PAPE FRANÇOIS
MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE
Contre les mauvaises curiosités
Lundi 30 avril 2018
(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°020 du 17 mai 2018)
Les enfants sont particulièrement curieux et sur les téléphones portables, comme dans tout le monde virtuel, ils trouvent également «beaucoup de choses laides», en risquant de finir «prisonniers de ces mauvaises curiosités». C’est contre cette tentation que le Pape a mis en garde, et en demandant d’aider les jeunes à savoir discerner parmi les nombreuses nouvelles propositions quotidiennes, il a indiqué dans l’Esprit Saint «la grande certitude» qui résout «toutes nos curiosités»: et il le fait comme «compagnon de voyage, compagnon de la mémoire et compagnon maître», et certainement pas en se présentant à nous «avec un paquet de réponses» déjà prêtes.
Pour sa réflexion, le Pape est parti de l’Evangile de Jean. «La vie, notre vie est pleine de curiosités». Et ainsi, «enfant, à l’âge du pourquoi», nous demandons «papa, pourquoi cela? Maman, pourquoi?». Cela a lieu précisément «parce que l’enfant grandit, il s’aperçoit de choses qu’il ne comprend pas, et demande: il est curieux, il cherche une explication». Mais «cela est une bonne curiosité, parce que c’est une curiosité pour grandir, pour se développer, pour avoir plus d’autonomie». Et «c’est aussi une curiosité contemplative, parce que les enfants voient, contemplent, ne comprennent pas et demandent».
«Il y a d’autres curiosités qui ne sont pas si bonnes». «Par exemple, celle de “renifler” dans la vie d’autres personnes». Peut-être «quelqu’un pourrait dire “mais ce sont des affaires de femmes”. Non, les commérages sont un patrimoine d’hommes et de femmes». C’est «chercher à aller dans les endroits qui à la fin salissent les autres personnes».
«Il y a des curiosités mauvaises qui, à la fin, me font comprendre une chose que je n’ai pas le droit de savoir» et le Pape a suggéré l’«exemple» de ce qui a eu lieu «à Tibériade: Jésus est déjà sur le point de s’en aller, après la résurrection, et il dit à Pierre trois fois qu’il l’aime, et Pierre dit qu’il l’aime; et il lui donne tout le pouvoir, et Pierre, quand cela est fini, demande: “et à lui, qu’arrivera-t-il?”, à propos de Jean». Et «cela signifie “renifler” la vie des autres»: «c’est une tentation que nous aurons toujours».
En réalité, «ne pas avoir peur, mais faire attention», en se disant «cela je ne le demande pas, cela je ne le regarde pas, cela je ne le veux pas». Et puis il y a «beaucoup de curiosités, par exemple, dans le monde virtuel, avec les téléphones portables et les choses: les enfants vont là et sont curieux de voir et y trouvent tant de choses mauvaises». Mais «il n’y a pas de discipline dans cette curiosité». Ainsi, «nous devons aider les jeunes à vivre dans ce monde, afin que le désir de savoir ne soit pas un désir d’être curieux, et qu’ils finissent prisonniers de cette curiosité».
«Mais revenons à ces bonnes curiosités des apôtres». Elles sont «la curiosité de connaître et la certitude: le dialogue entre curiosités et certitudes». Voilà en effet que «Jésus répond en donnant des certitudes: “Non, voyez, ceci est comme cela, je vais là”». «Jésus répond toujours avec des certitudes: il ne trompe jamais. Jamais!».
«Des petites certitudes, mais des certitudes». Et «la certitude est résumée à la fin du passage de l’Evangile que nous avons lu et écouté» (Jn 14, 21-26), que François a défini «la grande certitude». En effet, rapporte Jean, «Jésus dit: Je vous ai donné ces choses alors que je suis encore parmi vous. Mais le Paraclet, l’Esprit Saint que le Père enverra en mon nom, lui vous enseignera toute chose et vous rappellera tout ce que je vous ai dit». Et ainsi, a expliqué le Pape, «la certitude nous sera donnée par l’Esprit Saint dans la vie».
Certes, «l’Esprit Saint ne vient pas avec un paquet de certitudes», en te disant: «prends». C’est plutôt «nous qui allons dans la vie et demandons à l’Esprit Saint, nous ouvrons le cœur, et il nous donne la certitude pour ce moment, la réponse pour ce moment».
«L’Esprit Saint est le compagnon de route du chrétien, c’est celui qui nous enseigne constamment, “non, c’est comme ceci”, celui qui nous rappelle constamment “pense à ce qu’a dit le Seigneur, que c’était ainsi”». Et «il nous rappelle les paroles du Seigneur en les illuminant». Sur notre «chemin vers la rencontre avec Jésus, c’est l’Esprit qui nous accompagne», qui «nous donne une certitude à nos curiosités».
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