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UDIENZA AL CORPO DIPLOMATICO ACCREDITATO PRESSO LA SANTA SEDE, 10.01.2000


Alle 11.00 di questa mattina, nella Sala Regia, il Santo Padre Giovanni Paolo II riceve in Udienza i Membri del Corpo Diplomatico accreditato presso la Santa Sede, in occasione della tradizionale presentazione degli auguri per il nuovo anno.

Dopo l’indirizzo augurale formulato dal Decano del Corpo Diplomatico, S.E. il Signor Giovanni Galassi, Ambasciatore della Repubblica di San Marino presso la Santa Sede, il Papa pronuncia il seguente discorso:

DISCORSO DEL SANTO PADRE

Testo originale in lingua francese

Traduzione in lingua italiana  

Traduzione in lingua inglese

Traduzione in lingua castigliana

Testo originale in lingua francese  

Excellences,

Mesdames et Messieurs,

1. Je désire avant tout exprimer ma profonde gratitude à votre Doyen, Monsieur l’Ambassadeur Giovanni Galassi, qui, en votre nom, m’a offert délicatement vos souhaits et n’a pas manqué d’évoquer quelques événements significatifs de la vie de nos contemporains, leurs espérances, leurs épreuves et leurs craintes. Il a opportunément voulu souligner l’apport spécifique de l’Église catholique en faveur de la concorde entre les peuples et de leur élévation spirituelle. Un grand merci!

2. Alors que nous venons de franchir le seuil d’une nouvelle année, le Vicaire du Christ sent le besoin d’adresser à tous les peuples que vous représentez ses vœux priants pour cette année 2000 que beaucoup ont accueilli dans la "jubilation". Les chrétiens sont entrés dans le grand Jubilé commémorant la venue du Christ dans le temps et dans l’histoire des hommes: "Après avoir, à maintes reprises et sous maintes formes, parlé jadis aux pères par les prophètes, Dieu, en ces jours qui sont les derniers, nous a parlé par un Fils", lisons-nous dans la lettre aux Hébreux (1, 1-2).

À Dieu, qui a voulu faire alliance avec le monde qu’il ne cesse de créer, d’aimer et d’illuminer, je confie de grand cœur les aspirations et les réussites les plus nobles de chacun, sans oublier hélas les épreuves et les échecs qui entravent trop souvent la marche vers le bien. Avec nos contemporains, je loue Dieu pour tant de belles et bonnes choses, et j’invoque aussi le pardon divin pour tant d’atteintes à la vie et à la dignité de l’homme, à la fraternité et à la solidarité. Puisse le Très-Haut nous aider à vaincre en nous et autour de nous toutes les résistances pour que vienne ou revienne le temps des hommes de bonne volonté que la récente fête de Noël nous a proposé avec la fraîcheur des recommencements! Tels sont les vœux que je porte dans la prière pour tous les hommes et les femmes de ce temps, de tous les pays et de toutes les générations.

3. Le siècle qui s’achève aura été marqué par de singuliers progrès scientifiques, qui ont considérablement amélioré la vie et la santé des hommes. Ils ont contribué aussi à la maîtrise de la nature et à un accès plus facile à la culture. Les technologies de l’information ont aboli les distances et nous ont rendus plus proches les uns des autres. Jamais nous n’aurons été mis au courant aussi rapidement des faits qui quotidiennement auront marqué la vie de nos frères en humanité. Mais une question se pose: ce siècle aura-t-il été en même temps celui de la "fraternité"? On ne peut certes donner une réponse sans nuances.

À l’heure du bilan, le souvenir de guerres meurtrières qui ont exterminé des millions d’hommes et provoqué des exodes massifs, et de génocides honteux qui hantent nos mémoires, ainsi que la course aux armements qui a entretenu la méfiance et la peur, le terrorisme ou les conflits ethniques qui ont anéanti des peuples qui vivaient pourtant sur le même sol, font que nous devons être modestes et avoir souvent un esprit de repentir.

Les sciences de la vie et les biotechnologies continuent d’avoir de nouveaux champs d’application, mais elles posent en même temps le problème des limites à ne pas franchir si l’on veut sauvegarder la dignité, la responsabilité et la sécurité des personnes.

La mondialisation, qui a profondément transformé les systèmes économiques en créant des possibilités de croissance inespérées, a aussi fait que beaucoup sont restés sur le bord du chemin: le chômage dans les pays les plus développés et la misère dans trop de pays de l’hémisphère sud continuent à maintenir des millions de femmes et d’hommes à l’écart du progrès et du bonheur.

4. C’est pourquoi il me semble que le siècle qui s’ouvre devra être celui de la solidarité.

Nous le savons aujourd’hui plus qu’hier: nous ne serons jamais heureux et en paix les uns sans les autres, et encore moins les uns contre les autres. Les opérations humanitaires à l’occasion de conflits ou de catastrophes naturelles récents ont suscité des initiatives de bénévolat louables, qui révèlent un sens accru de l’altruisme, en particulier chez les jeunes générations.

Le phénomène de mondialisation fait que le rôle des États a quelque peu changé: le citoyen est devenu de plus en plus actif et le principe de subsidiarité contribue sans doute à équilibrer les forces vives de la société civile; le citoyen est devenu davantage "partenaire" du projet commun.

Cela veut dire, me semble-t-il, que l’homme du XXIe siècle sera appelé à développer le sens de sa responsabilité. Sa responsabilité personnelle d’abord, en cultivant le sens du devoir et du travail honnêtement accompli: la corruption, le crime organisé ou la passivité ne peuvent jamais conduire à une vraie et saine démocratie. Mais à cela doit s’ajouter également le sens de la responsabilité envers l’autre: savoir se soucier du plus pauvre, participer aux structures d’entraide dans le travail comme dans le domaine social, être respectueux de la nature et de l’environnement, sont autant d’impératifs qui s’imposent en vue d’un monde où il fasse meilleur vivre ensemble. Jamais plus les uns séparés des autres! Jamais plus les uns contre les autres! Tous ensemble solidaires, sous le regard de Dieu!

Cela suppose aussi que nous renoncions aux idoles que sont le bonheur à n’importe quel prix, la richesse matérielle comme unique valeur, la science comme seule explication du réel. Cela suppose que le droit soit appliqué et respecté par tous et partout, afin que les libertés individuelles soient effectivement garanties et que l’égalité des chances soit pour chacun une réalité. Cela suppose encore que Dieu ait dans la vie des hommes la place qui lui revient: la première.

Dans un monde plus que jamais en quête de sens, les chrétiens se sentent appelés, en ce début de siècle, à proclamer avec davantage de ferveur que Jésus est le Rédempteur de l’homme, et l’Église à se manifester comme "le signe et la sauvegarde du caractère transcendant de la personne humaine" (Concile Vatican II, Gaudium et spes, n. 76).

5. Une telle solidarité suppose des engagements bien concrets. Quelques-uns sont prioritaires:

- Le partage de la technologie et de la prospérité. Sans une attitude de compréhension et de disponibilité, on ne pourra que difficilement enrayer la frustration de certains pays qui se voient condamnés à sombrer dans une précarité toujours plus grave et même à s’affronter avec d’autres pays. J’ai eu l’occasion de m’exprimer plusieurs fois, par exemple, sur la question de la dette des pays pauvres.

- Le respect des droits de l’homme. Les légitimes aspirations des personnes les plus faibles, les revendications des minorités ethniques, les souffrances de tous ceux dont les croyances ou la culture sont méprisées d’une manière ou d’une autre, ne sont pas de simples options à favoriser au gré des circonstances, des intérêts politiques ou économiques. Ne pas satisfaire ces droits équivaut tout simplement à bafouer la dignité des personnes et à mettre en péril la stabilité du monde.

- La prévention des conflits éviterait des situations difficiles à gérer et épargnerait bien des souffrances. Les instances internationales adaptées ne manquent pas; il suffit de les utiliser, en distinguant bien évidemment, sans les opposer ni les séparer, politique, droit et morale.

- Le dialogue serein entre les civilisations et les religions, enfin, pourrait favoriser une nouvelle manière de penser et de vivre. À travers la diversité des mentalités et des croyances, les femmes et les hommes de ce millénaire, se souvenant des erreurs du passé, devront trouver des formes nouvelles pour vivre ensemble et pour se respecter. L’éducation, la science et l’information de qualité constituent les meilleurs moyens pour développer en chacun de nous le respect de l’autre, de ses richesses et de ses croyances, ainsi qu’un sens de l’universel, dignes de leur vocation spirituelle. Ce dialogue évitera qu’à l’avenir on arrive à une situation absurde: exclure ou tuer au nom de Dieu. Ce sera sans nul doute une contribution décisive à la paix.

6. On a beaucoup parlé ces dernières années d’un "nouvel ordre mondial". De nombreuses initiatives méritoires sont à attribuer à l’action persévérante de diplomates avisés, et en particulier à la diplomatie multilatérale, pour faire émerger une véritable "communauté des nations". Actuellement par exemple, le processus de paix au Moyen-Orient se poursuit; les Chinois se parlent; les deux Corée dialoguent; certains pays africains tentent de faire se rencontrer les factions rivales; le gouvernement et les groupes armés en Colombie cherchent à maintenir le contact. Tout cela montre une certaine volonté d’édifier un monde fondé sur la fraternité, pour établir, protéger et étendre la paix autour de nous. Hélas, nous sommes contraints de constater aussi que l’on voit trop souvent se répéter les erreurs du passé: je pense aux réflexes identitaires, aux persécutions infligées pour des motifs religieux, au recours fréquent et parfois précipité à la guerre, aux inégalités sociales, au clivage entre pays riches et pays pauvres, à la confiance mise dans les seuls critères de rendement économique, pour ne citer que quelques traits caractéristiques du siècle à peine achevé. En ce début de l’an 2000, que voyons-nous?

L’Afrique tenaillée par des conflits ethniques qui tiennent en otage des peuples entiers, empêchant leur progrès économique et social, et les condamnant souvent à une simple survie.

Le Moyen-Orient toujours entre guerre et paix, alors que l’on sait que seuls le droit et la justice permettront à tous les peuples de la région, sans distinction aucune, de vivre ensemble à l’abri de risques endémiques.

L’Asie, continent aux immenses possibilités humaines et matérielles, rassemble dans un équilibre précaire des peuples aux cultures prestigieuses et économiquement très développés, et d’autres qui deviennent de plus en plus pauvres. Je me suis récemment rendu dans ce continent, auquel j’ai remis l’exhortation apostolique Ecclesia in Asia, fruit d’une récente assemblée synodale, qui devient ainsi une charte pour tous les catholiques. Je m’associe aux Pères synodaux pour lancer à nouveau une invitation à tous les catholiques d’Asie et aux hommes de bonne volonté pour qu’ils unissent leurs efforts dans la construction d’une société toujours plus solidaire.

L’Amérique, immense continent dans lequel j’ai eu la joie de promulguer, il y a un an, l’exhortation apostolique Ecclesia in America, invitant les peuples de cette terre à une conversion personnelle et communautaire sans cesse renouvelée, dans le respect de la dignité des personnes et dans l’amour pour les exclus, en vue de promouvoir une culture de la vie.

L’Amérique du Nord, dont les critères économiques et politiques sont souvent considérés comme normatifs, comprend de très nombreux pauvres, malgré ses multiples richesses.

L’Amérique latine, qui a connu, à quelques exceptions près, des avancées démocratiques encourageantes, demeure dangereusement affaiblie par des inégalités sociales criantes, le commerce de la drogue, la corruption et parfois même des mouvements de lutte armée.

L’Europe enfin, après la faillite des idéologies, est en marche vers son unité; elle s’efforce de réussir le double pari de la réconciliation et de l’intégration démocratique des anciens ennemis. Elle n’a pas été à l’abri de terribles violences, comme l’ont montré la récente crise des Balkans et les affrontements de ces dernières semaines dans le Caucase. Les évêques du Continent se sont récemment réunis en assemblée synodale; ils ont reconnu les signes d’espérance, l’ouverture entre les peuples, la réconciliation entre nations, l’intensification des collaborations et des échanges, appelant tous les hommes à une plus grande conscience européenne.

Face à ce monde contrasté, à la fois magnifique et précaire, me vient à l’esprit un engagement pris au sortir de la terrible seconde guerre mondiale, dont tous voulaient qu’elle fût la dernière. Je me réfère au préambule de la Charte des Nations unies adoptée à San Francisco, le 26 juin 1945: "Nous, peuples des Nations unies, résolus

- à préserver les générations futures du fléau de la guerre qui, deux fois en l’espace d’une vie humaine, a infligé à l’humanité d’indicibles souffrances;

- à proclamer à nouveau notre foi dans les droits fondamentaux de l’homme, dans la dignité et la valeur de la personne humaine, dans l’égalité des droits des hommes et des femmes, ainsi que des nations, grandes et petites, [...]

avons décidé d’associer nos efforts pour réaliser ces desseins".

Ce texte et cet engagement solennels n’ont rien perdu de leur force et de leur actualité. Dans un monde organisé autour d’États souverains mais inégaux en fait, il est indispensable, si l’on désire la stabilité, l’entente et la coopération entre les peuples, que les rapports internationaux soient de plus en plus imprégnés de droit et modelés par lui. Ce qui fait défaut, ce ne sont certes pas de nouveaux textes ou des instruments juridiques; c’est tout simplement la volonté politique d’appliquer sans discrimination ceux qui existent.

7. Celui qui vous parle, Excellences, Mesdames et Messieurs, a été le compagnon de route de plusieurs générations du siècle qui vient de s’achever. Il a partagé les dures épreuves de son peuple d’origine comme les heures les plus sombres vécues par l’Europe. Depuis plus de vingt et un ans, devenu Successeur de l’apôtre Pierre, il se sent investi d’une paternité universelle qui embrasse tous les hommes et les femmes de ce temps, sans distinction aucune. Aujourd’hui, par votre intermédiaire, vous qui représentez ici presque tous les peuples de la terre, il voudrait faire parvenir au cœur de chacun une confidence: alors que se sont ouvertes les portes d’un nouveau millénaire, le Pape se prend à penser que les hommes pourraient finalement apprendre à tirer les leçons du passé. Oui, à tous, je demande au nom de Dieu, d’épargner à l’humanité de nouvelles guerres, de respecter la vie humaine et la famille, de combler le fossé entre riches et pauvres, de comprendre que nous sommes tous responsables de tous. C’est Dieu qui le demande et il ne nous demande jamais rien au-dessus de nos forces. Il nous donne lui-même la force d’accomplir ce qu’il attend de nous.

Me reviennent à la mémoire les paroles que le Deutéronome met dans la bouche de Dieu lui-même: "Vois, je te propose aujourd’hui vie et bonheur, mort et malheur; [...] choisis donc la vie, pour que tu vives" (Dt 30, 15-19).

La vie prend corps dans nos choix quotidiens. Et les responsables politiques, parce qu’ils ont le rôle de gérer "la chose publique", peuvent par leurs options personnelles et par leurs programmes d’action orienter des sociétés entières vers la vie ou vers la mort. C’est pourquoi les croyants, et les fidèles de l’Église catholique en particulier, considèrent de leur devoir de participer activement à la vie publique des sociétés dont ils sont membres. Leur foi, leur espérance et leur charité constituent des énergies supplémentaires et irremplaçables pour que non seulement ne manquent jamais le souci de l’autre, le sens de la responsabilité et la défense des libertés fondamentales, mais aussi pour faire percevoir que le monde et notre histoire personnelle et collective sont habités par une Présence. Je revendique donc pour les croyants une place dans la vie publique parce que je suis convaincu que leur foi et leur témoignage peuvent rassurer nos contemporains souvent inquiets et sans repères, et que, malgré les échecs, la violence ou la peur, ni le mal ni la mort n’auront le dernier mot.

8. Le temps est venu d’échanger personnellement nos souhaits. Je vous salue de tout cœur et je vous prie de bien vouloir transmettre aux responsables des pays que vous représentez mes vœux les meilleurs. Les portes du grand Jubilé se sont ouvertes pour les chrétiens et celles d’un nouveau millénaire pour l’humanité tout entière. Ce qui importe maintenant c’est d’en franchir le seuil pour nous mettre en route. Une route sur laquelle Dieu nous précède et dont il nous trace le chemin qui nous mènera vers Lui. Rien, aucun préjugé ni aucune ambition, ne doit nous tenir enchaînés. Une histoire nouvelle commence pour nous. Les peuples que vous représentez vont l’écrire dans leur vie personnelle et collective. C’est une histoire dans laquelle, aujourd’hui comme hier et comme demain, l’humanité a rendez-vous avec Dieu. Alors à tous je dis "bonne route"!

[00140-03.02] [Texte original:français]

Traduzione in lingua italiana

Eccellenze,

Signore e Signori,

1. Desidero anzitutto esprimere la mia profonda gratitudine al vostro Decano, il Signor Ambasciatore Giovanni Galassi, il quale, a vostro nome, mi ha cortesemente presentato i vostri auguri e non ha mancato di richiamare alcuni avvenimenti significativi della vita dei nostri contemporanei, le loro speranze, le loro prove e le loro paure. Ha inoltre voluto opportunamente sottolineare l’apporto specifico della Chiesa Cattolica a favore della concordia tra i popoli e della loro elevazione spirituale. Grazie!

2. Appena varcata la soglia di un nuovo anno, il Vicario di Cristo sente il bisogno di rivolgere a tutti i popoli che voi rappresentate fervidi voti augurali per l’anno 2000, accolto da molti con "giubilo". I cristiani sono entrati nel grande Giubileo che commemora la venuta di Cristo nel tempo e nella storia degli uomini: "Dio, che aveva parlato nei tempi antichi molte volte e in diversi modi ai padri per mezzo dei profeti, ultimamente, in questi giorni, ha parlato a noi per mezzo del Figlio", leggiamo nella Lettera agli Ebrei (1, 1-2).

A Dio, che ha voluto stringere un’alleanza con il mondo, che non cessa di creare, di amare e di illuminare, affido di tutto cuore le aspirazioni e i successi più nobili di ciascuno, come pure il loro buon esito, senza dimenticare purtroppo le prove e le sfide che troppo spesso ostacolano il cammino verso il bene. Con i nostri contemporanei, lodo Dio per le tante cose belle e buone ed invoco altresì il perdono divino per i tanti attentati alla vita e alla dignità dell’uomo, alla fraternità e alla solidarietà. Possa l’Altissimo aiutarci a vincere in noi ed attorno a noi ogni resistenza affinché giunga o ritorni il tempo degli uomini di buona volontà che la recente festa di Natale ci ha proposto con la freschezza dei nuovi inizi! Questi sono i voti che reco nella preghiera per tutti gli uomini e le donne del nostro tempo, di ogni Paese e di tutte le generazioni.

3. Il secolo che si conclude è stato segnato da singolari progressi scientifici, che hanno migliorato considerevolmente la vita e la salute degli uomini, come pure hanno contribuito al dominio della natura e ad accedere più facilmente alla cultura. Le tecnologie informatiche hanno eliminato le distanze e ci hanno reso più vicini gli uni agli altri. Non saremmo mai stati messi al corrente in modo così rapido dei fatti che quotidianamente hanno segnato la vita dei nostri fratelli uomini. Si pone però una domanda: questo secolo è stato anche quello della "fraternità"? Non si può di certo dare una risposta senza sfumature.

Nel momento del bilancio, il ricordo delle guerre omicide, che hanno decimato milioni di uomini e provocato esodi massicci, e di genocidi vergognosi che assillano la nostra memoria, come pure la corsa agli armamenti che ha alimentato la diffidenza e la paura, il terrorismo o i conflitti etnici che hanno annientato popoli che nondimeno vivevano sulla medesima terra, fanno sì che dobbiamo essere umili ed avere spesso un atteggiamento di pentimento.

Le scienze della vita e le biotecnologie continuano ad avere nuovi campi di applicazione, ma pongono allo stesso momento il problema dei limiti da non oltrepassare se vogliamo salvaguardare la dignità, la responsabilità e la sicurezza delle persone.

La mondializzazione, che ha trasformato profondamente i sistemi economici creando insperate possibilità di crescita, ha anche fatto sì che molti sono rimasti ai bordi del cammino: la disoccupazione nei Paesi più sviluppati e la miseria in troppe Nazioni del Sud dell’emisfero continuano a trattenere milioni di donne e di uomini lontano dal progresso e dal benessere.

4. Per questa ragione mi sembra che il secolo che si apre dovrà essere quello della solidarietà.

Lo sappiamo oggi più di ieri: non saremo mai felici e in pace gli uni senza gli altri, ed ancor meno gli uni contro gli altri. Gli interventi umanitari in occasione di conflitti o di catastrofi naturali recenti hanno suscitato lodevoli iniziative di volontariato, le quali rivelano un accresciuto senso dell’altruismo, in particolare nelle giovani generazioni.

Il fenomeno della globalizzazione fa sì che il ruolo degli Stati si sia in parte modificato: il cittadino è divenuto vieppiù attivo e il principio di sussidiarietà contribuisce senza dubbio a equilibrare le forze vive della società civile; il cittadino è divenuto di più "partner" del progetto comune.

Ciò significa, a mio parere, che l’uomo del XXIE secolo sarà chiamato a sviluppare il senso della propria responsabilità. Anzitutto quella personale, coltivando il senso del dovere e del lavoro onestamente compiuto: la corruzione, il crimine organizzato o la passività non possono mai condurre ad una vera e sana democrazia. Ma a questo si deve aggiungere egualmente il senso della responsabilità verso l’altro: sapersi prendere cura del povero, partecipare alle strutture di mutua assistenza nel lavoro come in campo sociale, essere rispettosi della natura e dell’ambiente, sono altrettanti imperativi che si impongono in vista di un mondo dove il vivere insieme sia migliore. Mai più gli uni separati dagli altri! Mai più gli uni contro gli altri! Tutti insieme solidali, sotto lo sguardo di Dio!

Ciò suppone inoltre che si rinunci agli idoli che sono il benessere a qualsiasi costo, la ricchezza materiale come unico valore, la scienza come unica spiegazione del reale. Ciò esige che il diritto sia applicato e rispettato da tutti e dovunque, perché le libertà individuali siano effettivamente garantite e che l’eguaglianza delle opportunità sia per ciascuno una realtà. Ciò suppone altresì che Dio abbia nella vita degli uomini il posto che gli è proprio: il primo.

In un mondo più che mai alla ricerca di senso, i cristiani si sentono chiamati, in questo inizio di secolo, a proclamare con maggiore fervore che Gesù è il Redentore dell’uomo, e la Chiesa a manifestarsi come "il segno e la salvaguardia del carattere trascendente della persona umana" (Conc. Ecum. Vat. II, Gaudium et spes, 76).

5. Una simile solidarietà suppone degli impegni ben concreti. Alcuni sono prioritari:

- La condivisione della tecnologia e della prosperità. Senza un atteggiamento di comprensione e di disponibilità, si potrà difficilmente contenere la frustrazione di alcuni Paesi che si vedono condannati a sprofondare in una precarietà sempre più grave e addirittura ad affrontarsi con altri Paesi. Ho avuto occasione di esprimermi diverse volte, per esempio, sulla questione del debito dei Paesi poveri.

- Il rispetto dei diritti dell’uomo. Le legittime aspirazioni delle persone più deboli, le rivendicazioni delle minoranze etniche, le sofferenze di tutti coloro le cui credenze o la cultura sono disprezzate in una maniera o in un’altra non sono semplici opzioni da favorire a seconda delle circostanze, degli interessi politici o economici. Non soddisfare tali diritti equivale molto semplicemente a schernire la dignità delle persone e a mettere in pericolo la stabilità del mondo.

- La prevenzione dei conflitti eviterebbe situazioni difficili da gestire e risparmierebbe molte sofferenze. Non mancano le istanze internazionali adatte; è sufficiente utilizzarle, distinguendo evidentemente, senza porli in opposizione né separarli, la politica, il diritto e la morale.

- Il dialogo sereno tra le civiltà e le religioni, infine, potrebbe favorire un nuovo modo di pensare e di vivere. Mediante la diversità delle mentalità e delle credenze, le donne e gli uomini di questo millennio, ricordando gli errori del passato, dovranno trovare forme nuove per vivere insieme e per rispettarsi. L’educazione, la scienza e l’informazione di qualità costituiscono i mezzi migliori per sviluppare in ciascuno di noi il rispetto dell’altro, delle sue ricchezze e delle sue credenze, come pure un senso dell’universale, degni della propria vocazione spirituale. Un simile dialogo eviterà che in avvenire si arrivi ad una situazione assurda: escludere o uccidere gli altri in nome di Dio. Ecco senza alcun dubbio un contributo decisivo alla pace.

6. Si è parlato molto in questi ultimi anni di un "nuovo ordine mondiale". Numerose meritevoli iniziative sono da attribuirsi all’azione perseverante di diplomatici saggi, e in particolare alla diplomazia multilaterale, per far emergere una vera "comunità di Nazioni". Attualmente, ad esempio, il processo di pace in Medio Oriente prosegue; i cinesi si parlano; le due Coree dialogano; alcuni Paesi africani tentano di far incontrare fra loro le fazioni rivali; il governo e i gruppi armati in Colombia cercano di mantenersi in contatto. Tutto questo indica una certa volontà di edificare un mondo fondato sulla fraternità, per stabilire, proteggere ed estendere la pace intorno a noi. Siamo però costretti anche a constatare che si vede troppo di sovente il ripetersi degli errori del passato: penso ai riflessi identitari, alle persecuzioni inflitte per motivi religiosi, al ricorso frequente e talvolta precipitoso alla guerra, alle ineguaglianze sociali, al divario tra Paesi ricchi e Paesi poveri, alla fiducia riposta nei soli criteri del rendimento economico, per non citare che alcuni tratti caratteristici del secolo appena concluso. In questo inizio dell’anno 2000, cosa vediamo?

L’Africa attanagliata da conflitti etnici che tengono in ostaggio interi popoli, impedendo il loro progresso economico e sociale, e condannandoli spesso ad una semplice sopravvivenza.

Il Medio Oriente sempre tra guerra e pace, mentre si sa che soltanto il diritto e la giustizia permetteranno a tutti i popoli della regione, senza distinzione alcuna, di vivere insieme al riparo da rischi endemici.

L’Asia, continente dalle immense possibilità umane e materiali, assomma, in un equilibrio precario, popoli con culture prestigiose ed economicamente molto sviluppati, ed altri che diventano sempre più poveri. Mi sono recentemente recato in quel continente al quale ho consegnato l’Esortazione apostolica Ecclesia in Asia, frutto di una recente assemblea sinodale, documento che diviene così una carta programmatica per tutti i cattolici. Mi associo ai Padri Sinodali per lanciare nuovamente un invito a tutti i cattolici dell’Asia e agli uomini di buona volontà affinché uniscano i loro sforzi nella costruzione di una società più solidale.

L’America, immenso continente nel quale ho avuto la gioia di promulgare, un anno fa, l’Esortazione apostolica Ecclesia in America, invitando i popoli di questa terra ad una conversione personale e comunitaria rinnovata di continuo, nel rispetto della dignità delle persone e nell’amore per gli esclusi, in vista della promozione di una cultura della vita.

L’America del Nord, i cui criteri economici e politici sono sovente considerati come normativi, comprende numerosi poveri, malgrado le sue molteplici ricchezze.

L’America Latina, che ha conosciuto, al di là di alcune eccezioni, dei progressi democratici incoraggianti, resta pericolosamente indebolita da stridenti ineguaglianze sociali, dal commercio della droga, dalla corruzione e talvolta pure da movimenti di lotta armata.

Infine, l’Europa, dopo la caduta delle ideologie, è in cammino verso l’unità; essa si sforza di vincere la doppia scommessa della riconciliazione e dell’integrazione democratica fra antichi nemici. Essa non è stata al riparo di terribili violenze, come l’hanno dimostrato la recente crisi dei Balcani e gli scontri armati di queste ultime settimane nel Caucaso. I Vescovi del Continente si sono riuniti di recente in assemblea sinodale; hanno riconosciuto i segni di speranza, l’apertura tra i popoli, la riconciliazione fra Nazioni, l’intensificazione delle collaborazioni e degli scambi, chiamando gli uomini ad una maggiore coscienza europea.

Di fronte a questo mondo di contrasti, al tempo solenne e precario, mi sovviene un impegno preso sul finire della terribile Seconda Guerra Mondiale, che tutti volevano fosse l’ultima. Mi riferisco al preambolo della Carta delle Nazioni Unite adottata a San Francisco il 26 giugno 1945: "Noi, popoli delle Nazioni Unite, risoluti

- a preservare le generazioni future dal flagello della guerra che, per due volte nello spazio di una vita umana, ha inflitto all’umanità indicibili sofferenze;

- a proclamare nuovamente la nostra fede nei diritti fondamentali dell’uomo, nella dignità e nel valore della persona umana, nell’uguaglianza dei diritti degli uomini e delle donne, come pure delle Nazioni grandi e piccole, [ÿ] abbiamo deciso di unire i nostri sforzi per realizzare questi progetti".

Questo testo e questo impegno solenni non hanno perduto nulla della loro forza e della loro attualità. In un mondo organizzato attorno a Stati sovrani ma di fatto ineguali, è indispensabile, se si desidera la stabilità, l’intesa e la collaborazione tra i popoli, che i rapporti internazionali siano sempre più impregnati di diritto e da questo modellati. Ciò che manca non sono certo nuovi testi o strumenti giuridici; è semplicemente la volontà politica di applicare quelli esistenti senza discriminazioni.

7. Eccellenze, Signore e Signori, chi vi parla è stato compagno di strada di diverse generazioni del secolo appena concluso. Ha condiviso le dure prove del suo popolo d’origine come pure le ore più cupe vissute dall’Europa. Da oltre ventuno anni divenuto Successore dell’apostolo Pietro, si sente investito di una paternità universale che abbraccia tutti gli uomini e le donne di questa epoca, senza distinzione alcuna. Oggi, attraverso di voi che qui rappresentate quasi tutti i popoli della terra, egli vorrebbe far giungere al cuore di ciascuno una confidenza: spalancatesi le porte di un nuovo millennio, il Papa comincia a pensare che gli uomini potrebbero finalmente imparare a rileggere le lezioni del passato. Sì, a tutti io chiedo in nome di Dio, di risparmiare all’umanità nuove guerre, di rispettare la vita umana e la famiglia, di colmare il fossato tra ricchi e poveri, di comprendere che tutti siamo responsabili di tutti. È Dio che lo chiede e mai ci domanda qualcosa al di sopra delle nostre forze. Lui stesso ci dona la forza di compiere ciò che da noi attende.

Mi tornano alla memoria le parole che il Deuteronomio mette sulla bocca stessa di Dio: "Vedi, io pongo oggi davanti a te la vita e il bene, la morte e il male; [ÿ] scegli dunque la vita, perché tu viva" (30, 15.19).

La vita prende corpo nelle nostre scelte quotidiane. E i responsabili politici, poiché hanno il ruolo di amministrare "la cosa pubblica", possono, mediante le proprie opzioni personali e i programmi d’azione, orientare società intere verso la vita o la morte. Per questa ragione, i credenti e i fedeli della Chiesa Cattolica in particolare, considerano loro dovere partecipare attivamente alla vita pubblica delle società di cui sono membri. La loro fede, speranza e carità costituiscono delle energie supplementari e insostituibili perché non soltanto non manchino mai la cura dell’altro, il senso della responsabilità e la tutela delle libertà fondamentali, ma anche per far percepire che il mondo come pure la nostra storia personale e collettiva sono abitati da una Presenza. Rivendico pertanto per i credenti un posto nella vita pubblica poiché sono convinto che la loro fede e la loro testimonianza possono rassicurare i nostri contemporanei, spesso inquieti e senza punti di riferimento, e che, malgrado gli insuccessi, la violenza e la paura, né il male né la morte avranno l’ultima parola.

8. Il tempo è giunto per scambiarci personalmente gli auguri. Vi saluto di vivo cuore e vi chiedo di voler trasmettere ai responsabili dei Paesi che voi rappresentate i mie migliori voti. Le porte del grande Giubileo si sono spalancate per i cristiani e quelle di un nuovo millennio per l’intera umanità. Ciò che ora importa è di varcarne la soglia per metterci in cammino. Un cammino sul quale Dio ci precede e del quale ci traccia la via che ci condurrà a Lui. Niente, nessun pregiudizio né alcuna ambizione ci devono tenere incatenati. Per tutti inizia una storia nuova. I popoli da voi rappresentati la scriveranno nella loro vita personale e collettiva. È una storia nella quale, oggi come ieri e come domani, l’umanità si incontra con Dio. Allora a tutti dico: "Buon cammino".

[00141-01.01] [Testo originale:francese]

Traduzione in lingua inglese

Your Excellencies,

Ladies and Gentlemen,

1. I wish before all else to express my deep gratitude to your Dean, Ambassador Giovanni Galassi, who has graciously offered greetings and good wishes in your name while at the same time pointing to a number of significant events in the life of our contemporaries, their hopes, their troubles and their fears. He has wished to underline the specific contribution of the Catholic Church on behalf of harmony between peoples and in support of their spiritual progress. I offer him heartfelt thanks.

2. Since we have just crossed the threshold of a new year, the Vicar of Christ strongly desires to offer to the peoples whom you represent his prayerful good wishes for this Year 2000 which so many have welcomed in "jubilation". Christians have entered into the Great Jubilee by commemorating the coming of Christ into time and human history: "In many and various ways God spoke of old to our fathers by the prophets; but in these last days he has spoken to us by a Son", as we read in the Letter to the Hebrews (1:1-2).

To God who desired to make a covenant with the world which he continues to create, to love and to enlighten, I most heartily entrust each one’s noblest aspirations and their fulfilment, without overlooking the tragic trials and setbacks which so often thwart humanity’s march forward. With our contemporaries I praise God for so many beautiful and good things, and I invoke his forgiveness for so many attacks on human life and dignity, on fraternity and solidarity. May the Most High help us to conquer in us and around us every form of resistance, so that the season of men and women of good will may dawn or return, a season which the recent feast of Christmas has proposed to us with the freshness of new beginnings! These are my prayerful good wishes for all men and women, of all countries and of all generations.

3. The century just ended has seen remarkable advances in science which have considerably improved people’s life and health. These advances have also contributed to our dominion over nature and made easier people’s access to culture. Information technology has made the world smaller and brought us closer to one another. Never before were we so quickly informed about the daily events which affect the lives of our brothers and sisters in the human family. But one question can be asked: was this century also the century of "brotherhood"? Certainly an unqualified answer cannot be given.

As the balance is made, the memory of bloody wars which have decimated millions of people and provoked massive exoduses, shameful genocides which haunt our memories, as well as the arms race which fostered mistrust and fear, terrorism and ethnic conflicts which annihilated peoples who had lived together in the same territory, all force us to be modest and in many cases to have a penitent spirit.

The life sciences and biotechnology continue to find new fields of application, yet they also raise the problem of the limits imposed by the need to safeguard people’s dignity, responsibility and safety.

Globalization, which has profoundly transformed economic systems by creating unexpected possibilities of growth, has also resulted in many people being relegated to the side of the road: unemployment in the more developed countries and extreme poverty in too many countries of the southern hemisphere continue to hold millions of women and men back from progress and prosperity.

4. For this reason it seems to me that the century now beginning ought to be the century of solidarity.

We know one thing today more than in the past: we will never be happy and at peace without one another, much less if some are against others. The humanitarian efforts deployed during recent conflicts and natural catastrophes inspired praiseworthy initiatives of volunteerism which reveal a greater sense of altruism, especially among the younger generation.

The phenomenon of globalization has somewhat changed the role of States: citizens have become more and more involved, and the principle of subsidiarity has undoubtedly contributed to greater balance between the forces present within civil society; the citizen has become more a "partner" in the common effort.

This means, it seems to me, that the men and women of the 21st century will be called to a more developed sense of responsibility. First, their personal responsibility, in fostering a sense of duty and honest labour: corruption, organized crime or passivity can never lead to a true and healthy democracy. But there must also be an equal sense of responsibility towards others: an attitude of concern for the poor, participation in structures of mutual assistance in the workplace and in the social sphere, respect for nature and the environment, all these are required if we are to have a world where people live together in a better way. Never again must there be separation between people! Never again must some be opposed to others! Everyone must live together, under God’s watchful eyes!

This also supposes that we must renounce idols such as prosperity at any price, material wealth as the only value, science as the sole explanation of reality. It also supposes that the rule of law will be applied and respected by everyone and in all places, so that individual liberties can be effectively guaranteed and equal opportunity become a reality for all people. It also supposes that God will have his rightful place in people’s lives: the first place.

In a world more than ever in search of meaning, Christians sense the call, as this century opens, to proclaim with greater fervour that Jesus is the Redeemer of mankind, and the Church senses the call to show herself to be the "sign and safeguard of the transcendence of the human person" (Vatican Council II, Gaudium et Spes, No. 76).

5. Such solidarity calls for certain precise commitments. Some of these are quite urgent:

- The sharing of technology and prosperity. In the absence of an attitude of understanding and readiness to help, it would be difficult to restrain the frustration felt by certain countries which see themselves condemned to founder in ever more serious precariousness and at the same time to have to compete with other countries. I myself have brought up on a number of occasions, for example, the issue of the debt of poor countries.

- Respect for human rights. The legitimate aspirations of the most defenceless persons, the claims of ethnic minorities, the sufferings of all those whose beliefs or culture are in one way or another held in contempt are not merely optional issues to be dealt with as circumstances, or political or economic interests, dictate. Not to ensure these rights means quite simply to flout the dignity of persons and to endanger global stability.

- Conflict prevention would avoid situations difficult to resolve and would spare much suffering. Appropriate international means are not lacking; they need only to be used, carefully distinguishing, without opposition or separation, between politics, law and morality.

- Lastly, calm dialogue between cultures and religions could favour a new way of thinking and living. Despite their diverse mentalities and beliefs, the men and women of this millennium, in recalling the errors of the past, must find new ways of living together and respecting one another. Quality education, science and information represent the best means for developing in each of us respect for others, for their talents and beliefs, as well as a sense of universality worthy of man’s spiritual vocation. This dialogue would also make it possible in the future to avoid arriving at an absurd situation: that of excluding or killing others in the name of God. This undoubtedly will be a decisive contribution to peace.

6. In recent years there has been much talk of a "new world order". The persevering action of far-sighted diplomats, and of multilateral diplomacy in particular, has resulted in a number of praiseworthy initiatives aimed at the building of an authentic "community of nations". At present, for example, the Middle East Peace Process is continuing; the Chinese people are speaking to one another; the two Koreas are in dialogue; certain African countries are attempting to arrange meetings between rival factions; the government and armed groups in Colombia are trying to remain in contact. All this demonstrates a real desire to build a world based on brotherhood, in order to create, defend and spread peace all around us. Regrettably, however, we must also acknowledge that the errors of the past are all too often being repeated: I am thinking of reactions based on group identity, of persecutions inflicted for religious reasons, of the frequent and at times rash recourse to war, of social inequalities, of the gap between the rich and the poor countries, of the exclusive trust in profit alone, to cite only some typical traits of the century just ended. At the beginning of the year 2000, what do we see?

Africa, shackled by ethnic conflicts which hold entire peoples hostage, impeding their economic and social progress and often condemning them to a situation of mere survival.

The Middle East, constantly poised between war and peace, when we know that only the rule of law and justice will make it possible for all the peoples of the region, without distinction, to live together and to be free of endemic dangers.

Asia, a continent of immense human and material resources, gathers into precarious balance peoples of venerable and economically highly developed cultures and others who are becoming increasingly impoverished. I recently visited this continent in order to consign the Apostolic Exhortation Ecclesia in Asia, the fruit of a recent synodal assembly, which has now become a charter for all Catholics. I join the Synod Fathers in inviting once more all the Catholics of Asia and men and women of good will to unite their efforts in building a society more firmly based on solidarity.

America, an immense continent where one year ago I had the joy of promulgating the Apostolic Exhortation Ecclesia in America, inviting the peoples of the continent to an ever-renewed personal and communal conversion, in respect for the dignity of the person and love for the outcast, for the sake of promoting a culture of life.

North America, where economic and political concerns are often considered paramount, is home to many poor people, despite its manifold riches.

Latin America, which, with a few exceptions, has seen encouraging advances towards democracy, remains dangerously crippled by alarming social inequalities, the drug trade, corruption and in some cases movements of armed struggle.

Europe, following the failure of the ideologies, is finally on the way towards unity; it is struggling to meet the two-fold challenge of reconciliation and the democratic integration of former enemies. Europe has not been spared terrible forms of violence, as the recent Balkan crisis and the conflicts of recent weeks in the Caucasus have shown. The Bishops of the continent recently met in synodal assembly; they acknowledged the signs of hope, growing openness between peoples, reconciliation between nations, more frequent cooperation and exchange, and called everyone to a greater European consciousness.

Faced with this troubled world, at once magnificent and unstable, I am reminded of a commitment made at the end of the terrible Second World War, which everyone wanted to be the last. I am speaking of the Preamble to the Charter of the United Nations, adopted in San Francisco on 26 June 1945: "We, the peoples of the United Nations, determined to save succeeding generations from the scourge of war which twice in our lifetime has brought untold sorrow to mankind, and to reaffirm our faith in fundamental human rights, in the dignity and worth of the human person, in the equal rights of men and women and of nations, large and small . . . have resolved to combine our efforts to accomplish these aims".

This solemn text and this solemn commitment have lost nothing of their force and their timeliness. In a world structured around sovereign but de facto unequal States, it is indispensable for stability, understanding and cooperation between peoples that international relations be increasingly imbued with and shaped by the rule of law. Surely what is lacking is not new texts or juridical instruments; it is quite simply the political will to apply without discrimination those already in existence.

7. Your Excellencies, Ladies and Gentlemen, I speak to you as one who has himself been a fellow-traveller of several generations of the century just ended. I shared the harsh ordeals of my native people as the darkest hours experienced by Europe. Twenty-one years ago, when I became the Successor of the Apostle Peter, I felt myself charged with a universal fatherhood which embraces all the men and women of our time without exception. Today, in addressing you who represent practically all the peoples of the earth, I would like to share with each one something personal: at the opening of the doors of a new millennium, the Pope began to think that people might finally learn to draw lessons from the past. Indeed, I ask everyone, in God’s name, to save humanity from further wars, to respect human life and the family, to bridge the gap between the rich and the poor, to realize that we are all responsible for one another. It is God himself who asks this, and he never asks what is beyond our abilities. He himself gives us the strength to accomplish what he expects of us.

The words which Deuteronomy puts on the lips of God himself come to mind: "See, I have set before you this day life and good, death and evil; . . . therefore choose life, that you may live" (Dt 30:15-19).

Life takes shape in our daily choices. And political leaders, since they have the role of administering the "res publica", can by their personal choices and their programmes of action guide whole societies either towards life or towards death. For this reason believers, and the faithful of the Catholic Church in particular, consider it their duty to take an active part in the public life of the societies to which they belong. Their faith, their hope and their charity represent additional and irreplaceable energies to ensure that not only will there be unfailing concern for others, a sense of responsibility and the defence of fundamental rights, but also to ensure that there is a perception that our world and our personal and collective history are invested with a Presence. I therefore insist that believers be granted a place in public life because I am convinced that their faith and their witness can reassure our contemporaries, who are often anxious and disoriented, and can ensure that despite failures, violence and fear, neither evil nor death will have the last word.

8. The time has now come for our exchange of personal good wishes. I greet all of you most cordially and I ask you kindly to convey my best wishes to the leaders of the countries which you represent. The doors of the Great Jubilee have been opened for Christians and the doors of a new millennium for humanity as a whole. What is important now is to cross the threshold in order to make our journey. This is a journey on which God precedes us and in which he traces the path which will lead us towards himself. Nothing, no prejudice or ambition, should hold us back. A new history is beginning for us. The peoples whom you represent are going to write that history in their personal and collective life. It is a history in which today, like yesterday and like tomorrow, humanity has an appointment with God. And so to all I say: "Safe journey"!

[00142-02.01] [Original text:French]

Traduzione in lingua castigliana

Excelencias,

Señoras y Señores:

1. Ante todo deseo expresar mi profunda gratitud a su Decano, el Señor Embajador Giovanni Galassi, quien, en nombre de todos, me ha presentado amablemente sus buenos deseos y ha evocado algunos acontecimientos significativos de la vida de nuestros contemporáneos, sus esperanzas, sus pruebas y sus temores. Ha querido subrayar oportunamente la aportación específica de la Iglesia católica en favor de la concordia entre los pueblos y de su elevación espiritual. ¡Muchas gracias!

2. En estos momentos en que acabamos de cruzar el umbral de un nuevo año, el Vicario de Cristo siente la necesidad de dirigir a todos los pueblos, que Ustedes representan, sus mejores votos para este año 2000 que muchos han acogido como "jubilar". Los cristianos han entrado en el gran Jubileo conmemorando la venida de Cristo en el tiempo y en la historia de los hombres: "Muchas veces y de muchos modos habló Dios en el pasado a nuestros Padres por medio de los Profetas; en estos últimos tiempos nos ha hablado por medio del Hijo", leemos en la Carta a los Hebreos (1,1-2).

A Dios, que ha querido establecer una alianza con el mundo que no cesa de crear, de amar y de iluminar, confío con todo el corazón las aspiraciones y realizaciones más nobles de cada uno, sin olvidar las pruebas y los fracasos que muy a menudo entorpecen el camino hacia el bien. Con nuestros contemporáneos, alabo a Dios por todas las cosas hermosas y buenas e invoco también el perdón divino por los atentados a la vida y a la dignidad del hombre, a la fraternidad y a la solidaridad. Que el Altísimo nos ayude a vencer en nosotros y a nuestro alrededor todas las resistencias para que llegue o vuelva a venir el tiempo de los hombres de buena voluntad, que la reciente fiesta de Navidad nos ha propuesto con la naturalidad de los primeros tiempos. Estos son los deseos que manifiesto en mi oración por todos los hombres y mujeres de este tiempo, de todos los países y de todas las generaciones.

3. El siglo que se acaba habrá estado marcado por unos singulares progresos científicos que han mejorado considerablemente la vida y la salud de los hombres. Han contribuido también al dominio de la naturaleza y han favorecido un acceso más fácil a la cultura. Las tecnologías de la información han abolido las distancias y nos han hecho más cercanos los unos de los otros. Nunca hemos estado con tanta rapidez al corriente de los hechos que han ido marcando la vida cotidiana de nuestros hermanos los hombres. Pero es preciso preguntarse: ¿habrá sido este siglo el de "la fraternidad"? No se puede dar ciertamente una respuesta sin matizar.

A la hora del balance, el recuerdo de guerras asesinas que han exterminado a millones de personas y provocado éxodos masivos, y de genocidios vergonzosos que asedian nuestra memoria, así como la carrera de armamentos que ha mantenido la desconfianza y el miedo, el terrorismo o los conflictos étnicos que han aniquilado pueblos que vivían sobre el mismo suelo, hacen que debamos ser modestos y que tengamos a menudo un espíritu de arrepentimiento.

Las ciencias de la vida y las biotecnologías siguen teniendo nuevos campos de aplicación, pero al mismo tiempo suscitan el problema de los límites que no se deben sobrepasar si se quiere salvaguardar la dignidad, la responsabilidad y la seguridad de las personas.

La globalización, que ha transformado profundamente los sistemas económicos creando posibilidades de crecimiento inesperadas, ha hecho también que muchos se hayan quedado al borde del camino: el desempleo en los países más desarrollados y la miseria en una gran parte de los países del hemisferio sur siguen manteniendo a millones de mujeres y hombres al margen del progreso y del bienestar.

4. Por esto me parece que el siglo que comienza deberá ser el de la solidaridad.

Hoy lo sabemos mejor que ayer: no estaremos nunca felices y en paz los unos sin los otros, y aún menos, los unos contra los otros. Las operaciones humanitarias con ocasión de conflictos o de catástrofes naturales recientes han suscitado loables iniciativas de voluntariado que revelan un fuerte sentido de altruismo, especialmente en las jóvenes generaciones.

El fenómeno de la globalización hace que el papel de los Estados haya cambiado un poco: el ciudadano se ha hecho cada vez más activo y el principio de subsidiariedad ha contribuido, sin duda, a equilibrar las fuerzas vivas de la sociedad civil; el ciudadano ha pasado a ser en gran parte "socio" del proyecto común.

Esto quiere decir, me parece, que el hombre del siglo XXI estará llamado a desarrollar el sentido de su responsabilidad. En primer lugar su responsabilidad personal, cultivando el sentido del deber y del trabajo realizado honestamente: la corrupción, el crimen organizado o la pasividad nunca pueden conducir a una verdadera y sana democracia. Pero a esto se debe añadir igualmente el sentido de la responsabilidad hacia el otro: saber preocuparse por el más pobre, participar en las estructuras de ayuda tanto en el trabajo como en el sector social, ser respetuoso con la naturaleza y el medio ambiente, son también imperativos necesarios con vistas a un mundo donde se pueda convivir mejor. ¡Nunca más unos separados de los otros! ¡Nunca más unos contra los otros! ¡Todos juntos solidarios bajo la mirada de Dios!

Esto supone también que renunciemos a los ídolos que son la felicidad a cualquier precio, la riqueza material como único valor, la ciencia como la única explicación de la realidad. Esto supone que el derecho sea aplicado y respetado por todos y en todas partes para que las libertades individuales sean garantizadas eficazmente y que la igualdad de oportunidades sea una realidad para todos. Y esto también supone que Dios tenga en la vida de los hombres el lugar que le corresponde: el primero.

En un mundo que más que nunca va en busca de sentido, los cristianos se sienten llamados, al principio del siglo, a proclamar con renovado fervor que Jesús es el Redentor del hombre, y la Iglesia a manifestarse como "signo y salvaguardia de la trascendencia de la persona humana" (Concilio Vaticano II, Gaudium et spes, 76).

5. Tal solidaridad supone compromisos muy concretos. Algunos son prioritarios:

- El compartir la tecnología y la prosperidad. Sin una actitud de comprensión y disponibilidad difícilmente se podrá eliminar la frustración de ciertos países que se ven condenados a hundirse en una precariedad cada vez más grave y a la vez a confrontarse con otros países. He tenido ocasión de expresarme varias veces, por ejemplo, sobre la cuestión de la deuda de los países pobres.

- El respeto de los derechos del hombre. Las legítimas aspiraciones de las personas más débiles, las reivindicaciones de las minorías étnicas, los sufrimientos de todos cuyas creencias o culturas son despreciadas de un modo u otro, no son sino simples opciones para favorecer al nivel de las circunstancias intereses políticos o económicos. No respetar estos derechos equivale claramente a burlar la dignidad de las personas y poner en peligro la estabilidad del mundo.

- La prevención de los conflictos evitaría situaciones difíciles de resolver y ahorraría muchos sufrimientos. No faltan instancias internacionales adecuadas; es suficiente utilizarlas distinguiendo evidentemente, sin oponer ni separar la política, el derecho y la moral.

- El diálogo sereno entre las civilizaciones y las religiones, en fin, podría favorecer un nuevo modo de pensar y de vivir. A través de la diversidad de mentalidades y creencias, las mujeres y los hombres de este milenio, teniendo presentes los errores del pasado han de encontrar nuevas formas de vivir juntos y respetarse. La educación, la ciencia y la información de calidad son los mejores medios para desarrollar en cada uno de nosotros el respeto hacia el otro, sus riquezas y sus creencias, así como un sentido de la universalidad, digno de su vocación espiritual. Este diálogo evitará que en el futuro se llegue a una situación absurda: excluir o matar en nombre de Dios. Esto será, sin duda, una contribución decisiva a la paz.

6. Se ha hablado mucho en estos últimos años de un "nuevo orden mundial". Numerosas y meritorias iniciativas se han de atribuir a la acción perseverante de diplomáticos hábiles, y en particular a la diplomacia multilateral para hacer surgir una verdadera "comunidad de naciones". Actualmente, por ejemplo, se persigue un proceso de paz en Oriente Medio; los chinos se hablan; las dos Coreas dialogan; algunos países africanos intentan que se vuelvan a relacionar facciones rivales; el Gobierno y los grupos armados en Colombia intentan mantener el contacto. Todo esto muestra una cierta voluntad de edificar un mundo fundado en la fraternidad, para establecer, proteger y extender la paz a nuestro alrededor. Sin embargo, también nos vemos obligados a decir que vemos repetirse con demasiada frecuencia los errores del pasado: pienso en las reacciones basadas en la propia identidad, en las persecuciones infligidas por motivos religiosos, en los recursos frecuentes, y a veces precipitados, a la guerra, en las desigualdades sociales, en el abismo entre países ricos y pobres, con la confianza puesta únicamente en criterios de rendimiento económico, por no citar más que algunos rasgos característicos del siglo han apenas finalizado. En este comienzo del año 2000, ¿qué vemos?

Africa, atenazada por conflictos étnicos que tienen como rehenes a pueblos enteros, impidiendo su progreso económico y social, y condenándolos a menudo a una mera supervivencia.

Medio Oriente, siempre entre guerra y paz, aun cuando se sabe que solamente el derecho y la justicia permiten a los pueblos de la región, sin distinción alguna, vivir juntos al amparo de riesgos endémicos.

Asia, continente con inmensas posibilidades humanas y materiales, agrupa en un equilibrio precario pueblos y culturas prestigiosas, muy desarrolladas económicamente, y otros que se vuelven cada vez más pobres. Recientemente visité aquel continente, donde entregué la Exhortación apostólica Ecclesia in Asia, fruto de una reciente Asamblea sinodal, que constituye así una carta para todos los católicos. Me asocio a los Padres sinodales para lanzar una nueva invitación a todos los católicos de Asia y a los hombres de buena voluntad para que unan sus esfuerzos en la construcción de una sociedad cada vez más solidaria.

América, inmenso continente en el que tuve la alegría de promulgar, hace un año, la Exhortación apostólica Ecclesia in America, invitando a los pueblos de aquellas tierras a una conversión personal y comunitaria continuamente renovada, en el respeto de la dignidad de las personas y en el amor por lo marginados, de cara a promover una cultura de la vida.

América del Norte, donde los criterios económicos y políticos a menudo son considerados como norma, tiene numerosos pobres a pesar de sus múltiples riquezas.

América Latina, que ha visto, no obstante algunas excepciones, unos progresos democráticos prometedores, permanece peligrosamente debilitada por escandalosas desigualdades sociales, por el comercio de la droga, la corrupción y a veces también por movimientos de lucha armada.

Europa, finalmente, después del derrumbamiento de las ideologías, camina hacia su unidad, se esfuerza en alcanzar la doble meta de la reconciliación y de la integración democrática de antiguos enemigos. No está exenta de terribles violencias, como lo ha demostrado le reciente crisis de los Balcanes y los enfrentamientos de estas últimas semanas en el Cáucaso. Los Obispos del continente se han reunido últimamente en Asamblea sinodal; han testimoniado los signos de esperanza, la apertura entre los pueblos, la reconciliación entre naciones, la intensificación de colaboraciones e intercambios, invitando a todos los hombres a una mayor conciencia europea.

Ante este mundo de contrastes, a la vez magnífico y precario, viene a mi mente un compromiso hecho al salir de la terrible II guerra mundial, cuando todos querían que fuera la última. Me refiero a la Nota introductoria de la Carta de las Naciones Unidas adoptada en San Francisco, el 26 de junio de 1945:

"Nosotros, los pueblos de las Naciones Unidas, resueltos

- a preservar a las generaciones venideras del flagelo de la guerra que dos veces durante nuestra vida ha infligido a la Humanidad sufrimientos indecibles;

- a reafirmar la fe en los derechos fundamentales del hombre, en la dignidad y el valor de la persona humana, en la igualdad de derechos de hombres y mujeres y de las naciones, grandes y pequeñas, [...]

hemos decidido aunar nuestros esfuerzos para realizar estos designios".

Este texto y este compromiso solemnes no han perdido su fuerza y actualidad. En un mundo organizado por Estados soberanos, pero de hecho desiguales, es indispensable -si se desea la estabilidad, el acuerdo y la cooperación entre los pueblos-, que las relaciones internacionales estén cada vez más inspiradas por el derecho y modeladas por él. Lo que hace falta no son ciertamente nuevos textos o instrumentos jurídicos, sino simplemente la voluntad política de aplicar sin discriminación los que ya existen.

7. Quien les habla, Excelencias, Señoras y Señores, ha sido compañero de camino de muchas generaciones de este último siglo. Ha compartido las duras pruebas de su pueblo de origen como las horas más sombrías vividas por Europa. Después de más de veintiún años, siendo Sucesor del apóstol Pedro, se siente como revestido de una paternidad universal que abarca a todos los hombres y mujeres de este tiempo, sin ninguna distinción. Hoy, por medio de Ustedes, que representan aquí a casi todos los pueblos de la tierra, quisiera hacer llegar al corazón de cada uno una confidencia: al abrirse las puertas del nuevo milenio, el Papa piensa que los hombres podrían finalmente aprender a sacar las lecciones del pasado. Sí, pido a todos, en nombre de Dios, preservar a la humanidad de nuevas guerras, respetar la vida humana y la familia, colmar el abismo entre ricos y pobres, comprender que todos somos responsables de todos. Es Dios quien lo pide y jamás nos pide nada por encima de nuestras fuerzas. Él mismo nos da la fuerza para cumplir lo que espera de nosotros.

Me vienen a la mente las palabras que el Deuteronomio pone en boca de Dios mismo: "Mira, yo pongo ante ti vida y felicidad, muerte y desgracia. [...] Escoge la vida, para que vivas, tú y tu descendencia" (Dt 30, 15.19).

La vida toma cuerpo en nuestras opciones cotidianas. Y los responsables políticos, ya que tienen el deber de administrar "la cosa pública", pueden por medio de sus opciones personales y de sus programas de actuación orientar a sociedades enteras hacia la vida o hacia la muerte. Por esto los creyentes, y los fieles de la Iglesia católica en particular, consideran un deber propio participar activamente en la vida pública de las sociedades a las que pertenecen. Su fe, su esperanza y su caridad son unas energías complementarias e irremplazables para que no sólo no falten jamás la preocupación por el otro, el sentido de responsabilidad y la defensa de las libertades fundamentales, sino también para hacer percibir que en el mundo y en nuestra historia personal y colectiva hay una Presencia. Reivindico, pues, para los creyentes un lugar en la vida pública, porque estoy convencido de que su fe y su testimonio pueden tranquilizar a nuestros contemporáneos preocupados a menudo y sin puntos de referencia, y que, a pesar de los fracasos, la violencia o el miedo, ni el mal ni la muerte tendrán la última palabra.

8. Ha llegado el momento de intercambiar personalmente nuestras felicitaciones. Les saludo cordialmente y les ruego que tengan la bondad de transmitir mis mejores votos a los responsables de los Países que representan. Las puertas del gran Jubileo están abiertas para los cristianos y las de un nuevo milenio para toda la humanidad. Ahora lo que importa es cruzar el umbral para ponernos en camino. Un camino en el que Dios va por delante y en el que nos indica el modo para llegar a Él. Nada, ningún prejuicio ni ninguna ambición, nos debe tener encadenados. Un nueva historia comienza para nosotros. Los pueblos que Ustedes representan quieren escribirla en su vida personal y colectiva. Hay una historia en la que, hoy como ayer y como mañana, la humanidad tiene una cita con Dios. Por eso les digo a todos: "¡buen camino"!

[00143-04.01] [Texto original:francés]

INDIRIZZO DI OMAGGIO DEL DECANO DEL CORPO DIPLOMATICO

Testo originale in francese

Traduzione in italiano

Testo originale in francese  

Très Saint Père,

en tant que Doyen du Corps Diplomatique accrédité près le Saint-Siège, j'ai l'honneur et la joie de Vous présenter, au nom de tous les Ambassadeurs ici réunis, nos vœux déférents et sincères de bonne et heureuse Année.

Cette nouvelle année est bien particulière car elle n'est pas seulement la première d'un nouveau siècle, mais elle est surtout l'année du Grand Jubilé, par lequel l'Église invite tous les chrétiens à une purification de la mémoire individuelle et collective, à une réconciliation avec Dieu et avec le prochain, à une solidarité et à une charité fraternelles. Au cours de la nuit de Noël, c’est avec émotion que nous Vous avons vu ouvrir la Porte Sainte: nous nous sommes reportés en esprit à l'an 1978 lorsque, pour la première fois, se leva Votre cri résolu: "Non abbiate paura, aprite anzi spalancate le porte a Cristo!", et nous nous sentons redevables à Votre égard de ce que Vous avez fait pendant tout Votre Pontificat pour ouvrir les portes du cœur de chaque homme.

Au cours du siècle qui vient de s’achever, l'humanité a vécu la tragédie de deux guerres mondiales, l'horreur des camps d'extermination, l'intolérance raciale et religieuse, le génocide d'ethnies entières, l'exploitation systématique des plus faibles; mais, en même temps, elle a été également témoin de progrès scientifiques et technologiques incroyables, qui se poursuivent aujourd’hui, et elle a cherché à grand peine des règles plus efficaces de convivialité, notamment au moyen de la Déclaration Universelle des Droits de l'Homme, qui n’est malheureusement pas encore appliquée par tout le monde, et de l'institution d'un Tribunal Pènal International.

Votre voix, Très Saint Père, s'est élevée à maintes reprises, faisant comprendre que les droits humains sont universels et indivisibles, et que l’on doit promouvoir le progrès intégral de l'humanité, dans la solidarité et dans le respect de l'environnement. Les murs des idéologies aberrantes sont tombés; mais, dans l'actuelle liberté reconquise et toutefois encore désorientée, se fait sentir de plus en plus la nécessité d’un Corpus de règles et d’éléments pour les choix collectifs, qui fasse obstacle à la progression d'un mur plus sournois, et néanmoins aussi délétère, tel celui de l'égoïsme personnel et de l’esprit de consommation matérialiste, soutenu par des intérêts économiques très forts et supranationaux qui voient dans les droits humains une sorte de turbulence exogène s’opposant à leurs profits.

C’est dans ce sens que vont Vos fréquents avertissements à considérer la dignité de la personne, patrimoine moral de l'humanité, comme SOURCE et FIN des droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels.

On ne saurait non plus passer sous silence Vos fréquents rappels à l’humanité afin qu’elle s’interroge sur les raisons profondes et sur les finalités réelles de sa propre existence. Dans ce contexte, Votre Lettre aux Artistes a évoqué l'aspiration de l'âme humaine à contempler le mystère à travers la beauté et à éclairer par elle son propre parcours et son propre destin, en s'ouvrant à l'éternel. De même, Votre Lettre aux Personnes âgées, désignées comme gardiens de la mémoire collective, a revalorisé le sens de la vie pour atteindre le "savoir du cœur" à travers l'ensemble d’idéaux et de valeurs communes qui gouvernent et qui guident la vie en société.

Apôtre parmi les nations, Très Saint Père, au prix de souffrances personnelles mais toujours soutenu par une grande foi, Vous avez continué, au cours l'année passée, à parcourir les chemins du monde, étant par Votre parole et par Votre présence témoin de la doctrine de l'amour entre les hommes.

Au Mexique, en déposant aux pieds de Notre-Dame de Guadalupe l'exhortation apostolique "Ecclesia in America" - UNE Église dans une UNIQUE AMÉRIQUE -, Vous avez dénoncé l'exploitation, la violence, le trafic de drogue, la corruption, la discrimination raciale, la destruction de l'environnement, le néo-liberalisme économique appliqué dans le seul intérêt des puissants; mais en même temps Vous avez proposé avec force une "mondialisation de la solidarité" comme nouveau modèle de société ouverte aux droits de tous, notamment de ceux qui sont différents, des plus faibles et des marginaux.

À Saint Louis, Vous avez enthousiasmé des milliers de jeunes en les invitant à suivre les règles d'une vie plus austère et moralement responsable, qui abandonne pour toujours la culture de la mort et de la violence.

En Roumanie, Votre rencontre avec l'Église grecque-catholique fleurissant à nouveau, et avec Son Éminence le Cardinal Todea, vrai martyr de la persécution athée, a suscité une sincère émotion. Votre pèlerinage, le premier dans un pays en majorité orthodoxe, a éveillé, à cause du fraternel accueil du Patriarche Théoctiste, une attente énorme et confiante pour cet œcuménisme auquel Vous avez souvent consacré Vos réflexions, comme dans l'Encyclique "Ut unum sint" et dans la Lettre apostolique "Orientale lumen". À l’œcuménisme pourra aussi contribuer la cordiale disponibilité que Vous a manifestée Sa Béatitude Ilia II lors de Votre récente visite en Géorgie. Nous souhaitons, Très Saint Père, que pendant l'Année Jubilaire le dialogue sincère avec les Églises sœurs conduise vraiment à la nouvelle Évangélisation dans l'unité que Vous avez soutenue si intensément; et dans cet esprit, les mosaïques de la Chapelle Redemptoris Mater constituent une splendide synthèse entre l’Orient et l’Occident de la théologie à deux poumons, décisive pour l'Église du troisième millénaire.

Vos compatriotes Vous ont submergé par leur chaleureux accueil pendant Votre long pèlerinage en Pologne, commencé justement à Gdansk, où fut martyrisé saint Adalbert et où naquit le mouvement Solidarnosc, qui a largement contribué à changer le visage de l'histoire récente en Europe.

Nous aussi, nous avons tous été très émus quand Vous avez visité Wadowice, Votre pays natal, quand Vous Vous êtes agenouillé sur la tombe de Vos parents dans le cimetière de Rakowice, quand Vous Vous êtes absorbé dans la prière devant la Vierge Noire de Czestochowa; et nous avons aussi réfléchi à la profondeur de Vos enseignements. L'invitation pressante à donner une nouvelle vigueur au christianisme, souvent négligé en raison d’une sécularisation croissante de la société, la nécessité d'avoir des hommes au grand cœur qui servent avec humilité et amour, la pureté du cœur et de la famille indispensable à la santé de la nation, la nécessité de ne pas sacrifier sa propre humanité et le bonheur d'autrui sur l'autel du confort matériel, tout cela ne représente que quelques-unes de Vos exhortations, bien adaptées à toute société civile qui veut progresser spirituellement dans un monde libre et pacifique.

La Slovénie, elle aussi, Vous est reconnaissante, Très Saint Père, pour Votre récente visite au cours de laquelle Vous avez eu le plaisir de canoniser le premier Bienheureux slovène, Anton Martin SLOMSEK.

À New Delhi enfin, pendant les jours de la Fête de la Lumière, Vous avez publié Votre Exhortation Apostolique "Ecclesia in Asia", et Vous avez aussi souhaité un dialogue plus serein et plus fécond entre les disciples de toutes les religions.

Les Pays du Centre et du Sud de l'Amérique Vous sont reconnaissants, Très Saint Père, pour la sollicitude paternelle dont vous avez fait preuve à l’occasion des désastreuses calamités naturelles qui se sont abattues sur ce continent, en dernier lieu au Venezuela, et ils s’en remettent à la coopération internationale pour rétablir leur frêle économie. L'Argentine, quant à elle, se réjouit pour la canonisation de son premier Saint, Benito de Jesús.

Les pays de l'Afrique progressent avec conviction vers une "renaissance" de leur Continent et ils mettent leur confiance en Vos fréquents appels à un effacement de leur dette extérieure à l’occasion de l’Année Jubilaire. De toute façon, comme Vous l’avez Vous-même souligné, Très Saint Père, on ne peut plus différer davantage le DEVOIR d’émanciper l'Afrique et les pays en voie de développement d’une forme d’assistance humiliante et souvent hypocrite à laquelle se livrent les pays les plus forts; et cela en adoptant une politique internationale qui, leur reconnaissant le droit à être convenablement rétribués pour le travail fourni et pour les biens produits, permette à tous une croissance libre, progressive et autonome.

Le Continent Asiatique Vous est reconnaissant, Très Saint Père, de Vos initiatives pour une solution de la situation précaire au Moyen-Orient, pour la conclusion de la guerre fratricide au Timor Oriental, pour le soutien que vous apportez aux négociations et au dialogue, pour la promotion du dialogue entre les religions.

En Europe, malgré la tragédie qui s’est déroulée au Kosovo et qui se renouvelle en partie aujourd’hui en Tchétchénie, on voit progresser le projet ambitieux de l'Union Européenne, qui tend à s'étendre vers les pays de l'Est et vers la Turquie, se fondant sur le primat du Droit, qui assure liberté, sécurité et justice, mais qui devra aussi prendre en compte des valeurs fondamentales comme le sens sacré de la vie, la dignité de la personne, la protection de la famille, l'engagement pour la paix dans la solidarité. Vous-même, Très Saint Père, après avoir solennellement proclamé Co-patronnes de l’Europe Sainte Brigitte de Suède, Sainte Catherine de Sienne et Sainte Thérèse Bénédicte de la Croix, Vous avez souhaité ardemment, au terme de la deuxième Assemblée spéciale pour l’Europe du Synode des Évêques, que la nouvelle Europe, dans une attitude de fidélité créatrice à sa tradition humaniste et chrétienne, sache garantir la primauté des valeurs éthiques et spirituelles.

Très Saint Père, dans l'espoir de participer nous aussi à Votre pèlerinage en Terre Sainte, désormais tout proche, avec les mots d'une enfant d’une école catholique qui affirmait candidement "Vous mettez dans les cœurs un battement de joie", nous Vous souhaitons de pouvoir embrasser bientôt tous les enfants de Bethléem où, il y a deux mille ans, naquit l'Enfant Jésus pour réconcilier le monde entier.

Bonne et heureuse année, Très Saint Père!

[00144-03.02] [Texte original:français]

Traduzione in italiano

Beatissimo Padre,

quale Decano del Corpo Diplomatico accreditato presso la Santa Sede ho il gradito compito di porgerVi a nome di tutti gli Ambasciatori qui riuniti i nostri deferenti e sinceri auguri di buon e felice Anno.

Anno del tutto particolare in quanto non solo è il primo di un nuovo secolo ma è soprattutto 1' anno del Grande Giubileo con il quale la Chiesa invita tutti i cristiani ad una purificazione della memoria individuale e collettiva, ad una riconciliazione con Dio e con il prossimo, ad una fraterna solidarietà e carità. Con emozione, nella notte di Natale, Vi abbiamo visto aprire la Porta Santa: siamo riandati con la memoria al 1978 quando per la prima volta si levò deciso il Vostro grido "Non abbiate paura, aprite, anzi spalancate le porte a Cristo !" e ci siamo sentiti debitori per quanto Voi avete fatto, durante tutto il Vostro Magistero, per aprire le porte del cuore di ogni uomo.

Nel secolo che si è chiuso l'umanità è stata partecipe della tragedia di due guerre mondiali, dell'orrore dei campi di sterminio, dell'intolleranza razziale e religiosa, del genocidio di intere etnie, dello sfruttamento sistematico dei più deboli, ma nel contempo è stata anche testimone di un progresso scientifico e tecnologico incredibile e tuttora in atto, ed ha cercato faticosamente delle regole più valide di convivenza sociale con la Dichiarazione Universale dei Diritti dell'Uomo, non ancora da tutti applicata, e con 1' istituzione di un Tribunale Penale Internazionale.

La Vostra voce, Santità, si è levata più volte, sostenendo come i diritti umani siano universali ed indivisibili e come vada promosso il progresso globale dell'umanità nella solidarietà e nel rispetto dell'ambiente. Sono caduti i muri di ideologie aberranti, ma nell'attuale libertà riconquistata e tuttora disorientata si rende sempre più necessario un Corpus di regole e di contenuti per le scelte collettive, che faccia da argine al progredire di un Muro più subdolo, ma ugualmente deleterio, quale quello dell'egoismo personale e del consumismo materialistico, sostenuto da interessi economici forti e sovranazionali, che vedono nei diritti umani una sorta di turbolenza esogena rispetto ai loro profitti.

In questo senso vanno i Vostri frequenti ammonimenti a considerare la dignità della persona, patrimonio morale dell'umanità, quale RADICE e TERMINE dei diritti civili, politici, economici, sociali e culturali.

Né vanno trascurati i Vostri frequenti richiami affinché l'umanità si interroghi sulle ragioni profonde e sulle reali finalità della propria esistenza. In questo contesto la Vostra Lettera agli Artisti ha evocato 1'aspirazione dell'animo umano a contemplare il mistero attraverso la bellezza e ad illuminare con essa il proprio cammino e il proprio destino, aprendosi all'eterno. Così come la Vostra Lettera agli Anziani, definiti custodi della memoria collettiva, ha valorizzato il senso della vita per raggiungere la "sapienza del cuore" attraverso quell'insieme di ideali e valori comuni che reggono e guidano la convivenza sociale.

Come Apostolo tra le gemi, Santità, a costo di personali sofferenze ma sempre sorretto da una grande fede, avete continuato nell'anno passato a percorrere le vie del mondo testimoniando con le Vostre parole e la Vostra presenza la dottrina dell'amore tra gli uomini.

In Messico, deponendo ai piedi di Nostra Signora di Guadalupe l'esortazione apostolica "Ecclesia in America" - UNA Chiesa in un' UNICA AMERICA -, avete denunciato lo sfruttamento, la violenza, il narcotraffico, la corruzione, la discriminazione razziale, la distruzione dell'ambiente, il neoliberismo economico applicata solo per la convenienza dei potenti, ma, nello stesso tempo avete con forza proposto una "globalizzazione della solidarietà", quale nuovo modello di società aperta ai diritti dei diversi, dei più deboli, degli emarginati.

A Saint Louis avete entusiasmato migliaia di giovani, incitandoli a seguire le regole di una vita più austera e moralmente responsabile, che abbandoni per sempre la cultura della morte e della violenza.

In Romania genuina commozione ha destato il Vostro incontro con la risorta Chiesa greco-cattolica e con Sua Eminenza il Cardinale Todea, vero martire della persecuzione atea. Ma il Vostro pellegrinaggio, il primo in un Paese a maggioranza ortodossa, ha sollevato, per la fraterna accoglienza del Patriarca Teoctist, enorme e fiduciosa attesa per quell'Ecumenismo, cui spesso avete dedicato le Vostre riflessioni come nell'Enciclica "Ut unum sint" e nella lettera apostolica "Orientale Lumen". A ciò potrà concorrere anche la cordiale disponibilità mostrataVi da Sua Beatitudine Ilia II nella Vostra recente visita in Georgia. Vi auguriamo, Santità, che nell'Anno Giubilare il colloquio sincero con le Chiese Sorelle conduca realmente a quella nuova Evangelizzazione nell'unità, da Voi così intensamente sostenuta e per la quale anche i mosaici della Cappella Redemptoris Mater, realizzano la splendida sintesi tra Oriente ed Occidente di quella teologia a due polmoni, decisiva per la Chiesa del Terzo Millennio.

I Vostri connazionali Vi hanno sommerso con il loro calore nel Vostro lungo pellegrinaggio in Polonia, iniziato proprio a Danzica, ove morì martire Sant'Adalberto ed ove nacque il movimento di Solidarnosc, che tanto ha contribuito a cambiare il volto della storia recente d'Europa. Anche noi tutti ci siamo emozionati quando avete visitato Wadovice, Vostro Paese natio, quando Vi siete inginocchiato sulla tomba dei Vostri genitori nel cimitero di Rakowice, quando Vi siete assorto in preghiera dinanzi alla Madonna Nera di Czestochowa, ma abbiamo anche riflettuto sulla profondità dei Vostri insegnamenti. L'invito pressante a dare nuovo vigore al cristianesimo, spesso trascurato da una crescente secolarizzazione della società, la necessità di avere uomini dal cuore grande che servano con umiltà ed amore, la purezza del cuore e della famiglia indispensabile per la sanità della nazione, il non sacrificare sull'altare del benessere materiale la propria umanità e la felicità altrui sono solo alcune delle Vostre esortazioni, che ben si adattano ad ogni società civile che voglia progredire spiritualmente in un mondo libero e pacifico.

Anche la Slovenia Vi è grata, Santità, per la Vostra recente visita durante la quale Vi siete compiaciuto di elevare agli onori dell'Altare il primo Beato sloveno, Anton Martin SLOMSEK.

A New Dehli infine, nei giorni della Festa della Luce, avete consegnato la Vostra Esortazione Apostolica "Ecclesia in Asia", e avete anche augurato un più sereno e fecondo dialogo tra i seguaci di tutte le religioni.

I Paesi del Centro e Sud America Vi sono grati, Santità, per la paterna sollecitudine, da Voi mostrata in occasione delle disastrose calamità naturali abbattutesi su questo continente, l'ultima delle quali in Venezuela, e fanno affidamento nella cooperazione internazionale per il riassetto della loro fragile economia. L'Argentina ha comunque gioito per la canonizzazione del suo primo Santo Benito de Jesús.

I Paesi dell'Africa si muovono con convinzione verso una "renaissance" del loro Continente ed hanno fiducia nei Vostri frequenti appelli ad una cancellazione del loro debito estero in concomitanza con l'Anno Giubilare. Risulta comunque sempre più indifferibile, come anche da Vostra Santità rilevato, emancipare l'Africa ed i Paesi in via di sviluppo dall'umiliante e spesso ipocrita assistenzialismo, talvolta messo in atto dai più forti, mediante una politica internazionale che, riconoscendo ad essi il diritto ad essere adeguatamente compensati per il lavoro prestato e per i beni prodotti, consenta a tutti una libera , progressiva ed autonoma crescita.

Il Continente Asiatico Vi è grato, Santità, per le Vostre iniziative per una soluzione della incerta situazione del Medio Oriente, per la conclusione della guerra fratricida a Timor Est, per il sostegno alla trattativa ed al dialogo, per la promozione data al dialogo interreligioso.

In Europa, malgrado le tragedie consumatesi in Kossovo e che in parte si ripetono oggi in Cecenia, avanza l'ambizioso progetto dell'Unione Europea, che tende ad estendersi verso i Paesi dell'Est e la Turchia sulla base del primato del Diritto, che regoli libertà, sicurezza e giustizia, ma che dovrà realizzare anche valori fondamentali, quali il senso sacro della vita, la dignità della persona, la protezione della famiglia, l'impegno per la pace nella solidarietà. Voi stesso, Santità, dopo aver solennemente proclamato Compatrone d'Europa Santa Brigida di Svezia, Santa Caterina da Siena e Santa Teresa Benedetta della Croce, avete auspicato, al termine della II Assemblea Speciale del Sinodo dei Vescovi d'Europa, in modo deciso che la nuova Europa sappia garantire, in atteggiamento di fedeltà creativa alla sua tradizione umanistica e cristiana, il primato dei valori etici e spirituali.

Santità, nella speranza di partecipare anche noi al Vostro prossimo pellegrinaggio in Terra Santa, con le parole di una bimba delle Scuole Cristiane, che candidamente affermò "Voi mettete dentro i cuori un palpito di felicità", Vi auguriamo di poter presto abbracciare tutti i bambini di Betlemme, ove 2000 anni or sono nacque il Divino Bambino per riconciliare il mondo intero.

Buon Anno, Santità.

[00145-01.02] [Testo originale:francese]