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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

Une Messe pour le noble peuple chinois

Jeudi 24 mai 2018

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°024 du 14 juin 2018)

L’«injustice d’exploiter le travail est un péché mortel et ce n’est pas moi qui le dis, mais Jésus!». C’est avec des paroles fortes que le Pape a dénoncé le fait qu’«aujourd’hui aussi, pour sauver les grands capitaux, on laisse les gens sans travail». Et il s’est adressé directement à ceux qui sont attachés aux richesses: «Malheur à vous qui exploitez les gens, qui exploitez le travail, qui payez au noir, qui n’effectuez pas les versements pour la retraite, qui ne donnez pas les vacances», parce que vous n’êtes pas «dans la grâce de Dieu» a affirmé le Pape, en invitant à «prier et à faire pénitence» non pour les pauvres, mais précisément pour les riches esclaves de cette idolâtrie.

Une célébration qui a été offerte en particulier «au noble peuple chinois» en rappelant, au début du rite, qu’«aujourd’hui, l’Eglise fait mémoire de Marie auxiliatrice et à Shanghaï, on célèbre la fête de la Vierge de Sheshan, de Marie auxiliatrice».

Pour sa réflexion sur la question de l’injustice sociale — il ne s’agit pas d’être communistes ou syndicalistes, mais de suivre l’Evangile — François s’est inspiré de la «lettre de Jacques (5, 1-6): elle parle des richesses». C’est un texte «très fort, très fort et même dur». Il est important de se demander «pourquoi une prédication aussi dure contre les richesses», au point que Jésus dit «malheur à vous les riches!». Les richesses «sont aussi un don de Dieu, mais les riches, ceux qui sont attachés à l’argent, le Seigneur les châtie comme le dit aujourd’hui Jacques» dans le passage de la lettre proposée par la liturgie.

«Tout d’abord parce que les richesses sont une idolâtrie». Et «Jésus lui-même dit que l’on ne peut pas servir deux maîtres: ou tu sers Dieu ou tu sers les richesses». La richesse appartient donc à la catégorie de «maîtres». La question directe est donc: «es-tu fidèle à Dieu ou es-tu fidèle à cet autre maître?». «La richesse est un “maître” au sens où elle te prend et ne te lâche plus et qu’elle va contre le premier commandement. C’est une idolâtrie».

«Les richesses donnent de l’assurance». Ainsi, certains pourraient dire qu’ils les préfèrent par rapport à «ce Dieu dont on ignore ce qu’il fera demain. Aujourd’hui il parle, demain il se tait, il se tait et nous ne savons pas ce que Dieu pense de nous». En somme, «les richesses sont le “dieu” très accommodant que nous avons pour vivre tranquilles». Le premier point est donc que «Jésus, et aussi Jacques, châtient les richesses parce qu’elles sont une idolâtrie et on comprend qu’il indique les personnes qui sont attachées aux richesses, qui se laissent dominer par elles».

Deuxième point: les richesses «sont une idolâtrie, mais elles vont aussi contre le deuxième commandement parce qu’elles détruisent le rapport harmonieux entre nous, les hommes». Et dans sa lettre, «Jacques parle de cela et dit aux riches: “Voilà le salaire des travailleurs qui ont moissonné sur vos terres”». En écoutant ces mots, «quelqu’un pourra me dire : “Mais père ce n’est pas l’apôtre Jacques, c’est un syndicaliste!”. Non, c’est l’apôtre Jacques qui parle sous l’inspiration de l’Esprit Saint». «Etre attaché aux richesses» est une erreur et le Pape a invité à penser à «cette parabole de Jésus» qui raconte l’histoire du riche et du pauvre Lazare.

«Cela semble une histoire d’aujourd’hui». «Ici aussi, en Italie, pour sauver les grands capitaux, on laisse les gens sans travail». Une manière de faire qui «va contre le second commandement» et à «ceux qui font cela», il faut dire: «malheur à vous!». Mais celui qui le dit, «ce n’est pas moi, c’est Jésus». Oui, «malheur à vous qui exploitez les gens, qui exploitez le travail, qui payez au noir, qui n’effectuez pas les versements pour la retraite, qui ne donnez pas les vacances. Malheur à vous!». Car «faire des “réductions”, faire des escroqueries sur ce qu’on doit payer, sur le salaire, est un péché, est un péché». Et cela ne sert à rien de dire: «Père, je vais à la Messe tous les dimanches et je fréquente cette association catholique et je suis très catholique et je fais la neuvaine de cela», si «tu ne payes pas» ce qui est juste aux travailleurs. Et «cette injustice est un péché mortel, tu n’es pas dans la grâce de Dieu: ce n’est pas moi qui le dis, c’est Jésus, c’est l’apôtre Jacques qui le dit». Et «pour cette raison, les richesses t’éloignent du deuxième commandement, de l’amour pour ton prochain».

Ainsi, «les richesses nous éloignent du premier commandement, mais également «nous éloignent du deuxième commandement». Il y a aussi une «troisième chose que je veux dire: les richesses ont une telle capacité de séduire qu’elles nous transforment en esclaves». Donc «tu n’es pas libre devant les richesses; pour être libre devant les richesses, tu dois prendre de la distance et prier le Seigneur». Conscient que «si le Seigneur t’a donné la richesse, c’est pour la donner aux autres, pour faire en son nom tant de bonnes œuvres pour les autres». Mais «les richesses ont cette capacité de nous séduire et nous tombons dans cette séduction, nous sommes esclaves des richesses». «Prier et faire pénitence pour les riches nous fera beaucoup de bien».

 



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