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PAPE FRANÇOIS

MÉDITATION MATINALE EN LA CHAPELLE DE LA
MAISON SAINTE-MARTHE

La patience est le contraire de la résignation

Lundi 12 février 2018

(L'Osservatore Romano, Édition hebdomadaire n°010 du 8 mars 2018)

«Nos frères persécutés au Moyen-Orient, chassés parce que chrétiens — et ils tiennent à être chrétiens — sont “entrés en patience” comme le Seigneur» au moment de sa passion: telle est la pensée que le Pape a adressée, accompagnée par un conseil spirituel très pratique: vivre la «joie suprême». Parce que quand on cède à l’impatience ou que l’on élève la voix, il faut rappeler plutôt la «patience que Dieu a à notre égard»; ou penser aux «parents qui accueillent leurs enfants porteurs de handicap ou malades avec une patience» qui est exactement le contraire de la «résignation».

«L’apôtre Jacques nous dit que c’est une “joie suprême” quand nous subissons toutes sortes d’épreuves» (1, 11). «Il n’est pas facile de comprendre ce qu’est la patience, ce qu’est d’être patient dans la vie, ce que signifie être patient devant les épreuves: nous pouvons dire que la patience n’est pas une attitude des vaincus, la patience chrétienne ne suit pas la voie de l’échec, c’est une autre chose». C’est pourquoi, «ceux qui pensent qu’avoir de la patience signifie endurer un échec dans la vie se trompent et au lieu de la patience, ils ont de la résignation». Et ils disent peut-être: «Dans la loterie de la vie, il m’est arrivé cela et je le supporte». Mais «cela n’est pas de la patience, c’est de la résignation». Et «l’apôtre ne parle pas de la résignation, il parle de la patience».

«La patience est une vertu des gens qui sont en chemin, pas de ceux qui sont fermés, repliés». Et «quand on est en chemin, beaucoup de choses arrivent qui ne sont pas toujours bonnes: je trouve que la patience comme vertu en chemin est très bien exprimée par l’attitude des parents qui, à la naissance d’un enfant malade ou porteur de handicap, disent: «“Mais grâce à Dieu il est vivant!” et c’est cela être patient». Et «ils portent toute la vie cet enfant avec amour, jusqu’à la fin: ce n’est pas facile de porter pendant des années et des années un enfant porteur de handicap, un enfant malade; mais la joie d’avoir cet enfant leur donne la force d’aller de l’avant. Et cela est la patience, ce n’est pas de la résignation: c’est-à-dire que c’est la vertu qui vient quand on est en chemin». «Dans son étymologie, le mot signifie “porter sur”, “porter sur les épaules”». Une attitude qui «fatigue, c’est vrai: mais le patient «porte sur», il ne laisse pas le problème, il ne met pas de limite, il ne laisse pas la souffrance, il la porte» et le fait aussi «avec joie, allégresse, “parfaite joie” dit l’apôtre».

Et «la patience est également la sagesse de savoir dialoguer avec la limite: il y a tant de limites dans la vie mais l’impatient ne veut pas les voir, il les ignore parce qu’il ne sait pas dialoguer avec les limites».

«Il nous fera du bien de penser que nous avons un Père qui est patient avec nous». Et «puis ce Dieu, à la fin, envoie son Fils pour “entrer en patience”: Jésus “entre en patience”, surtout dans la passion». Certes, «il n’est pas facile d’“entrer en patience”. Et ici, je pense à nos frères persécutés au Moyen-Orient, chassés parce qu’ils sont chrétiens et ils tiennent à être chrétiens: ils sont “entrés en patience” comme le Seigneur est “entré en patience”».

«Avec ces idées sans doute pouvons-nous aujourd’hui prier pour notre peuple: “Seigneur, donne à ton peuple la patience de supporter les épreuves”». Voilà la suggestion de François: «Arrête-toi un peu, pense à la patience de Dieu le Père, “entre en patience” comme Jésus».

 



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