves the best scoop of your careers... the Father in heaven who sees in secret, will reward you ... (Cf Mt 6, 18).
But who are you pilgrim journalists? Now it is my turn to be your interviewer, your reporter, so as to better understand - for this is part of my professional duty - how the Gospel can enlighten you and accompany you in your profession. The old word "journalist", almost an amateur term, is in danger of masking a complex reality in full and rapid change.
Your press card is the same, but your work is in totally different sectors such as; radio, television, photography and computer technology. Your objectives vary according to the country and the public you touch, as specialists in a vast array of human activity, from politics to sport, from justice to entertainment, from medicine to weather, from advertising to gardening. It occurs to me to stick my head furtively into a newsagent’s dark kiosk to guess what the micro-cosmos of journalism might be like, with its profusion and confusion of titles, with overlapping papers like the scales of a fish … "it is not easy for a fish", André Malraux used to say, "to behold his own aquarium"!
And what exactly is your occupation? It never stops changing both in its nature and in it’s conditions, especially with the upsurge of numeric and multi-media techniques which eliminate time and distance: "web TV" assails the Internet, prefiguring a new media, -a new type of journalist. Some even go so far as predicting that we are entering an era without journalists. At times you feel frustrated, even robbed of your ancestral function of selection, verifying and interpreting events. In the eyes of public opinion, the journalist’s social mission is fading, the mission of that "tireless mediator between the clamour of the story and the meaning he is charged to give to it" (François Furet). Here you are face to face with a loss of identity and legitimacy which provokes, in your regard, diffidence, criticism -often contradictory, seeing in your reports "a dominant clericalism... journalists, those new priests ", (Regis Debray), or else your reports are simple gaming-wheels of Companies reducing information to merchandise.
But we must pay attention to the de-ontological questions, especially when they come from within your own profession and are therefore exempt of corporate complacency. The ethical demands which you call for are all the more pressing since they express the anguish of the very society of which you are the reflection.
-Yes, renounce all "political agendas" which base the order of the day in a news-room exclusively on the major themes which emerge from survey polls.
-Yes, react to conformity in a media which plagiarises, repeating itself, agreeing with each other to the point of nourishing only one source of information.
-Yes, struggle against the dictatorship of urgency, of instant news, by no means a guarantee of truth. Check the truth of reflex actions by your own reflection. Give a hierarchy to your messages instead of cluttering them up in bulk.
-Think of all those who today are only capable of "zapping" before the onslaught of news, or of "surfing" on the crest of waves of images.
- Guide men and women of the third millennium to their own frontier, to the very depth of themselves, where freedom and responsibility, communication and communion, offer passage to a full humanity.
When media makers move on the world map according to political or commercial opportunities, is not some buried misery left in the shadows, or some forgotten war, or some lost solidarity? Do not hesitate to break, with your questions and inquiries, the circles of collective short-sightedness or partisan egoism, helping us to see as far as there is a human being. You are called to be Guardians of a new world which is dawning: be on the watch from the highest and widest window of your media!
Too often the one who owns and who dominates is the person exalted by the media. Rarely is it the one who lives according to the Beatitudes, going against the trend. Following a game of "demand and offer" could not be a guide for the communications media. Should you not instead, for love of the truth about human-kind, reveal the best that lies in the person, since everyone has a spot, however small, exposed to God’s sun? What is more, François Mauriac, the novelist of sin, writes: "The holiness of the world has not lessened… a river of grace flows without end toward this world" ... This inexhaustible river, with a thousand meanderings in our daily life, in which so many human beings bathe, has not yet appeared sufficiently on the media scene: the Holy Year hopes to offer this river a majestic estuary.
Dear Friends, we could make a long list for an examination of conscience (forgive me, as this is not a media term), I have merely drawn an outline, but it is in keeping with a Jubilee season. There is also a list of great trust in the media, longer still thanks to the obstinate efforts of the Pontifical Council for Social Communications, which offers us today its 34th World Day of prayer and action. Church and media have often held reciprocal grudges and much remains to be done, on both sides, "to domesticate each other", to use an expression of Saint-Exupery, without wondering too much who is the Fox and who the Little Prince! Agreement can never be full, since the Church, like her Lord, will always be nailed to the pillory of public opinion.
And if it is true that the Gospel is News, Good News to be entrusted to the media, the paradox of the Church in regard to the media, is that she is never so faithful to her mission as when she bids us attend to the mystery, and leads us to interiority, to contemplation. Even then, every journalist, under every circumstance, is called to be the Angel of the Most High. I recall a program, not about religion, in which just one word, one image was enough to give a touch of the extraordinary to the banality of an event, enabling the audience to discover a restlessness, amazement, a sense of the Sacred, silence. We live in an era which, feeling itself betrayed or disappointed by the "progress of rationality and the regression of meaning" (Paul Ricoeur), is helping the religious to emerge, rendering it present, "transversal", to all current events.
I will stop: a homily like a "briefing", should be .... brief!
In conclusion, I render homage to those journalists who with courage have obtained great victories against fear, injustice, violence, hunger, illiteracy. I think of your families who share the uncertainty and risks of your profession. I recall, nine years ago, celebrating Mass on behalf of the Pope in East Slavonia in Osijek cathedral, riddled with shells, still smoking. For security reasons no one was allowed near the altar except a handful of journalists: it was thanks to them, on that day, the Church’s solidarity with a whole suffering people was expressed.
Many thanks to you all, especially the ‘Vaticanists’ and the television networks in Rome. Thanks to them the Jubilee is truly a religious event, an event which counts for all humanity: certain shots of John Paul II in the Holy Land, permitted, undoubtedly for the first time in 2000 years, that the Gospel of Peace and Mercy could be seen everywhere, at the very same time, even to the ends of the earth.
Dear pilgrim journalists, thanks to you, filled with the tenderness of God, the Church in the Holy Year is emerging more clearly as that "reserve of heart" in which every man and every woman can feel recognized, not labeled, forgiven, and loved passionately.
A Church of witnesses, not of litigants!
A Church of martyrs, not of survivors!
A Church of saints!
Amen.
[01296-02.01] [Original text: French]